Simples entretiens sur la physique et la cosmographie
156 pages
Français

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Simples entretiens sur la physique et la cosmographie , livre ebook

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Description

Ce que Mlle Laurence se propose d’expliquer.Mlle LAURENCE. — Si nous nous asseyions un peu sur cette mousse, qu’en dites-vous ?MARGUERITE. — Je ne demande pas mieux, Mademoiselle, nous nous reposerons, car nous venons de faire une longue promenade.Mlle L. — Nous y voici.MARG. — Quel beau temps ! Comme le ciel est bleu !JACQUES. — Il fait chaud, mais il y a de l’air.Mlle L.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346049417
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
I. A. Rey
Simples entretiens sur la physique et la cosmographie
Éruption du Vésuve.
PREFACE
J’avais de jeunes élèves auxquels je voulais donner quelques notions générales de physique ; je cherchai un court traité, et je le mis entre leurs mains. Mais, grand embarras : le langage abstrait de la science était pour eux lettre morte ; ils n’en comprenaient pas les termes, et le sens leur échappait complètement. A propos d’un mot, et puis d’un autre, j’étais obligée de donner des explications qui m’entraînaient si loin que, quand je revenais au point de départ, on l’avait oublié ou l’on ne s’en souciait plus. Mes élèves ne voyaient pas non plus le but de cette étude ; peu leur importait que les corps fussent composés de molécules, qu’ils fussent poreux, compressibles, élastiques, divisibles, etc. ; peu leur importait de connaître lés lois de leur chute : à quoi bon disaient-ils, et la machine d’Atwood les ennuyait tout particulièrement. Cependant, les enfants sont questionneurs, et la physique, qui donne l’explication des phénomènes de la nature, devait les intéresser, me semblait-il, en satisfaisant une grande partie de leurs curiosités. Il s’agissait donc d’étudier chez eux ces curiosités, de les provoquer s’ils en manquaient, de leur montrer l’objet, le phénomène, de leur en faire chercher et désirer l’explication, pour la leur donner ensuite. C’est ce que j’ai tenté.
J’ai pris le ton familier de la conversation, parce que c’est celui qui m’a paru le mieux convenir aux enfants ; parce qu’il m’a servi à couper, pour ménager leur attention, les longues explications ; enfin, parce qu’il amène des objections que les enfants peuvent faire, que quelques-uns m’ont faites. Je ne me suis pas servie d’un mot rentrant spécialement dans le domaine de la science, sans l’expliquer au moment où je m’en servais pour la première fois ; et je n’ai donné les termes techniques, qu’après avoir fait connaître les objets ou les idées que ces termes représentent.
Je me suis surtout appliquée à montrer les grandes lois de la nature, celles dans lesquelles toutes les autres sont comprises ; pour y arriver, j’ai commencé par faire observer ces lois dans leur application à des faits que les enfants peuvent vérifier eux-mêmes, et j’ai conclu par les définitions générales de ces lois.
Je n’ai pris dans chaque partie de la physique que ce que j’ai cru pouvoir être compris des enfants, et ce qu’ils sont à même de voir ; j’ai cherché, pour les leur donner en exemple, les choses les plus pratiques ou les plus capables de les intéresser. J’ai joint à ces leçons de physique un peu de cosmographie, l’une de ces sciences me servant à expliquer l’autre, et vice versâ. C’est ainsi que, avant de parler des grands courants atmosphériques, j’ai fait connaître le mouvement de la terre autour du soleil ; c’est ainsi que la pesanteur et la force centrifuge m’ont amenée à la loi de la gravitation universelle ; c’est ainsi que le soleil m’a servi de point de départ pour quelques développements sur la lumière et la chaleur.
Ce petit cours de cosmographie est encore plus restreint que celui de physique ; ces leçons ne sont qu’une introduction à des cours plus complets. L’important, me semble-t-il, n’est point de l’aire entrer beaucoup de choses dans la tête des enfants, mais de les amener à l’observation de tous les faits qui sont à leur portée, de les faire réfléchir, de les intéresser à l’étude, de leur en faire comprendre l’utilité pratique ; enfin, d’exciter en eux le désir d’en connaître davantage.
AUX ENFANTS.
 
