À l avant du monde
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Français

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Description

À Milan Kundera,
et en guise de mot de retard,
Cette nuit, Milan, je me suis replongé dans ton livre, L’Art du roman, pour y puiser quelques idées sur la structure à apporter à ce présent texte, à travers lequel je me présente aux Français comme candidat à l’élection présidentielle. On réfléchit mieux en bonne compagnie. Dans ton Discours de Jérusalem, daté de 1985, et intitulé « Le Roman et l’Europe », tu cites ce proverbe juif que je ne connaissais pas : « L’Homme pense, Dieu rit. » Et quelques lignes plus loin, toi, l’écrivain tchèque qui écrit en français, tu regrettes qu’on ait oublié le mot « agélaste » créé par Rabelais, repris du grec et qui signifie « celui qui ne rit pas, qui n’a pas le sens de l’humour ». Sois rassuré, je l’ai rajouté dans mon dictionnaire personnel des insultes du capitaine Haddock, aux côtés de « doxosophe », « vouvouzela », « frère d’autruche », « chrysophile » et autres « Vishnuïste », « glébeux » et « pense-phrase ».
Mais, Milanku, les mots ne suffisent plus pour exprimer la colère de ce pays. Les politiques, ils ne nous font plus rire. Ils ne savent plus penser. Plus personne ne sait quoi penser. Et voilà que je déboule à la dernière minute, comme en courant sur le quai de la gare : « Attendez ! Attendez ! J’ai des idées ! » Et une fois dans le train, de m’excuser auprès du contrôleur en lui tendant ce livre : « Je suis en retard, j’ai réfléchi trop longtemps. »
« Dépêchez-vous, je crois qu’il me répondrait. Il ne vous reste plus que quelques semaines pour convaincre 500 maires et 44 millions d’électeurs ! »
« L’homme pense, Dieu rit. » Mais il ne se moque pas. Et tant pis pour qui rirait.

