Douze leçons sur l art de la verrerie
82 pages
Français

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Douze leçons sur l'art de la verrerie , livre ebook

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Description

Plusieurs acides minéraux, notamment les acides silicique, phosphorique et borique, donnent, en se combinant avec quelques oxydes métalliques fusibles, tels que la potasse, la soude, les oxydes de plomb et de bismuth, des substances dures et cassantes à la température ordinaire, liquides ou molles à une température plus ou moins élevée, transparentes ou translucides, présentant une cassure particulière, lisse et brillante, qu’on appelle cassure vitreuse. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346033874
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Eugène-Melchior Peligot
Douze leçons sur l'art de la verrerie
DOUZE LEÇONS SUR L’ART DE LA VERRERIE

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Plusieurs acides minéraux, notamment les acides silicique, phosphorique et borique, donnent, en se combinant avec quelques oxydes métalliques fusibles, tels que la potasse, la soude, les oxydes de plomb et de bismuth, des substances dures et cassantes à la température ordinaire, liquides ou molles à une température plus ou moins élevée, transparentes ou translucides, présentant une cassure particulière, lisse et brillante, qu’on appelle cassure vitreuse. Ces corps sont désignés sous le nom générique de verres 1 .
Dans le langage ordinaire, le verre est le résultat de la combinaison de l’acide silicique (la silice) avec plusieurs des bases suivantes : potasse, soude, chaux, oxyde de plomb, alumine, oxyde de fer.
On distingue plusieurs espèces de verres, eu égard à leur mode de fabrication, à leurs usages et à leur composition.
Le verre de Bohême, qui sert en Allemagne à fabriquer la gobeleterie fine et la gobeleterie commune, est un silicate à base de potasse et de chaux. Il renferme, en outre, comme toutes les autres sortes de verre, une petite quantité d’alumine et d’oxyde de fer empruntée soit au creuset dans lequel il a été fondu, soit aux matières plus ou moins purifiées qu’on a employées pour le produire.
Dans notre verre à gobeleterie, la potasse est remplacée par la soude, dont le prix est moins élevé.
Le verre à vitre est pareillement formé de silicates à base de soude et de chaux.
Il en est de même du verre à glace.
Le verre à bouteille contient, avec la silice, de la soude ou de la potasse, de la chaux, de l’alumine et de l’oxyde de fer.
Le cristal est un verre à base d’oxyde de plomb et de potasse. En Allemagne, on désigne toutefois sous ce nom le verre de Bohême servant à fabriquer la gobeleterie de luxe.
Le flint-glass, sorte de verre dense pour l’optique, et le strass, qui sert à imiter le diamant et les pierres précieuses, renferment, dans des proportions différentes, les mêmes éléments que le cristal.
Les émaux renferment en outre de l’oxyde d’étain ou de l’acide arsénieux, qui leur donnent l’opacité qui les distingue des autres sortes de verres.
Les verres colorés empruntent leur coloration, qu’on peut varier à l’infini, à divers oxydes métalliques, à quelques métaux, au charbon ou au soufre.
Les verres, quelle que soit leur nature, ont tous un élément commun, la silice. La proportion de ce corps varie entre 80 et 30 pour 100 de leur poids.
La silice est également l’élément essentiel des divers produits céramiques, dont les usages se rapprochent souvent beaucoup de ceux des produits de l’industrie du verre ; mais les procédés de fabrication sont fort différents : tandis que les verres ont tous été travaillés à l’état pâteux, après avoir été complétement liquéfiés par l’action de la chaleur, les poteries, qui ont pour élément essentiel l’argile plus ou moins pure, plus ou moins plastique, reçoivent leurs formes à la température ordinaire ; soumises à la cuisson, elles ne changent pas de forme, tout en éprouvant un retrait considérable et en acquérant une certaine dureté. Dans cet état, elles sont, en général, plus ou moins perméables aux liquides. C’est par la fusion d’un véritable verre à leur surface, à l’aide d’une nouvelle cuisson, qu’on leur enlève cette perméabilité. Les laitiers, les scories qui se produisent dans l’industrie métallurgique, appartiennent par leur composition à la classe des matières vitreuses.
