Une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles - Au temps de saint Paul
40 pages
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Une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles - Au temps de saint Paul , livre ebook

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Description

Le livre des Actes, complément si admirable des Evangiles, n’est pas seulement un livre de doctrine et d’édification, mais il offre nombre de traits que peut mettre à profit celui qui s’occupe d’histoire et d’archéologie. A l’historien il fournit des concordances ; à l’archéologue, des renseignements précieux. Les chapitres XXVII et XXVIII, notamment, présentent aux personnes familiarisées avec les choses de la marine, et ainsi bien préparées pour l’entendre, le récit d’une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles, qui dépasse en intérêt, à cause de l’abondance des détails et de leur exactitude, ce que les anciens nous ont laissé, soit comme œuvre d’imagination, soit comme relation de voyages réels sur mer.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346084777
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
ERRATA
Page 4, note 4, lire : Le tracé des fortifications relevées.  —  6, ligne 13,  —  Bons-Ports.  —  21,  —  14,  —  Prendre par le sud.  —  30, note 1,  —  Les plus pesantes.  —  31, ligne 14,  —  Les agrès du navire sacrifiés.  —  37,  —  16,  —  Abandonner navire et passagers.
Armand Trève
Une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles
Au temps de saint Paul
UNE TRAVERSÉE DE CÉSARÉE DE PALESTINE A PUTÉOLES
Au temps de saint Paul
Le livre des Actes, complément si admirable des Evangiles, n’est pas seulement un livre de doctrine et d’édification, mais il offre nombre de traits que peut mettre à profit celui qui s’occupe d’histoire et d’archéologie. A l’historien il fournit des concordances ; à l’archéologue, des renseignements précieux. Les chapitres XXVII et XXVIII, notamment, présentent aux personnes familiarisées avec les choses de la marine, et ainsi bien préparées pour l’entendre, le récit d’une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles, qui dépasse en intérêt, à cause de l’abondance des détails et de leur exactitude, ce que les anciens nous ont laissé, soit comme œuvre d’imagination 1 , soit comme relation de voyages réels sur mer. Pour ces derniers, et retranchement fait de périples anciens plus ou moins fabuleux, l’on ne trouve d’authentique, et encore longtemps après saint Paul, que le voyage de saint Grégoire de Nazianze, d’Alexandrie à Athènes, marqué par une tempête qui dura vingt jours consécutifs et dont saint Grégoire a donné dans ses poèmes une très belle description 2  ; et après lui, l’Itinéraire 3 , malheureusement incomplet, de Q. Rutilius, poète gaulois de la première moitié du V e siècle.
Une campagne d’une durée de plus de trois années (de septembre 1853 à novembre 1856) dans le Levant 4 , nous a ramené à diverses reprises sur le littoral de la Grèce, de l’Asie Mineure et de la Syrie ; en toutes saisons, nous avons parcouru ces merveilleux archipels des Cyclades et des Sporades, tant de fois traversés par saint Paul. Nous avons suivi ses traces, d’abord dans le détroit de Messine, puis dans le golfe de Corinthe, à Athènes, à Thessalonique, sur les rives de la Troade, à Mytilène, à Chio, Samos, à Mersina, port de Tarse, à Chypre, à Sidon, à Jérusalem 5 . C’étaient nos propres et ineffaçables impressions que nous ravivions chaque fois que nous relisions les pages de saint Luc, et alors nous est venue la pensée de les confronter avec les Instructions nautiques rédigées par le département de la marine, et aussi avec les dispositions de la réglementation maritime des anciens parvenues jusqu’à nous, et dont quelques-unes vivent encore dans nos codes.
L’accord nous est apparu au point que l’on dirait que les pilotes des trois navires sur lesquels saint Paul passa successivement pour arriver de Césarée à Putéoles, avaient entre les mains ces instructions nautiques. D’une manière moins apparente, mais tout aussi réelle, se retrouvent dans le récit de saint Luc les règles et les usages qui sauvegardent les intérêts engagés dans les opérations maritimes, intérêts toujours semblables et demandant les mêmes garanties. « L’uniformité est, dit un célèbre jurisconsulte 6 , l’essence du droit maritime ; immuable au milieu des sociétés, il nous est parvenu, après trente siècles, tel qu’on le vit au premier jour ou la navigation établit des relations entre les peuples. Produites en tous temps par des besoins. semblables, ses règles tiennent de cette circonstance même un caractère d’universalité. Les Romains empruntèrent leurs lois maritimes des pays tributaires, et les Césars déclarèrent la loi Rhodienne souveraine de la mer. »
En même temps que nous examinions à ces deux points de vue spéciaux la relation de saint Luc, nous avons cru devoir jeter, comme s’y reliant, un coup d’œil sur la marine commerciale au temps de saint Paul, et en particulier sur le Navis oneraria, Corbita, Frumentarium , qui en était l’instrument, et l’accompagner en outre de quelques réminiscences de géographie ancienne. De là, le titre : Une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles, au temps de saint Paul.
Aux exégètes, aux érudits ce travail n’apportera aucune donnée nouvelle ; mais à ceux qui, comme nous, se complaisent dans l’étude des origines chrétiennes, peut-être sera-t-il agréable de se faire pendant quelques instants les compagnons de voyage du grand Apôtre et de saint Luc, son impérissable annaliste.
 
Le livre des Actes nous fait connaître les circonstances qui déterminèrent le Procurateur de Judée, Festus, à faire conduire saint Paul à Rome. Retenu depuis deux années à Césarée par son prédécesseur Félix, sur de vagues accusations 7 des principaux des Juifs de Jérusalem, saint Paul, providentiellement inspiré, avait récusé la juridiction de Festus, bien qu’il eût montré, à son égard, des dispositions favorables, et avait demandé à comparaître devant le tribunal de l’empereur 8 . Il usait d’un privilège attaché à sa qualité de citoyen romain, et Festus, statuant en ces mots d’un laconisme tout antique, s’était dessaisi : « Tu en as appelé à César, tu iras devant César 9 . »
Pour arriver à Rome, la voie de mer était la plus prompte et la moins coûteuse ; le Procurateur décida qu’on la prendrait ; et, à cet effet, saint Paul fut remis au centurion Julius, qui avait déjà mission de conduire à Rome d’autres prisonniers, fauteurs, on peut le présumer, des troubles par lesquels les Juifs préludaient aux soulèvements qui, à quelques années de là, devaient amener la destruction de Jérusalem.
Le convoi de prisonniers et l’escorte de soldats chargée de leur garde devaient s’embarquer à Césarée. Création toute récente d’Hérode l’Ascalonite 10 , Césarée, aujourdhui Kaïsarieh, était après Jérusalem la plus belle ville de la Judée et le seul port sûr de la Palestine 11 . Aussi vaste que le Pirée, assure Flavius Josèphe, il pouvait recevoir les plus grands vaisseaux du temps ; les Procurateurs romains en avaient fait leur résidence, c’était le port d’arrivée et d’embarquement de la Judée dans ses relations avec les ports de l’Asie Mineure, l’Egypte et l’Italie 12 .
A défaut de navire en partance directe pour l’Italie, le centurion Julius prit passage sur un navire d’Adrumète, de Mysie, qui devait remonter 13 les côtes de la Syrie et de l’Asie Mineure, et faire escale partout où le demanderaient ses opérations commerciales. Sur sa route, le centurion ne pouvait manquer de rencontrer un navire à destination d’Italie, car, à la faveur de la paix romaine, l’Asie Mineure était parvenue à un haut degré de prospérité : une population dense se pressait sur son littoral, animait ses ports nombreux, entretenus par un actif cabotage. Au premier rang se plaçaient : la superbe Ephèse, siège principal du culte de Diane, et dont le port, appelé Panormus, était l’entrepôt de tout le trafic de la province et des richesses de l’Inde, qui lui venaient par l’Oxus, la mer Caspienne et la Propontide : c’est à grand’peine que son site et les ruines de son temple fameux ont été retrouvés ; — Alexandrie de Troade, en Mysie, qui présente des ruines importantes et où saint Paul rappela miraculeusement à la vie un jeune garçon ; — Adrumète, où se fabriquaient des parfums renommés, et dont l

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