Écritures en folie et folies d écriture
112 pages
Français

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Écritures en folie et folies d'écriture , livre ebook

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Description

Quel est le statut de l'écriture chez les psychotiques ? Quel lien entre inspiration poétique et sentiment morbide du monde ? Entre corps et écriture ? Entre vie et mort, nous crie Antonin Artaud, le mort-vivant... De la sémiologie à la sémantique, du symbole au signifiant, l'auteur évoque dans cet essai, en historien amateur et en psychiatre dit "classique", les rapports entre folies et écritures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2017
Nombre de lectures 18
EAN13 9782140028601
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal
L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.

Dernières parutions

Marie-Laure DIMON et Michel BROUTA (dir.), Le corps et l’amour. Psychanalyse et anthropologie critiqu e, 2016.
Christian COLBEAUX (dir.), Net-addiction, du jeu à la désaffiliation sociale , 2016.
Alain LEFEVRE, Don Juan et Hamlet. Une étude psychanalytique. Nouvelle édition, 2016.
Pascal HACHET, La terreur en héritage. L’attaque de panique sur le divan , 2016.
Louis MOREAU DE BELLAING, Vivre sans le capitalisme, Inconscient et politique , 2016.
Albert LE DORZE, La chair et le signifiant , 2016
Charles MARSEL, Psychanalyse de l’inconscient et hypermodernité, Essai d’interprétation du paradigme « Je suis Charlie » , 2015
Richard ABIBON, Abords du Réel, Une exploration de l’ombilic des rêves , 2015
Jean-Michel PORRET, La cure psychanalytique de l’enfant , 2015.
Titre
Robert Michel Palem







Écritures en folie
et folies d’écrire

(En marge d’un colloque à l’Université de Perpignan…
…et du fantôme d’Antonin Artaud)
Copyright

© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-78096-2
ECRITURES EN FOLIE ET FOLIES D’ECRIRE
En marge d’un colloque à l’Université de Perpignan 1 et du fantôme d’Antonin Artaud…

Ce titre à soufflet appelle quelques précisions et ne signifie ici, au fond, que notre embarras à évoquer sans la trahir cette sympathique manifestation, animée de main de maître par Laurence AUBRY ; bien que nous y ayons été invité au titre d’une association participative et honoré d’y être présent
Double embarras, parce qu’il ne s’agit pas ici des Actes de ce colloque dont doivent avoir l’exclusivité ou la priorité l’UPVD, Madame AUBRY et les Presses Universitaires de Perpignan.
D’autre part, les opinions ici exprimées n’engagent que ceux qui les ont exprimées (nommément cités et référés à leur bibliographie) et l’auteur de ces lignes, parlant plus souvent en son nom personnel et au nom de courants de pensée préalables (ou contre des courants de pensée en dehors desquels il se positionne) qu’au nom de l’association qu’il représente sur la scène locale 2 . A moins de penser que ces courants de pensée y sont déjà présents à travers les penseurs qu’il cite ou qu’il convoque 3 ; ça ne serait pas pour nous surprendre.
L’argument du colloque, bien campé par L.AUBRY mérite d’être rappelé ici en exergue, avec l’aimable autorisation des auteurs. Il a le mérite de la clarté, sans parti pris idéologique et de se fonder sur une expérience déjà grande de la chose. Et un de ses mérites accessoires est d’avoir (ré) activé notre propre réflexion sur le sujet, bien au-delà de l’apostille introductive ; nous donnant envie d’enchaîner sur notre propre expérience, les débats et les lectures qui ont jalonné notre expérience de psychologue et de psychiatre : ceux auxquels nous avons participé et ceux dont nous avons été témoins. Cela fait l’objet de deux fascicules ou tomes. Voici donc le premier. Le second 4 , se référant plus précisément à des personnes souffrantes venues à nous (au cabinet ou en clinique(nous pose les habituels scrupules et réserves sur le respect des vies privées et d’une certaine période de latence, et l’obligation déontologique du secret.
RMP
Ecriture et psychose (Argument)
« La psychanalyse a mis l’accent sur l’écoute et la parole. Pourtant, des patients psychotiques semblent préférer l’écriture. Certains viennent en consultation avec, à la main, le canevas de ce qu’ils comptent dire. D’autres adressent à leur thérapeute ou au Président de la République des courriers insolites ; d’autres enfin écrivent des textes qu’ils livrent à leur médecin ou qu’ils gardent par-devers eux, à moins ne qu’ils cherchent à les faire éditer, ce parfois avec succès. La lecture des écrits des patients délirants ou schizophrènes est un exercice qui ne laisse pas indemne. Se sont mobilisés autour de ces écrits des linguistes, des hommes de lettres, des philosophes, des cliniciens et des analystes
Cependant, le statut de l’écriture pour les psychotiques reste mystérieux. Pour certains, écrire est une hygiène, pour d’autres, un remède, d’autres enfin, cheminent sur le papier ou au clavier. Les soignants en psychiatrie explorent depuis longtemps la ressource thérapeutique que constitue l’écriture. Les recherches récentes autour des médiations, dans les lieux de soin, les ateliers d’écriture aux modalités multiples, et d’autres initiatives encore, explorent les possibilités, les aléas et les impasses d’un tel mode d’expression et de communication. Ecrire soulage, décentre la réflexivité du regard sur soi et constitue un premier pas vers l’autre, cet autre si redouté dans la psychose. Ecrire arrime le sujet à la matérialité du langage. Ecrire, que ce soit sur le clavier ou au stylo, engage le corps. L’adoption généralisée de nouveaux supports constitue, après l’imprimerie, une seconde révolution par l’écriture. Le moment nous semble venu de reprendre ces questions en réunissant psychanalystes, littéraires, linguistes, philosophes, soignants, curieux, etc. »

Laurence AUBRY, Maître de conférences en Lettres et Langues, Université de Perpignan-Via Domitia. Psychologue clinicienne et Psychanalyste.


Apostille du médecin
Matérialité du langage et matérialité du corps… dit-on. Peut-on les superposer purement et simplement, sous couvert de métaphore, et parler sans autres états d’âme des « mots de la chair » et de la « chair des mots » (A. FERNANDEZ-ZOILA 5 (1)) comme s’il s’agissait de la même chose ? Là on est dans la pure poésie certes, et les hystériques y sont plus en vedette que les schizophrènes.
Le langage du corps malade c’est le cri de la douleur ou la plainte du souffrant ; et l’hypocondriaque (que de crimes n’a-t-on pas commis en son nom ! ?) entre les deux.
« La souffrance n’est pas la douleur » (RICOEUR (2)). La souffrance est un éprouvé durable d’une sensation pénible plus ou moins tolérable (et parfois même intolérable) mais qu’il est possible de supporter avec l’aide d’un autre . Le langage y est partie prenante et agissante puisqu’il y a échange (offre, appel, don et contre-don).
Qu’il y ait un « dit du corps », FREUD inventant la psychanalyse à partir de l’hystérie et avec l’expérience de l’hypnose, en a fait une probante démonstration. Avec la psychosomatique (F. ALEXANDER, V. WEIZSAECKER, P. MARTY), c’est devenu plus douteux, plus enfoui, plus difficilement interprétable : c’est la « pensée opératoire », sans fantasmes ni symbolisation 6 ; voire ridiculisé par les progrès de la médecine (exemple de l’ulcère de l’estomac où helicobacter pylori a chassé l’ulcère dit « de contrainte »).
Que le corps soit impliqué de manière centrale dans la psychose schizophrénique, cela est enfin admis par tout le monde (psychanalystes compris et pas seulement par les neuropsys organicistes), mais s’il a quelque chose à nous dire sur ce qui se passe pour le sujet, c’est dans Jean OURY qu’il faut aller le chercher (3), nous expliquant inlassablement que l’œuvre d’art (peinture, sculpture, écrit) est pour le schizo « un tenant lieu de fabrique du corps », pour compenser la dissociation, le

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