Autour d une source - La fontaine des Vaux-d Or - La sente de Saint-Cloud à Suresnes - La tourelle de la porte de Saint-Cloud
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Autour d'une source - La fontaine des Vaux-d'Or - La sente de Saint-Cloud à Suresnes - La tourelle de la porte de Saint-Cloud , livre ebook

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Description

Suresnes est une commune du canton de Puteaux, arrondissement de Saint-Denis ; elle est située sur la rive gauche de la Seine, au pied du mont Valérien ; elle compte 9 057 habitants et a une superficie de 336 hectares () : c’est, à ce point de vue, une des plus petites communes du département de la Seine.Son territoire a d’ailleurs toujours été de peu d’étendue.La légende — cette voix prophétique de l’histoire vraie — raconte que saint Maurice et saint Leufroy avaient à se partager le domaine qui correspond aujourd’hui aux communes de Nanterre et de Suresnes.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346133925
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Henri Baillière
Autour d'une source
La fontaine des Vaux-d'Or - La sente de Saint-Cloud à Suresnes - La tourelle de la porte de Saint-Cloud
AVANT-PROPOS
Autour d’une source raconte l’histoire d’un petit coin des environs de Paris pendant près de trois siècles, de 1607 à 1900, — un bien petit coin, car le récit tient tout entier entre la Fontaine des Vaux d’Or, et la Tourelle de la Porte de Saint-Cloud à Suresnes ; il se déroule le long des 1 050 mètres du chemin qui s’est appelé longtemps Sente qui conduit de Saint-Cloud à Suresnes et qui s’appelle aujourd’hui Rue de la République.
 
Commencée comme passe-temps d’un curieux, cette étude s’est poursuivie et achevée comme nécessité de la part d’un propriétaire désireux de ne pas laisser méconnaître ses droits.
 
 
Le problème se posait ainsi : quelles étaient, au commencement du XVII e siècle, les limites qui séparaient le territoire de la Seigneurie de Saint-Cloud et le territoire du bourg de Suresnes ? Je n’avais pour point de départ qu’une affirmation, émanée d’un haut et puissant personnage de l’époque, M. le Cardinal Pierre de Gondi, Évêque de Paris et Seigneur de Saint-Cloud : il avait dit, dans un acte de donation, qui porte la date du 1 er juillet 1607, que les sentiers qui vont de la Fontaine des Vaux d’Or à la Tourelle de la Porte de Saint-Cloud à Suresnes sont tous sur le territoire de la Seigneurie de Saint-Cloud ( 1 ). J’en concluais que la Seigneurie de Saint-Cloud s’étendait jusqu’à la Porte de Suresnes.
 
Je suis heureux de constater que mon enquête, après de longues et patientes recherches, m’a donné des résultats aussi nets et aussi précis que je l’avais désiré.
 
En effet, à côté du document capital de 1607, j’ai trouvé nombre de renseignements, qui m’ont confirmé dans ma manière de voir, et qui, je l’espère, porteront la conviction dans l’esprit de ceux qui voudront bien les lire avec soin.
 
J’en suis donc resté à l’affirmation première de M. le Cardinal Pierre de Gondi : au commencement du XVII e siècle, le territoire de Suresnes ne s’étendait pas au delà des murs et de la Porte du Bourg.
 
Chemin faisant, j’ai rencontré quelques faits ayant trait à l’histoire de Suresnes, et à l’histoire de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, qui avait à Suresnes droit de haute, moyenne et basse justice : il y a là des détails qui m’ont paru assez curieux, et que je me suis bien gardé de passer sous silence.
 
 
A côté du problème de géographie historique, se posait un autre problème juridique. Quel était le caractère de la donation faite en 1607 par M. le Cardinal Pierre de Gondi ? Était-ce un simple droit de voirie, une permission précaire et révocable ?
 
Sur ce point, j’ai obtenu complète satisfaction : la première chambre de la Cour d’appel de Paris (22 décembre 1899) a reconnu et constaté que la donation, faite à mes auteurs, avait constitué à mon profit un droit réel et de servitude.
 
 
Ce sont tous les documents historiques et juridiques se rattachant à cette double question que je publie : j’ai pensé que ceux qui s’occupent de l’histoire des environs de Paris ne liraient pas sans quelque intérêt les pièces que j’ai pu rassembler ; elles sont empruntées soit à mes titres de propriété, soit aux collections publiques des Archives nationales et du Département des Estampes de la Bibliothèque nationale, et sont en très grande partie inédites ( 2 ).
 
