Afropéa
480 pages
Français

Afropéa , livre ebook

480 pages
Français

Description

A l'ère d'une société placée sous le signe de la mondialisation et d'un héritage historique, de nombreux artistes se revendiquent d'une « afropéanité », néologisme exprimant un entre-deux entre l'Afrique et l'Europe. Simple utopie, posture ou provocation, véritable engagement, l'afropéanisme peut-il s'apparenter à l'éclosion d'une culture nouvelle ? Ce numéro interroge les origines et les enjeux de l'afropéanisme et ses impacts en tant que posture littéraire et politique mais aussi ses limites.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 93
EAN13 9782336388168
Langue Français
Poids de l'ouvrage 52 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

l A revue l A revue
Afropéa Afropéa
u N te rrI t o Ire culturel à IN ve Nte r
Sou S l A dIr ect Io N de PÉNÉlo Pe dec HAu Fo ur u N t err Ito Ire culturel à IN v eNt er
Avec la collaboration de Sylv Ie cHA l Aye
So uS l A dIr ect Io N de
PÉNÉl o Pe dec HAu Fo urEn 2001 Africultures faisait paraître un numéro fondamental
Avec la collaboration de qui questionnait l’africanité des Enfants-Terribles des
Sylv Ie cHA l Aye
Indépendances, génération de penseurs en quête
d’émancipation identitaire, refusant d’être enfermés dans
c ontributions de
l’enclos d’une identité univoque. Qu’en serait-il alors si cette
Alice Atenarius-o wanga
hybridité redessinait nos géographies identitaires et nos o livier Barlet
cartographies culturelles ? Les années 1990 ont vu arriver un Anne Bocandé
néologisme exprimant cet entre-deux, tout droit inspiré des Sarah Burnautzki
Nubians ou encore des Zap Mama qui chantaient « Adventures Marie-Julie c halu
c écile coquet-Mokokoin Afropéa » et s’afrmaient « afropéennes » quand on leur
Julie c renndemandait leur origine. Une formule que l’on retrouve
c laire diaoaujourd’hui chez Léonora Miano qui revendique elle aussi
t hierry Gustave
cette identité frontalière et utopique dans Habiter la frontière.
r amcy Kabuya
Simple utopie, posture ou provocation, véritable engagement, daniel S. l arangé
l’afropéanisme peut-il s’apparenter à l’éclosion d’une culture Élodie Malanda
nouvelle ? Buata Malela
Achille Mbembe
À l’ère d’une société placée plus que jamais sous le signe de la Alice l eflleul
mondialisation et d’un héritage historique qui met au jour nos Myriam l ouviot
rhizomes interculturels, de nombreux artistes se revendiquent Aymeric Morillon
d’une « afropéanité » - sans doute à penser dans les sillons du Selim r auer
c élia Sadaiparcours des afro-américains. D’autres, œuvrent toujours au
Belkacem tatemdépassement de ces catégories identitaires qui réduisent le
r aphaëlle tchamitchianchamp de perception des êtres mais surtout des productions
dominic t homasartistiques. Ce numéro de la revue interroge, comme il l’avait
c aroline t rouillet
fait autrefois avec afl’ricanité, les origines et les enjeux de Pauline vermeren
l’afropéanisme, ses impacts en tant que posture littéraire et t émoignages
Photos ci-dessus politique mais aussi ses limites dans ce qui est à appréhender Bintou dembelede haut en bas :
© Alexis Peskine comme lien diasporique et tentative de se (re)connecter en se Audrey Mukoko
© Gastineau Massamba
© Marco Castro Nachpensant visiblement, avant-tout, comme afro-descendants.
entretiens
Amzat Boukari-yabara
Amandine Gay
Alanna l ockward
Pap NdiayeRevue publiée avec le concours de la Délégation
générale de la langue française et des langues Nunny
de France du ministère de la Culture.
Johny Pitts
Maboula Soumahoro
ISBN : 978-2-343-06990-6
ISSN : 1276-2458 do SSIer SPÉ c IAl  : deSt INAt Io N GuAdelou Pe eN AvIGNo N 2014
39 En couverture : visuel réalisé par Adjo K
99-100 Afropéa un territoire culturel à inventerLA REVUE
numéro 99-100
Afropéa,
un territoire
culturel
à inventeréditorial 100
Africultures,
plus que jamais !
Oivier Barlet, Sylvie Chalaye,
Boniface Mongo-Mboussa
100 numéros ! C’est bien sûr à la fois pour l’équipe dA’ fricultures une ferté et
une fête, mais aussi un déf. D’une part parce qu’il est de plus en plus difcile
aujourd’hui de maintenir une revue imprimée. D’autre part parce qu’à l’heure
d’internet, nombreux sont ceux qui croient connaître Africultures sans avoir
jamais ouvert la revue : ils reçoivent gratuitement la lettre d’information qui
ofre chaque semaine entre cinq et dix nouveaux articles lisibles sur le site
internet, et croient être «abonnés» !
Cela a-t-il encore un sens de maintenir une revue dans un tel contexte ? Plus
que jamais ! Parce que face aux forces de la communication et au nivellement
par le bas de la pensée, une revue telle que nous l’entendons est un laboratoire,
un lieu d’idées nouvelles et d’utopies, un regard pluriel et surtout un regard
capable de se confronter à la complexité.
Africultures est né d’une indignation face à la marginalisation dans la
société française des créateurs et des productions artistiques d’Afrique et des
diasporas, éternellement cantonnés dans l’enclos d’une exotisation réductrice,
faite de condescendance et permettant d’éviter tout regard artistique critique.
Le déf d’Africultures, fut de contribuer par la réfexion critique et un travail
de recherche à la connaissance et la reconnaissance de l’apport des expressions
culturelles contemporaines d’Afrique et des diasporas au monde, et à la France
en particulier. Critique, Africultures s’est engagé à l’être dès son premier
dossier «La Critique en questions», en octobre 1997. Car nous pensons qu’une
vigilance est nécessaire face aux préjugés issus de l’imaginaire colonial et qui
fondent les discriminations. Comme nous l’écrivions dans notre manifeste en
2013, «l’enjeu est de contribuer à un monde où chacun doit être à égalité réelle
1de droits et de dignité, dans une appartenance commune à l’humanité.»
1 - cf. article 11783 sur africultures.com
2 I I n° 99-100 I Afropéa, un territoire culturel à inventer éditorial 100
Notre revue doit-elle poursuivre sa voie dans le livre ou bien devenir seulement
virtuelle ? Reconnaissons que le confort des liseuses et des écrans reste encore
précaire et qu’il est souhaitable, malgré son coût, de maintenir l’imprimé et
ses illustrations, également dans les terres africaines où l’internet passe de
plus en plus par le minuscule téléphone portable.
Ce n’est bien sûr pas un hasard si le dossier de ce numéro 100 porte sur
l’afropéanisme, en prolongation de 18 années où nous nous sommes battus
contre le territorialisme, le communautarisme et l’afrocentrisme pour
revendiquer une approche non-identitaire mais singulière des expressions
culturelles africaines ainsi que leur contemporanéité. Ce n’est que dans cette
perspective qu’elles nous semblent pouvoir déployer leur pertinence, en pleine
conscience d’elles-mêmes, et interroger ainsi dans ses replis et ses peurs une
société française à laquelle elles apportent, chargées d’avenir, leur richesse
d’expérience et de réfexion, leur vitalité et leur créativité.
Que faire aujourd’hui sinon continuer ? Mais les temps changent, l’économie
d’une revue est fragile, les enjeux de société s’aiguisent, et s’afrme la direction
interculturelle du travail de l’équipe dA’ fricultures, au sens de la documentation
d’une Histoire et d’une appartenance commune, et des problématiques qui
en découlent : «Le divers, écrit Edouard Glissant, ce n’est pas le
meltingpot, c’est les diférences qui se rencontrent, s’ajustent, s’opposent, s’accordent
2et produisent de l’imprévisible.» C’est ainsi qu’Africultures explore le délicat
vivre ensemble qui se manifeste au-delà des frilosités et des rejets.
Ce travail prend diverses formes : sites internet basés sur Sudplanète (base de
données de grande envergure de la création artistique), magazine Afriscop, e
actions culturelles dans les foyers de travailleurs migrants, vidéos,
webdocumentaires, etc. Une nouvelle forme doit émerger, dans une synergie et une
dynamique globale de nos activités, dans les logiques actuelles du multimédia,
où la revue conserve son rôle moteur de réfexion et d’approfondissement
tout en rendant compte de ce travail. Cela suppose de marier recherche et
journalisme, réfexion et investigation, dans un grand partage générationnel.
Nous nous y attelons, avec votre soutien mais aussi, parce quA’ fricultures a
toujours profté des collaborations de ceux qui sont en phase avec sa vision
utopique du monde de demain.
2 - Introduction à une poétique du divers, Gallimard 1996, rééd. 2006, p.

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