Burn Out, et après ?
178 pages
Français

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Burn Out, et après ? , livre ebook

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Description




« La capacité d’Aude Selly à vous faire vivre son burn-out de l’intérieur devrait vous aider. Sa capacité à analyser les causes liées au travail vont vous éclairer. »



Marie Pezé,



Docteur en psychologie, psychanalyste,



auteur et créatrice du site « souffrance et travail ».




Le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel peut toucher tout le monde, mais ses victimes sont en priorité des femmes et des hommes qui, aimant leur travail, s’y investissent énormément.


Lorsque ces professionnels doivent faire face à un contexte hostile, voire sabordant leur travail, ils subissent un stress chronique qui peut aboutir à un effondrement physique et psychologique.



Aude Selly a traversé cet enfer... jusqu’à en faire une tentative de suicide, ce dont elle a témoigné dans son désormais best-seller Quand le travail vous tue (Maxima 2013).



Dans ce nouveau livre, non seulement elle revient sur les mois de convalescence qui lui ont permis de se reconstruire, mais elle donne aussi la parole à de nombreuses victimes du burn-out. De tout âge et de tout secteur d’activités, ces femmes et ces hommes témoignent à leur tour des signes avant-coureurs et de l’engrenage mortifère de l’épuisement professionnel.


De tous ces témoignages, il ressort que le burn-out est une leçon de vie. Oui, il est possible de s’en relever plus fort qu’avant et de retrouver une vie professionnelle. Mais plus encore, ce livre montre la nécessité de se préserver et de poser, parfois même imposer, des limites entre vie professionnelle et vie privée.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 novembre 2015
Nombre de lectures 78
EAN13 9782818806265
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Couverture

Cover

4e de couverture

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Titre

Title

Aude Sellya été responsable des ressources humaines pour un ­équipementier ­sportif et victime d’un burn-out sévère qui l’a ­conduite à une tentative de ­suicide. Elle est aujourd’hui consultante en­Prévention des Risques Psychosociaux et ­Performance sociale (www.mission-rh.com), ­formatrice de dirigeants et en entreprise, coach de travailleurs fragilisés.

Désormais adapté au théâtre, son précédent ouvrage –Quand le ­travail vous tue, ­histoire d’un burn-out et de sa guérison– a ­largement contribué à la prise de ­conscience des ravages de l’épuisement ­professionnel.

Vous pouvez joindre l’auteur à aude.selly@maxima.fr

 

Marie Pezé, la préfacière, est Docteur en Psychologie,­psychanalyste et expert ­judiciaire. Elle a ouvert la première consultation hospitalière « Souffrance et ­Travail » en 1997 et coordonne le réseau des 100 consultations créées depuis cette date. ­Responsable pédagogique du certificat de spécialisation en psychopathologie du ­travail au CNAM, avec Christophe Dejours, elle anime un groupe de réflexion pluridisciplinaire autour des enjeux théorico-cliniques et médico-juridiques des pathologies du travail.


Vous pouvez aussi témoigner, donner votre avis sur ce livre
ou réagir sur le problème du burn-out sur twitter
en utilisant le hashtag #santeoutravail

 

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8, rue Pasquier, 75008 Paris

Tél. : 01 44 39 74 00 – infos@maxima.fr

© Maxima, Paris, 2016.

ISBN : 978 2 81880 626 5

 

Couverture : Agnès Szynkier. Le Code de la propriété intellectuelle interdit les ­copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le ­consentement de l’auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété...

Dédicace

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À tous ceux qui s’investissent juste
pour bien faire leur travail.

 

« Patience et longueur de temps font
plus que force ni que rage. »

Jean de La Fontaine,
Le lion et le rat

Sommaire


Préface

Avant-propos – De l’épuisement professionnel…

Introduction – N’ayez pas peur

1. Du burn-out à la guérison

2. Tous concernés

3. Mon témoignage

4. Ils ont fait un burn-out : leur témoignage

Conclusion – Que retenir de ce livre ?

