Décrire et évaluer la personnalité
322 pages
Français

Décrire et évaluer la personnalité , livre ebook

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322 pages
Français

Description

Qu'est-ce que la personnalité ? Comment la cerner de manière objective ? Basé sur les recherches les plus récentes du domaine cet ouvrage sera d'une aide précieuse aux enseignants et étudiants en psychologie, en GRH, en sciences juridiques, aux praticiens dont les activités quotidiennes les conduisent à formuler des évaluations sur autrui.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296465060
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Décrire et évaluer la personnalité
Mythes et réalité
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55149-7 EAN : 9782296551497
Bernard Gangloff et Daniel Pasquier
Décrire et évaluer la personnalité Mythes et réalité
Préface de Patrick Valéau LHarmattan
Psycho - logiques Collection fondée par Philippe Brenot et dirigée par Alain Brun  Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho - logiques. Déjà parus Mady FERNAGUT, Yolande GOVINDAMA et Christiane ROSENBLAT,Itinéraires des victimes d’agressions sexuelles, 2011. Louise TASSE,Les oripeaux des ados, 2011. Anick LASALMONIE,Du procès social à l’eugénisme moral, 2010.Jean-Max FEREY,Parents à louer pour enfants fous. Récits des « Familles-Thérapeutiques », 2010. Patrick PIPET,Sauter une classe, Entre mythe social et faille narcissique, 2010. Jean CASSANAS,Les descriptions du processus thérapeutique, 2010. Michel LEMONNIER,Le Psychologue du travail. Un agent du changement dans la société, 2010. Samuel GONZALES-PUELL,L'Approche thérapeutique des déficiences intellectuelles sévères et profondes. Perspectives institutionnelles, 2010. Huguette CAGLAR,Les familles monoparentales, 2010. Frédéric BRISSAUD,Pour un renouveau de la psychothérapie. Mutations, 2010. Ahmed CHANNOUF,Les freins invisibles à l’égalité des chances, 2010. Pascal COULON,Les groupes d’entraide. Une thérapie contemporaine, 2009. Samuel GONZALES PUELL,Comprendre les déficiences intellectuelles sévères et profondes. Approche diagnostique et évolutive à l’âge adulte, 2009. Claire METZ,Absence du père et séparations, 2009.
Préface
« Décrire et évaluer la personnalité, mythes et réalité » peut être considéré comme un « anti-manuel » sur la personnalité et les questionnaires destinés à sa mesure. Il constitue un complément absolument indispensable aux livres « traditionnels» sur le sujet. L’ouvrage reprend en effet tout ce qu’il faut savoir sur les limites des questionnaires en général et du modèle à cinq facteurs en particulier : instabilité des mesures, recoupements et interactions entre les dimensions, biais liés aux consignes, aux questions et aux modalités de réponses, sensibilité aux contextes, etc. Gangloff et Pasquier commencent par déconstruire, ils remettent en question un certain nombre de certitudes instituées au cours des décennies passées. Ils aménagent ainsi un espace de doute et de liberté à l’intérieur duquel, petit à petit, ils développent une nouvelle approche de la personnalité. L’ouvrage est très empirique: chaque point argumenté s’appuie sur les données d’une ou plusieurs expériences, celles d’autres auteurs ou celles issues de leurs propres recherches. Les auteurs évaluent en permanence ces données : ils questionnent la qualité des connaissances ainsi établies (épistémologie), compte tenu des outils méthodologiques mis en œuvre (méthodologie) et de la nature des phénomènes étudiés (ontologie). Les auteurs ré-analysent ainsi les données des recherches traditionnelles en mettant à jour à la fois des présupposés implicites sur la nature de la personnalité et des stratégies mises en œuvre pour les vérifier. Les auteurs réfutent la capacité de l’approche traditionnelle à saisir complètement les phénomènes liés à la personnalité. Ils réintègrent les données dissonantes à l’intérieur d’un cadre d’analyse plus large et plus complexe. L’une des qualités principales du livre réside dans sa
