Changer l hôpital
162 pages
Français

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Changer l'hôpital , livre ebook

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Description

"L'organisation hospitalière s'est progressivement totalement déshumanisée" concluait un rapport d'experts remis au Président de la République en 2012. Ce livre dresse un constat concernant l'architecture, l'organisation administrative pyramidale des hôpitaux, le fanatisme des organismes de contrôle, la prise en charge des patients et de leurs proches. Il propose aussi des solutions démontrant la capacité de notre société à soigner et à protéger les plus faibles d'entre nous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336382395
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Richard Boiteau





Changer l’hôpital

Lettre ouverte au Président de la République
Copyright



Du même auteur

N’ayez plus peur de l’anesthésie, Paris, MA Éditions, 1988

















© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73250-3
Dédicace


à Julie
pour Arthur
Changer l’hôpital
Monsieur le Président,
Tout individu sera plusieurs fois hospitalisé au cours de sa vie, plus d’un français sur deux décède dans un établissement de santé. Pourtant, un grand nombre de témoignages, rapportés par des articles de journaux, des récits, des romans, des documentaires, des films de fiction, décrivent l’épreuve que constitue une hospitalisation pour les patients et leurs proches. Les études analysant l’épuisement professionnel démontrent que le personnel soignant dans ces établissements est également victime des conditions de travail difficiles.
Pendant ces 70 dernières années, la médecine a été marquée par une révolution technique et par de multiples progrès organisationnels.
La révolution technique a totalement transformé la médecine et la prise en charge des malades, les établissements de santé sont devenus des centres où la technologie occupe la première place dans la prise en charge des malades. Par ailleurs, nous avons voulu faire de la santé un marché, au sens du marketing. En particulier, le soin offert par les établissements est devenu un produit. Logiquement, une organisation, inspirée de celle de l’entreprise, s’est progressivement mise en place, le personnel soignant est devenu du personnel de production qualifié de « professionnels de santé ».
Cependant, les établissements de santé restent des lieux d’angoisse et de souffrance pour les patients, leurs proches, et le personnel. De nombreuses explications, bien connues, ont été fournies mais ce phénomène néanmoins persiste, voire s’aggrave.
Nous faisons sans doute fausse route : les établissements de santé ne sont pas des entreprises de production banales et le soin résulte d’un processus beaucoup plus complexe qu’un produit technologique de consommation pour des raisons évidentes : il touche à l’essence même du vivant.
Il faut transformer les établissements de santé en des espaces de vie. Cette transformation nécessite de repenser l’ensemble des établissements de santé, de l’architecture à l’organisation, pour changer la prise en charge des patients et des proches, pour qu’une hospitalisation ne soit plus une épreuve traumatisante mais un épisode important dans la vie de tout un chacun, pour que le personnel soignant puisse retrouver l’envie d’aider et de prendre en charge les malades, pour que tous puissent « mieux vivre l’hôpital ».
En vous remerciant pour votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma considération distinguée,
CHAPITRE 1. CHANGER L’ARCHITECTURE DES ETABLISSEMENTS DE SANTE
L’architecture hospitalière aujourd’hui
Les progrès de l’architecture hospitalière depuis 70 ans
La réflexion sur l’architecture hospitalière a débuté dans les années 1930, avec l’abandon de l’hôpital pavillonnaire pour l’hôpital-bloc. Cette réflexion s’est intensifiée dans les années 1970, permettant la définition de recommandations internationales concernant l’architecture des hôpitaux, aussi bien dans le dessin de ces hôpitaux que dans leur réalisation.
Il est remarquable de constater que ce sont les contraintes techniques qui ont guidé cette démarche pour créer des lieux efficients de haute technologie médicale.
Pourtant, l’architecture constitue un élément fondamental de la qualité de vie des soignants et la qualité de la prise en charge des patients et des proches. Plus de 600 études ont démontré un lien entre l’architecture d’une part et d’autre part l’efficacité des soignants, la qualité des soins, la durée de séjour des patients, la sécurité des patients, l’anxiété et le stress des proches et des patients.
Les progrès techniques : 1970 – 2010
Les progrès des technologies médicales et de l’organisation des soins ont progressivement modifié la prise en charge des patients, entraînant une modification des besoins architecturaux. Le développement de l’hospitalisation à domicile, des soins ambulatoires en médecine et en chirurgie assurant une prise en charge des patients dans la journée et des hospitalisations de semaine limitant l’hospitalisation à 5 jours ont permis, notamment pour les malades atteints d’une affection chronique, de restreindre les hospitalisations prolongées qui concernent maintenant les patients les plus graves. Parallèlement, le vieillissement de la population générale implique l’accueil d’un nombre croissant de personnes âgées, voire très âgées.
Les progrès techniques architecturaux concernent la conception et la construction des hôpitaux, notamment dans le choix des matériaux.
Une optimisation du regroupement des services
Le regroupement horizontal des services, sous-entendant que les services regroupés sont situés à un même niveau et sont juxtaposés suivant plusieurs critères logiques, a considérablement simplifié la prise en charge des patients. Ainsi, les patients urgents ou graves sont pris en charge dans un plateau technique regroupant les services d’urgences, de réanimation et de surveillance continue, de soins intensifs, les blocs opératoires et de radiologie. Les patients ambulatoires sont pris en charge dans des unités de médecine et de chirurgie ambulatoires, les patients de consultation dans une unité de consultation. La logique de regroupement par « organes » impose la juxtaposition de service de spécialités médicales et chirurgicales prenant en charge le même organe, neurologie et neurochirurgie, gastroentérologie et chirurgie viscérale par exemple. La logique de spécialités permet de séparer certains services très spécifiques comme la psychiatrie, les laboratoires de biologie.
Le regroupement vertical des services est également utilisé pour regrouper les services essentiellement par spécialité : ainsi les unités de consultation pour une spécialité peuvent être situées à un étage situé au dessous du service d’hospitalisation pour cette même spécialité.
Une amélioration de la circulation
La gestion des flux a également été améliorée. La circulation des patients est facilitée par des ascenseurs, des couloirs et des entrées de chambre qui admettent le passage d’un lit sans problème ; les couloirs doivent autoriser le croisement de 2 lits. Le regroupement des services permet de limiter les transferts de patients en temps et en distance. La circulation des visiteurs a également été améliorée par la création de parkings, de circuits de circulation propres aux visiteurs, et par une réflexion sur la signalétique.
La maîtrise des risques
La maîtrise des risques est un des objectifs majeurs de l’architecture hospitalière de ces 20 dernières années. Le risque spécifique principal reste le risque infectieux : les infections contractées à l’hôpital, dites nosocomiales, représentent un problème majeur de santé. Pour limiter ce risque, l’architecture hospitalière a proposé un certain nombre de solutions :
– création de chambres individuelles.
– amélioration du traitement de l’air et de l’eau, qui ont été à l’origine de véritables épidémies hospitalières
– sélection de revêtements de surface (murs, sols, mobiliers, plan de travail) lisses, faciles à nettoyer, résistants aux antiseptiques,
– multiplications des distributeurs de solution hydro-alcoolique.
Les autres risques ont également fait l’objet d’études architecturales. Par exemple, la chute des patients, notamment dans leurs chambres ou dans leurs salles de bains, est une complication classique d’un séjour hospitalier. La prévention a fait l’objet d’une réflexion sur l’architecture des chambres et sur le mobilier.
Le contrôle des nuisances
Les nuisances ont également été limitées par les progrès architecturaux.

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