Remerciements

Préface

Lorsque nous étions enfants, le travail était le territoire dans lequel nous entrerions plus tard, sans souci. Comme nos parents, chacun d’entre nous allait gagner sa vie, la ­question ne se posait même pas. Le travail, à l’époque, semblait être comme l’air que l’on respire, il y en avait partout.

En 1975, lorsque je commençais à travailler comme psychologue dans un service hospitalier, le monde du travail était ­lointain, peu perceptible. Ses dégâts ne concernaient que le corps physique. Si le patient ne guérissait pas, c’est qu’il ­cherchait des bénéfices secondaires dans l’arrêt maladie, qu’une problématique personnelle entravait la guérison. Je sortais mon tiroir psychanalytique ou mon tiroir psychosomatique. Tout paraissait si clair, tout avait une explication. Quant à ceux qui étaient en arrêt depuis des mois, c’est qu’ils s’étaient enfoncés dans la sinistrose ou bien truandaient la ­Sécurité sociale. Je caricature à peine. Nos positions scientifiques étaient moralisatrices (donc peu scientifiques). Mais c’était le plein emploi ; si on ne travaillait pas, c’est qu’on était paresseux. Ou névrosé. Ou revendicateur. Nos ­pseudo-perceptions scientifiques étaient bien sûr des perceptions communes, collectives, construites par le discours ambiant, par nos a priori et nos stéréotypes. Ces perceptions étaient partielles et ­orientées, nous ne le savions pas.

« Le savoir se construit, l’ignorance aussi. »

Nous sommes en 2015. Les trois-quarts du capital des entreprises cotées dans le monde sont devenus la propriété des fonds d’investissements et des fonds de pension. Dans une telle concentration, les comportements individuels des entreprises s’alignent les uns sur les autres. À l’hôpital, c’est désormais la mode de la chirurgie ambulatoire, des pôles, du Lean management, de la sous-traitance, comme dans n’importe quelle entreprise… Recettes miracles pour des économies qui se transforment en gouffres financiers. Et l’hôpital tient, les entreprises tiennent, les ateliers, les magasins, les bureaux parce que des femmes et des hommes y travaillent. Ils rusent avec les normes, les procédures, le travail prescrit pour que le travail ait encore de l’allure, de l’honneur, une qualité. Pour qu’il soit encore du travail humain, dont ils puissent être fiers. Ils font tenir le monde grâce au travail réel qu’ils accomplissent.

Mais on ne déduit plus les objectifs de dividendes du travail qu’ils ont accompli, on leur fait accomplir le travail nécessaire pour atteindre les dividendes décidés au préalable.

Il faut donc transformer le travail réel en données ­comptables, chiffrées. Pour atteindre les objectifs financiers fixés, une nouvelle bureaucratie managériale impose ses outils. Le comptable devient ­contrôleur de gestion.

Et voilà comment le travail humain, avec sa sensorialité, ses muscles, ses efforts cognitifs, son ­endurance, son honneur, son âme, disparaît au profit d’une grammaire financière : rythme, temps, cadence, flux – tendus si possible...

Avant-propos

De l’épuisement professionnel…

Les salariés ou les dirigeants sont parfois victimes ­d’incendie, comme les immeubles. Sous les tensions produites par le management, les conditions de travail, les relations entre collègues, l’organisation, le manque de ­reconnaissance, le manque de soutien, le manque d’autonomie, la perte de sens, le conflit de valeurs font que leurs ressources internes en viennent à brûler comme sous l’action des flammes, ne ­laissant qu’un vide intérieur, même si l’enveloppe externe reste plus ou moins intacte.

Le syndrome d’épuisement professionnel est la phase ultime et catastrophique d’un stress chronique (que l’on peut aussi qualifier de « stress permanent » ou « stress exagéré »). Les victimes, épuisées mentalement, physiquement et émotionnellement s’effondrent.

NON en être victime n’est pas une imposture.

NON ce n’est pas congénital.

NON ce n’est pas héréditaire.

NON ce n’est pas un phénomène de mode.

