Diversité et industries culturelles
304 pages
Français

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Diversité et industries culturelles , livre ebook

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Description

Peu de travaux tentent d'aborder la question de la diversité à partir d'une analyse des logiques d'industrialisation et de marchandisation à l'oeuvre au sein des industries culturelles (presse et information, édition, musique enregistrée, cinéma et audiovisuel). Les discours sur la diversité culturelle sont au coeur de la contribution des industries culturelles à la construction des rapports sociaux et politiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296807594
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DIVERSITÉ
ET INDUSTRIES CULTURELLES
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

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Sous la direction de
Philippe Bouquillion et Yolande Combès


DIVERSITÉ
ET INDUSTRIES CULTURELLES
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54789-6
EAN : 9782296547896

Fabrication numérique : Socprest, 2012
I NTRODUCTION Philippe B OUQUILLION Yolande C OMBÈS
La question de la diversité culturelle suscite un vif intérêt de la part des pouvoirs publics nationaux, des instances supranationales et des chercheurs. Un grand nombre de déclarations publiques, tout comme de travaux scientifiques ont eu pour objet la diversité culturelle. Lorsqu’en réponse à un appel d’offre du Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication, l’équipe de chercheurs de la MSH Paris Nord, de la MSH Nord-Pas-de-Calais Institut international Érasme et du Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (GRESEC) de l’université Stendhal Grenoble 3 s’est intéressée à cette thématique, un point de vue commun est apparu. Nous avons tous été frappés à la fois par le caractère très confus des débats relatifs à la diversité culturelle, tant dans les sphères académique, économique et politique et par la nécessité d’aborder cette question à partir d’une étude des mutations à l’œuvre aujourd’hui au sein des industries de la culture (filières de la presse et de l’information, de l’édition, de la musique enregistrée et du cinéma et de l’audiovisuel), en particulier dans leurs articulations avec les industries de la communication (réseaux et télécommunications, informatique et Web, matériels électronique grand public).
Afin de mieux expliquer notre approche, et avant de présenter ces principales caractéristiques, il est nécessaire de revenir sur les discours sociaux relatifs à la diversité culturelle. Selon nous, trois caractéristiques de ces débats concourent à produire de la confusion.
Premièrement, des enjeux très différents sont soulevés et, fréquemment, mêlés sans précaution. L’expression « diversité culturelle » est en effet polysémique. Armand Mattelart remarque que « l’idée même de diversité culturelle recouvre des réalités et des positions contradictoires ». ( M ATTELART, 2005, quatrième de couverture)
Tout d’abord, les débats sur la diversité culturelle renvoient aux rapports entre économie et culture. Sont alors évoquées les places respectives des produits culturels les plus commerciaux et des productions relevant de la culture savante, mais aussi les confrontations entre les produits issus des industries culturelles dominantes dans les échanges culturels internationaux et les produits culturels provenant des autres industries culturelles. Dans le premier cas, la question posée est principalement celle de la marchandisation et de l’industrialisation de la culture et celle de la supposée standardisation de la culture qui réduirait la place des productions du marché dit restreint. Dans le second cas, ce sont les enjeux de confrontation entre nations qui sont évoqués, tant dans leurs aspects culturels (cultures nationales en concurrence), qu’économiques, les flux financiers générés sont en effet significatifs. Ces conflits entre industries culturelles nationales ne sont d’ailleurs pas nouveaux. La question des flux culturels internationaux fait l’objet de politiques publiques depuis longtemps. Dès les années 1920, les états européens et d’abord l’Allemagne, puis la Grande-Bretagne et plus tardivement la France ( M ATTELART, 2005, p. 30) développent des dispositifs de protection de leur cinéma. Le caractère central du cinéma dans les politiques s’explique par la fragilité de cette économie de prototypes aux coûts de production élevés, par la capacité prêtée aux productions cinématographiques de contribuer à la construction des identités nationales mais aussi par la mobilisation des professionnels et les échos trouvés dans l’opinion. Cette thématique est à nouveau d’actualité après la Libération avec les accords Blum-Byrnes, puis dans la période qui précède les accords de Marrakech de 1994 fondant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). On observe la poursuite sous une forme accentuée de ce double mouvement depuis la mise en place de l’OMC et, surtout, depuis la déclaration universelle de 2002 et la convention de 2005 adoptées dans le cadre de l’United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO). Le système interétatique est fortement bouleversé ; les institutions politiques ou financières créées après la seconde guerre mondiale semblent impuissantes à instaurer des nouvelles relations politiques et culturelles négociées et à faire face, telles sont les idées avancées par les auteurs ou experts annonçant un « choc des civilisations ». L’OMC est décrite, à tort ou à raison, dans les discours médiatiques et dans les revendications de mouvements altermondialistes, comme l’agent d’une mondialisation économique et financière qui conduit à la disparition des pouvoirs d’action économique antérieurement aux mains des acteurs du capitalisme national et des états. La culture est désormais au cœur des mouvements de mondialisation. Armand Mattelart souligne que « la mondialisation des industries culturelles a projeté les "produits de l’esprit" au cœur des négociations sur la libéralisation des échanges. Le thème de la diversité culturelle, longtemps retenu en lisière, a fait une entrée remarquée dans les grandes instances internationales ». ( M ATTELART, 2005 : quatrième de couverture) Aujourd’hui comme hier, les législations nationales, y compris les dispositifs relevant de l’exception culturelle, n’entravent guère les flux culturels et informationnels internationaux, ni le libre investissement des capitaux étrangers ( B OUQUILLION, 2004) dans les industries françaises de la culture et de la communication. Seules peuvent être relevées certaines restrictions qui fixent un seuil à la présence des capitaux étrangers dans le capital des entreprises de presse et des entreprises exploitant des réseau

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