Pour mieux faire revivre ces souvenirs du passé, j’ai fait reproduire par la photogravure le portrait de M. le Cardinal Pierre de Gondi, l’acte de donation de 1607 et un plan de Suresnes en 1676 ; j’ai ajouté quelques vues modernes des localités dont je parle.
 
Je dois exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui m’ont aidé dans ce travail, soit pour me faciliter la recherche des documents et la lecture des vieux parchemins, soit pour me prêter le concours de leur talent de photographes.
HENRI BAILLIÈRE.
 
 
15 avril 1900.
1 Voy. ce document, p. 53.
2 J’ai toujours respecté dans les documents que. j’ai publiés les orthographes souvent bizarres, quelquefois contradictoires que j’ai rencontrées.
I. LE TERRITOIRE DE SURESNES
Suresnes est une commune du canton de Puteaux, arrondissement de Saint-Denis ; elle est située sur la rive gauche de la Seine, au pied du mont Valérien ; elle compte 9 057 habitants et a une superficie de 336 hectares ( 1 ) : c’est, à ce point de vue, une des plus petites communes du département de la Seine.
Son territoire a d’ailleurs toujours été de peu d’étendue.
La légende — cette voix prophétique de l’histoire vraie — raconte que saint Maurice et saint Leufroy avaient à se partager le domaine qui correspond aujourd’hui aux communes de Nanterre et de Suresnes.
Saint Maurice était à cheval, il couvrit une vaste étendue de terrain et se l’appropria : ce fut Nanterre.
Saint Leufroy, au contraire, était à pied et chaussé de sabots, il ne put couvrir qu’un très petit espace : ce fut Suresnes. Il eut même la malchance de perdre un de ses sabots, à l’endroit où se trouve aujourd’hui le lieu dit les Hautes Nouvelles  ; saint Maurice profita de l’accident arrivé à son compagnon pour gagner du terrain ; de là, l’encoche formée par le territoire de Nanterre sur le territoire de Suresnes.
Puisque nous sommes en pleine légende, profitons-en pour raconter encore un haut fait de saint Maurice, qui se rattache à l’histoire de Suresnes.
Saint Maurice portait sur son dos une grande hotte remplie de terre ; fatigué de son lourd fardeau, il en laissa tomber la moitié et forma ainsi la butte Mont-martre ; l’autre moitié servit à faire le mont Valérien, mais il n’avait pas complètement épuisé sa provision de terre : il s’avança vers l’endroit qui s’appelle encore aujourd’hui, à Suresnes, le Pas de Saint-Maurice et finit de vider sa hotte, ce qui constitua le petit monticule, voisin du mont Valérien, et désigné depuis sous le nom de la Motte.
Si nous quittons ces récits fabuleux pour arriver à l’histoire, nous voyons que Suresnes était une terre seigneuriale, lorsqu’elle fut donnée, en 918, par le Roi Charles III dit le Simple, à Robert, comte de Paris et abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Voici dans quels termes fut faite cette donation :

Donavimus et subjecimus dicioni ejus et fratrum sibi commissorum villam in pago Parisiacensi Surisnas nuncupatam, cum sua integritate ( 2 ).
C’est assez clair, le Roi donne villam et rien de plus. Quelle différence avec l’abondance des termes qu’avait employés Charles II dit le Chauve, lorsqu’en 871 il avait donné Rueil aux Religieux de Saint-Denis.

La ville de Rueil, avec toutes les dépendances, sans en-rien réserver, non pas même les maisons et ménages d’habitants, avec les terres labourables, tant celles qui sont en friche, les vignes, les champs, les bois, les prés et les pacages, les eaux et leur cours, les moulins et les forteresses des Excises, comme aussi pareillement la seigneurie, propriété et toute justice ( 3 ).
En 1062, le village de Suresnes fut érigé en paroisse ( 4 ) et cette concession fut confirmée par Geofroy, Évêque de Paris, en 1070, et par Pascal II en 1100.
Le territoire ne paraît pas s’être beaucoup accru. pendant les cinq siècles qui nous séparent du moment où les abbés de Saint-Germain-des-Prés firent le dénombrement de leurs terres.
Voici le premier dénombrement de la terre de Suresnes que nous avons ren

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