Mission au Sénégal et au Soudan - Voyage de M. André Lebon, ministre des Colonies (octobre-novembre 1897)
160 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Mission au Sénégal et au Soudan - Voyage de M. André Lebon, ministre des Colonies (octobre-novembre 1897) , livre ebook

160 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Il est assez difficile de fixer avec une absolue précision les limites de notre colonie du Sénégal. On peut, toutefois, en déterminer la situation de la façon suivante :Comme limite ouest, l’Océan Atlantique.Comme limite nord, le parallèle situé à 16° nord de l’Équateur. A l’est, le bassin du Niger.Au sud-est, le massif du Fouta-Djallon.Au sud, la Guinée portugaise.En résumé, le Sénégal comprend tout le littoral de l’Atlantique depuis le Cap Blanc jusqu’à la Crique Jinnak, au nord de la Gambie et depuis l’embouchure de la rivière San Pedro au sud de l’estuaire de la Gambie, jusqu’à la frontière nord de la Guinée portugaise.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782346034154
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
SAINT-LOUIS. — Le Pont Faidherbe, inauguré en octobre 1897.
Eugène Claude Lagrillière-Beauclerc
Mission au Sénégal et au Soudan
Voyage de M. André Lebon, ministre des Colonies (octobre-novembre 1897)
Je dédie ce rapport à
 
 
MM.
 
JULIEN LE BLAN, président de la Chambre de Commerce de Lille ;
FAUCHEUR, vice-président de la Chambre de Commerce de Lille ;
HERBART, président de la Chambre de Commerce de Dunkerque ;
SCULFORT, président de la Chambre de Commerce d’Avesnes ;
président de la Chambre de Commerce de Valenciennes ;
JULIEN LAGACHE, président de la Chambre de Commerce de Roubaix ;
JOURDAIN, président de la Chambre de Commerce de Tourcoing ;
CAVROY, président de la Chambre de Commerce de Douai ;
CORNAILLES, vice-président de la Chambre de Commerce de Cambrai.
représentants officiels des Chambres de Commerce qui ont bien voulu m’honorer de leur confiance, en me désignant comme leur délégué au Sénégal et au Soudan.
E.L.-H.
Préface

*
* *
La mission commerciale au Sénégal et au Soudan, dont les Chambres de Commerce du nord ont bien voulu m’honorer, aurait nécessité plus d’une année d’études sur place, si j’en avais été réduit à demander exclusivement à des observations personnelles, les renseignements attendus par les industriels et les commerçants intéressés.
De plus, cette étude une fois terminée aurait présenté de grandes lacunes et les Chambres de Commerce, tout en constatant la conscience apportée dans le labeur entrepris, en eussent également reconnu l’insuffisance relative, au point de vue documentaire.
Fort heureusement, de nombreux appuis me sont venus et grâce au concours de personnalités placées, par leur situation, dans les conditions les plus favorables pour pouvoir me renseigner avec précision, j’ai pu me procurer la plupart des matériaux nécessaires à l’élaboration de ce rapport.
A ce point de vue, je dois, tout d’abord, donner ici un témoignage de gratitude et de profonde reconnaissance à M. ANDRÉ LEBON, Ministre des Colonies, qui a bien voulu m’accepter parmi ses compagnons, dans le voyage récent qu’il vient de faire sur la côte occidentale d’Afrique.
Grâce à la puissante protection de M. André Lebon, dont la bienveillance éclairée s’alliait au désir d’aider à une mission d’études devant profiter à l’industrie et au commerce de la métropole en même temps qu’aux intérêts de nos colonies africaines, j’ai pu trouver de nombreux et précieux concours.
Aidé par l’administration locale dans mes recherches, guidé par les avis de négociants français habitant depuis longtemps la colonie, j’ai pu m’entourer d’un certain nombre de renseignements utiles et ce sont ces renseignements que j’ai l’honneur de présenter aujourd’hui, dans mon rapport aux Chambres de Commerce.
Parmi les noms de ceux qui m’ont aidé de leurs lumières dans cette étude, il me faut citer :