NON ce n’est pas parce que nous avons des soucis personnels que l’on va obligatoirement diagnostiquer cette pathologie liée à la sphère professionnelle.

NON le syndrome d’épuisement professionnel ­n’atteint pas des salariés fragiles mais fragilise des salariés brillants, enthousiastes, motivés, responsables, de bonne volonté, avec une forte capacité de travail, qui s’investissent corps et âme et ont des ­difficultés à dire non.

C’est un sujet de santé publique qui a des ­conséquences individuelles, sur l’entourage de la victime et son entreprise, et économiques au niveau national et européen.

Lutter contre l’épuisement professionnel et le prévenir c’est refuser d’ignorer et cesser de nier les difficultés.

C’est la volonté d’engager un indispensable dialogue sur la question du travail.

C’est penser et agir...

Introduction

N’ayez pas peur

Our deepest fear

Notre peur le plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre crainte la plus profonde est, au contraire, de mesurer toute l’étendue de notre puissance. C’est notre lumière et non notre obscurité qui nous fait peur. Nous nous demandons, « Qui suis-je donc pour me montrer si habile, si talentueux, et si brillant ? ».

Mais qui serions-nous donc pour ne pas nous montrer ainsi ? Ce n’est pas en nous faisant plus petits que nous sommes que nous servirons le monde. Il n’y a nul mérite à se diminuer soi-même pour que les autres se sentent en sécurité. Nous sommes là pour rayonner de tout notre éclat, comme le font les enfants. Cette capacité ne réside pas seulement en quelques-uns d’entre nous, mais en tout un chacun. Quand nous laissons resplendir notre propre lumière, sans le savoir nous donnons aux autres la permission de faire de même. Quand nous libérons notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres.4

Chacun interprètera ce poème à sa manière. Ce que j’ai compris ? Cessons d’avoir peur d’être nous-mêmes.

Nelson Mandela était un homme hors du commun. Comment a-t-il pu traverser une épreuve à laquelle bien...

1.

Du burn-out à la guérison

Il y a trois ans…

Dans une unité fermée en psychiatrie, environ 7 mois après ma tentative de suicide.

21 décembre 2012.

Il est 8h du matin et j’entends le bruit du chariot qui entre dans ma chambre.

Je hais cet endroit.

Je me redresse et j’attends mon tour. L’aide-soignante me donne mes pilules et me tend un gobelet. Une fois avalées, je peux aller faire la queue pour prendre mon petit déjeuner. Le même rituel. Tous les jours. Mes yeux tombent sur une note affichée dans la chambre mais que je n’avais jusqu’alors pas remarquée.

« Vous êtes hospitalisée sous contrainte en unité fermée. Dans cette unité, il existe des règles de vie qui sont à respecter. »

Comme tous les matins, certains malades tentent de troquer ou de récupérer la confiture, le beurre, le pain, le yaourt de ceux qui n’en veulent pas.

Comment ai-je pu en arriver là ?

Un des malades cherche la télécommande de la télévision.

Dans la salle, le son de la télé couvre légèrement le bruit de nos couverts. Top D17 pour changer. Cette chaîne tourne quasiment sans arrêt. Du matin au soir. Je regarde le clip de la chanson de Rihanna « Diamonds »...

2.

Tous concernés

Je suis excédée par l’utilisation à outrance de l’anglicisme « burn-out » dans notre langue de Molière. À mon sens, nous alimentons la perception d’un « phénomène de mode ». Un peu comme le mot « selfie », apparu de je ne sais où, et qui a été un vrai tsunami en matière de mot « branché ».

Burn-out… On ne saisit pas immédiatement de quoi on parle, le terme est galvaudé, car d’un terme qui était, il n’y a encore pas si longtemps, étranger pour beaucoup (et j’en faisais partie !) nous sommes passés, du jour au lendemain, à le rencontrer dans les journaux, à la télé, la radio et dans les magazines. Sans parler d’internet.

On parle de burn-out comme on pourrait parler d’une migraine, il est confondu avec une dépression ou de la fatigue. Ceux qui ne parlent pas anglais se sont forcément demandé « c’est nouveau ? ». Un burn-out décrit aussi le fait de faire patiner les roues de voiture pour faire de la fumée… le saviez-vous ?

Je me souviens d’un moment très cocasse lorsque Sébastien Chabal a répondu à un journaliste qui lui avait posé une question en anglais : « We are in French, we speack French ».

Non pas que je sois chauvine, ni vieux jeu, mais ce sujet est trop sérieux pour être traité à la légère car il prend de plus en plus d’ampleur. La prise de conscience fait son chemin mais le consensus est loin d’être fait. Sa définition reste imprécise et alimente un débat forcené entre syndicats, professionnels de santé et patronat.

Le centre d’études sur le stress humain (CESH) de l’institut universitaire en santé mentale de Montréal affirme ceci : « Après quinze années d’études, les chercheurs ont réussi à trouver des différences pathologiques importantes entre les personnes qui souffrent d’“épuisement professionnel” et celles qui souffrent de dépression. Les individus qui souffrent d’“épuisement professionnel” ne produisent pas assez de cortisol, comme si le corps décidait de faire la grève. À ­l’inverse, ceux qui souffrent de dépression en produisent trop. »

Reconnaître l’épuisement professionnel en maladie ­professionnelle fait peur et a fait l’objet d’un véritable jeu de ping-pong entre nos deux...

3.

Mon témoignage

Aude

Responsable Ressources Humaines chez un ­équipementier sportif

31 ans à l’époque

Ma vision du travail avant mon épuisement professionnel

Nous sommes nées à Clermont-Ferrand mais j’ai été élevée par mes grands-parents à Paris. Nous vivions dans un apparte­ment de deux pièces avec mon chien, un magnifique berger malinois que nous appelions Ralph. Nous étions donc six. Je n’avais pas de chambre de petite fille, avec plein de jouets, de cabane rose, de collection de livres, de CD de mes stars ­préférées…

Lorsque nous sommes arrivées chez mes grands-parents, à lâge d’un peu plus de 7 ans, il a fallu nous inscrire à l’école primaire. Ma jumelle et moi étions séparées pour la 1ère fois, et notre petite sœur, Alexandra, allait rentrer en maternelle. Quand nous faisions nos devoirs on se relayait, dans la cuisine. Ma jumelle et moi étions sur deux chaises de part et d’autre d’un congélateur. Nos positions étaient loin d’être ergonomiques !

Nous nous installions après que notre petite sœur ait fini les siens. Plus les années passaient, plus l’espace devenait étroit mais malgré cela nous avons été de très bonnes élèves.

J’ai fait de mon mieux pour toujours être dans le groupe de tête. Ne pas redoubler. Prendre des responsabilités quand je le pouvais. Je garde un souvenir marquant de notre année en 5e. M. Jacques Chirac était maire de Paris à ce moment-là, et il y avait une récompense pour les élèves méritants de certaines écoles. Ma sœur jumelle et moi avons été sélectionnées. Mon grand-père était tellement fier. Il nous a emmenées à l’Hôtel de Ville où il y avait des journalistes, je me rappelle une table magnifiquement dressée avec une très belle vaisselle, le brouhaha des enfants et des parents dans la salle de réception.

Je me suis retrouvée sur les genoux de Mme Chirac, une caméra de télévision braquée sur nous. Elle répondait à une interview.

Cela peut paraître idiot mais ma sœur et moi n’oublierons jamais le chocolat au lait qu’on a bu ce jour-là. Je me suis demandée si c’était juste du chocolat fondu tellement le goût était incroyable !

Nous sommes reparties avec un livre. Je l’ai toujours évidemment. C’est un livre sur les dinosaures.

Les années primaires, collège, lycée passaient… Année après année, je constatais que bien travailler permettait d’obtenir des gratifications. Bon point en maternelle puis les évaluations par les notes, les encouragements, les félicitations…

Je me rappelle du Directeur de notre école en primaire, rue Saint-Lambert dans le 15e. Il parlait souvent de notre très bon niveau, de notre bonne éducation. Mon grand-père n’entendait que du bien de nous trois, il n’avait jamais de souci lors des réunions parents-élèves.

Mon grand-père était au chômage après un certain nombre d’années de travail en tant que dessinateur-projeteur. Ma grand-mère était la gardienne de l’immeuble. Mais pas comme les autres, nous n’étions pas au RdC, elle n’avait pas de logement de fonction. En revanche le nettoyage des deux immeubles, le double des clefs, la sortie des poubelles… ça cétait bien dans le programme.

Ma grand-mère est mon exemple. Aujourd’hui encore je me demande comment elle a pu assurer l’éducation de trois enfants avec ce métier épuisant.

Une des tâches qu’on aimait bien avec mes sœurs c’était le nettoyage des escaliers. Qu’est-ce qu’on riait lorsque la lumière s’éteignait et qu’on se retrouvait dans le noir. C’était moins drôle quand un voisin sortait ou revenait chez lui. Déjà pour les traces sur lesquelles on devait revenir, mais aussi parce qu’à cette époque jétais très gênée qu’on nous regarde faire.

Tous les soirs, il y avait la sortie des poubelles. J’avais tellement honte. Je priais pour ne pas croiser un des élèves de primaire, puis du lycée un peu plus tard.

Arrivée en seconde, j’étais dans la même classe qu’un élève qui allait devenir membre d’un célèbre Boys Band : Alliage. Il habitait juste en face de mon immeuble.

Quel décalage… le Beau et… la Clocharde. Voilà ce que je pensais.

La fenêtre de son salon donnait sur la rue, exactement vers l’endroit où on déposait les poubelles. Vous n’imaginez pas toutes les stratégies qu’on a mises en place pour l’éviter ou éviter qu’il nous reconnaisse.

Mais souvent on s’amusait vraiment. Par exemple, comme il fallait ramener ou sortir les containers du sous-sol, on utilisait la sortie du parking de l’immeuble. Ah la pente ! La poubelle descendait très vite, et on devait courir avec pour éviter qu’elle ne se renverse. On faisait des courses. Quel bon souvenir !

Quand je voyais tout ce travail ingrat réalisé par ma grand-mère, pour un salaire de misère et une pénibilité dans sa fonction très importante, j’étais triste. Je rêvais de fêter notre anniversaire avec nos amis à la maison, d’avoir une chambre et l’intimité qui va avec, de porter quelques vêtements autres que ceux de chez Tati.

Je crois bien qu’il n’y a pas eu un soir pendant lequel je ne priais et me disais que je travaillerai dur pour ne pas être dans le besoin. Me payer ce que je voulais. Ne manquer de rien.

Aujourd’hui, j’ai compris : j’ai eu bien plus que le côté matériel du bonheur dont je rêvais, mais bien les valeurs de l’argent acquis par l’investissement et le travail.

Je ne voulais pas souffrir autant que mes grands-­parents, je rêvais de prendre soin d’eux, comme de mes sœurs d’ailleurs.

Mon objectif était fixé : Travailler et être reconnue pour mes efforts afin de gagner assez d’argent pour m’offrir ce que je n’avais pas eu étant plus jeune. Je ne voulais plus ressentir le manque, le sentiment de privation.

J’étais persuadée que le travail payait. Plus dur on travaillait, plus on recevait et plus on évoluait. Le travail paie toujours.

Tu parles…

Les circonstances qui m’ont fait sombrer
vers l’épuisement professionnel

En 2008, j’ai décroché le poste idéal. Enfin c’est ce que j’ai cru. Je n’aurais jamais imaginé vivre ce que j’y ai vécu. Le 24 mai 2012 j’avalais une boîte de cachets anxiolytiques pour arrêter de souffrir, pour ne plus retourner au travail et subir encore plus d’humiliations, pour ne plus dépenser mon énergie pour rien.

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