Boudon

Jean-Michel Morin

Description

L'objectif de cet ouvrage est d'inviter à lire ou relire Raymond Boudon (1934-2013). Pour cela l'auteur propose quatre sortes de repérages: les étapes du parcours, un résumé des vingt-cinq principaux livres, une synthèse de la méthode employée (illustrée d'études de cas) et enfin les principales réactions suscitées par l'œuvre. Pour conclure l'auteur défend une thèse simple: Boudon est déjà un classique, dont l'œuvre rejoint celles de Tocqueville, Durkheim ou Weber en sociologie hier et celles de Popper, Merton ou Simon dans les sciences sociales aujourd'hui.

Sujets

• Sciences humaines et sociales
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 10 avril 2020
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782140149078
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

publics : scientiIques internationaux, enseignants français, médias et

La Revue française de

JEàN-MIChEL MOrIN

Boudon un sociologue classique

Nouvelle édition revue et augmentée

Théorie sociale contemporaine

Théorie sociale contemporaine

Collection dirigée par Georges Benko

Dans la même collection : Les conséquences de la modernité Anthony Giddens, 1994 La convention de terreur Michel Rétiveau, 1994 L'ordre économique de la société moderne Bernard Billaudot, 1996 Sociologie urbaine et rurale Jean Remy et Étienne Leclercq, 1998 Régulation et croissance Bernard, Billaudot 2001 Les régions et l’économie mondiale Allen J. Scott, 2001 Philippe Aydalot, pionnier de l’économie territoriale Andrée Matteaccioli, 2004 re Boudon, un sociologue classique, 1 édition Jean-Michel Morin, 2006

Jean-Michel Morin

BOUDON

UN SOCIOLOGUE CLASSIQUE

Nouvelle édition revue et augmentée

re © 1 édition, L’Harmattan, 2006 © L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-20207-5 EAN : 9782343202075

Sommaire Préfaces des seconde et première éditions Introduction Partie I : VIE  1) Le milieu familial  2) L’Ecole normale supérieure  3) Débuts : Toulon, New York, Bordeaux  4) Sorbonne  5) GEMASS  6) L’édition et les PUF  7)L’Année sociologiqueet les revues  8) Académie des Sciences Morales et Politiques  9) Hommages, à la retraite universitaire 10) Entretiens avec des collègues 11) Entretiens avec des journalistes 12) Archives du fonds Raymond Boudon 13) Eloges au moment du décès 14) Y a-t-il des « boudoniens » ? Partie II : ŒUVRE  1) La crise de la sociologie  2) A quoi sert la notion de structure ?  3) L’inégalité des chances  4) Effets pervers et ordre social  5) La logique du social  6) La place du désordre  7) L’idéologie, l’origine des idées reçues  8) L’art de se persuader des idées fragiles, douteuses ou fausses  9) Le juste et le vrai 10) Le sens des valeurs 11) Etudes sur les sociologues classiques 12) Déclin de la morale ? Déclin des valeurs ? 13) Raison, bonnes raisons 14) Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme 15) Tocqueville aujourd’hui 16) Renouveler la démocratie

9

15

19

23 26 29 33 37 41 45 48 53 56 59 63 66 69

77

82 87 90 109 119 124 131 141 154 170 178 188 193 200 205 211

17) Essais sur la théorie générale de la rationalité 18) Le relativisme 19) La rationalité 20) La sociologie comme science 21) Croire et savoir 22) Le rouet de Montaigne Conclusions de la partie II Partie III : METHODE 1) Essentiel de la méthode 2) Exemples stylisés 3) Explications de texte 4) Codification complète 5) Ressorts de l’argumentation 6) Ouverture aux autres disciplines Conclusion de la partie III Partie IV : RECEPTION 1) Auprès de la communauté scientifique internationale 2) Auprès des enseignants et étudiants en France 3) Auprès des médias et des intellectuels parisiens 4) Contrastes dans la réception des idées de l’auteur Conclusion de la partie IV Conclusion Glossaire des notions techniques Bibliographies : PRINCIPAUX LIVRES 1) De Boudon 2) Utilisés par Boudon 3) En hommage ou autour de Boudon 4) Sur Boudon 5) Inspirés par Boudon 6) Anthologie pour commencer

216 222 226 230 233 237 242

245

249 257 269 279 282 284 290

293

299 327 333 339 350

351

355

359

359 360 369 369 370 372

« Sur cette Terre, il y a une chose effroyable, c’est que tout le monde a ses raisons » Jean Renoir,La règle du jeu,1939 .

PREFACE DE LA SECONDE EDITION  Ce livre de 2006 a été bien reçu par Raymond Boudon (1934-2013). Il a apprécié son aspect très « factuel ». Je m’efforce de garder cette ligne pour la seconde édition de 2020. Il avait été commenté très vite par André Akoun, dans lesCahiers internationaux de sociologie, 2007, vol. 122. Ce dernier y avait mis la bienveillance de l’ami. Le livre a aussi été évalué de manière précise par Simon Langlois, dans l’Année sociologique, 2008-2, vol. 58, J’ai pris en compte toutes ses remarques, sauf celle de mettre : « Y a-t-il des boudoniens ? » en conclusion. Cela reste en fin de partie I. Je persiste dans ma démonstration, il n’y a pas de boudoniens, mais seulement des sociologues plus ou moins sérieux. L’accueil qui, cependant, m’a le plus récompensé de mes efforts fut celui de Madame Boudon, que je ne connaissais pas avant. Elle accompagnait son époux, pour une conférence que celui-ci devait faire sur Tocqueville, à l’Académie de Rouen, en 2007. Elle s’approche de moi, d’un air apparemment contrarié, pour me dire : « votre livre est dangereux. Avec cela, on n’a plus besoin de lire mon mari ! ». Puis elle éclate de rire en me disant que j’avais fait du bon travail. Bien sûr, mon objectif reste le même : donner envie de lire Boudon, sûrement pas d’en dispenser le lecteur. D’ailleurs, la photo de couverture reste la même. Elle garde, plus que jamais, tout son sens. Les arbres, derrière l’auteur, sont des ifs, symbole d’éternité. C’est Rosemarie Boudon, toujours elle, auteur de ce cliché, qui l’avait fait remarquer à mon épouse, ce jour-là.  Depuis la première édition, j’ai présenté le livre au séminaire d’André Grelon, à l’EHESS, en 2006. J’ai participé à l’hommage en quatre tomes, en anglais, en 2009. J’ai pu comparer le sens des valeurs de Boudon avec celui de Dewey, promu par un courant pragmatiste influent, dans laRevue française de sociologie, 53-1, en janvier-mars 2012, relu avec vigilance par Jean-Hugues Déchaux. Lors du décès du maître en 2013, je me suis joint à Nathalie Bulle pour un éloge en anglais et à Guillaume Erner pour une brève dans son émission surFrance Inter. J’ai aussi contribué à la pageWikipédia, l’encyclopédie collaborative, qui est passée de quelques lignes à un texte plus consistant sur Boudon, à partir de ce moment-là. Puis, est venu un compte-rendu duRouet, le livre posthume de 2013, en 2014, pourl’Année sociologique, grâce à Bernard Valade et Annie Devinant. Puis, une postface, pour la version en coréen du dernier livre de 2012,Croire et savoir, en 2017, à la demande de Ji-Young Lim, sociologue et traductrice. Puis une contribution auPublictionnaire en ligne, de l’Université de Lorraine, sur la réception de l’œuvre, en 2017. Enfin, une mise à jour sur la « famille intellectuelle de Boudon », avec Monique Hirschhorn, dans laRevue européenne des sciences sociales, en 2018.

10

Jean-Michel Morin

 Pour un enseignant comme moi, j’ai pu rejoindre trois institutions, en plus de mon Université de Paris et des Collèges Universitaires Français en Russie. D’abord, l’Institut de Philosophie Comparée, à la demande du doyen, Michel Boyancé. Ensuite, l’Ecole Professorale de Paris, fondée par Philippe Nemo, où j’ai retrouvé Bernard Valade et Renaud Fillieule, pour la sociologie. Enfin, la Fondation Notre-Dame, du Collègue des Bernardins, à la demande du président, le Père Jacques de Longeaux. Je n’imaginais pas que mon identification comme « connaisseur de l’œuvre de Boudon » allait me faire rencontrer autant de publics variés : étudiants épris de philosophie réaliste, futurs professeurs de lycée préparant l’agrégation ou les CAPES en sciences économiques et sociales ou en sciences économiques et de gestion, séminaristes du diocèse de Paris. Sans choisir entre mes étudiants, les destinataires initiaux restent mes étudiants de licence, en sociologie, deuxième année, à l’Université de Paris, ma maison de base aux côtés du doyen Joël Lebeaume. C’est dans cet amphi du vendredi matin qu’était né ce livre et qu’il a évolué.  On trouvera deux apports principaux dans cette seconde édition. -D’une part, dans la partie I, sur la VIE, quatre rubriques ont été ajoutées. 1) Le rôle de Boudon à la tête del’Année sociologique, pendant des années. Ce rôle est aussi important que celui de directeur de collection aux PUF que j’avais mis en avant. 2) Les hommages, après son départ à la retraite de l’université, en incluant le considérableFestschriftquatre tomes, en anglais, de 2009, en dirigé par Mohamed Cherkaoui et Peter Hamilton. 3) Le regroupement de toutes les archives professionnelles et personnelles de l’auteur, en 2012, pour constituer le fonds Raymond Boudon, classé à l’EHESS, puis désormais versé aux Archives nationales. 4) Les éloges qui sont venus de multiples horizons, à l’occasion de son décès, en 2013. -D’autre part, dans la partie II, sur l’ŒUVRE, les résumés de sept nouveaux livres :Refonder la démocratie, 2006,Essais sur la théorie générale de la rationalité, 2007,Le relativisme, 2008,La rationalité, 2009,La sociologie comme science, 2010,Croire et savoir, 2012,Le Rouet de Montaigne, 2013.  On pourra s’étonner que la partie III, sur la METHODE, soit moins mise à jour. En fait, Raymond Boudon a perfectionné toute sa vie cette façon de faire de la sociologie, qu’il emprunte aux classiques, en les prolongeant. Pour autant, elle s’avère relativement stabilisée dans ses dernières années. Il l’a surtout reformulée, auprès de publics variés, et appliquée à de nouveaux champs, principalement « le politique, le moral et le religieux » (sous-titre de Croire et savoir).