Crise de la socialisation au Sénégal
161 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Crise de la socialisation au Sénégal , livre ebook

-

161 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'éducation est la voie incontournable pour réaliser le type d'homme équilibré qu'une société se donne comme idéal. Ce fil directeur que l'auteur tient fermement tout au long de ce plaidoyer pour un monde davantage ancré dans les valeurs humanistes, explore différents aspects d'une crise à la fois d'identité et de civilisation. Il y a crise, parce qu'il y a rencontre, choc et parfois contradiction entre deux modèles d'éducation. Celui qui est porté par la mondialisation a des tendances dissolvantes pour celui engendré jadis par l'éducation traditionnelle africaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 252
EAN13 9782296686458
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CRISE DE LA SOCIALISATION
AU SÉNÉGAL

Essai
Dernières parutions
chez L’Harmattan-Sénégal


KANE Coudy, La quête identitaire chez les écrivains de la moyenne vallée du fleuve Sénégal , mars 2010.
KANE Abdourahmane, Destin cruel , roman, janvier 2010.
BA Daha Chérif, Crimes et délits dans la vallée du fleuve Sénégal de 1810 à 1970 , collection études africaines, janvier 2010.
SARR Pape Ousmane, Les déboires de Habib Fall , suivi de Blessures de mon pays , nouvelles, décembre 2009.
MIKILAN Jean, Le conseil des Esprits , décembre 2009.
CHENET Gérard, El Hadj Omar. La grande épopée des Toucouleurs , théâtre, novembre 2009.
BARRO Aboubacar Abdoulaye, École et pouvoir au Sénégal. La gestion du personnel enseignant dans le primaire , novembre 2009.
GAYE FALL Ndèye Anna, L’Afrique à Cuba. La regla de osha : culte ou religion ?, octobre 2009.
CHENET Gérard, Transes vaudou d’Haïti pour Amélie chérie , roman, septembre 2009.
NDAO Mor, Le ravitaillement à Dakar de 1914 à 1945 , août 2009.
IBA FALL


CRISE DE LA SOCIALISATION
AU SÉNÉGAL

Essai


Suivi de :
Réflexion sur les ontologies bambara et peule
en rapport avec la crise ontologique mondiale


L’H ARMATTAN-SÉNÉGAL
© L’H ARMATTAN-SENEGAL, 2010
« Villa rose », rue de Diourbel, Point E, DAKAR
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
senharmattan@gmail.com
ISBN : 978-2-296-10269-9
EAN : 9782296102699

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À mon oncle Iba Fall (douanier), pour sa générosité et son attachement à la dignité
« L’explication et l’interprétation des traditions africaines doivent donc partir de l’Afrique elle-même sans pour autant méconnaître les efforts remarquables accomplis, en ce domaine, par certains ethnologues de grande qualité. L’abandon de nos langues nous couperait tôt ou tard de nos traditions et modifierait tôt ou tard la structure même de notre esprit. Ce serait amputer irrémédiablement l’humanité d’une de ses richesses, d’un style de vie profondément humain, fraternel et équilibré, de plus en plus rare dans l’humanité moderne ».

