Black feminism
261 pages
Français

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Description

Les textes présentés dans ce recueil du Black Feminism, premier en France, explorent sur une période de trente ans les thèmes de l'identité, de l'expérience singulière, de la sexualité comme la place dans les institutions, les coalitions nécessaires, les alliances possibles, les formes culturelles de rébellion et de lutte. Pourquoi en France, ex-puissance coloniale, l'équivalent d'un féminisme noir n'a-t-il pas existé ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 50
EAN13 9782336264820
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bibliothèque du féminisme
Collection dirigée par Oristelle Bonis, Dominique Fougeyrollas, Hélène Rouch
publiée avec le soutien de l’Association nationale d’études féministes (ANEF)

Les essais publiés dans la collection Bibliothèque du féminisme questionnent le rapport entre différence biologique et inégalité des sexes, entre sexe et genre. Il s’agit ici de poursuivre le débat politique ouvert par le féminisme, en privilégiant la démarche scientifique et critique dans une approche interdisciplinaire.
L’orientation de la collection se fait selon trois axes : la réédition de textes qui ont inspiré la réflexion féministe et le redéploiement des sciences sociales ; la publication de recherches, essais, thèses, textes de séminaires, qui témoignent du renouvellement des problématiques ; la traduction d’ouvrages qui manifestent la vitalité des recherches féministes à l’étranger.
Black feminism
Anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000

Michele Wallace
Combahee River Collective
Audre Lorde
Barbara Smith
Hazel Carby
bell hooks
Patricia Hill Collins
Laura Alexandra Harris
Kimberly Springer
Beverly Guy-Sheftall
- Michele Wallace : “ A Black Feminist’s Search for Sisterhood ”, © Michele Wallace, 1975. - Combahee River Collective : “ A Black Feminist Statement ”, © Zyllah Eisenstein/Monthly Review Press, 1978. - Audre Lorde : “ The Transformation of Silence into Language and Action ”, © The Crossing Press Feminist Series, 1984. - Barbara Smith : “ Racism and Women’s Studies ”, C Barbara Smith, 1979. - Hazel Carby : “ White Woman Listen ! Black Feminism and the Boundaries of Sisterhoood ”, © Routledge, UK, 1982. - bell hooks : “ Sisterhood : Political Solidarity between Women ”, © bell hooks/Feminist Review, 1986. - Patricia Hill Collins : “The Social Construction of Black Feminism Thought ”, © Patricia Hill Collins/Signs, 1989. - Laura Alexandra Harris : “ Queer Black Feminism : The Pleasure Principe ”, © Laura Alexandra Harris/Fenunist Review, 1996. - Kimberly Springer : “ Third Wave Black Feminism ”, © Kimberly Spriager/Signs, 2002. - Beverly Guy-Sheftall : “ Reponse from a ”Second Wave“ to Kimberly Springer’s ”Third Wave Black Feminism“ ”, © Beverly Guy-Sheftall/Signs, 2002.
© PERF/L’Harmattan, 2007, pour la traduction française de ces textes, à l’exception de ceux du Combahee River Collective (© Cedref/Université Paris-Diderot, 2006) et d’Audre Lorde (© Editions Mamamélis/Trois, 2003).
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296051041
EAN : 9782296051041
Sommaire
Bibliothèque du féminisme Page de titre Page de Copyright Introduction Une féministe Noire en quête de sororité Déclaration du Combahee River Collective Transformer le silence en paroles et en actes Racisme et études féministes Femme blanche écoute ! Le féminisme noir et les frontières de la sororité Sororité : la solidarité politique entre les femmes La construction sociale de la pensée féministe Noire Féminisme noir-queer : le principe de plaisir Une troisième vague du féminisme Noir ? Annexe : musique et lectures destinées aux discussions sur le genre dans les communautés Noires Réponse d’une féministe de la « deuxième vague » à Kimberley Springer Ouvrages parus dans Bibliothèque du féminisme
Introduction
Black feminism Revolution!
La Révolution du féminisme Noir !
Elsa Dorlin