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312050782
Langue Français

Extrait

À l’avant du monde
Martin Mazurkiewicz
À l’avant du monde
Plus que français
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05078-2
« Le serpent était nu. »
Genèse, 3,1
Les paradoxes terminaux
À Milan Kundera,
et en guise de mot de retard,
Cette nuit, Milan, je me suis replongé dans ton livre, L’Art du roman , pour y puiser quelques idées sur la structure à apporter à ce présent texte, à travers lequel je me présente aux Français comme candidat à l’élection présidentielle. On réfléchit mieux en bonne compagnie. Dans ton Discours de Jérusalem, daté de 1985, et intitulé « Le Roman et l’Europe », tu cites ce proverbe juif que je ne connaissais pas : « L’Homme pense, Dieu rit. » Et quelques lignes plus loin, toi, l’écrivain tchèque qui écrit en français, tu regrettes qu’on ait oublié le mot « agélaste » créé par Rabelais, repris du grec et qui signifie « celui qui ne rit pas, qui n’a pas le sens de l’humour ». Sois rassuré, je l’ai rajouté dans mon dictionnaire personnel des insultes du capitaine Haddock, aux côtés de « doxosophe », « vouvouzela », « frère d’autruche », « chrysophile » et autres « Vishnuïste », « glébeux » et « pense-phrase ».
Mais, Milanku, les mots ne suffisent plus pour exprimer la colère de ce pays. Les politiques, ils ne nous font plus rire. Ils ne savent plus penser. Plus personne ne sait quoi penser. Et voilà que je déboule à la dernière minute, comme en courant sur le quai de la gare : « Attendez ! Attendez ! J’ai des idées ! » Et une fois dans le train, de m’excuser auprès du contrôleur en lui tendant ce livre : « Je suis en retard, j’ai réfléchi trop longtemps. » « Dépêchez-vous, je crois qu’il me répondrait. Il ne vous reste plus que quelques semaines pour convaincre 500 maires et 44 millions d’électeurs ! »
« L’homme pense, Dieu rit. » Mais il ne se moque pas. Et tant pis pour qui rirait.
Martin M
Avant -propos
La première chose que vous allez me demander, c’est quel est mon programme. Et vous aurez bien raison. Mais d’abord, bonjour. Qui que vous soyez, bienvenue dans ce livre. Sincèrement . C’est un mot qui compte beaucoup pour moi. Si on pensait et agissait sincèrement, la moitié de nos problèmes serait rapidement réglée, et je crois bien que l’autre moitié serait bien obligée de suivre.
Mais les choses ne sont pas si simples, malheureusement. Le bordel est l’état fondamental de toute chose. Quelques mots sur l’organisation de ce bref pensum et la méthodologie employée. Finalement , Kundera et L’Art du roman ne m’ont été d’aucune aide. En cinéma, un scénario est conçu comme un « objet technique », voué à disparaître pour donner vie au film. Son écriture n’a aucune ambition littéraire. Elle va à l’essentiel. Chaque mot, chaque indication doit permettre à tous les intervenants participant au tournage de s’y retrouver. Le producteur comprend l’histoire et imagine le résultat. Les acteurs « voient » leur personnage. Le réalisateur comprend, pour chaque scène, comment il peut définir ses plans et choisir ses mouvements de caméra.
C’est dans cet esprit que j’ai pensé ce livre. Une suite de petits textes, allant à l’essentiel. Je pars du principe que vous n’y connaissez rien. Exemple. L’euro est-il une monnaie unique ou commune ? Et peu importe la réponse, pourquoi donc existe-t-il encore la Banque de France ? Ne vous offusquez pas. C’est normal de ne pas comprendre. Personne ne comprend rien. Et vous verrez que les réponses sont aussi simples que les questions, et qu’en partant de là on y voit beaucoup plus clair. Mon but n’est pas de vous dire que penser. Vous êtes assez grand pour ça. Je me bornerai à vous apporter quelques notions de base et à vous faire réfléchir, en partant d’exemples concrets, souvent vécus. Le réel ne ment pas. La seule chose qui m’intéresse, c’est de m’attaquer au cœur des problèmes, qu’il s’agisse d’économie, de géopolitique, de l’Europe ou de notre démocratie. Au fil des pages, vous apprendrez à me connaître. Et bien sûr, j’égrènerai mes propositions. C’est mon boulot.
Principae
Le bâton
Vous connaissez cette histoire ? Un moine zen se présente à son disciple, un bâton à la main, et lui dit : « Si tu me dis que j’ai un bâton, je te frappe. Si tu me dis que je n’en ai pas, je te frappe. Si tu ne dis rien, je te frappe. » À sa place, que faites-vous ?
Ainsi en sommes-nous tous là. À devoir choisir entre des candidats qui ne nous conviennent pas. Obligés de se prononcer sur des sujets complexes, apparemment sans solution. Pour ou contre l’euro ? Sortir ou pas de l’Union européenne ? Accueillir sans limites des migrants ou fermer les frontières ? Gauche ou droite ? Repli sur la France ou ouverture totale à la mondialisation ? Marine Le Pen ou on continue ? Ne rien dire, ne pas avoir d’avis, ne rien faire, c’est la garantie de se prendre un coup de bâton. Alors soyez rusé comme le disciple éclairé, qui se saisit du bâton avant qu’on ne le frappe avec.
Les réponses ne sont jamais binaires et c’est sans doute l’expression la plus profonde de la crise de notre pensée rationaliste que d’avoir oublié que le principe du tiers exclu est un principe et non une règle. Toute création passe par une transgression. Si la vie se perpétue, c’est qu’elle se dépasse elle-même, selon un processus sur lequel l’Histoire et les sciences ne nous livrent que des réponses pleines de trous. La vraie réponse est en nous-mêmes. Chacun en a sa part. Vous avez la vôtre, j’ai la mienne.
Je prends le bâton.
Le programme
« Le secret de l’action, c’est de s’y mettre. »
Alain
Nous avons trois problèmes à résoudre :
1. L’emploi.
2. Reprendre le pouvoir, de notre République, de nous-mêmes.
3. Ouvrir les yeux sur le monde. Repenser ce que nous sommes en tant que Français et le rôle de notre pays.
Modèle économique
« Or , s’il est bon que les objets soient fondés pour servir les hommes, il serait monstrueux que les hommes fussent fondés pour servir de poubelles aux objets. »
Saint-Exupéry
La France compte au moins six millions de chômeurs. Selon le démographe Hervé le Bras, un tiers de la population est directement concerné. Le chômage ne fait que monter depuis quarante ans, malgré une croissance positive, chaque année. Je vous pose cette nouvelle devinette. Soit un taux de croissance de 3 % qui nous tombe du ciel, comme par miracle, et qui se diffuse harmonieusement, comme par miracle, dans tous les secteurs d’activité de tous les territoires de France. Combien d’années faudra-t-il pour créer six millions d’emplois ?
La croissance ne crée plus d’emplois. Nous sommes dans ce que les scientifiques appellent une crise paradigmatique . Toutes les prévisions se trompent systématiquement . La réalité ne répond plus aux modèles économiques pour une raison simple : aucun modèle ne peut rassembler tous les paramètres d’un système aussi complexe qu’une économie, et prétendre servir de base pour la piloter. Qui plus est, ces modélisations ont une logique interne : accroître sans cesse les bénéfices, puisque telle est la définition de la croissance. Ce n’est pas l’ultralibéralisme qui a créé cette logique, mais bien cette logique qui a conduit à l’ultralibéralisme. Avec ce paradoxe ultime auquel nous sommes confrontés : on nous demande rationnellement de mourir pour que des chiffres qui nous représentent continuent de vivre.
Ce n’est donc pas à un sauvetage de notre mode de développement qu’il convient de consacrer nos efforts, mais à une restructuration complète de notre économie. Elle passe par la réindustrialisation entière de notre pays, accompagnée de la création massive d’entreprises à taille humaine, par des entrepreneurs indépendants. Le tout sur la base de nos territoires, de nos bassins de population. Les architectes de ce redressement, ce seront les élus locaux. Qui mieux qu’eux connaît le passé, les potentialités et les besoins de leurs territoires ? Qui mieux qu’eux saura accueillir, faciliter et intégrer ces nouvelles activités qui leur apporteront des ressources financières dont ils ont tant besoin ? L’ensemble des services

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