La science au service du développement
108 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La science au service du développement , livre ebook

-

108 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ce livre présente une expérience humaine d'un réseau de scientifiques, GIRGEA, qui réunit chercheurs, étudiants, ingénieurs, etc., autour d'un objectif central : développer la recherche en sciences de l'espace en Afrique en installant des instruments, en formant des chercheurs au niveau international qui pourront constituer des équipes de recherche dans leur pays et assurer ainsi la pérennité du réseau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 27
EAN13 9782296488830
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La science au service du développement
Christine Amory
La science au service du développement

Préface de Dominique Kounkou


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56969-0
EAN : 9782296569690
Préface
Itinéraire de l’Espérance

Dans mes années de Sorbonne je rêvais avec des amis d’un autre développement pour l’Afrique. Celui qui construirait le pouvoir de l’Afrique pour que ce continent éveille et manifeste sa puissance afin de compter dans ce monde comme acteur majeur à part entière. A cette époque, nous avions mis en place le Groupe de Recherche Pour un autre développement (G.R.A.D.).Les moyens et la maturité ont manqué. Le G. R.A.D. n’a pu devenir le Groupe de recherche que nous souhaitions. Le rêve est demeuré.
Ma rencontre avec le Professeur Christine AMORY dont je présente aujourd’hui le livre La Science au Service du Développement m’a montré la réalisation de ce rêve par le GIRGEA, dont elle est la promotrice et l’animatrice.
Voir à quel niveau ont été élevés les chercheurs et universitaires africains, membres de leurs universités d’origine et en même temps membres reconnus des laboratoires tels que la NASA et d’innombrables universités dans le monde donne à espérer qu’un autre développement est en effet bien possible.
Je n’ai pas hésité à demander à Madame Amory de nous décrire l’itinéraire d’une si belle aventure. Je voulais que la problématique du penser différemment pût permettre de bâtir une Afrique différente de l’Afrique misérable qui nous est toujours servie. Je pensais aussi que d’autres domaines pourraient suivre cet exemple de la réussite des scientifiques.
Plusieurs lectrices et lecteurs seront reconnaissants à Christine Amory d’avoir accepté de bonne grâce et d’avoir pris de son temps parmi ses innombrables voyages et ses multiples activités universitaires dans le monde pour nous expliquer simplement comment le choix de l’humain et surtout de l’intelligence est devenu une arme miraculeuse, comme l’appelait Aimé Césaire au service du développement qui dépasse l’Afrique.

