Les températures et l effet de serre
193 pages
Français

Les températures et l'effet de serre , livre ebook

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193 pages
Français

Description


Collection : Acteurs de la Science

L'atmosphère régule les températures terrestres par effet de serre, mais la Terre a toujours connu des canicules et des glaciations. Depuis 1000 ans, une période chaude (vers l'An Mil) précéda le Petit Age Glaciaire (1550-1850). Depuis 1970 ans, la Terre s'est fortement réchauffée. Pourquoi ? Les uns accusent le rejet massif de gaz à effets de serre, d'autres évoquent une suite de processus naturels. La science paraît dépassée par les passions pour faire la part entre nature et anthropisation.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2017
Nombre de lectures 12
EAN13 9782140033148
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alain Giret
LES TEMPÉRATURES ET L’EFFET DE SERRE Essai sur l’histoire et l’avenir du climat
Les températures
et l’effet de serre
Acteurs de la Science Fondée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII Dirigée par Claude Brezinski et Roger Teyssou La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science. Dernières parutions Edouard PÉLISSIER,Ambroise Paré. Chirurgien des soldats et des rois (1510-1590), 2017 Letizia JOUFFROY,Bach et Händel, Deux musiciens illustres dans le noir, Les barbiers à l’aube de la chirurgie, 2016. Michel ROUFFET,Mais comment en est-on arrivé là ? La terre de 4000 à 4,5 milliards d’années,2016 Roger TEYSSOU,Jean Wier. Des dieux, des démons, des sorcières,2016. Sofiane BOUHDIBA,Pavillon jaune, Histoire de la Quarantaine, de la Peste à Ebola,2016. François DEMARD, Pierre MANDRILLON,Dans l’œil du cyclotron, 2016.Gilles GROS,Pierre Fauchard, ce génie de l’épistémologie en art dentaire, 2016. Robert LOCQUENEUX, L’électricité au Siècle des lumières.Nollet, Franklin & les autres,2016.Jean PERDIJON,Les physiciens sont-ils des intellectuels ? Petit traité (illustré) de culture physique, 2016. Francis WEILL,Folie du monde et vertige des religions : mémoires d’un vieux médecin,2016. Jean Dominique BOURZAT,Une dynastie de serruriers à la cour de Versailles. Les Gamain, 2016. François TRON,Maladies auto-immunes. Quand notre système de défense nous trahit, 2015 Roger TEYSSOU,Orfila. Le doyen magnifique et les grands procès criminels au XIXè siècle. El decano magnifico, 2015 Gilles GROS,Histoire et épistémologie de l’anatomie et de la physiologie en e art dentaire, de l’Antiquité à la fin du XX siècle, 2015 Simon BERENHOLC,L’Homme social, à son corps dépendant. Analogies comportementales entre les cellules biologiques et les sociétés humaines, 2015.
Alain GiretLes températures et l’effet de serre
Essai sur l’histoire et l’avenir du climat
Du même auteur, chez L’Harmattan RUISSELLEMENT ET ÉCOULEMENT DES EAUX SUR LES BASSINS VERSANTS FRANÇAIS, 2016 ALLUVIONNEMENTS ET NÉOTECTONIQUE QUATERNAIRES EN ROUSSILLON, 2014 CRUES ET ÉTIAGES EN FRANCE AU XXE SIÈCLE. Entre nature et aménagements, 2013 LES COURS D'EAU FRANÇAIS. Approche quantitative, 2012 HISTOIRE DE LA BIODIVERSITÉ, 2011 LEQUATERNAIRE : CLIMATS ET ENVIRONNEMENTS, 2009 GÉOGRAPHIE DE L'ÉCOULEMENT FLUVIAL, 2007 Illustrations originales de l’auteur. © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11448-4 EAN : 9782343114484
Avant-propos
Proposez «climatical global change» à un moteur de recherche et vous 6 obtiendrez près de 75.10 réponses. On ressent à la fois les inq uiétudes collectives et l’impact des medias et des réseaux sociaux dans la diffusion d’une information aux relents de catastrophisme. En effet, que cette recherche se réduise aux «articles relevant de revues scientifiques à comité de lecture», le nombre de réponses se réduit à moins de 20 000 : 3 sites sur 10 000 seulement correspondent à la réponse de scientifiques dignes de foi. Les autres relèvent de spéculations pseudo-scientifiques d’origines diverses reprises dans les «blogs» des particuliers qui ont mal assimilé cette masse d’informations.