Amadou Hampâté Bâ
PRÉFACE
Iba Fall est un jeune professeur sénégalais de philosophie qui a choisi d’entreprendre une réflexion sur la crise d’identité qui frappe les sociétés africaines en cette époque de fortes tendances et de conduites globalisatrices. Sans doute y a-t-il à l’origine de sa démarche une part qui revient aux valeurs qui ont modelé sa propre éducation. Sa décision de s’attaquer à ce problème peut aussi avoir été inspirée par son métier d’enseignant dans un lycée implanté en milieu rural et par la rencontre de quelque sage vivant dans les villages et bourgs des environs, et qui rappelle la figure de Socrate, la torpille, comme ce vieillard de Mboro dont les aphorismes sont d’une particulière densité morale et critique.
L’auteur est fondé à dire que son texte est un essai, mais il faut entendre ce terme dans sa double acception. En effet, c’est d’abord une première tentative dans la pure acception méthodologique de recherche de la vérité à travers intuitions, tâtonnements, audaces et erreurs à rectifier pour progresser. C’est ensuite, comme genre littéraire, un mémoire qui expose et défend une thèse, avec toute la liberté d’esprit qui sied à une telle entreprise. Son idée centrale est simple : l’Éducation est la voie incontournable pour réaliser le type d’homme équilibré qu’une société se donne comme idéal. Ce fil directeur que Iba Fall tient fermement tout au long de ce plaidoyer pour un monde davantage ancré dans les valeurs humanistes, explore différents aspects d’une crise à la fois d’identité et de civilisation. Il y a crise selon le jeune professeur de philosophie parce qu’il y a rencontre, choc et parfois contradiction entre deux modèles d’éducation. Celui qui est porté par la mondialisation a des tendances dissolvantes pour celui engendré jadis par l’Éducation traditionnelle africaine. D’où le sens du titre : « Crise de la socialisation au Sénégal ».
S’agit-il d’un procès de la mondialisation ? En un certain sens, oui cela en est un. Toutefois, l’argumentaire donne à voir une lecture moins négative de ce changement d’échelle qui tend à affecter toute chose. Ce dont il est question c’est la mise à l’épreuve des valeurs traditionnelles de l’éducation dans le contexte d’une mondialisation en cours. Très exactement, ce qui est en cause, c’est la volonté d’exportation ou de transfert des tendances chosifiantes de la globalisation économique et matérielle dans un domaine dont le propre est d’être immatériel et de se nourrir de valeurs qui se donnent l’homme comme fin et non comme moyen.
Toute la deuxième partie de ce travail, centrée sur la notion de personne dans l’ontologie peule et dans l’ontologie bambara prises comme « échantillons » de cette investigation, participe de cette préoccupation. Portant sur la « crise de l’homme » au sens où celui-ci est comme divisé, séparé lui-même d’avec lui-même, s’écartant ainsi de ce qu’il devrait être fondamentalement, c’est-à-dire un « être total » – ainsi qu’est intitulée la dernière section du dernier chapitre – cette réflexion n’ignore pas, qu’étant située au cœur de la complexité qui caractérise notre époque, elle court le risque de s’achever sur une aporie. À moins d’une solution de dépassement conciliatrice de termes opposés. Professeur de philosophie, donc tout à fait conscient de la dimension historique des idées et des conduites sociales, l’auteur sait que la recherche de ce qui ne change pas, celle des invariants et des essences, bute toujours sur ce que depuis les Grecs, et sous des formes différentes, on appelle « la génération et la corruption ». En d’autres termes, si legs il y a – et il y en a – la question est toujours de savoir, ce qui est perdu à jamais et ce qui se conserve et se perpétue.
Iba Fall reprend à son compte, sous un angle particulier, une problématique que nombre de penseurs africains ont affrontée pour asseoir une philosophie de la différence et de l’égalité. Comme pour eux, le défi à relever par notre jeune auteur est de savoir comment y parvenir sans s’enfermer dans une logique identitaire suicidaire ou irréaliste. C’est à ce stade qu’il convient de prendre la mesure de l’intérêt revêtu par son recours à diverses techniques qui donnent à l’éducation traditionnelle son cachet culturel. Qu’il s’agisse des jeux de langage où gisent des leçons de sagesse ; ou des jeux traditionnels ; ou encore de la place du merveilleux, la visée est la même : montrer que la personne humaine est au cœur d’une entreprise d’intégration sociale harmonieuse.
Les formes et modalités de cette intention d’enculturation peuvent varier, nous le savons d’un pays à l’autre, d’une société à une autre. Il n’est pas indiffèrent à ce propos de noter la montée en puissance, dans les sociétés postindustrielles de deux techniques qui envahissent l’espace de la communication et celui de la vie de relation, dans des domaines les plus variés. Il s’agit d’une part de la part grandissante du récit et de la narration ; il s’agit d’autre part de la place du merveilleux dans tous les groupes plus ou moins consistants et qui cherchent un lien substantiel de transcendance et de communion. Dans un cas comme dans l’autre, on comprend que M. Fall se sente fondé à penser que sur ce plan, les traditions africaines disposent d’un terreau fertile et qu’il convient de le réhabiliter.
Je sais à quel point Iba Fall tient à ce coup d’essai. Il répond à une sorte de pulsion, de révolte intérieure avant d’être un effort de conceptualisation. On ne peut qu’encourager les jeunes esprits à oser entreprendre et penser librement. Et souhaiter qu’instruit par l’écho qu’il aura reçu, cet écrit soit suivi d’autres, pour faire entendre la voix de la diversité, dans un monde qui aspire à promouvoir l’universel.

Abdoulaye Élimane Kane
Philosophe
AVERTISSEMENT
Ce travail cherc

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents