Du soutien parental à la suppléance familiale
181 pages
Français

Du soutien parental à la suppléance familiale , livre ebook

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181 pages
Français

Description

De nos jours les interventions éducatives en milieu ouvert se sont développées. Des équipes éducatives sont chargées d'aider les familles et de soutenir les parents dans leur rôle éducatif. Dans ce type d'intervention la famille est favorisée comme espace d'éducation, de socialisation mais aussi de contrôle des adolescents. Après avoir cherché à mieux cerner les logiques et modes d'action menés auprès des familles, l'auteur étudie les processus en jeu lors de la décision de placement.

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Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 351
EAN13 9782296250062
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A Luce, Samuel et Milena
Mes remerciements aux travailleurs sociaux de l'AED Buzenval qui ont bien voulu s'entretenir avec moi, aux secrétaires et documentalistes qui m'ont aidé à collecter les documents utiles à ma recherche.
Merci également à Anne-Marie Doucet-Dahlgren et Claude Rouyer de l'ETSUP pour leur aide précieuse, et à Michèle Gardette pour son soutien bienveillant.
Merci enfin à rigoureuse et amicale.
Damien
Lescure
pour
sa
relecture
PREFACE
«Ce que l’enfant est en mesure de faire aujourd’hui à l’aide des adultes, il pourra l’accomplir seul demain», énonçait le psychologue Vygotsky, il y a maintenant un siècle. Somme toute, les institutions sociales comme l’histoire et la culture transmises aux enfants, occuperaient une place majeure dans le sens où l’environnement serait considéré comme facteur d’évolution relationnelle et socioculturelle. Les personnes (parents, éducateurs, pairs), qui entourent le petit d’homme joueraient un rôle prépondérant à chacune de ses nouvelles acquisitions. Comment interpréter ce type de considération lorsque l’on sait que la famille n’est pas uniquement le creusetde bonheur et de développement ? Dans certains cas, elle ne peut pas assurer le quotidien avec sa progéniture, et des solutions plus ou moins heureuses sont apportées en termes d’aménagement.C’est à partir de ce point de vue qu’Enrique Garcia placel’objet derecherche qui est à l’origine de son ouvrage. On sait que les enfants occupentà l’heure actuelleune place particulièredufait même qu’ils sont moins nombreux mais plus investis par les membres de la famille. Il résulte de ces changements face aux rôles maternels et paternels, que ce sont de nouveaux repères, externes qui sont retenus comme modèles. On est bien loin du type de transmission inter-générationnelle, évoqué dans l’expression souvent utilisée « tel père, tel fils» et au fur et à mesure qu’ils grandissent, on remarque que les géniteurs ne se référent plus uniquement à leur propre éducation.Aussi,à l’adolescence, explique l’auteur, se retrouvent-ils face à bon nombre d’incertitudes éducatives qu’ils doivent apprendre à gérer jour après jour.A cela se rajoute l’influence des médias et des «spécialistes » de l’enfance et de l’adolescencesur cequ’il faut faire ou ne pas faire.
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Les parents eux-mêmes semblent peu à peu prendre conscience de cet impact.Ce qui revient à dire qu’ils sont avertis de l’acuité du rôle qu’ils ont à jouer par rapport à l’avenirdes jeunes en terme de responsabilité, valeurs, règles à inculquer et bien évidemment de réussite scolaire, éléments mis en exergue par l’auteur. Sur ce dernier point, on relève un fort investissement parental, les filles et garçons étant placés, du côté de l’école comme de lafamilledans une compétitivité dès le plus jeune âge, quelle que soit la situation sociale. Dans l’éventualitéd’unaccompagnementàla parentalité, les diverses instances socio-éducatives sont amenées pour différentes raisons à repenser et à prendre en compte le rôle fondamental des familles, celles-ci n’étant plus considérées comme « assistées » mais plutôt comme « partenaire »d’uneco-éducation. On peut penser que, même si les parents restent effectivement les premiers éducateurs, ils ne sont pas les seuls. Mais encore faut-il pouvoir assumer ce rôle complexe. Certains se trouvent dans une telle vulnérabilité sociale, et psychologique qu’ils ne parviennent pasà faire face aux problématiquesde l’adolescence.Leur origine sociale influe sur les relations instaurées avec les enseignants et les travailleurs sociaux.Ce qui distingue plus particulièrement les parents selon leur milieu socio-économique, ce sont les attentes qu’ilsprofessionnels et leuront vis-à-vis de ces dispositionàs’investirdansdesactivités et projets.Cela signifie que les relations entre les familles et les institutions ne sont pas seulement liées à la position sociale des mères et des pères mais aussi aux interactions propres à chacune des personnes.Preuveàl’appui,les témoignagesdes parents que l’auteurarecueillis et qui lui permetde poser très justement la question des compétences mises en œuvre. Le jeune est en vérité au cœur de la problématique des échanges parents-professionnels, qui se trouvent en fait presque entièrement sous le contrôle de ce dernier. Les messages, les informations transitent par lui et plus il gagne
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en maturité, plus c’est à lui que revient lefaitde transmettre ou non des informations des uns envers les autres, en provenance en particulier du milieu scolaire.Dans ce contexte précis, les conflits entre les parents et garçons (en grande majorité) surgissent, souligneEnriqueGarcia. Certains adolescents se retrouvent ainsi en porte-à-faux,passentàl’acte et pour reprendre les motsde l’auteur, font preuvededésobéissance, dabsentéisme etde décrochage.Ils sont en errance dans tous les sens du terme, lesdifficultés scolaires ne faisant que s’aggraver. Comment faireen sorte queces jeunes suivisàl’Aide socialeà l’enfance sortentdu prismede l’inadaptation? Il est alors questionde prévenir sinondaccompagner lesadolescents afin qu’ils puissent trouver lajuste mesure quantàun projet d’insertion.Loinde l’idéeancienned’enfermer en vaseclos pour mieux redresser, c’est le maintien encircuit normal qui estàl’heureactuelle préconisé.Alaseuledifférenceprès, si ce jeunefait l’objetd’une mesure éducative, c’est l’éducateur spécialisé qui est en chargede sonaccompagnement etd’une mission spécifiqueauprès de safamille.Lauteur s’estdonné les moyensde mettreàl’épreuve les idées reçues sur le rôle de l’éducateur etdresse un portrait nuancé.Al’éducateurde faire le tri parmi les problématiques tumultueuses de chacun des adolescents et de ne retenir que le bon grain.Alui de prendre en considération les aptitudes positives afin de monter un projet au sein duquel chacun peut se construire ou se reconstruire.S’il s’agit pour le jeuned’un redémarrage, comment cela est-il vécu par ce professionnel.Enrique Garcia pose le problème qui taraude bon nombre de professionnels.Si le placement n’est pas une fin en soi, comment considérer le travail mis en place dès le début de l’AED?Parlerd’échec à cesmesures mises en place est-il justifié ? On a coutume de qualifier les pratiques du travail social de multiples,dhétérogènes.En tout état de cause, la difficulté principale semble être liée à la nature même des
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interventions qui sont avant tout de type relationnel. L’enquête menée par l’auteursur le terrainde l’Aide sociale àl’enfanceapporte un éclairage original.Il semble que les professionnels agissent de telle sorte que leur jeune interlocuteur puisse atteindre l'objectif fixé. Dès lors, une forme de coopération est pensée où rien ne peut, de fait, être envisagé sans l’élaborationde projets.Si l’on essaiede dresser un inventairedece qui est fait,on noted’emblée que l’éducateur oscille entredes méthodes aux effets compensatoires et une mise en pratique de savoirs pédagogiques empruntsd’exigence etderéussite.Pour y parvenir, un déplacement semble nécessaire, ne serait-ce que pourapprendreànaviguer en touteautonomie.C’estce qui ressort tout au moins pourlescasdadolescents repris dans l’ouvrage.Loindes schémas réducteurs,les résultatsde l’enquête,qui restentd’ordre qualitatif, ouvrent de nouvelles pistes de réflexions. On relève que les éducateurs spécialisés pensent leursactionsde fonà ce que l’adolescent trouve les moyens de réaliser unprojet, cecid’uncommunaccord. Les témoignages inscritsdans l’ouvrage vont dans ce sens, et laissent en entrevoir la complexité de la relation éducative. On comprend que grâce à la richesse des données recueillies et relevées avecnuance par l’auteur, de nouveaux questionnements propresauchampde l’éducation spécialisée sont en émergence.On ne peut qu’encourager l’auteurà continueràinvestigueravec autantd’envergure les méandres de laprotectionde l’enfance.
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Anne-Marie Doucet-Dahlgren EtsupCreas Université Paris Ouest Nanterre La Défense-CREF, secteur « Education familiale et interventions auprès des familles »
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