Réguler les prix agricoles
172 pages
Français

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Réguler les prix agricoles , livre ebook

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Description

Les vagues de flambée des prix agricoles mondiaux sont dues à l'effondrement des stocks céréaliers de l'UE et des Etats-Unis, suite à la folle promotion des agrocarburants et à la dérégulation de leurs politiques agricoles. Etant donné les hausses de revenus considérables en matière de céréales et oléagineux, l'engagement du G20 de lutter contre la volatilité des cours n'a aucune crédibilité. Concernant l'Afrique de l'Ouest, l'UE doit cesser d'imposer un accord de libre-échange et l'OMC ses contraintes, afin de stimuler une promotion sur la base de prix stables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 5
EAN13 9782296532366
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jacques Berthelot






Réguler les prix agricoles








L ’ H ARMATTAN
Du même auteur
Les coopératives agricoles en économie concurrentielle , Cujas, 1972
Les sillons de la faim , en collaboration avec François de Ravignan, L’Harmattan, 1980
L’agriculture, talon d’Achille de la mondialisation , L’Harmattan, 2001
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66204-6
PRÉFACE DE MAMADOU CISSOKHO,
Président honoraire du ROPPA
Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles d’Afrique de l’Ouest

La production de biens et services pour les besoins humains a progressé à travers les échanges entre les producteurs eux-mêmes, déjà par le troc puis par des outils commerciaux de plus en plus perfectionnés.

Le commerce mondial a accompagné toute l’histoire du développement mais a été entaché de guerres pour la maîtrise des ressources nécessaires à l’expansion des productions. Il a finalement évolué pour imposer des règles approuvées au sein de l’OMC.

Source de complémentarités mais surtout de conflits, le commerce, indispensable à la satisfaction des besoins, se réalise sur la base d’une compétition entre offreurs et demandeurs.

Si l’OMC est une première tentative mondiale de surveillance de la juste compétitivité, le contenu de plusieurs articles est contesté faute de transparence et d’équité. Ses règles inégales favorisent les Etats les mieux nantis pour l’accès aux marchés et aux intérêts qu’il procure.

L’Accord de Cotonou signé en 2000 entre l’UE et les pays ACP a marqué un tournant dans les relations commerciales des anciens accords de Yaoundé et de Lomé. Si l’Accord dit clairement que les deux parties engagent leurs négociations en vue d’accroître leurs avantages commerciaux réciproques, ces négociations ont trop priorisé ces aspects au détriment de ceux du développement et des besoins des exploitations familiales. L’Afrique vit une insécurité alimentaire croissante, déjà favorisée par l’ouverture de son marché intérieur imposée par l’ajustement structurel.

C’est dans le combat pour que le commerce soit un instrument qui alimente, favorise, impulse des échanges au profit de tous les groupes humains, que mon chemin a croisé celui de Jacques Berthelot. Sa présence à mes côtés depuis de très nombreuses années m’a fait espérer.

Oui, espérer en cette capacité de l’homme de créer un monde où l’homme lui-même ne va plus mourir de faim, pas seulement en Afrique mais nulle part dans le monde. Oui espérer en ce que l’homme saura trouver des réponses pour corriger ou ne plus subir une typologie de formes de protection permises et interdites conformes à la situation spécifique de chaque pays, qui garantissent à certains pays le maintien de leur domination alimentaire sur d’autres à qui on a imposé cette typologie par divers mécanismes. C’est ainsi que, par exemple, l’Inde a été condamnée en appel à l’OMC le 22 Septembre 1999 sur plainte des Etats-Unis d’Amérique qui trouvaient intolérable qu’elle prétende restreindre ses importations agroalimentaires.

Jacques Berthelot nous propose dans cet ouvrage des pistes pour bâtir des agricultures paysannes durables basées sur la souveraineté alimentaire en Afrique subsaharienne.

J’adhère à ces propositions parce que je crois au combat pour la démocratisation des relations internationales. Parce que je crois au combat pour la coopération interafricaine. Parce que je crois au combat pour la coopération Sud-Sud. Parce que je crois à la lutte contre certains Accords Economiques. Parce que je crois au combat pour que l’Afrique s’ouvre vers tous les pays du monde, parce que le centre de gravité de l’économie mondiale est en train de migrer de l’Europe vers l’Asie et peut-être demain vers l’Afrique.