cohérence. Les innovations proposées ont non seulement trait aux méthodes, mais aussi et surtout à la théorie. Au fur et à mesure des arguments, des critiques, des doutes et des propositions se dégage une vision nouvelle et passionnante de la personnalité. Gangloff et Pasquier reconnaissent l’existence d’un noyau de stabilité, mais développent l’idée d’une personnalité fondamentalementcontingente, à la fois plus influençable, mais aussi plus adaptative. Suivant les contextes et les stimulations, certaines facettes deviennent plus saillantes, voire se développent de façon durable. Ces contextes sont principalement habités par les autres. De fait, le social joue un rôle important à tous les niveaux de la personnalité. Cette dernière se construit d’abord en relation avec d’autres, des figures d’amour et d’autorité avec des attentes et des jugements. L’image de soi ensuite restituée dans les tests se fait encore et toujours sous les regards plus ou moins approbateurs des évaluateurs. Les approches traditionnelles évoquent souvent un « vrai» soi intérieur dont les images qu’on s’en donne ou qu’on donne à voir aux autres se retrouvent plus ou moins déformées. Gangloff et Pasquier situent la personnalité en mouvement entre ces trois entités. Ils offrent ainsi une vision positive remettant l’individu au cœur d’un développement personnel entre insertion sociale adaptée et « conscience » psychologique. L’ouvrage se compose de quatre parties: la première section propose une approche critique du modèle des cinq facteurs, la deuxième questionne la stabilité de la personnalité, la troisième analyse les biais attributifs et le caractère normatif des traits de personnalité, enfin la quatrième propose une vision dynamique fondée sur les interactions entre les individus et les situations, compte tenu de leurs contextes socionormatifs. Les auteurs ouvrent le débat sur les définitions de la personnalité. Ils constatent que les « mythes » qui sous-tendent les approches classiques de la personnalité reprennent souvent les évidences trompeuses du sens premier, comme par exemple le principe suivant lequel l’ensemble de nos conduites garderait une unité communeou encore que nous serions toujours à l’origine de ces dernières. On retrouve, dans cette approche traditionnelle de la personnalité, une sorte de concept destiné à caractériser l’essence de ce «de cetnous », « ego», essence participant d’un «mythe » très occidental: celui d’un être rationnel, constant, cohérent et relativement en contrôle de ce qui lui arrive. Les auteurs ne rejettent pas entièrement cette vision mais, pour eux, ce noyau dur ne permet pas, à lui seul, d’appréhender le fonctionnementde l’individu. La vérité se situe dans les interactions avec les contextes et les mouvements opérés dans ce cadre.
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Les auteurs commencent ensuite leur examen du plus connu et du plus utilisé des modèles à ce jour développés pour « décrire et évaluer » la personnalité : le modèle à cinq facteurs -MCF. C’est sur lui que s’appuient une grande partie des données et des preuves attestant la vision traditionnelle de la personnalité. Le MCF représente la personnalité en cinq traits possédant chacun un pôle positif et un pôle négatif: l’extraversion au sens d’une dynamique orientée vers l’extérieur et les autres; l’amabilité en lien avec la générosité et l’empathie; la conscience au sens d’une capacité à autoréguler, à discipliner ses conduites; la stabilitéémotionnelle (par opposition au névrosisme) laissant peu d’emprise à l’anxiété; enfin l’ouverture d’esprit à la culture et aux autres. Les questionnaires issus du MCF sont supposés embrasser l’ensemble de la personnalité grâce à ces cinq caractéristiques poséesa prioriindépendantes les unes des autres. «En postulant l’existence d’un modèle de structure simple, réduisant la personnalité à cinq dimensions bipolaires orthogonales nécessaires et suffisantes pour une description exhaustive, les promoteurs du M.C.F. lui confèrent une ambition universelle», soulignent les auteurs. C’est notamment cette universalité qui est questionnée. Leur première critique porte sur la structure en cinq facteurs. Les auteurs reprennent les données présentées au fur et à mesure des publications qui jalonnent l’histoire du MCF. Pour eux, «l’analyse confirmatoire pointe le manque d’ajustement entre les données observées et le modèle théorique». Ils notent que la structure en cinq facteurs intègre une hiérarchie avec trois facteurs dominants et qu’un sixième facteur en lien avec la maturité sociale, la conscience professionnelle et le respect des règles tend souvent à apparaître. Les auteurs questionnent également la