Construction et définition du corps
79 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
79 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cet ouvrage est un corps composé de huit contributions, comme huit parties de corps, neuf en fait car l’introduction méthodologique de Bernard Andrieu lui offre une tête généreuse et subtile qui veut déplacer vers tous les sens (à tous les sens du mot) les frontières du corps, réelles ou métaphoriques, sociales, culturelles ou imaginées. Trop souvent, les colloques publiés donnent une impression de désarticulation méthodologique et conceptuelle : chacun y offre sa part, mais le tout ne semble pas « prendre ». Rien de cela ici, l’ouvrage est cohérent (corps et rang), chair faite pour penser - traduction quasi littérale de « food for thought ». Le livre fait corps par sa multidisciplinarité d’abord : sciences humaines et sociales, littérature, philosophie, empruntent les unes aux autres, s’irriguent mutuellement ; Chacun(e) est d’abord anthropologue, historien d’art, sociologue, littéraire, historien, etc… mais chacun (e) sait se confronter à la pensée des autres, en des métissages féconds. […] Annette Becker

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312033808
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

sous la direction de Hiromi Matsui , Delphine Mulard et Ken Daimaru


Construction et Définition du corps Cahier multiculturel de la Maison du Japon, numéro spécial



LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Comité scientifique
Annette Becker, Claire Barbillon et Estelle Leggeri-Bauer
Comité de lecture
Bernard Andrieu, Claire Barbillon, Estelle Leggeri-Bauer, Guillaume Paugam et Marianne Simon-Oikawa
Avec le soutien de
Institute universitaire de France (IUF)
Institute Nationale des langues et des civilisations orientales, Centre d’Études Japonaises (CEJ)
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
École doctorale Milieux, Cultures et Sociétés du passé et du présent (ED 395)
Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Histoire des Arts et des Représentations (HAR)
Publication
Centre d’Études multiculturelles de la Maison du Japon, Fondation Satsuma, Cité Internationale Universitaire de Paris
7C Boulevard Jourdan, 75690 Cedex 14, Paris, France
MAIL : cem.maisondujapon@gmail.com
TEL : 01 44 16 12 12
FAX : 01 44 16 12 29







ISSN : 2111-4048
ISBN : 978-2-312-03380-8
Construction et Définition du corps
Remerciements

Cette publication se base sur le colloque « Construction et définition du corps » organisé le 8 février 2014 dans le cadre du Centre d’études multiculturelles de la Maison du Japon.
En premier lieu, je souhaite exprimer toute ma gratitude à Madame Annette Becker, Monsieur Bernard Andrieu, Madame Claire Barbillon, Madame Estelle Leggeri-Bauer, Monsieur Guillaume Paugam et Madame Marianne Simon-Oikawa pour avoir participé à notre projet en tant que comité scientifique et comité de lecture, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour. Je remercie également Madame Marie Piéchaud des Editions du Net qui a réalisé cet te belle édition. Mes remerciements s’adressent également à l’École doctorale Milieux, Cultures et Sociétés du passé et du présent (ED 395) et le laboratoire d’HAR de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, au laboratoire du CEJ de Inalco et à l’Institut universitaire de France, pour leur soutien économique.
Last but not least , je tiens à exprimer toute ma gratitude à Delphine Mulard et Ken Daimaru, leur aide dans la coordination de ce projet.

Paris, le 6 février 2015
Hiromi MATSUI
Avant-propos
Annette Becker

Cet ouvrage est un corps composé de huit contributions, comme huit parties de corps, neuf en fait car l’introduction méthodologique de Bernard Andrieu lui offre une tête généreuse et subtile qui veut déplacer vers tous les sens (à tous les sens du mot) les frontières du corps, réelles ou métaphoriques, sociales, culturelles ou imaginées. Trop souvent, les colloques publiés donnent une impression de désarticulation méthodologique et conceptuelle : chacun y offre sa part, mais le tout ne semble pas « prendre ». Rien de cela ici, l’ouvrage est cohérent (corps et rang), chair faite pour penser - traduction quasi littérale de « food for thought ». Le livre fait corps par sa multidisciplinarité d’abord : sciences humaines et sociales, littérature, philosophie, empruntent les unes aux autres, s’irriguent mutuellement ; Chacun(e) est d’abord anthropologue, historien d’art, sociologue, littéraire, historien, etc… mais chacun (e) sait se confronter à la pensée des autres, en des métissages féconds. Regarder Les Demoiselles d’Avignon à l’aune de l’intérêt pour la culture physique de Picasso fait beaucoup plus que donner une nouvelle interprétation de l’icône du modernisme cubiste. Il replonge artiste, thuriféraires et contempteurs de l’oeuvre – alors et aujourd’hui – dans un milieu intellectuel très sophistiqué où les Demoiselles sont mises en abyme : corps de femmes « mutilées », corps de prostituées, corps primitifs –celui des masques auxquels elles ressemblent tant et dont Picasso pourtant passionné d’art dit nègre n’avait pas connaissance en 1907, etc… Ou encore, les meubles des salles d’asile ou des écoles sont-ils vraiment conçus pour poser les corps – en relief – ou – en creux – représentations en trois dimensions de l’enfant que l’on veut éduquer? Les personnages des écrivains, des auteurs dramatiques ou des philosophes sont-ils des personnes ou « des personnalités - dotées d’un corps ? »
On pourrait d’ailleurs subvertir encore un peu plus l’ouvrage : sa composition en deux parties, utile pour établir une table des matières, « Le corps en philosophie et littérature » puis « Le corps en histoire, histoire des arts et des représentations » ferme bizarrement les approches méthodologiques variées initiées par les éditeurs et réussies par chacun des contributeurs. Car littérature et philosophie sont aussi représentations ; comment sans elles classifier, modéliser, voire hiérarchiser, même si c’est pour le pire ? Chacun sait que le beau et le laid, le rapide et le lent, l’être et le paraître, sont vus, imaginés, discutés, qu’ils sont mouvants dans le temps et l’espace, y compris chez un seul individu, de l’enfance à la vieillesse, et ce n’est pas un hasard si les différentes représentations figurées des âges de la vie sont toujours passées par celles des corps, jeunes et à former, à éduquer, à contraindre, puis âgés, déformés, malades, tremblants. Corps sportifs et dansants, corps perclus de douleurs, corps toujours à dominer. Mesurer, soigner ou blesser voire torturer c’est aussi connaître le corps, ce corps si vulnérable, et commencer par le dessiner pour le maîtriser. L’anatomie concerne d’abord les peintres et les médecins, tout comme les techniques issues du xix e siècle, de la phrénologie à la physiognomonie : classer pour mieux rejeter, racismes.
Enfin, le monde est immense, divers, paradoxal : une atteinte insupportable au corps dans un espace culturel – vêtu, dénudé, scarifié – peut être très désirable dans un autre « modèle des savoirs corporels ». L’historienne qui écrit ces lignes sait bien que l’histoire n’est que chaos et que les sciences humaines - dont l’histoire - et leur volonté d’ordonner les temps et les espaces voire de les modéliser est sans doute voué à l’échec. Mais quand l’imagination des auteurs prend le pouvoir via celle des penseurs et des créateurs étudiés par ces contributeurs, on obtient ce formidable volume, où Merleau-Ponty et Rousseau côtoient les frères Carache, Duchamp, Marivaux, Diderot et tant d’autres. Un grand corpus.
Introduction
La construction indéfinie du corps vivant : Pour une mobilogie des modèles
Bernard Andrieu

« Le corps étant une notion très indéfinie » 1
Un travail infini
Dans le Dictionnaire du corps en SHS que nous avons dirigé et publié en 2006 au Editions CNRS, s’est posée la question de la définition du corps. Devions nous le définir définitivement, en fixer son essence, alors même que la 1 er édition réunissait plus de 420 articles qui ne parvenait pas en épuiser la richesse culturelle et l’intensité des pratiques ! La réduction à 200 articles en 2008 malgré le renouvellement de plus 80 articles n’a pas suffi. Corps du monde. Un atlas des cultures corporelles que nous avons dirigé avec Gilles Boetsch aux Edition Armand Colin en 2013 réunissait sur 5 continents et 8 thèmes plus de 40 textes qui venaient entériner la disparition d’une essence universel du corps vivant et humain : moins au nom d’un multiculturalisme qui relativiserait tout production du corps.
La modélisation des pratiques et expériences corporelles trouvent dans des disciplines fondatrices les concepts. Ainsi l’homme est étudié selon un corps dispersé 2 , chaque discipline contient le mouvement corporel dans les concepts qu’elle y reconnait : la psychanalyse y reconnait les pulsions, l’inconscient, le schéma corporel et l’image du corps, la phénoménologie, le corps propre, le corps vécu, la chair et l’intentionnalité, les sciences cognitives y formuleront la théorie de l’esprit, le connexionnisme, l’intelligence artificielle et le cognitivisme. La réduction des mouvements corporels 3 à une science descriptive aura produit une éducation physique normative comme chez Amoros et une application des concepts sur les objets corporels étudiés.
Chaque chercheur (euse) devrait avant tout reconstituer la question du corps à partir de sa propre construction intellectuelle qui est à l’origine de sa méthodologie pour éviter de la projeter sans connaissance de cause. Sans cette étiologie méthodologique une prétention de chaque discipline à se constituer en paradigme tend à soutenir que son propre modèle pourrait expliquer toutes les pratiques corporelles. Aucune référence souvent la formation corporelle du chercheur(euse) dans la présentation de ses résultats qui devraient être considérés comme proprement extérieur à l’observation et à l’interprétation. La réduction au sexe, à la sexualité, la maladie ou à au milieu social favoriserait un relativisme.
Le corps dispersé , Une histoire du corps au xx e siècle titre de notre 1 er ouvrage en 1993 qui devait être ma thèse de philosophie sous la direction de Claudie Lavaud avant que je ne me tourne vers la critique de la neurophilosophie dace à l’invasion du réductionnisme sous la direction de Dominique Lecourt, cette expression veut dire que des représentations contradictoires du corps ont existé sans parvenir à s’entendre les unes avec les autres et en prétendant contenir chacune en son sein le sens absolu. Deux topiques pouvaient être ainsi distinguées : une topique interne qui porte sur le cerveau, l’étude phénoménologique qui porte sur la chair, ce qui existe entre le corps et l’esprit et la topique externe qui porte sur l’image du corps et la culture. On avait des modèles contradictoires pour penser un même objet.
Dans les années quatre-vingt, nous avons pris conscience de la pluralité de ces modèles contradictoires. Et nous avons essayé d’y réagir en refusant cette confrontation stérile sans tomber dans la croyance d’une unification totalitaire des sciences en une seule. Il aura fallu choisir d’autres voies que celle des petits pas en vue d’occu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents