Du magnétisme animal en France (1826)
266 pages
Français

Du magnétisme animal en France (1826) , livre ebook

-

266 pages
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Description

Historiquement, Alexandre Bertrand (1795-1826) est une figure importante de ce que l'on n'appelait pas encore au début du XIXe siècle l'hypnose mais le magnétisme animal. Cet ouvrage retrace de main de maître l'histoire des premières pratiques hypnotiques en établissant des rapprochements curieux entre les phénomènes que présentent les magnétisés et les possédés de toutes les époques. Bertrand a été un précurseur de la doctrine de la suggestion, adoptée par l'Ecole de Nancy à la fin du XIX e siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2004
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296358041
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du
,
MAGNETISME ANIMAL
EN FRANCE
(1826)Collection Encyclopédie Psychologique
dirigée par Serge Nicolas
La psychologie est aujourd'hui la science fondamentale de l'homme
moral. Son histoire a réellement commencé à être écrite au cours du XIXe
siècle par des pionniers dont les œuvres sont encore souvent citées mais
bien trop rarement lues et étudiées. L'objectif de cette encyclopédie est de
rendre accessible au plus grand nombre ces écrits d'un autre siècle qui ont
contribué à l'autonomie de la psychologie en tant que discipline
scientifique. Cette collection, rassemblant les textes majeurs des plus
grands psychologues, est orientée vers la réédition des ouvrages
classiques de psychologie qu'il est difficile de se procurer aujourd'hui.
On pourra utilement compléter l'étude de ces œuvres en consultant les
articles contenus dans la revue « Psychologie et Histoire» consultable sur
leWeb:
http://lpe.psycho.univ-paris5 .fr/membres/nicolas/nicolas. francais.html.
Dernières parutions
Théodule RIBOT, La psychologie anglaise contemporaine (1870), 2002.
Serge NICOLAS, La de W. Wundt (1832-1920),2003.
Serge Un cours de psychologie durant la Révolution, 2003.
Alfred BINET, Psychologie de la mémoire (Œuvres choisies I), 2003.
Théodule RIBOT, La psychologie allemande contemporaine (1879), 2003.
Pierre JANET, Trois conférences à la Salpêtrière (1892), 2003.
L.F. LELUT, La phrénologie: son histoire, son système (1858), 2003.
H. BERNHEIM, De la suggestion dans l'état hypnotique (1884), 2004.
Pierre FLOURENS, Examen de la phrénologie (1842), 2004.
Paul BROCA, Ecrits sur l'aphasie (1861-1869), 2004.
Serge NICOLAS, L'hypnose: Charcot face à Bernheim, 2004.Alexandre BERTRAND
Du
MAGNÉTISME ANIMAL
EN FRANCE
(1826)
Présenté par Serge Nicolas
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Degli Artisti, 15
75005 Paris 1026 Budapest 10124 Torino
FRANCE HONGRIE ITALIE@ L'Harmattan, 2004
ISBN: 2-7475-6319-7
EAN : 9782747563192, ,
PREFACE DE L'EDITEUR
QUI ÉTAIT ALEXANDRE BERTRAND ?
Alexandre-Jacques-François Bertrand, né à Rennes, le 25 avril
1795, se livra de bonne heure à l'étude des sciences exactes, et fut admis,
en 1814, au nombre des élèves de l'école Polytechnique, à l'âge de
dixneuf ans. Les événements politiques de 1815 le firent renoncer à la
carrière militaire, pour celle de la médecine académique. Mais cette
médecine ne guérissait pas tous les sujets atteints d'affections nerveuses
et mentales. Depuis la prétendue découverte du fluide magnétique par
Mesmer, il semblait qu'une force inconnue pouvait exercer des effets
curatifs incontestables. Mais en 1784, cette nouvelle science avait été
officiellement condamnée par les Académies de Paris. Pourtant la
doctrine fluidiste de Mesmer et de ses émules avait repris vigueur au
cours des dernières années de l'Empire comme le montre la fameuse
Histoire critique du magnétisme animal publiée par Deleuze en 1813.
À cette époque, un abbé indien-portugais venu des Indes, devenu
célèbre sous le nom d'abbé Faria, professait dans des discours de forme
bizarre; empreints d'idées mystiques, que la cause dü somnambulisme
réside dans le sujet et non dans le magnétiseur, contre la volonté duquel le
sommeil peut se produire. Chaque jour il réunissait chez lui une
soixantaine de personnes; il tentait ses expériences sur huit ou dix d'entre
elles et dans ce nombre, une, deux, quelquefois plus, tombaient en
somnambulisme. La personne à magnétiser étant assise dans un fauteuil,
il l'engageait à fermer les yeux et à se recueillir. Puis, tout à coup, d'une
voix forte et impérative, il disait: « Dormez », répétant s'il le fallait cet
ordre trois ou quatre fois. Le sujet, après une légère secousse, tombait
quelquefois dans l'état que Faria désignait sous le nom de sommeil lucide.
5La doctrine de la suggestion était créée, au moins comme mécanisme de
la production du sommeil, sinon comme interprétation des phénomènes
dits lucides manifestés dans ce sommeil. Faria publia en 1819 un ouvrage
sur le sujet portant le titre De la cause du sommeil lucide ou étude de la
nature de l'homme.
Avant de terminer ses études médicales, Bertrand avait été
témoin, à Nantes, en 1818, de plusieurs expériences magnétiques
classiques. Ayant compris tous les avantages qu'offrait aux premiers
explorateurs cette mine inépuisable d'observations, il se plaça sous la
bienveillante protection de Deleuze, et se fit recevoir de la Société du
Magnétisme de Paris, dont les membres, éclairés par une longue pratique,
pouvaient le diriger utilement dans l'étude de cette science nouvelle. Il
leur annonça qu'il prendrait pour sujet de sa thèse la découverte de
Mesmer, avec cette épigraphe: Frappe! mais écoute. Néanmoins, au
moment décisif, il fut effrayé des suites que pouvait avoir son
dévouement scientifique, et il jugea plus convenable d'attendre que le titre
de médecin servît de sauf-conduit à ses opinions. Au lieu du magnétisme,
il choisit pour sa thèse, La manière dont nous recevons par la vue la
connaissance des corps, qu'il soutint l'année même de la publication de
l'ouvrage de Faria sur le sommeil (1819).
Dès qu'il fut reçu médecin, Bertrand ouvrit un cours public sur le
magnétisme en quinze leçons, le 23 août 1819, dans le local de la Société
académique des sciences, rue Saint-Honoré, à l'Oratoire. La nouveauté du
sujet attira un grand nombre d'auditeurs, et le nouveau professeur fut
vivement applaudi. Encouragé par le succès, Bertrand ouvrit un second
cours au commencement de l'année suivante. Il traita la question avec
plus de développements et de hardiesse, et obtint les suffrages les plus
honorables. Il attribuait alors tous les effets observés aux propriétés d'un
fluide magnétique; il était mesmériste. À la même époque, un officier,
devenu le général Noizet, disciple de l'abbé Faria, vivement frappé des
faits qu'il avait vus, n'admettait pas de fluide, ne reconnaissant d'autre
puissance que celle de l'imagination, celle de la conviction de la personne
qui ressent les effets. Il se lia d'amitié avec Bertrand qu'il finit par
convertirà ses idées. « Trop peut-être,ajoute le généralNoizet,en ce sens
qu'il rejette le peu mêmede ce quej'avais pris de son système.» Les deux
hommes devaient envoyer (en vain pour recevoir un prix) sous forme de
manuscrit à l'Académie de Berlin en 1820 leurs idées sur cette question.
6Les idées définitives de Bertrand furent exposées dans son Traité
du somnambulisme et des différentes modifications qu'il présente, publié
en 1823. Ayant vu quelquefois certains effets du magnétisme se
reproduire d'eux-mêmes ou par l'influence de l'imagination d'un malade,
Bertrand en conclut qu'il devait toujours en être de même, et que la
croyance seule du magnétisé à un pouvoir imaginaire du magnétiseur
donnait lieu à la production des phénomènes physiologiques et
psychologiques les plus étonnants. Cette idée n'avait certes pas le mérite
de la nouveauté: car depuis la renaissance du magnétisme, on la trouve
en première ligne chez tous ses adversaires; mais, bien que des milliers
d'observations aient renversé cette théorie, Bertrand la reprit, et s'y attacha
avec opiniâtreté. Rien ne put l'en dissuader: ni les expériences si positives
de Dupotet, à l'Hôtel-Dieu, en 1820, où, seul, parmi cinquante témoins, il
ne voyait jamais que des sujets de doute ou de contradiction; ni celles qui
se firent, l'année suivante, à la Salpêtrière, par Margue, Georget, Rostan,
Ferrus, Lande, Métivié, etc. ; ne tenant aucun compte de ce qui s'était
passé sous ses yeux, ni de toutes les observations qui avaient été faites en
Europe depuis cinquante ans par quatre ou cinq cents médecins, il aima
mieux supposer que tous les partisans du magnétisme étaient dans l'erreur,
que tous se traînaient dans la même ornière, plutôt que de s'interroger un
seul instant sur la force de sa perspicacité. C'est dans cette disposition
qu'il publia son

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