sensibilité, la fidélité et la validité de ces questionnaires. Ils constatent que les résultats évoluent en fonction des groupes avec une régularité incertaine. «Il semble que si on pose a prioril’existence d’un M.C.F, on trouvera toujours une méthode statistique permettant de le confirmer, mais souvent par une sorte de passage en force, au prix de fortes distorsions des données concrètement recueillies». La deuxième critique porte sur l’indépendance des dimensions. Les auteurs proposent une méta-analyse, c'est-à-dire une ré-analyse des résultats présentés dans le cadre des études précédentes, puis approfondissent la question en reprenant les corrélations entre les dimensions. Là encore la reprise des matrices antérieures ne donne pas de résultats convergents. D’autres données questionnent le caractère bipolaire des dimensions : les résultats montrent que les répondants peuvent très bien se positionner fortement sur des pôlesa prioricontraires. Tous ces constats infirment l’hypothèse d’indépendance et attestent, au contraire, de l’existence de relationset consistantes. Les multiples dimensions du MCF résultent de phénomènes qui se recoupent et surtout interagissent. Ce qui peut apparaître au premier regard comme une série
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d’imprécisions et d’approximations ouvre, une fois explicité, un espace pour une vision plus subtile de la personnalité. La personnalité ne peut-être réduite à la somme des dimensions du MCF, mais émerge d’un système complexe d’interactions.Une troisième série de critiques concerne les effets de contexte. Les auteurs reprennent, là encore, différentes expériences montrant que des modifications des consignes ont des effets significatifs sur les données obtenues. Ce constat signifie tout d’abord que les questionnaires peuvent être orientés de façon à obtenir des données conformes aux hypothèses formulées. Ils impliquent ensuite que la personnalité, n’est pas aussi stable que ne le défendent les présupposés « théoriques » qui sous-tendent le MCF. Cette ouverture sur un concept contingent constitue l’un des principaux tournants du livre et touche, par définition, au fondement de ce phénomène. Partant de là, un vaste champ est ouvert : les individus seraient plus ou moins changeants ; certains contextes seraient plus exigeants et activeraient certaines facettes de la personnalité ; il pourrait aussi y avoir des apprentissages de certains fonctionnements permettant de devenir plus opérationnel, par exemple au travail. Le modèle à cinq facteurs est une institution. Il est utilisé dans la majorité des recherches sur la personnalité. Par effet de citations et de re-citations, il est devenu presque intouchable. Il n’est, ce faisant, pas de très bon ton de le mettre en question. Pourtant, en sciences humaines plus encore que dans les autres sciences, aucune théorie, aucun outil ne saurait être sacralisé de la sorte. Les critiques rassemblées par Gangloff et Pasquier vont audacieusement à contre-courant, non pas pour détruire le MCF, mais pour poursuivre l’étude de la personnalité. Certains verront cet ouvrage comme une hérésie menaçant les fondations de l’édifice des connaissances jusque-là accumulées à ce sujet. Pour d’autres, ce livre constituera un acte salutaire, toutes ces questions et objections mises bout à bout appelant tout simplement à la reprise du travail. Le MCF apparaît définitivementtrop étroit pour comprendre l’étendue et la complexité des réalités liées à la personnalité. Ce lâcher prise sur le modèle et ses outils est nécessaire pour évoluer. Cet examen critique constitue une entrée en matière nécessaire pour les auteurs pour libérer leur réflexion. La suite du livre est constituée de propositions restituant le MCF dans des cadres d’analyse plus vastes, plus ouverts aux contingences jusque-là relevées. Une des ambiguïtés des questionnaires traditionnels porte sur la nature des phénomènes étudiés: s’agit-il de mesurer une personnalité objective ou une activité cognitive en lien avec l’image de soi? Avec leur versionQ-sort du MCF, Gangloff et Pasquier prennent clairementle parti de l’individu : «...en partant du principe qu’un questionnaire auto-descriptif déclenche un processus naturellement subjectif relatif à la prise de conscience de l’image de soi, nous
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