Voyage de François Le Vaillant aux pays des grands et des petits namaquois - L Afrique australe à notre époque
115 pages
Français

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Voyage de François Le Vaillant aux pays des grands et des petits namaquois - L'Afrique australe à notre époque , livre ebook

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Description

Vers l’époque où le goût des collections d’histoire naturelle et surtout les premiers volumes de Buffon réveillaient la passion des excursions lointaines, naissait à Paramaribo (Guyane hollandaise) un enfant qui devait un peu plus tard prendre une part active au développement de « cette science des oiseaux et des mammifères jusque-là si négligée. »Son père, négociant originaire de Metz, homme instruit et amateur passionné de collections, n’épargnait aucune peine pour se procurer par lui-même les objets remarquables et curieux répandus dans la partie si intéressante de l’Amérique méridionale où il s’était fixé, et aucun soin pour les préparer et les conserver.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 1
EAN13 9782346060269
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Antoinette-Joséphine-Françoise-Anne Drohojowska
Voyage de François Le Vaillant aux pays des grands et des petits namaquois
L'Afrique australe à notre époque
PREMIÈRE PARTIE
I
Le Vaillant. — Sa famille. — Sa jeunesse. — Ses travaux. — Sa mort
Vers l’époque où le goût des collections d’histoire naturelle et surtout les premiers volumes de Buffon réveillaient la passion des excursions lointaines, naissait à Paramaribo (Guyane hollandaise) un enfant qui devait un peu plus tard prendre une part active au développement de « cette science des oiseaux et des mammifères jusque-là si négligée. »
Son père, négociant originaire de Metz, homme instruit et amateur passionné de collections, n’épargnait aucune peine pour se procurer par lui-même les objets remarquables et curieux répandus dans la partie si intéressante de l’Amérique méridionale où il s’était fixé, et aucun soin pour les préparer et les conserver. En outre, il récompensait libéralement tous ceux qui lui procuraient quelque objet nouveau.
M me Le Vaillant, soit par affection et dévouement pour son mari, soit par goût pour les études et les recherches auxquelles il se livrait, l’accompagnait dans toutes ses excursions scientifiques et parcourait ainsi avec lui tantôt une partie, tantôt une autre de la vaste colonie où ils avaient fondé une riche et magnifique plantation.
Et, non seulement le jeune François avait ainsi constamment sous les yeux les produits de leurs travaux et de leurs acquisitions ; non seulement il jouissait avec eux et à son aise de leur cabinet varié, mais, dès ses plus jeunes années, il devint le compagnon de leurs courses scientifiques.
Il exerça ainsi ses premiers pas dans le désert et, comme il le remarque lui-même, naquit presque sauvage.
« La nature, ajoute-t-il, fut ma première institutrice, parce que c’est sur elle que tombèrent mes premiers regards.... Bientôt, travaillant pour mon propre compte, je me formai un cabinet de papillons, de scarabées et d’une infinité d’autres insectes.... Sur ces entrefaites, on me fit cadeau d’un singe auquel je m’attachai beaucoup, et que j’ai perdu d’une façon doublement malheureuse. Il croqua mes chenilles et mes papillons, et avec les insectes, il avala les épingles dont ils étaient traversés. Cet exploit lui fut fatal ; il ne survécut pas aux tourments affreux qu’il en ressentit.... Je reçus ainsi une double leçon : j’appris à me défier de la gourmandise et à apprécier les avantages de l’ordre. »
La famille Le Vaillant, désirant rentrer en Europe, prit passage, le 4 avril 1763, à bord d’un bâtiment frété pour la Hollande. Le 12 juillet suivant, le navire jetait l’ancre au Texel.
Après quelques mois passés sur la terre Batave, M., M me Le Vaillant et leur fils revinrent s’installer définitivement à Metz, où le jeune naturaliste put donner carrière à ses goûts.
Il s’appliqua à empailler toute espèce d’animaux, et y réussit fort bien. Quand il eut achevé d’explorer la belle campagne messine, il étendit ses courses scientifiques à une partie de la Lorraine et des Vosges ; il passa en Allemagne, où il séjourna deux ans, toujours à peu près exclusivement occupé de sciences naturelles.