Ce recueil de textes de la pensée et du mouvement féministes africains-américains (1975-2000) est le premier du genre en France. Alors que dans les études et les mouvements féministes français contemporains, les références au Black feminism se sont faites de plus en plus fréquentes depuis le début des années 2000 1 , l’absence de traduction des textes majeurs de ce courant limitait leur accès. Passage désormais obligé des problématiques féministes, de genre et de sexualité en France, le corpus du féminisme africain-américain, comme celui du féminisme chicana 2 ou indien 3 , constitue une ressource théorique et politique indispensable, au moment oû la question de l’articulation entre sexisme et racisme caracté- rise, entre autres, ce qu’il convient d’appeler la troisième vague du féminisme français. 4 Si le féminisme Noir nord-américain est devenu l’hôte incontournable de nos textes universitaires, voire de nos tracts, de nos imaginaires théoriques et politiques, qu’en est-il du féminisme Noir « français » ? Ainsi, les références au féminisme africain-américain marquent en creux, à la fois l’absence, l’ignorance et l’émergence d’un féminisme Noir en France. 5

Du bon usage de la traduction
L’expression Black feminism, traduite dans les textes par « féminisme Noir », recouvre la pensée et le mouvement féministes africains-américains en tant qu’ils différent du féminisme états-unien « en général », précisément critiqué et reconnu pour son « solipsisme blanc 6 », héritier malgré lui de la fameuse « ligne de couleur » produite par les systèmes esclavagiste, puis ségrégationniste ou discriminatoire, encore à l’œuvre dans la société américaine contemporaine. Au contraire des textes, si le titre de ce volume a gardé l’expression Black feminism en l’état, comme provisoirement intraduisible, c’est qu’il nous a semblé important de présenter d’abord le féminisme africain-américain dans la spécificité de l’histoire politique d’où il a émergé, de maintenir dans sa langue sa force d’interpellation, face à une société anglo-saxonne clivée par le racisme : « White woman, listen ! » — « Femme blanche, écoute ! » 7 Le féminisme Noir a représenté une véritable révolution politique et théorique pour l’ensemble des féminismes nord-américains et, dans une moindre mesure, européens.
En matière de traduction, un précédent semble d’emblée s’imposer au regard de la pensée féministe et de ses traversées transatlantiques : le terme de « genre ». Au sein du féminisme français, on sait combien le terme de gender a suscité de résistances, de débats, de polémiques pour trouver une traduction 8 — genre -, que nombre d‘intellectuelles et de militantes, et pas toujours à tort, considéraient il y a quinze ans encore comme une euphémisation de « sexe » ou de « rapports sociaux de sexe ». Or le concept de genre, au gré d’un véritable processus d’acclimatation politique et culturelle, est devenu un outil critique qui, en déplaçant ou en reformulant les problématiques et les agendas féministes (la distinction entre sexe et genre, la question des masculinités, le rapport entre les genres et les sexualités, enfin l’articulation entre les études sur le genre et les études postcoloniales), a accompagné tout autant l’institutionnalisation d’un champ des études féministes en France — certes encore bien trop précaire - qu’un renouveau des pratiques et engagements féministes. Dans le milieu universitaire ou plus largement intellectuel, aujourd’hui c’est souvent au nom d’une prétendue « spécificité française » que le genre demeure encore, pour certain-e-s, un terme intraduisible parce que sans objet dans le contexte politique, historique et social français. Le genre serait un américanisme qui a importé en France le « harcèlement sexuel », « la guerre du sexe » (prostitution, pornographie, etc.), ou autres débats nocifs au regard du commerce policé des sexes « à la française ». C’est que l’arrivée du genre, loin de prendre la place des autres outils critiques permettant l’analyse et la contestation des logiques de domination hétérosexiste, mar que l’historicité d’une pensée et d’un mouvement féministes comme de ses nécessaires renouvellements générationnels (non pas tant au sens de classes d’ âge, que de ce que l’on pourrait appeler des « générations de combat »).
Ainsi, en prenant acte de l’arrivée des problématiques du Black feminism en France, et en proposant quelques-uns de ses

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