Une autre source se rapporte à la «presse écrite», à la «radiodiffusion» et à la «télévision». Ces medias ne fournissent qu’une opinion de seconde main (c’est leur rôle), mais très généralement déconnectée de ses origines scientifiques. Certaines émissions, et quelques débats, font intervenir des personnalités scientifiques compétentes sur les problèmes climatiques, mais le plus souvent on fait appel à des professionnels de la communication issus du monde de la politique ou de la presse. L’information apportée aux lecteurs, aux auditeurs et aux téléspectateurs se retrouve largement imprégnée d’arrière-pensées plus politiques que scientifiques. En effet, les organisations environnementales qui s’y rattachent cherchent surtout à «faire passer leur propre message» (qu’elles jugent le bon) auprès d’une opinion mise en condition par un témoignage approprié (recul de la banquise, pollution urbaine) donc prête à les écouter. Je me permettrai d’ajouter que le médium (singulier de medias) concerné cherche parallèlement à faire le maximum de tirages ou d’audimat.
Souvent, pour cautionner l’argumentation, il est fait appel à une «personnalité» dont la présence doit soutenir l’information. On a vu et entendu des écrivains, des artistes, des philosophes s’exprimer sur l’origine et les conséquences du réchauffement climatique ; leur opinion est louable, mais elle ne reste que leur vision personnelle car ce ne sont pas des spécialistes. Ces témoignages restent de seconde main, à la manière des exposés politiques ou «sectaires». Mais des émissions qui se veulent «plus scientifiques» convoquent quelque sommité dont le témoignage ne peut être que digne de foi. Est-il sûr que cette personnalité soit compétente en matière de climat ? Un astrophysicien, un préhistorien, un praticien renommé ne sont pas des climatologues du passé, du présent et ni du futur. Pour brillants et pointus qu’ils aient été, leurs travaux de recherches et leurs publications scientifiques restent étrangères au propos, et ce qu’ils exposent n’est pas une démonstration
scientifique, mais leur opinion et leur ressenti personnel sur la question. En bref, ils sont incompétents. Enfin, un véritable cautionnement scientifique devrait être le résultat d’un débat à la suite d’un colloque ou d’un congrès. On doit traiter à égalité les partisans et les adversaires, en leur laissant la liberté d’exposer les résultats de leurs recherches avant d'organiser le débat contradictoire. Mais dans la quasi-totalité des «émissions radio ou télé» consacrées à la question du réchauffement climatique, le «programmateur a déjà fait son choix» et si l’opinion de la «caution scientifique» en diffère, on se gardera bien de l’inviter. Au mieux on ne le laissera pas s’exprimer. J’ai été très brutal, et l’on va me reprocher de «n’être qu’un géographe», mais je ne supporte ni le mensonge, ni l’incompétence. Or, de plus en plus, pour ce qui concerne l’avenir des températures, on se heurte à une «pensée unique» qui nous ramène « aux temps de l’Inquisition et des régimes totalitaires du e milieu du XX siècle. Dans les chapitres qui vont suivre, je vais donc essayer d’être le plus objectif possible, en partant d’une vérité, laplanète se réchauffe par paliers depuis le e XIX siècle.le contraire serait nier l’évidence. Que l’homme en soit Dire l’unique responsable relève du débat. Il est certain que la surconsommation e d’énergies fossiles au XX siècle a provoqué une émission sans précédent de dioxyde de carbone (le CO2des medias), et il est encore plus certain qu’il faut réduire cette surconsommation qui pollue notre environnement. Mais dans la démarche que je vais utiliser, je me suis évertué à être le plus pédagogique possible, à