J’adhère à ces propositions parce que je crois, enfin, au génie de mon peuple et à sa capacité de se nourrir lui-même et, même plus, une partie du reste du monde. J’adhère à ces propositions parce que je crois à la souveraineté alimentaire. J’adhère à ces propositions parce que je crois en la capacité des Exploitations familiales.

Une saine compétition entre les nations peut amener un progrès de l’humanité. Jadis, le progrès ne s’était réalisé qu’à partir du travail de la terre, reposant sur la force physique de l’homme. Il a ensuite été impulsé par la traction animale et, surtout, par la découverte de la vapeur et de l’énergie. Cela a duré pendant tout le 19 e siècle et une partie du 20 e .

Mais, de nos jours, le progrès humain est dominé par la sphère de l’immatériel. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que les savoirs et les savoir-faire l’emportent de plus en plus sur la possession des matières premières. Pensez au cas du Japon, de la Corée du Sud et de la Chine. Aujourd’hui, les idées deviennent plus importantes que les produits. Des comportements qui ont noms "concevoir", "inventer", "créer", "imaginer", "entreprendre" comptent autant, sinon plus, que les produits du cru et même des compétences.

Cette sphère de l’immatériel ne profite actuellement qu’aux pays dont les populations possèdent un ancrage certain dans le domaine de l’imaginaire, dans le domaine de leur culture.

D’où la place stratégique des propositions techniques de Jacques Berthelot ayant trait à la protection à l’importation. Il nous invite à bâtir des consensus forts et, au-delà des panels à l’Organe de Règlement des Différends de l’OMC, à construire un monde de paix, démocratique, consolidé et solidaire.

Dans ce contexte je peux espérer que la propre monnaie des Etats Unis d’Afrique, avec des taux de change appropriés, participera un jour à ce combat pour la dignité des populations de notre Région et de sa renaissance, surtout sur le plan alimentaire. C’est cela, c’est cet espoir que j’ai toujours partagé avec Jacques Berthelot.

C’est pourquoi, après l’avoir lu et compris, je lance un cri : "Cessons de faire de l’alimentation un enjeu de rivalités idéologiques et politiques". Jacques Berthelot nous invite avec des propositions techniques lucides et courageuses à bâtir un consensus qui donnerait ainsi à l’OMC, malgré ses imperfections, le temps de parachever l’œuvre qui a été conduite depuis l’an 1 de sa fondation. C’est la condition de l’accostage de l’humanité sur le quai de la Justice, au moins sur le plan alimentaire.

Avec Jacques, continuons le combat pour un commerce au service du développement des peuples.

Dakar, le 21 février 2013
Citation

“Doux est à l’homme le pain de la fraude, mais ensuite la bouche est remplie de gravier”

Livre des Proverbes de Salomon, 20-17
Préambule

Selon une nouvelle méthode d’évaluation, la FAO estime que 868 millions de personnes ont été sous-alimentées pendant la période 2010-2012, soit 12,5% de la population mondiale, contre 980 millions ou 18,6% de la population en 1990-92 1 . Mais la baisse s’est arrêtée depuis 2007-09, un arrêt imputable en totalité à l’Afrique subsaharienne (ASS) où le nombre de sous-nutris chroniques a augmenté de 216 à 234 millions et le taux de 26,5% à 26,8%. L’arrêt de la baisse des sous-nutris au niveau mondial depuis 2007 et leur hausse en ASS sont liés à la flambée des prix alimentaires intervenue alors, notamment pour les produits de base que sont les céréales, même si une accalmie a eu lieu en 2009, mais pour repartir de plus belle à la hausse depuis le second semestre 2010, et surtout au second semestre 2012.

Cette flambée des prix alimentaires mondiaux a donné lieu à un très grand nombre d’analyses et mobilisé toutes les institutions internationales qui ont multiplié les réunions et les rapports, mais sans arriver à un consensus. Les analyses dominantes ont noyé le poisson en invoquant toute une série de facteurs, qui ont certes joué un certain rôle, tant

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