 
 
M lle Laurence était une bonne personne, qui aimait beaucoup les enfants, en était aimée, et qui jouait souvent avec eux. Elle affectionnait particulièrement Marguerite, une brunette de treize ans, aux yeux bleus, un peu sérieuse, et Jacques, un blondin de onze ans, turbulent, tapageur, un peu raisonneur, voulant tout voir, courant partout et touchant à tout. Il faut vous dire que ces deux enfants étaient fort curieux, et, quand ils causaient avec M lle Laurence, soit pendant leurs promenades, car ils allaient souvent se promener ensemble, soit au coin du feu, c’étaient, de leur part, des pourquoi à n’en plus finir. Bien des personnes, autres que M lle Laurence, auraient été fatiguées de leurs questions ; mais M lle Laurence aimait ces enfants, et puis, comme elle savait beaucoup de choses, elle se plaisait aussi à les dire ; tout allait donc pour le mieux. J’ai assisté à quelques-unes de ces causeries, et comme elles m’ont paru très-intéressantes, j’ai prié M lle Laurence de les écrire pour d’autres enfants qui, comme Marguerite et Jacques, seraient désireux d’avoir des réponses aux pourquoi qu’il peuvent s’adresser, à la vue des choses au milieu desquelles ils vivent. M lle Laurence a fait ce que je lui ai demandé, et ce sont ces entretiens que je vous donne. Seulement, je ne vous conseille pas de lire les derniers avant les premiers, parce que dans les derniers, M lle Laurence parle de choses dont elle a donné l’explication dans les premiers, et qu’elle n’explique plus, Marguerite et Jacques les connaissant déjà. Pour comprendre tout, vous ferez donc bien de commencer par le commencement et d’aller toujours en suivant. Cela dit, j’espère que vous éprouverez, en lisant ces explications, un peu du plaisir que Marguerite et Jacques avaient en les écoutant.
CHAPITRE PREMIER
Phénomènes de la nature

Ce que M lle Laurence se propose d’expliquer.
M lle LAURENCE. — Si nous nous asseyions un peu sur cette mousse, qu’en dites-vous ?
MARGUERITE. — Je ne demande pas mieux, Mademoiselle, nous nous reposerons, car nous venons de faire une longue promenade.
M lle L. — Nous y voici.
MARG. — Quel beau temps ! Comme le ciel est bleu !
JACQUES. — Il fait chaud, mais il y a de l’air.
M lle L. — N’aimeriez-vous pas à savoir d’où vient cet air qui vous rafraîchit et où il va ? pourquoi le ciel est bleu aujourd’hui et pourquoi il sera peut-être demain tout couvert de nuages ? d’où viennent ces nuages, ce qu’ils sont et où ils vont ? pourquoi la rivière que vous apercevez à vos pieds coule toujours sans s’arrêter ? pourquoi l’eau en est bleue, tandis qu’elle est sans couleur dans le verre où vous la buvez ? pourquoi les fruits mûrs tombent des arbres ? pourquoi il y a des orages avec des éclairs et du tonnerre ? pourquoi il y a des étés où l’on étouffe de chaleur et des hivers où l’on gèle de froid ? pourquoi il y a des jours et des nuits ? pourquoi on peut toujours marcher sur la terre sans jamais arriver au bout ? pourquoi
MARG. — Est-ce qu’on peut savoir toutes ces choses ?
M lle L. — Toutes celles dont je viens de parler, oui, et beaucoup d’autres encore.
MARG. — Voulez-vous nous les dire ?
M lle L. — Je veux bien commencer aujourd’hui, et si cela vous intéresse, je continuerai une autre fois.
JACQUES. — Comment les savez-vous ?
M lle L. — A force de les observer et d’y réfléchir, on a deviné, on a trouvé les causes de toutes ces choses, de tous ces changements qui semblent tout d’abord incompréhensibles et qu’on appelle les phénomènes de la nature.
MARG. — Qui est-ce qui les a devinées ?
M lle L. — Beaucoup de personnes ont trouvé quelque chose, chacune s’aidant de ce que les premières et d’autres avaient trouvé déjà, et on a écrit toutes ces découvertes dans des livres qu’on appelle des livres de physique et de cosmographie.
JACQUES. — Quand il y a dans les livres des mots difficiles que je ne connais pas, comme ceux que vous venez de dire, ces livres m’ennuient.
M lle L. — Rassurez-vous, je ne prononcerai plus ces mots-là devant vous, jusqu’à ce que vous me demandiez de vous les redire.
JACQUES. — Je ne vous le demanderai jamais.
M lle L. Nous verrons.
MARG. — Mademoiselle, pourquoi disiez-vous tout à l’heure, que si on marchait toujours sur la terre sans s’arrêter, on n’arriverait jamais au bout ? Est-ce parce qu’elle est trop grande ?

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