M. CHAUDIÉ, gouverneur général de l’Afrique occidentale française ;
M. TH. BERGÈS, directeur de l’Intérieur au Sénégal ;
M. MAINE, directeur des douanes au Sénégal ;
MM. DELOR et SEMBAIN, négociants, membres du conseil privé du Sénégal.
LE R.P. SÉRIRE, supérieur de la mission de Thiès.
Il conviendrait d’ajouter à cette courte nomenclature, les noms d’un certain nombre de commerçants de Saint-Louis, de Rufisque, de Dakar, etc.
J’adresse à tous, ici, mes remerciements les plus sincères.
Je dois mêler à ces remerciements, les noms de deux honorables industriels de Lille, M.A. DUHEM et M. BERNOT, tous deux en relations d’affaires avec le Sénégal et qui, très compétents sur certains articles d’importation utilisés par la colonie, ont bien voulu, avant mon départ, me donner des indications dont je crois avoir tiré grand profit.
Enfin, je dois ajouter que j’ai trouvé auprès de l’Administration centrale des Colonies, un concours bienveillant qui s’est traduit par le droit d’étudier un certain nombre de documents de nature à me permettre de compléter les renseignements recueillis par moi au Sénégal et au Soudan.
A ce dernier point de vue, MM. BINGER, directeur au Ministère des Colonies et A. PONSINET, chef-adjoint du cabinet du Ministre des Colonies, ont des droits à ma gratitude et à celle des industriels qu’intéressera la lecture de ce rapport.
C’est donc grâce au concours de tous ceux que je viens de désigner, qu’il m’est permis aujourd’hui de présenter aux Chambres de Commerce le rapport relatant le résultat des études et des recherches faites au cours de ma mission.
PREMIÈRE PARTIE

CARTE DU SÉNÉGAL ET DU SOUDAN
LE SÉNÉGAL

*
* *
CHAPITRE PREMIER
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE ET POLITIQUE
Il est assez difficile de fixer avec une absolue précision les limites de notre colonie du Sénégal. On peut, toutefois, en déterminer la situation de la façon suivante :
Comme limite ouest, l’Océan Atlantique.
Comme limite nord, le parallèle situé à 16° nord de l’Équateur.
A l’est, le bassin du Niger.
Au sud-est, le massif du Fouta-Djallon.
Au sud, la Guinée portugaise.
En résumé, le Sénégal comprend tout le littoral de l’Atlantique depuis le Cap Blanc jusqu’à la Crique Jinnak, au nord de la Gambie et depuis l’embouchure de la rivière San Pedro au sud de l’estuaire de la Gambie, jusqu’à la frontière nord de la Guinée portugaise.
Au nord du Sénégal s’étend le Sahara ; au sud les forêts équatoriales.
C’est dans le massif du Fouta-Djallon que la plupart des rivières arrosant nos colonies de l’Afrique occidentale prennent leur source, y compris le Sénégal, fleuve qui sert de ligne de démarcation à deux races très différentes : la race blanche et la race noire.
Les anciens prenaient le fleuve le Sénégal pour une des branches du Nil. Cette erreur existait encore au moyen âge et dans son intéressant livre sur le Sénégal et le Soudan, Paul Gaffarel mentionne ce fait que Cadamosto appelait le Sénégal tantôt Gihon, tantôt Nil, tantôt Niger.
Le vrai nom du fleuve est l’Ovidech. C’est un Génois, nommé Lanzarote, qui, en 1275, donna au fleuve inconnu dont il remontait le cours, le nom d’un maure rencontré sur ses rives. Ce maure s’appelait Sénéga. On en a fait Sénégal.
Le cours du Sénégal, de sa source à son embouchure, comprend une étendue de dix-sept cents kilomètres.
Sur la rive droite se trouvent les Maures.
Sur la rive gauche habitent les Noirs.
Le fleuve est la voie la plus directe, la plus facile pour le transport des marchandises. Navigable sur un parcours de 920 kilomètres (de Saint-Louis à Kayes (Soudan), tout se rattache à lui, culture, commerce, industrie.
Le Sénégal est une voie de pénétration dont il est difficile, à l’heure actuelle, d’estimer — même très approximativement — les effets.
Depuis quelques années, il se rattache à une ligne ferrée actuellement en construction et qui doit être le trait d’union entre le Sénégal et le Niger. Cette ligne qui doit avoir une longueur totale de 558 kilomètres (132 kilomètres sont actuellement construits), nous permettra de pénétrer au centre même de l’Afrique, et en tout cas de canaliser en quelque sorte les richesses de notre colonie du Soudan, richesses inappréciables et encore ignorées à l’heure présente.
Le fleuve le Sénégal n’est pas d’une navigation facile.
Il est sujet à des crues et à des baisses périodiques coïncidant avec les saisons, aussi n’est-il navigable jusqu’à Kayes que pendant une partie de l’année.
En temps de crue on peut même aller au delà de Kayes. Certains chalands atteignent les chutes du Félou.
Les points principaux où les bateaux remontant le fleuve font escale, sont : Dagana, Podor (le point le plus chaud du Sénégal. On y a constaté jusqu’à 53°). M

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents