Approche psychodynamique de la fonction du travail et de la souffrance psychosociale
164 pages
Français

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Approche psychodynamique de la fonction du travail et de la souffrance psychosociale , livre ebook

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Description

Travailler, c'est bien plus "qu'occuper un poste" ou "gagner de l'argent". C'est une opportunité d'action dans le monde et de sculpture de soi. C'est parce que le travail possède une telle dimension vitale qu'il peut être une voie vers le plaisir comme un vecteur de souffrance. C'est tout l'objet de ce qu'on appelle la "prévention des risques psychosociaux", problématique dont les entreprises se saisissent depuis quelques années. Voici une réflexion pour un management durable et responsable auprès des travailleurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336371146
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Psycho – logiques

Psycho – logiques
Collection fondée par Philippe Brenot
et dirigée par Alain Brun
Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho – logiques.
Déjà parus
Radu CLIT, Le travail institutionnel en milieu psychiatrique et de l’enfance inadaptée , 2015.
Jean Michel PÉCARD, Essai de psychologie analytique , 2015.
Sébastien PONNOU, Lacan et l’éducation. Manifeste pour une clinique lacanienne de l’éducation , 2014.
Sophia DUCCESCHI-JUDES, Portrait de folies ordinaires. Petit guide de psychopathologie pour tous , 2014.
Anna CURIR, Les processus psychologiques de la découverte scientifique, L’harmonieuse complexité du monde , 2014.
Jean-Pierre LEGROS, Stratium, Une théorie de la personne , 2014.
Aurélie CAPOBIANCO (dir.), Peut-on parler au téléphone ? Stratégies cliniques pour entendre au bout du fil , 2014.
Christel DEMEY, Stimuler le cerveau de l’enfant , 2013.
Audrey GAILLARD et Isabel URDAPILLETA, Représentations mentales et catégorisation , 2013.
Jean-Luc ALLIER, La Fragilité en pratique clinique , 2013.
Stéphane VEDEL, Nos désirs font désordre, Lire L’Anti-Œdipe , 2013.
Sliman BOUFERDA, Le symptôme en tous sens , 2012.
René SOULAYROL, La spiritualité de l’enfant. Entre l’illusion, le magique et le religieux (nouvelle édition), 2012.
Bernard GANGLOFF et Daniel PASQUIER, Décrire et évaluer la personnalité : mythes et réalité , 2011.
Mady FERNAGUT, Yolande GOVINDAMA et Christiane ROSENBLAT, Itinéraires des victimes d’agressions sexuelles , 2011.
Louise TASSE, Les oripeaux des ados , 2011.
Titre

Grégory Garel







A PPROCHE PSYCHODYNAMIQUE
DE LA FONCTION DU TRAVAIL
ET DE LA SOUFFRANCE PSYCHOSOCIALE
Copyright























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72125-5
R EMERCIEMENTS
Je remercie Madame Anne Flottes pour son précieux éclairage à propos de la psychodynamique du travail, ses conseils avisés ainsi que le partage de son point de vue à propos des « RPS ».
Je remercie aussi Messieurs Didier Gauchy et Gabriel Mecheri pour leur accompagnement dans la connaissance de soi et la conquête de la liberté.
Je remercie enfin Madame Sylvie Canat, Maître de Conférences à l’Université Paul-Valéry Montpellier-3, pour sa reconnaissance à l’égard de mon travail, ainsi que Madame Dominique Cau-Bareille, Maître de Conférences à l’Université Lumière Lyon-2, pour son initiation à l’ergonomie, une véritable révélation.


A Takako, Kanaé et Naoki…

« En effet, face aux drames impossibles à taire, parler de PRPS rassure. Raccrocher la prévention des risques psychosociaux au modèle de la prévention des risques physiques, chimiques ou biologiques, ouvre des perspectives sans mystère : s’il existe des “facteurs de risques” à évaluer, des actions correctives et préventives à mettre en œuvre pour préserver la santé des travailleurs, la responsabilité des employeurs et des professionnels de la prévention peut être dégagée. (…) Mais est-ce que cela s’appuie sur des références scientifiques solides ? La majorité des spécialistes du travail sont particulièrement critiques vis-à-vis de ce soi-disant concept de PRPS. (…) Certes il existe des “troubles psychosociaux” liés au travail – encore qu’on aurait du mal à citer une pathologie humaine et singulièrement une pathologie liée au travail qui ne concerne pas le psychique et le social – mais la question est de savoir s’il existe des risques et surtout des facteurs de risques susceptibles d’être éliminés comme on assainit une ambiance toxique. En utilisant ce modèle on détourne chacun de se confronter à l’énigme de la mobilisation intrinsèque à l’activité de travail : cet engagement pour transformer le monde qui est à la fois une opportunité de vitalité et de décompensation. (…) A la demande initiale d’un diagnostic “objectif” afin qu’il puisse être “partagé”, la réponse généralement entendue est une mesure chiffrée du mal-être, par un questionnaire ou par entretiens, construit selon des modèles scientifiquement validés.
(…) Sauf que ces fameux facteurs de risque sont aussi des caractéristiques incontournables de l’activité humaine, celles qui font qu’il ne s’agit pas d’un travail de machine. L’enjeu n’est pas tant de savoir si elles sont mathématiquement plus fortes ici ou là, mais de comprendre ce qui fait que dans ce contexte-là, les travailleurs ne parviennent pas à les transformer, les contourner, les subvertir. (…) Mais la programmation des humains fonctionne mal et avec des effets éphémères autant qu’imprévus. » 1
1 Anne Flottes, Travailler, quel boulot ! Les conflits du travail enjeux politiques du quotidien, éditions Syllepse, 2013, p. 48-51.
A VANT-PROPOS
Le présent ouvrage est l’adaptation d’un travail de recherche universitaire et aussi le fruit d’un itinéraire personnel qui m’a donné l’opportunité d’éprouver la centralité du travail dans le cours de mon existence, ainsi que les joies et les peines que procure une telle expérience. Cet itinéraire m’a aussi permis de rencontrer beaucoup de personnes : alors que certaines, exerçant notamment dans le domaine du conseil en organisation, m’ont parfois donné l’impression qu’elles ne s’intéressaient ni à l’homme ni au travail mais uniquement à la « ressource humaine », d’autres m’ont en revanche donné le goût de comprendre ce que l’engagement irréductible et partagé de chacun dans le travail pouvait signifier. Cet itinéraire m’a enfin conduit, non sans péripétie, à faire de l’analyse du travail un métier que j’exerce aujourd’hui, au service de celles et ceux qui me sollicitent. Etre le porte-parole des Travailleurs en contribuant, modestement, à expliciter la qualité de leur engagement et, parfois, leur souffrance à travailler dans des conditions toujours plus endurcies par la folie gestionnaire ou l’impératif productiviste, est pour moi bien plus qu’un honneur, c’est un devoir que je m’efforce de réaliser au mieux chaque jour. Qu’il soit ainsi rendu hommage à celles et ceux qui « font le boulot » au quotidien.
Grégory Garel
I NTRODUCTION
« Et si l’on se disait que rien n’a aucune importance, qu’il suffit de s’habituer à faire les mêmes gestes d’une façon toujours identique, dans un temps toujours identique, en n’aspirant plus qu’à la perfection placide de la machine ? Tentation de la mort. Mais la vie se rebiffe et résiste. L’organisme résiste. Les muscles résistent. Les nerfs résistent. Quelque chose, dans le corps et dans la tête, s’arc-boute contre la répétition et le néant. La vie : (…) tout ce par quoi, dans ce dérisoire carré de résistance contre l’éternité vide qu’est le poste de travail, il y a encore des événements, même minuscules, il y a encore un temps, même monstrueusement étiré. Cette maladresse, ce déplacement superflu, cette accélération soudaine, cette soudure ratée, cette main qui s’y reprend à deux fois, cette grimace, ce décrochage, c’est la vie qui s’accroche. Tout ce qui, en chacun des hommes de la chaîne, hurle silencieusement : “je ne suis pas une machine !” » 2
Travail, plaisir et souffrance
Travailler est une expérience singulière. C’est produire, créer et transformer le réel. C’est marquer le monde de son identité en y ajoutant quelque chose de soi. C’est exprimer sa subjectivité pour faire face aux imprévus et contourner les obstacles. C’est une expérience de l’ingéniosité et du corps pour atteindre les buts fixés. Cela peut être une activité libératoire de l’énergie créatrice de l’homme comme cela peut être une activité aliénante.
De fait, travailler implique de nombreux états et un engagement total du sujet dans son action. Expérience unique et propre à chacun,

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