Dominique KOUNKOU
I. Introduction
Le GIRGEA (Groupe International de Recherche en Géophysique Europe Afrique) a été fondé le 1 er janvier 1995 pour poursuivre les recherches engagées dans le cadre du projet scientifique Année Internationale de l’Electrojet Equatorial (l’électrojet équatorial est un courant électrique qui circule le long de l’équateur magnétique aux altitudes comprises entre 105 et 110km). Ce projet avait été décidé par l’ICDC (Inter divisionnal Commission of Developing Countries) de l’Association Scientifique IAGA (International Association for Geomagnetism and Aeronomy).
Le but essentiel poursuivi : « casser l’axe Nord Sud », c’est-à-dire : -faire disparaître les différences de culture scientifique entre les pays du Nord et du Sud pour une discipline scientifique : la géophysique, permettre à des jeunes scientifiques motivés du sud de devenir des chercheurs internationalement reconnus et de participer à l’avancée des connaissances en géophysique. Dans la plupart des pays concernés par le GIRGEA, au départ des pays d’Afrique, il a été nécessaire: -d’introduire de nouvelles disciplines scientifiques, -d’aider les jeunes scientifiques formés à installer des équipes de recherche dans leur pays afin de poursuivre leur travail, sans être obligés d’émigrer. Pour réussir à atteindre les objectifs fixés, il a été nécessaire de construire un réseau de travail international : le GIRGEA www.girgea.org. Cet ouvrage présente ce réseau. Il est composé de cinq parties principales. La deuxième partie présente le contexte historique. Les parties 3, 4 et 5 décrivent les projets successifs du GIRGEA et leurs enseignements. La sixième partie avant la conclusion analyse ce qu’il reste à faire.
La particularité du GIRGEA est que c’est un réseau humain dynamique sans frontières marquées tant sur le plan géographique que scientifique, il évolue sans cesse pour s’adapter aux besoins des communautés scientifiques des différents pays membres. Le GIRGEA adapte ses projets aux demandes des membres et apporte à chaque membre un soutien international l’aidant à atteindre ses objectifs. Le GIRGEA s’appuie essentiellement sur la communauté scientifique internationale. Son fonctionnement s’appuie sur des règles éthiques basées sur l’échange des moyens et le partage des connaissances.
II. Historique et cadre général
II.1 Historique : l’après colonisation
Les scientifiques des sciences de la planète, dont la géophysique fait partie, ont très tôt recherché à faire des études à l’échelle planétaire. En effet de nombreux phénomènes géophysiques agissent à grande échelle (région, continent). La récente éruption en Islande du volcan Eyjafjöll et les accidents nucléaires tels que Tchernobyl ou Fukushima nous ont rappelé qu’un évènement qui se déroule en un lieu donné peut affecter la planète entière.
En 1957, les géophysiciens ont organisé une année internationale de la géophysique, au cours de laquelle de nombreux instruments de mesure ont été déployés sur l’ensemble du globe et notamment en Afrique. A cette époque les pays africains francophones étaient encore colonisés, et c’est peu après 1957 que de nombreux pays africains ont proclamé leur indépendance : la Côte d’Ivoire en 1958, le Burkina Faso, le Bénin et le Sénégal en 1960 etc…
A la suite de cette année internationale de 1957, certains instruments sont restés sur le terrain et des mesures continues de paramètres géophysiques ont débuté. Cela a été le cas pour des mesures du champ magnétique terrestre faites à M’Bour (Sénégal), Adis Abeba (Ethiopie) ou encore Bangui (République Centre Afrique) et les mesures de l’ionisation de l’Ionosphère (couche ionisée entourant la terre entre 60 et 800km d’altitude) faites à Dakar (Sénégal) et Ouagadougou (Burkina Faso). Les mesures de champ magnétique ont été suivies par l’ORSTOM (aujourd’hui IRD-Institut de Recherche et de Développement) et l’IPGP (Institut de Géophysique du Globe de Paris). Les mesures de l’ionisation ont été suivies par le CNET (Centre National d’ Etudes des Télécommunications).
Cet historique ne concerne que les équipes françaises qui ont développé des études de géophysique après 1957, elles sont au nombre de trois. Ces équipes ont effectué des campagnes de mesures terrain en installant des réseaux de magnétomètres (instruments mesurant le champ magnétique terrestre) ou d’ionosondes et de radars (instruments mesurant l’ionisation de l’ionosphère ou encore certaines propriétés de cette couche ionisée).
Nous distinguons deux périodes :
- De 1960 à 1977
1. Mayaud, P. Gouin et O. Fambitakoye ont étudié le champ magnétique terrestre en Afrique en utilisant d’une part les données des stations installées durant l’Année Internationale Géophysique de 1957 (Adis Abeba, Dakar et Bangui) et d’autre part les données d’un réseau de 10 magnétomètres installés durant deux ans au Tchad et en Centre Afrique.
2. Vila et J-M. Faynot ont étudié l’ionosphère en Afrique en utilisant d’une part les données des stations installées peu après l’Année Internationale Géophysique (Dakar, Tamanrasset, Bangui, Arta(Djibouti)) et d’autre part les données d’autres ionosondes au sol (en Centre Afrique) ou aéroportées.
- De 1973 à 1982
M. Crochet et C. Hanuise ont étudié à l’aide d’un radar HF les instabilités d’ionisation de l’ionosphère.
Au début des années 1980, ces recherches en Afrique ont été abandonnées par les Français. Les priorités ont été mises sur d’autres domaines de recherche. A cette époque, aucune équipe africaine n’ayant été formée pour prendre la relève, les études ont été pour la plupart arrêtées. Cependant il faut signaler que quelques chercheurs africains avaient été formés en France en géophysique externe comme Ousseini Fambitakoye, et que certains instruments de mesure (magnétomètres et ionosondes) ont continué de fonctionner jusqu’à aujourd’hui pour certains d’entre eux et ainsi permis d’acquérir des données sur plusieurs décades. Ce qui a permis à des jeunes scientifiques africains de se faire un nom en analysant toutes ces données dans le cadre de leurs thèses.

II.2 Le cadre général scientifique
C’est à l’assemblée du IAGA, en 198

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents