Citations II
291 pages
Français
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Description

Après Citations I qui envisageait la dimension intersémiotique de la citation, Citations II met en lumière la visée interne de l'acte citant, son rôle dans la structuration d'un genre de discours, puis les visées externes de la citation (didactique, argumentative, identitaire…).

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Date de parution 26 octobre 2011
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296492790
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

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Extrait

Citations II
Citer pour quoi faire ?
Pragmatique de la citation
Au cœur des textes Collection dirigée par Claire STOLZ(Université Paris-Sorbonne) 1. Alia BACCAR-BOURNAZ,Essais sur la littérature tunisienne d’expression française, 2005. 2. Alya CHELLY-ZEMNI,Le sauveur dansBaTailleSdanS la monTaGnede Jean Giono, 2005. 3. Noureddine LAMOUCHI,JeanPaul Sartre, critique littéraire, 2006. 4. CaTherine VIOLLEt eT Marie-FrançoiSe LEMONNIER-DELpY (dir.),Métamorphoses du journal personnel. De Rétif de la Bretonne à Sophie Calle,2006. 5. Lia KURts-WöstE, Marie-Albane RIOUx-WAtINE eT MaThilde VALLEspIR, Éthique et significations, 2007. 6. Jean-LouiS JEANNELLE eT CaTherine VIOLLEt (dir.),Genèse et autofiction, 2007. 7. Irène FENOgLIO (dir.),L’écriture et le souci de la langue. Écrivains, linguistes : témoignages et traces manuscrites, 2007. 8. Irène FENOgLIO,Une autographie du tragique. Les manuscrits deLeSFaiTSet de L’avenir dure lonGTemPSde Louis Althusser, 2007. 9. DelPhine DENIs (dir.),L’obscurité. Langage et herméneutique sous l’Ancien Régime, 2007. 10. Aurèle CRAssON (dir.),L’édition du manuscrit. De l’archive de création au scriptorium électronique, 2008. 11. Lucile gAUDIN eT geneviève sALVAN (dir.),Les registres. Enjeux stylistiques et visées pragmatiques, 2008. 12. FrançoiSe RULLIER-tHEUREt,Faut pas pisser sur les vieilles recettes. SanAntonio ou la fascination pour le genre romanesque, 2008. 13. ValenTina CHEpIgA,Émile et un romain, à ParaîTre. 14. VÉronique MONtéMONt eT CaTherine VIOLLEt (dir.),Le Moi et ses modèles. Genèse et transtextualités, 2009. 15. Ridha BOURKHIs eT Mohammed BENJELLOUN (dir.),La phrase littéraire, 2008. 16. salah OUEsLAtI,Le lecteur dans lespoÉSieSde Stéphane Mallarmé, 2009. 17. Jean-Michel ADAM eT UTe HEIDMANN,Le texte littéraire. Pour une approche interdisciplinaire, 2009. 18. FrançoiSe sIMONEt-tENANt,Journal personnel et correspondance (17851939) ou les affinités électives, 2009. 19. samia K AssAB-CHARFI (dir.),Altérité et mutations dans la langue. Pour une stylistique des littératures francophones, 2010. 20. OlGa ANOKHINA (Éd.),Multilinguisme et créativité littéraire, 2011. 21. Claire BADIOU-MONFERRAN (dir.),Il était une fois l’ interdisciplinarité. Approches discursives des “contes” de Perrault, 2010. 22. geoffrey ZUFFEREY,L’autofiction : variations génériques et discursives, à ParaîTre. 23. Anna JAUBERt, Juan Manuel LÓpEZ MUÑOZ, soPhie MARNEttE, Laurence ROsIER eT Claire stOLZ,Citations I. Citer à travers les formes. Intersémiotique de la citation, 2011. 24. Anna JAUBERt, Juan Manuel LÓpEZ MUÑOZ, soPhie MARNEttE, Laurence ROsIER eT Claire stOLZ,Citations II. Citer pour quoi faire ? Pragmatique de la citation, 2011.
Anna Jaubert, Juan Manuel López Muñoz, Sophie Marnette, Laurence Rosier et Claire Stolz (dir.)
Citations II
Citer pour quoi faire ?
Pragmatique de la citation
N° 24
Les responsables de cet ouvrage tiennent à remercier Jacques Bres, Lucile Gaudin-Bordes, Véronique Magri, Dominique Maingueneau, Sylvie Mellet, Véronique Montagne, Alain Rabatel, Geneviève Salvan pour l’aide qu’ils ont apportée à la relecture des articles.
D/2011/4910/26
©Harmattan-Academia s.a. Grand’Place, 29 B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE
ISBN 13 : 978-2-8061-0028-3
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit. Imprimé en Belgique.
www.editions-academia.be
INTRODUCTION
Les visées de la citation
1 2 Anna Jaubert et Laurence Rosier
omme son nom l’indique, ce volume,Citations II, fait suite à un premier : citaCtionnel en prenant résolument en compte sa matérialité plurisémiotique. Citations I,qui, dans le sillage des débats ouverts par le ColloqueCi-3 Dit IVde Nice , proposait de renouveler l’approche du phénomène Ce parti pris s’est d’abord concrétisé dans un panorama reconfiguré des procédures d’exhibition de la chose citée. Aucommentlargement déclinéde ces pratiques sémiotiques, succède dans cette seconde livraison le questionnement de leurpour quoi faire ?Ici, la dimension plurisémiotique de la citation sera explicitement articulée à la visée pragmatique de l’acte citant saisi dans toute sa complexité. En effet, l’espace de la citation s’est aujourd’hui singulièrement complexifié. C’est là une conséquence inéluctable des nouvelles pratiques interrogées, liées à l’extrme diversification des voies empruntées par laCirculation des Discours, autrement dit des pratiques en prise directe sur l’objet d’étude qui a donné son nom au groupeCi-Dit. Fort des balisages antérieurs apportés par 4 ses précédentes thématiques , ce livre entend jeter les premières bases d’une prise en compte de cette complexité, en analysant ses manifestations marquées.
1 Université de Nice-Sophia Antipolis. 2 Université libre de Bruxelles. 3 Ci-Dit IV, « Discours rapporté, citation et pratiques sémiotiques », Nice, 11-13/06/09. 4 Nous renvoyons aux précédents colloques :Ci-Dit I(Bruxelles, 2001) a exploré le « DR dans tous ses états » en soulevant la question théorique de ses frontières,Ci-Dit II(Cadiz 2004) a mis en perspective le DR dans la problématique des genres de discours, etCi-Dit IIIa observé son fonctionnement et son impact dans le cadre des pratiques sociales (Québec, Laval 2006).
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C ? P ITER POUR QUOI FAIRE RAGMATIQUE DE LA CITATION
L’une des plus spectaculaires, et vertigineuses sans doute, éclate dans less/citationsdu site Arrêt sur images, envisagées parA. Rabatel, qui, symboliquement, ouvrent ce recueil en pointant l’enjeu pragmatique de la 5 plurisémioticité, augmentée de l’allongement notable du discours cité . Sur la toile, la masse de données dont les liens hypertextuels ouvrent les vannes, oblige le lecteur à des choix personnels. Dans ces situations oralo-graphiques (comportant des enregistrements et des supports vidéo), où la citation fait exploser son format et ses modalités habituelles, la hiérarchie énonciative est brouillée et l’impact dialogique potentialisé : on entre dans le vif d’une corrélation entre un support citationnel plurisémiotique, et le marquage (donc la lisibilité) des positionnements pragmatiques.
Dans un parcours qui progressivement se décale des problématiques énonciatives aux enjeux pragmatiques et sociaux, les différentes pratiques étudiées et les questions qu’elles font émerger, motivent deux grandes étapes. Dans cet esprit, la première partie de l’ouvrage réunit les contributions qui mettent en lumièrela visée internede l’acte citant, son rôle dans la structuration d’un genre de discours. La deuxième partie braque le projecteur surles visées externes de la citation(didactique, argumentative, identitaire…). Mais il va de soi que la configuration d’un genre de discours n’est jamais indifférente : loin d’écraser le continuum des visées pragmatiques, l’agencement des articles au sein de chacune des parties dégagera les phénomènes transitionnels et les problématiques surplombantes.
Pragmatique des discours et genres de discours sont en effet massivement solidaires, et l’on peut mme indexer cette solidarité sur l’implication du discours dans les « actes de la vie ». Si le sentiment de littérarité peut tre 6 associé à la notion de décalage pragmatique , c’est que l’éloignement, plus ou moins prononcé, de la motivation externe fait corrélativement monter en puissance les motivations internes, celles qui construisent un ordre du texte littéraire comme littéraire, la citation participant clairement à cette demande de reconnaissance de place.
D’observations en réexions, la nécessité s’est imposée d’élargir la notion de DR à des modalités autres que strictement linguistiques. Pour le détail des travaux du groupe,on consultera le site http://www. ci-dit.com 5 On découvre souvent cet allongement notable des insertions par rapport aux citations de la presse écrite. 6 A. Jaubert,La Lecture pragmatique, Paris, Hachette, 1990, et « La diagonale du style », Questions de style, Pratiques, 135-136, 2007.
Introduction
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On trouvera donc en début de première partie un groupe de contributions liées par les enjeux d’une pragmatique littéraire, et pour commencer celle de Frédéric Gai, « Citer, acte au cœur du dispositif mauriacien », puisqu’elle aborde frontalement la visée interne de la citation, son rôle structurant et fondateur dans l’élaboration d’un dispositif romanesque.Maria do Rosário et Manuel José Silva, dans « La citation etl’air du temps», s’attachent à l’avènement de la citation moderne, entre intertextualité explicite et impli-citations, sous les plumes de Proust et de Perec, lecteurs de Flaubert.Geneviève Salvaninterroge une entreprise originale du romancier Jean Rouaud, « Réécrire de connivence : les fortunes dialogiques de l’allusion ». Ce faisant, elle articule une problématique littéraire, propre aux romans familiaux de l’auteur, aux risques et aux enjeux d’une extra-territorialité des discours qui intègrent un fonds discursif commun.
Claire Stolzaborde un carrefour : son article, « la citation de presse dans l’œuvre littéraire contemporaine, de l’effacement des sources au collage » s’appuie sur deux exemples d’une littérature engagée qui, par définition, superpose les visées pragmatiques interne et externe.Churchill d’Angleterred’A. Cohen (1943) etDaewoode F. Bon (2004) permettent de confronter deux traitements de la citation intersémiotique (le texte littéraire empruntant aux actualités cinématographiques, à la radio, ou à la presse écrite) pour établir les partis pris divergents entre l’hétérogénéité filtrée et absorbée du premier, et l’hétérogénéité surexposée du second.
Avec les deux articles suivants les corpus littéraires font place à des discours sociaux, publicitaire ou politiques. Pour autant la citation y est toujours envisagée comme l’élément structurant d’un genre de discours. C’est ce qu’on relève chezMarc Bonhomme,dont la contribution cible les « citations parodiques et [l’]iconicité dans le discours publicitaire », pour dégager les interactions entre la composante iconique du message, son sens parodique, et sa fonction persuasive. La pragmatique de la citation publicitaire est arrimée à sa dimension plurisémiotique. De leur côté,Françoise Sullet-Nylander et Malin Roitmanpénètrent au sein de l’arène politique, analysant les débats télévisés qui opposent les candidats finalistes aux élections présidentielles. Dans ce genre hypermédiatisé, et bien nomméduel, l’« étude comparative : Chirac/ Jospin (1995) et Sarkozy/Royal (2007) » met en évidence le rôle structurant
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CITERPOURQUOIFAIRE? PRAGMATIQUEDELACITATION
d’un discours cité au service de sa réfutation, conditionné par une visée 7 argumentative ou disqualifiante. Comme nous l’avons signalé plus haut, la seconde partie de l’ouvrage regroupe des contributions qui se centrent davantage surles visées externes de la citation(didactique, argumentative, identitaire…). Depuis quelques années, on a pu assister à un intért discursif pour le Nom propre, objet de l’attention des philosophes du langage et des linguistes de la langue depuis longtemps. C’est alors en terme de processus de dénomination et comme condensateur de mémoire collective que le nom propre est abordé. Trois contributions abordent la question de la circulation du nom propre associé à un processus linguistique spécifique : l’antonomase.Evgeny Shokenmayers’appuie sur la recatégorisation du nom propre pour montrer en quoi il sert à faire circuler des stéréotypes et à construire une identité collective. L’intégration de ces lexèmes dans le discours lexicographique est un processus long, qui atteste alors de leur stabilisation sémantique. La notoriété et la reconnaissance culturelle dépendent de la « vie » du Npr et des modalités de son usage. L’exemple du nom propre Chauvin, initialement « type du soldat patriote naïvement exalté des armées du premier Empire, mis en scène par Cogniard dans la Cocarde tricolore », illustre ce parcours, de l’allusion peu partagée à l’entrée dans la mémoire collective de la langue. Le travail deLaura Calabresemet également en avant la problématique de la circulation des discours de l’antonomase, à travers le phénomène des noms d’événements créés par et diffusés dans le discours médiatique. La réutilisation des désignants événementiels, sorte de discours rapporté non marqué, devient un outil constructeur de mémoire collective basé sur des dénominations, des faits, des images. Ainsi le désignant événementiel condense une polysémioticité interdiscursive.On trouvera une approche similaire chezJustine Simon, qui observe elle aussi les modalités d’émergence du mot-événement dans le discours médiatique : son étude des « retentissements du ‘21 avril 2002’ dans un espace sémio-discursif mixte » articule les matérialités sémiotiques de l’interdiscours sollicité à sa portée argumentative, en relation avec le potentiel objectivisant ou subjectivisant des nombreux supports convoqués. Dans la matérialité de la circulation des discours, les lieux et les espaces réels ainsi que les déplacements établissent des relationsmentalesavec les
7 Les auteures renvoient aux formes du discours rapporté argumentatif pointées par L. Rosier,Le discours rapportÉen français, Paris, Ophrys, 2008.
Introduction
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discours qui y sont produits. À ce titre les salons mondains, qui s’appuient sur des interactions conversationnelles codifiées, ont produit un certain type d’écrits polyphoniques fondés sur la compilation de citations patrimoniales, et d’énoncés brefs issus des discours contemporains. L’ensemble forme une sorte de bagage collectif crédible et partagé par les habitués des salons. Karine Abivenle montre précisément à partir des recueils de bons mots et d’anecdotes, dans leur mise en scène énonciative (formes très imbriquées de discours d’origine énonciative multiple) et sémiotique (le dispositif textuel des manuscrits montre une pratique spécifique desmarginaliacomme signe d’interactions).
La manière complexe dont s’organise le rapport au discours d’autrui est particulièrement bien représentée dans les corpus de type didactique et dans les corpus de travaux scientifiques.Chantal Claudelexplore la diversité des pratiques citationnelles à l’œuvre dans les cours magistraux universitaires. La citation orale d’autres sources engendre des phénomènes de superpositions sémiotiques (l’enseignant lit des citations, change de débit, d’intonation, etc.) et on constate que les manifestations de l’hétérogénéité énonciative sont en lien avec les pratiques et conceptions pédagogiques des enseignants. La pratique fait l’art de citer en quelque sorte. Autre genre de discours, entre discours universitaire et discours scientifique : la thèse de doctorat. C’est par le biais de deux petits marqueurs qui permettent notamment de renvoyer au discours d’autrui (voiretcf.) queFrancis Grosmannpoursuit une réflexion menée depuis plusieurs années sur les mécanismes d’autorité énonciative dans l’écrit scientifique caractérisé par sa « multiréférenciation ». Formes métatextuelles, intertextuelles et validantes,voiretcf.deviennent « évidentiels » selon des degrés différents liés aux champs disciplinaires et aux auteurs. Par exemple, les thèses de psychologie analysées recourent préférentiellement àvoirdans la fonction intertextuelle, tandis que les thèses de sciences de l’éducation semblent plutôt utilisercf.pour cet usage.
Le terrain politique est propice à l’analyse des modes de circulation et de diffusion des discours idéologiquement et ouvertement marqués. Il est alors indispensable d’étudier de pair la parole politique et ses reconfigurations dans le discours médiatique. Le champ discursif des élections françaises mobilise les analystes de discours depuis de nombreuses années (ici mme dans la première partie Françoise Sullet-Nylander et Malin Roitman).Fred Hailoncherche à montrer comment les représentations et les discours politiques en circulation lors des élections présidentielles françaises de 2002 sont retravaillés
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