Monnaie et systèmes de paiement
131 pages
Français

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Monnaie et systèmes de paiement , livre ebook

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Description

La monnaie a émergé il y a presque 2800 ans. Bien matériel avec les pièces métalliques, elle est devenue un signe avec le billet, une écriture comptable avec le paiement scriptural et enfin une donnée avec le paiement électronique. En dépit du changement, ces supports monétaires jouissent d'une acceptation généralisée. Mais le récent paysage des paiements se distingue par l'émergence de deux catégories de monnaie avec de nouveaux acteurs : les monnaies électroniques gérées par des entités non bancaires mais agréées, et les monnaies virtuelles qui circulent en privé et sans réglementation. Cette catégorie des crypto-monnaies, redoutée par les autorités, suscite craintes et controverses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 juillet 2019
Nombre de lectures 36
EAN13 9782336876955
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « L’esprit économique »
fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996
dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis

Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement...
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.

La collection est divisée en six séries :

Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.

La série Economie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective.

Dans la série Le Monde en Question sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.

La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.

La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.

La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Titre
Abdellah Belmadani





Monnaie et systèmes de paiement

Mutations, enjeux et risques
Copyright

© L’HARMATTAN, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr/

EAN Epub : 978-2-336-87695-5
« Croyez-moi, aujourd’hui comme hier,
le sort de l’homme se joue sur la monnaie »

Jacques RUEFF (1963) 1
Introduction
Nul ne peut contester le pouvoir incommensurable dévolu à la monnaie, dominant toutes les sphères de la société et du monde. Elle a franchi les limites territoriales jusqu’à devenir incontrôlable, défiant les paramètres temps et espace. Elle est parfois source de richesse de certaines nations et un facteur de décadence d’autres civilisations. Elle est jugée comme étant à l’origine des récessions économiques, générant la faillite des unités productives et l’appauvrissement de certaines catégories sociales.

La monnaie a consolidé l’autorité de quelques institutions comme elle a affaibli la puissance d’autres Etats. Elle constitue un véritable levier de souveraineté. Elle a raffermi les liens sociaux entre les membres des collectivités, comme elle en a désuni d’autres. Elle a affranchi des populations de l’asservissement et elle a été la source de domination d’autres communautés. La monnaie est tantôt haïe en raison des frustrations qu’elle engendre, tantôt convoitée pour les espoirs d’émancipation matérielle qu’elle suscite.

Il suffit que la banque centrale modifie d’une manière discrétionnaire la valeur de la monnaie pour créer des disparités sociales entre les agents économiques –consommateurs, investisseurs, épargnants. Son pouvoir est grandissant et planétaire et l’histoire est édifiante pour confirmer la place centrale qu’elle occupe dans les rouages socio-économiques et politiques au niveau national et international. René SEDILLOT écrit à ce propos : « C’est par la monnaie et pour la monnaie que bien des peuples ont décidé de leur avenir. Positives ou négatives, morales ou immorales, on n’en finirait pas de recenser les responsabilités de la monnaie dans le déroulement de l’histoire » 2 .

La monnaie dans ses formes s’est indéfiniment transformée à travers l’histoire et connaîtra indubitablement d’autres changements, qui affecteront profondément les structures socio-économiques et les comportements des agents. Elle est passée d’un support matériel avec l’émission des pièces, à un signe avec la frappe des billets, à un jeu d’écritures comptables avec les instruments de paiement scripturaux, et enfin à une simple donnée électronique avec les supports numériques.

Avec l’évolution du temps, elle s’est détachée de tout référent matériel, fondement auquel on s’attachait profondément et qui formait la valeur des pièces qu’on détenait et qu’on appréciait chèrement. De nos jours, les nouvelles formes de monnaie de plus en plus immatérielles bénéficient d’une acceptation généralisée et inconditionnelle dans les sphères d’échange et de paiement par toutes les communautés.

Comment des écritures comptables mouvementées sur les livres des banques ou de simples flux d’information dans des bases de données suffisent-elles à inciter les agents à consommer, à produire et à épargner ? Comment est-on passé d’une monnaie qu’on pourrait convertir à tout moment en or à une monnaie dépourvue de gage ? Comment les membres de la collectivité ont-ils accepté cette grande mutation de la monnaie sans se soucier de la disparition de son substrat métal précieux ?

En 2001, la conférence de l’OCDE sur ‘l’avenir de l’argent’ tenue à Luxembourg anticipait les transformations de la monnaie avec les aspects qu’elle pourrait prendre dans le futur et ses implications économiques et sociales. Le Forum tranche en annonçant que « le destin de l’argent est de devenir numérique ». Il introduit la problématique en notant : « au cours des prochaines décennies, les progrès technologiques pourraient bien créer les conditions propres à l’émergence de nouvelles formes virtuelles d’argent et de crédit. L’aspect positif de cette évolution, c’est que l’argent, sous ses formes numériques, pourrait contribuer à créer des économies et des sociétés plus efficientes et plus mondialisées. L’aspect négatif tient au fait que ces nouvelles formes d’argent pourraient faciliter l’adoption de comportements anti concurrentiels, exacerber l’exclusion et l’inégalité, rendre l’économie plus instable, faciliter les agissements criminels, voire même saper l’efficacité des politiques macroéconomiques » 3 .

Aujourd’hui, avec l’extension de la numérisation, l’argent devient un flux intégré dans des bases de données et circule à travers des réseaux électroniques. Les nouveaux supports numériques ont affecté deux grandeurs, le facteur temps et le facteur espace, les transferts d’argent s’effectuent instantanément à distance d’un pays à l’autre. <

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