Toutefois, ces courses multipliées, ces chasses fatigantes développaient à la fois les forces physiques du jeune homme et cet esprit d’observation, cette énergie morale, cette persévérance d’atteindre le but proposé, qui sont nécessaires au voyageur et au savant, et dont il devait faire particulièrement preuve dans sa double exploration de l’Afrique.
Par un hasard heureux et rare, l’indépendance, que lui assuraient la position et la fortune de sa famille, se joignit, pour lui préparer les voies, aux encouragements de ses parents.
Et ainsi lui furent épargnés ces luttes, ces vicissitudes, ces obstacles et préoccupations de toutes sortes, qui d’ordinaire entravent les desseins du genre de celui qu’il conçut dès sa jeunesse, et qu’il eut le mérite d’exécuter avec autant de courage que de succès : l’exploration d’une des parties de l’Afrique les plus intéressantes et, jusqu’ici, les moins connues.
Il lui manquait encore une étude préparatoire, la plus nécessaire et la plus importante sans contredit ; il ne connaissait point Paris : les merveilles de son enseignement, de ses collections étaient pour lui lettres closes ; les causeries, les conseils, la direction des savants éminents qui en faisaient le centre du grand mouvement scientifique en voie de s’accomplir, n’avaient point encore achevé de porter la lumière dans son esprit et d’y développer « ce feu sacré » qui n’est pas moins nécessaire au savant qu’à l’artiste et à l’écrivain.
Son père l’y conduisit en 1777, et pendant trois ans il put voir chaque jour les oiseaux, les insectes et autres animaux du Jardin du roi 1 , et les comparer à ceux des cabinets de Hollande, alors si riches par suite de l’immense extension coloniale de ce pays, et qu’il avait presque tous visités.
Ainsi préparé pour l’entreprise qu’il méditait, il quitta Paris et alla s’embarquer au Texel, le 19 décembre 1780.
Le 20 mars suivant, il arrivait au Cap de Bonne-Espérance, encore occupé à cette époque par les Hollandais.
Nous laisserons bientôt parler le célèbre voyageur lui-même. Disons seulement par anticipation, avec un de ses biographes, qu’il éprouva bien des vicissitudes et qu’après deux voyages dans l’intérieur de l’Afrique, l’un vers l’est, que nous nous bornerons à analyser rapidement, et l’autre vers l’ouest, que nous lui demanderons de nous raconter en détail, il revint à Paris en 1786, possesseur d’une peau de girafe mâle, la première qui eût été vue en France et même en Europe 2 , et qui est aujourd’hui au Muséum du Jardin des plantes ; d’une collection d’insectes rares, et de mille quatre-vingts espèces d’oiseaux, dont plus de trois cents espèces étaient encore inconnues en Europe.
« Le Vaillant était un habile observateur et un ornithologiste distingué ; mais, peu versé dans l’étude des sciences et des lettres, il dut, à l’exemple de Chardin et de l’amiral Anson, recourir à une plume étrangère pour la rédaction de ses voyages.
Il s’adressa, à cet effet, à un jeune homme appelé Varon, qui, imbu des doctrines de Jean-Jacques Rousseau, employa son imagination à lui prêter cet amour immodéré de l’indépendance, cette critique partiale de la vie civilisée et cette admiration irréfléchie pour la vie sauvage que les écrits du philosophe de Genève avaient mis à la mode. Il se plut aussi à peindre Le Vaillant, qui n’avait eu de son propre aveu qu’à se louer de tous ceux avec qui ses préparatifs de voyages l’avaient mis en relations tant en Europe qu’en Afrique, comme méconnu et persécuté.
Ce système de dénigrement avait fait des ennemis au voyageur, et pendant la Terreur, il faillit payer de sa tête la manifestation de certaines opinions peut-être imprudentes. Il ne dut la vie qu’à la chute de Robespierre.
Cette circonstance et quelques démêlés avec des libraires empêchèrent la publication immédiate de tous les voyages de Le Vaillant. D’autre part, le jeune Varon, étant parti pour l’Italie sans avoir achevé la rédaction de son second voyage, celui-ci fut terminé par Legrand d’Aussy. »
Le mérite de style des voyages de Le Vaillant leur avait valu un grand succès, bien que l’on suspectât non seulement la véracité, mais même la réalité des voyages. Ceux qui, n’allant pas si loin, admettaient que le courageux explorateur eût réellement parcouru les contrées décrites, faisaient de lui une sorte d’aventurier plus avide de renommée que réellement poussé par le désir d’étendre les limites des sciences naturelles et de faire avancer la connaissance géographique de l’Afrique.
Ces soupçons, ou plutôt ces calomnies étaient évidemment injustes. Le Vaillant a réellement visité les pays qu’il décrit, et non seul

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