Le rôle essentiel que joue la silice dans l’industrie du verre m’oblige à rappeler sommairement ses principales propriétés.
L’acide silicique ou la silice se présente tantôt à l’état cristallisé, comme dans le quartz ou le cristal de roche, tantôt à l’état cristallin, comme dans le grès et le sable quartzeux, tantôt à l’état amorphe. C’est une des substances naturelles les plus abondantes, soit à l’état libre, soit à l’état de combinaison avec les différentes bases. Elle est insoluble dans l’eau ; néanmoins, prise à l’état naissant, c’est-à-dire séparée par un acide d’une dissolution étendue de silicate alcalin, elle reste dissoute dans le liquide, à la faveur de l’acide en excès qu’il contient. La plupart des eaux naturelles en renferment une petite quantité, quelques-unes une proportion assez considérable. Les eaux des Geisers d’Islande, qui sortent de terre à la température de 100°, laissent en s’évaporant des dépôts de silice cristallisée que les minéralogistes désignent sous le nom de geysérite. C’est sous cette forme ou plutôt sous celle de silicate alcalin que la silice s’introduit dans les plantes ; répartie inégalement dans les différentes parties des végétaux, elle entre pour une forte part dans le poids des substances minérales que fournit leur incinération ; les cendres des tiges des graminées en contiennent une forte proportion. Ainsi celles de la paille du froment contiennent 67 de silice ; celles de la canne à sucre 68 pour 100 2 . En évaporant à siccité, en présence d’un acide, le liquide qui renferme la silice en dissolution, celle-ci devient entièrement insoluble par suite d’une légère calcination. C’est ainsi qu’on procède pour doser ce corps lorsqu’on fait l’analyse d’un silicate. Celui-ci est fondu avec trois à quatre fois son poids de carbonate de soude, puis décomposé par l’acide chlorhydrique étendu d’eau ; on évapore la liqueur à siccité. Le résidu, repris par l’eau et l’acide, fournit toute la silice à l’état insoluble.
La silice résiste à l’action de la plupart des agents chimiques. Seul, parmi les acides, l’acide fluorhydrique la décompose. Aussi les verres, les poteries, tous les silicates sont attaqués, corrodés, dissous quand on les met en contact avec cet acide : la silice disparaît totalement, puisqu’en présence de l’acide flurohydrique elle donne naissance à de l’eau et à un corps gazeux, le fluorure de silicium. Cet acide est souvent employé pour analyser les silicates.
Pour fondre la silice, il faut disposer d’une température beaucoup plus élevée que celle qu’on peut produire dans nos forges et dans nos fourneaux les mieux construits. On peut donc ranger ce corps au nombre des substances infusibles. Néanmoins cette infusibilité n’est que relative ; la chaleur énorme qui résulte de la combinaison de l’hydrogène avec l’oxygène a permis à M. Gaudin de fondre cette substance au moyen du chalumeau à gaz, d’étirer en fils le grès de nos pavés, de constater même la volatilité de ce corps qu’on croyait être fixe et réfractaire par excellence.
Les silicates alcalins dissous dans l’eau sont décomposés par tous les acides, même par l’acide carbonique ; mais si l’acide silicique, soumis aux procédés de la voie humide, est un des acides les plus faibles, il devient l’un des plus puissants quand on met en œuvre les procédés de la voie sèche. Il décompose, il déplace tous les acides volatils à des températures plus ou moins élevées. Les sulfates eux-mêmes sont ainsi transformés en silicates sous l’influence d’un feu violent.
Par la voie sèche, la silice se combine avec toutes les bases : celles qui sont fusibles lui communiquent la propriété de donner des composés fusibles, vitreux, d’autant plus fusibles que la base est en proportion plus considérable. Tels sont les silicates de potasse, de soude, de plomb. Les bases infusibles, comme la chaux, la magnésie, l’

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