m’adresser non pas à un parterre de scientifiques, mais à tout lecteur passionné par la question. Je me suis donc imposé de rester au plus près des sources au travers de l’analyse de données palpables : relevés (fiables) de températures, comptage et mesure des cernes de croissance des arbres, 18 variations du taux de dioxyde de carbone et d’oxygène 18 ( O) dans les glaces du Groenland et de l’Antarctique. Pour les périodes récentes, je n’ai pas ignoré les données historiques : cela va des grandes migrations antiques et médiévales, des voyages océaniques aux déplacements des installations humaines dans la haute montagne et aux dates des vendanges et des moissons. Pour les périodes antérieures le recours aux données géomorphologiques et édaphiques est fondamental : transgressions et régressions marines, relations spatiales entre la forêt et la prairie, avance et recul de la banquise et des glaciers de montagne. Cela devait permettre de répondre à diverses questions : la planète se réchauffe, mais est-ce la première fois ? Quelles sont les causes naturelles et anthropiques des variations climatiques globales ? Sommes-nous dans une période critique ?
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Premier chapitre L’enseignement des données récentes
Quand il est question de chronique des températures, c’est la mesure directe qui vient à l’esprit, et l’on se réfère au thermomètre dont le principe ne remonte e qu’au XVII siècle. C’est en effet autour de 1624 que, selon les indicat ions du Jésuite Jean Leurechon, le Vénitien Sanctorius aurait expérimenté un instrument utilisant les variations de la hauteur de l’eau dans un tube de verre, mais le tube était ouvert et sensible aux variations barométriques. Plus tard, en 1654, Ferdinand II de Médicis rendit le tube hermétique, remplaça l’eau par de l’alcool et ouvrit ainsi la porte à la réalisation de véritables thermomètres. e Au XVIII siècle le thermomètre vit ainsi le jour avec de nombreuses améliorations. Dès le début, on avait compris le rôle de l’eau qui change deux fois d’état à température constante : fonte de la glace et vaporisation ; il suffisait d’emmagasiner dans un petit réservoir relié à un tube capillaire hermétique un liquide qui garde cet état à des températures inférieures à celle de la glace fondante et supérieures à celle de la vaporisation de l’eau. L’usage du mercure est évident, mais si on renonce à mesurer celle de la vapeur d’eau, on peut retenir l’alcool, car mercure et alcool étaient d’un usage courant. Nous ne retiendrons que quelques noms. En 1717, l’Allemand Daniel Gabriel Fahrenheit réalisa un thermomètre à mercure dont on pourrait juger la graduation fantaisiste : 32°F est la température de fusion de la glace et 212°F celle de la vaporisation de l’eau (pourtant, cette graduation est encore utilisée aux U.S.A.). En 1730, le Français René-Antoine Ferchault de Réaumur utilisa de l’alcool ; et le premier, il établit la fonte de la glace à 0°R, avec un thermomètre gradué de 0° à 80°R, température de la vaporisation de l’alcool. Enfin, en 1741, le Suédois Anders Celsius réalisa un thermomètre à mercure, mais à graduation inverse, de 100°C, température de la glace fondante, à 0°C, celle de l’eau bouillante ! C’est en fait le naturaliste Karl von Linné qui eut l’idée d’inverser l’échelle. Cette graduation fut d’ailleurs retenue en 1794 par la Commission des poids et mesures : «le degré thermométrique est la centième partie de la distance entre le terme de la glace et celui de l’eau bouillante». Quant aux relevés des températures de l’atmosphère, l’observatoire d’Uppsala, en Suède, effectua les premières mesures dès 1742. C’est là que le bât blesse ; il ne suffit pas de placer un thermomètre dans l’air et d’en relever les mesures quotidiennement pour en décrire les variations.
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