Le savant et le professeur

Nicole Hulin

Description

La physique subit un bouleversement important au début du XXe siècle avec l'avènement des théories relativiste et quantique. Son développement conduit à l'élaboration de nouveaux cours universitaires. Le mouvement de modernisation des cours de physique au niveau secondaire retient l'attention de physiciens français, qui vont faire campagne pour obtenir une commission de réforme des programmes, sur le modèle de celle constituée pour les mathématiques modernes. Ainsi est créée en octobre 1970 la Commission Lagarrigue.

Sujets

• Éducation
• Enseignement

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 août 2016
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782140016165
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Histoire des Sciences Humaines
Collection dirigée par Claude BLANCKAERT

Fortes désormais de plusieurs siècles d’histoire, les sciences humaines ont conquis une solide légitimité et s’imposent dans le monde intellectuel contemporain. Elles portent pourtant témoignage d’hétérogénéités profondes. Au plan institutionnel, la division toujours croissante du travail et la concurrence universitaire poussent à l’éclatement des paradigmes dans la plupart des disciplines. Au plan cognitif, les mutations intellectuelles des vingt dernières années ainsi que les transformations objectives des sociétés post-industrielles remettent parfois en cause des certitudes qui paraissaient inébranlables.
Du fait de ces évolutions qui les enrichissent et les épuisent en même temps, les sciences humaines ressentent et ressentiront de plus en plus un besoin de cohérence et de meilleure connaissance d’elles-mêmes. Et telle est la vertu de l’histoire que de permettre de mieux comprendre la logique de ces changements dans leurs composantes théoriques et pratiques.
S’appuyant sur un domaine de recherche historiographique en pleine expansion en France et à l’étranger, cette collection doit favoriser le développement de ce champ de connaissances. Face à des mémoires disciplinaires trop souvent orientées par des héritages inquestionnés et par les conflits du présent, elle fera prévaloir la rigueur documentaire et la réflexivité historique.

Dernières parutions
P. Clerc, M.-C. Robic, Des géographes hors-les-murs. Itinéraires dans un monde en mouvement (1900-1940) , 2015.
B. Gérard, Histoire de l’ethnomusicologie en France (1929-1961) , 2014.
N. Hulin, Les sciences naturelles. Histoire d’une discipline du XIX e au XX e siècle , 2014.
N. Hulin, Culture scientifique et humanisme. Un siècle et demi d’engagement sur le rôle et la place des sciences, 2011.
É. Chapuis, J.-P. Pétard, R. Plas (dir.), Les psychologues et les guerres , 2010.
C. Blanckaert, De la race à l’évolution. Paul Broca et l’anthropologie française (1850-1900) , 2009.
N. Hulin, L’Enseignement et les sciences. Les politiques de l’éducation en France au début du XX e siècle , 2009
S. Moussa (dir.), Le mythe des Bohémiens dans la littérature et les arts en Europe , 2008.
Buffon, De l’homme , présentation par M. Duchet, postface de C. Blanckaert, 2006.
S. Collini et A. Vannoni (éd.), Les instructions scientifiques pour les voyageurs (XVII e -XIX e siècle ), 2005.
Titre
Nicole HULIN






LE SAVANT ET LE PROFESSEUR

La physique au XX e siècle
et la Commission Lagarrigue



Préface de Michel Blay

Avec le témoignage de Jacqueline Tinnès








L’Harmattan
Copyright
Du même auteur

Chez le même éditeur
Dans la collection « Histoire des sciences humaines » :

Les Femmes, l’enseignement et les sciences. Un long cheminement (XIX e – XX e siècle), Postface de Claudine Hermann, 2008.

L’Enseignement et les sciences. Les politiques de l’éducation en France au début du XX e siècle, Préface de Dominique Julia, 2009.

Culture scientifique et humanisme. Un siècle et demi d’engagement sur le rôle et la place des sciences, Préface par Yves Quéré, 2011.

Les Sciences naturelles. Histoire d’une discipline du XIX e au XX e siècle , Préface par Michel Morange, 2014.

Illustration de couverture : Dessin de Michel Hulin.

Composition et mise en page : Martine Blanckaert.
Création graphique de la couverture : Nicole Hulin.


© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
[e-mail]

EAN Epub : 978-2-336-76852-6
Dédicace

À Olivier et à Stéphane
PRÉFACE
En publiant ce nouvel ouvrage Nicole Hulin poursuit son remarquable travail de recherche portant sur l’histoire de l’enseignement, plus spécialement celui de la physique et de ses multiples vicissitudes, aux XIX e et XX e siècles.
Dans ce livre Nicole Hulin revient sur ce moment important concernant l’élaboration des programmes d’enseignement de la physique, celui marqué par les travaux conduits par la « Commission de rénovation de l’enseignement des sciences physiques dans le second degré » dite, plus communément, « Commission Lagarrigue » du nom de son premier président André Lagarrigue. Cette Commission installée en mai 1971 par le ministre Olivier Guichard a poursuivi ses travaux jusqu’en 1976, date à laquelle elle est supprimée par le ministre René Haby. En janvier 1975, son président, André Lagarrigue, décède brutalement. Il est remplacé à cette fonction, au cours de la dernière année de fonctionnement de la commission, par Roland Omnès.
La richesse des travaux menés de 1971 à 1976 par la Commission Lagarrigue est en tout point considérable. Cette Commission fut, en particulier sous l’impulsion de Michel Hulin, un très important et original foyer de réflexions et de suggestions. Ce livre, ce n’est pas le moindre de ses mérites, parvient à en ranimer les cendres, des cendres dont certains pourraient bien s’inspirer aujourd’hui plutôt que de faire errer l’enseignement des sciences physiques entre la simplification et le pointillisme alors qu’il importe d’abord de montrer l’unité des sciences physiques, leur aspect synthétique et la puissance explicative de la théorie physique. On notera aussi, au regard des enjeux qui traversent en ce moment la mise en place des programmes, comme l’écrit Michel Hulin en 1974, qu’ « un enseignement d’initiation, essentiellement qualitatif, peu ou pas mathématisé, suppose de la part des enseignants une très solide formation de base, qui peut difficilement s’étendre à des matières dispersées ». Cette remarque me semble très pertinente. Elle souligne la difficulté qu’il y a, dans un enseignement de base, n’impliquant pas l’automatisme des procédures mathématiques, à revendiquer la bivalence ou même la trivalence disciplinaire pour les enseignants, sans parler, bien évidemment, des ambitions transdisciplinaires, voire « non disciplinaires », des travaux sur projet menés en groupe. Apprendre, n’en déplaise à certains, a été et reste une démarche principalement individuelle de travail et d’efforts s’appuyant sur des connaissances précises acquises par l’exercice.
Tout l’intérêt de ce livre, par-delà les nombreuses informations factuelles et les divers documents qu’il recèle, consiste à nous remettre en mémoire que la réflexion sur l’enseignement des sciences physiques n’est pas qu’affaire de compétences, comme on le dit aujourd’hui, mais plutôt affaire de développement des connaissances et d’apprentissage des modes de raisonnement.
Il était devenu nécessaire à la fin des années 1960 de nettoyer et de renouveler l’enseignement de la physique. L’écart entre les contenus des programmes officiels et la nouvelle physique de la fin du XIX e siècle et de la première moitié du XX e siècle était devenu trop criant. Des projets de réforme avaient été lancés dès les années 1950-1960 dans les pays anglo-saxons. Il convenait que l’on s’y intéresse en France également.
Sous l’impulsion de la Société française de physique (SFP) puis de l’Union des physiciens (UdP), la Commission Lagarrigue est donc installée par le ministre Olivier Guichard en 1971. Cette installation s’avérait d’autant plus indispensable que les programmes d’enseignement des mathématiques, sous la houlette d’André Lichnérowicz, s’étaient ouverts très largement, peut-être trop largement, aux mathématiques dites « modernes » dont l’extrême formalisation laissait un peu de côté des objets indispensables pour l’enseignement de la physique comme, par exemple, la géométrie.
La Commission Lagarrigue s’est engagée dans une tâche d’une extrême complexité et difficulté : il convenait d’introduire les nouveaux contenus de connaissances apportés par la relativité, la mécanique quantique et la physique des particules, étant entendu que ces nouveaux champs ne devaient pas pour autant éliminer la mécanique, l’électromagnétisme, la thermodynamique, etc. Comment rendre compte de cet amas de connaissances tout en en rendant compte de telle sorte