De la cithare au portable
176 pages
Français

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De la cithare au portable , livre ebook

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Description

Depuis le début du vingtième siècle, l'Afrique subsaharienne a connu d'immenses transformations qui n'ont pas épargné les zones rurales les plus isolées. Cet ouvrage décrit et analyse ces transformations à travers le cas d'Etyolo, village du pays bassari sénégalais situé près de la frontière avec la Guinée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296500198
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Du même auteur :
Monique de Lestrange – Les Coniagui et les Bassari (Guinée française) . Presses Universitaires de France, 1955.

Monique Gessain – Les migrations des Coniagui et Bassari . Société des Africanistes, 1967.

– Bassari, Guinée et Sénégal, 1927-2002 . Éditions Sépia, 2003.
– Coniagui, Guinée, Sénégal et Gambie 1904-2004 : l’histoire d’une diaspora . Editions Sépia, 2004.
– La femme et le masque ou l’éloge de l’équilibre chez les Bassari . Éditions Sépia, 2006.

Marie-Thérèse de Lestrange et Monique Gessain – Collections bassari du Musée de l’Homme, du département d’Anthropologie de l’Université de Montréal, Canada, du Musée de l’IFAN à Dakar et du CRDS à Saint-Louis, Sénégal. Catalogue du Musée de l’Homme , Série C, Afrique Noire II, supplément au tome XV, 4, d’ Objets et Mondes , Revue du Musée de l’Homme, 1976.

Michel Jouvet et Monique Gessain – Le grenier des Rêves, essai d’onirologie diachronique . Éditions Odile Jacob, 1997.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.f

EAN Epub : 978-2-296-97839-3
Titre
Monique GESSAIN






D E LA CITHARE AU PORTABLE EN PAYS BASSARI

Évolution d’un village ouest-africain au XX e siècle
Minorités et Sociétés
Collection dirigée par Jacques Barou et Le Huu Khoa
Déjà parus

Babacar NDONG, Les Bassari du Sénégal À Tambacounda. Une communauté traditionnelle en milieu urbain , 2010.
Marie-Hélène RIGAUD, Enfants de migrants lao , 2010.
Stéphanie MELYON-REINETTE, Haïtiens à New York City. Être Amérique noire et Amérique multiculturelle , 2009.
Michel BELLIN, Impotens Deus , 2008.
BATTEGAY A., BAROU J., GERGELY A. A., La ville, ses cultures, ses frontières, 2004.
VU-RENAUD Mong Hang, Réfugiés vietnamiens en France ; interactrion et distinction de la culture confucéenne, 2002.
DECROUY Gaëlle, REYNAUD Jérôme, REYNAUD-MAURUPT Catherine, TORRIN Franck, L’exclusion sociale dans les Alpes-Maritimes , 1997.
LASSALLE Didier, Les minorités ethniques en Grande-Bretagne : Aspects démographiques et sociologiques contemporains, 1997.
MIRANDA Adelnia, Migrants et non-migrants : mouvements et enracinements, 1996.
LE HUU KHOA, L’immigration confucéenne en France, 1996.
LE HUU KHOA, Asiatiques en France : les expériences d’intégration locale , 1995.
BAROU Jacques et PRADO Patrick, Les Anglais dans nos campagnes , 1995.
MOUILLAUD-FRAISSE Geneviève, Les fous cartographes, Littérature et appartenance , 1995.
VINSONNEAU Geneviève, L’identité des jeunes en société inégalitaire, le cas des Maghrébins en France, 1995.
BAROU Jacques, La place du pauvre. Histoire et géographie sociale de l’habitat H.L.M. , 1992.
LE HUU KHOA, L’interculturel et l’Eurasien , 1992.
GUILHAUME Jean-François, Les mythes fondateurs de l’Algérie française , 1992.
La présence française
Autour de 1900
Chasseurs-cueilleurs-jardiniers autant qu’agriculteurs les Bassari retrouvent, après les guerres d’expansion peules, un certain équilibre.

En 1891-2, parcourant la région, Rançon écrit : « dans le Bassari n’existent que des Bassari. Il n’y a ni Peul, ni Malinké » (p.341), mais au cours du siècle qui se termine de nombreuses incursions peules ont eu lieu en pays coniagui et bassari, surtout à partir du Fouta-Djalon. Les Bassari, dont certains se sont réfugiés chez les Coniagui, ont vu une partie de leur effectif disparaître parmi les Peuls, par captivité, conversion, mariage et assimilation, en particulier autour de Boussoura vers 1830 et de Kafou vers 1850. La population est estimée par Rançon à 2000 individus, contrairement à 6 à 8000 auparavant. Les chroniques peules ont gardé la mémoire de la destruction de villages tenda tout proches d’Etyolo (en 1898 ?) et jusqu’au milieu du 20 ème siècle, les Peuls resteront pour les Bassari les ennemis qui ont tué, brûlé, enlevé nombre de parents ou de voisins « pourchassés comme des bêtes fauves , [les Bassari] ont été dispersés ou pris, réduits en captivité, vendus de tous les côtés » (rapport du Lt. Le Brun, cité par B. Maupoil).
Avec l’occupation française, la paix va s’installer, limitant l’extension des peuls musulmans et éleveurs. Avant 1900, les pays coniagui et bassari dépendent administrativement du poste de Satadougou, sous les ordres du commandant du cercle de Bakel en Haute Gambie. En 1898, une délimitation de la frontière entre Sénégal et Guinée a rattaché le pays coniagui et le Ndama à la Guinée. En 1900, le Niokholo jusqu’alors guinéen est regroupé avec Bakel.
Au Sénégal, en 1903, un résident s’installe à Kédougou, village fondé vers 1825 par un Sarakolé sur une terre appartenant aux Bedik. Un poste y est créé en 1904 et Kédougou devient en 1907 le chef-lieu du cercle de Haute Gambie, détaché du cercle de Bakel et comprenant les provinces de Niokholo, Dantilia, Sirimana, Bafé-Satadougou, Bélédougou et Badon, auxquelles sont rattachés en 1915 les cantons (bassari) de Nankaré, Nané et Oubadj.
En Guinée, le cercle de Boussoura a été créé en 1900 comprenant le Ndama, le Badyar, le pays coniagui et (une partie du pays ?) bassari. Après la mort du Lt. Moncorgé (1902), un poste est créé en 1903 à Youkounkoun. En 1904, le cercle de Boussoura est supprimé, la nouvelle circonscription s’appelle cercle des Koniagui, les Bassari y sont rattachés. Ce cercle dépend du cercle de Kadé et comprend en 1907 le Ndama et les territoires coniagui et bassari.


La carte de Riembau (1908) montre les pays coniagui et bassari chevauchant la frontière sénégalo-guinéenne et il est vraisemblable qu’avec les modifications de la frontière certains villages au moins ont du relever tantôt du Sénégal, tantôt de la Guinée.
Dans la région, les Bassari semblent les seuls à avoir construit des maisons au mur de blocs de latérite dont les ruines persistent de longues années après leur abandon. Cette particularité permet d’observer jusqu’à aujourd’hui d’anciens emplacements de carrés et de villages de fête. Le carré, selon le terme employé par l’administration sénégalaise, est l’ensemble des maisons d’une famille. Il n’y a pas au Sénégal aujourd’hui de village bassari groupé, contrairement à ce qui se passe en Guinée où le village est habité pendant toute la saison sèche, les familles n’habitant les champs qu’à l’époque des cultures.
Au début du 20 ème siècle, les habitations au mur circulaire de blocs de latérite, au toit de bambou et de paille, suivent les déplacements des champs, généralement abandonnés au bout de six ans. Un nouveau carré est reconstruit chaque fois qu’on change de terrains de culture. Chaque famille cultive en général deux ou trois groupes de champs, laissés ensuite en jachère pendant une vingtaine d’années. Les cases sont plus petites qu’aujourd’hui et moins nombreuses, une famille se contentant d’une case-chambre à coucher, d’une cuisine brasserie et d’une bergerie pour les chèvres. Dans les villages sénégalais, seules les familles des initiés se rassemblent quelques semaines par an, à l’époque des fêtes de l’initiation (avril ou mai), à côté des maisons communes où les jeunes gens passent la nuit : les ambofor . Nous appelons village de fête l’ensemble constitué par les ambofor et les maisons occupées temporairement par les familles des initiés, ensemble situé à côté des maisons du chef de village et de sa famille, généralement plus ou moins au centre du terroir du village.

Les ruines de ces villages de fête, où des cercles de pierre conservent le souvenir des ambofor et de nombreuses maisons voisines, sont particulièrement visibles. Au tout début du 20 ème siècle (schéma n°2 p.37) sur moins de la moitié du terroir actuel d’Etyolo (environ 35km2), neuf villages de fête sont groupés autour de la colline de Paté qui culmine à 300m d’altitude, plusieurs situés vers la courbe 200, là où leurs habitants se sont réfugiés à la fin du siècle précédent « pour vo

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