Espace et exclusion

Azouz Begag

Description

Dans la ville française, l'idée d'un ghetto, de quartier renfermé sur lui-même, de cité enclavée, ne sied pas aux modèles d'intégration sociale et spatiale. Et pourtant... depuis plusieurs années, on assiste à une dérive régulière de certains quartiers en difficulté par rapport à la ville centrale, par rapport à la société Le quartier devient alors territoire de repli. Les modes de régulation sociale qui s'y développent outrepassent les cadres réglementaires et légaux. Pendant un an, Azouz Begag et son équipe ont exploré en Avignon, derrière les remparts, dans les immeubles HLM, les espaces de "l'être loin" et de "l'être près de"... pour donner du sens au mot intégration.

Sujets

• Travail social
• Aménagement du territoire
• Sociologie urbaine
• Urbanisme

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 1998
• Nombre de lectures: 318
• EAN13: 9782296765641
• Langue: Français

Extrait

ESPACE ET EXCLUSION
Mobilités dans les quartiers périphériques d’Avignon
Cette recherche a été réalisée pour le compte du Syndicat
Intercommunal des Transports Urbains de la Région d’Avignon.

Ouvrage publié avec le concours de :
"Mieux se déplacer ensemble",
programme conjoint du Groupe Transdev
et de la Caisse des Dépôts et Consignations.


© L’Harmattan, 1995
ISBN : 2-7384-3746-X

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Azouz BEGAG
Laboratoire d’Économie des Transports Université Lyon II


ESPACE ET EXCLUSION
Mobilités dans les quartiers périphériques d’Avignon


Éditions L’Harmattan
5-7, rue de l’École-Polytechnique
75005 Paris
DU MÊME AUTEUR
L’immigré et sa ville, Presses universitaires de Lyon, 1985
La ville des autres, Presses Universitaires de Lyon, 1990
Écarts d’identité (en collaboration avec Abdellatif Chaouite), Éditions du Seuil, col. Point Virgule, 1991
Quartiers sensibles (en collaboration avec Christian Delorme), Éditions du Seuil, Col. Point Virgule, 1994
Nos remerciements vont à tous ceux qui nous ont permis de réaliser ce travail dans les meilleures conditions :
Michel Krempper, de Transdev
Les responsables du SITURA de la Mairie d’Avignon
Les acteurs sociaux
Les jeunes des quartiers
Les responsables des CDI des collèges Giéra, Roumanille et Mathieu, ainsi que les professeurs qui ont aidé aux écritures de textes ;
Les élèves de ces collèges
Les responsables des structures d’accueil des personnes âgées
Les assistantes sociales
Les responsables des organismes de Logement social
Suzanne Geiling, Akim Chaïb et Ouesna Ben Moussa
Les habitants des quartiers qui ont bien voulu répondre à nos questions
Et à tous ceux que j’oublie…
Collection "Logiques Sociales"
Dirigée par Dominique Desjeux et Bruno Pequignot


Dernières parutions :

Bourgoin N., Le suicide en prison , 1994.
Coenen-Hutter J., La mémoire familiale : un travail de reconstruction du passé , 1994.
Dacheux E., Les stratégies de communication persuasive dans l’Union européenne , 1994.
Lallement M. (ed.), Travail et emploi . Le temps des métamorphoses , 1994.
Baudelot C., Mauger G., Jeunesses populaires. Les générations de la crise , 1994.
Esquenazi J.-P., Film, perception et mémoire , 1994.
Gagnon C., La recomposition des territoires , 1994.
Giroud C., Introduction raisonnée aux concepts d’une sociologie de l’action , 1994.
Plasman R., Les femmes d’Europe sur le marché du travail , 1994.
Robert Ph., Les comptes du crime , 1994.
Ropé F., Savoir et compétences. De l’usage social des notions à leur problématisation , 1994.
Van Tilbeurgh V., L’huître , le biologiste et l’ostréiculteur , 1994.
Zolotareff J.-P., Cerclé A., Pour une alcoologie plurielle , 1994.
Sarfati G.-E., Dire, agir , définir. Dictionnaires et langage ordinaire , 1995.
Seguin M.-Th., Pratiques coopératives et mutations sociales , 1995.
Werrebrouk J.-C., Déclaration des droits de l’école , 1995.
Zheng Li-Hua, Les Chinois de Paris , 1995.
Waser A.-M., Sociologie du tennis , 1995.
Hierle J.-P., Relations sociales et cultures d’entreprise , 1995.
Vilbrod A., Devenir éducateur , une affaire de famille , 1995.
Courpasson D., La modernisation bancaire , 1995.
Aventure J., Les systèmes de santé des pays industrialisés , 1995.
Colloque de Cerisy, Le service public ? La voie moderne , 1995.
Terrail J.-P., La dynamique des générations , activités individuelles et changement social (1968-1993) , 1995.
Semprini A., L’objet comme et comme action . De la nature et de l’usage des objets dans la vie quotidienne , 1995.
Zolotareff J.-P., Cercle A. (eds), Pour une alcoologie plurielle , 1995.
Griffet J., Aventures marines , Images et pratiques , 1995.
Martin P. (ed.), Pratiques institutionnelles et théorie des psychoses. Actualité de la psychothérapie institutionelle , 1995.
D’Houtard A., Taleghani M. (eds.), Sciences sociales et alcool 1995.
Lajarte (de) Isabelle, Anciens villages , nouveaux peintres . De Barbizon à Pont-Aven , 1995.
Walter J., Directeur de communication. Les avatars d’un modèle professionnel 1995.
TRANSDEV, groupe leader dans la gestion du Transport Public Urbain est activement engagé dans la lutte contre l’exclusion urbaine. En partenariat avec le programme Développement-Solidarité de la Caisse des Dépôts et Consignation, il a mis en place "Mieux se déplacer ensemble" qui répond à un double objet : aider concrètement sur le terrain des actions engagées pour renforcer la cohésion urbaine mais aussi, pour agir plus efficacement, mieux comprendre les pratiques de mobilité des populations en difficulté particulièrement dans les quartiers "sensibles".

C’est pourquoi TRANSDEV a voulu aller au-delà du simple soutien apporté au S.I.T.U.R.A. et à T.C.R.A. filiale avignonnaise du Groupe pour la réalisation de la recherche. Action menée par Azouz Begag et le Laboratoire d’Économie des Transports de l’Université de Lyon II.

En contribuant au financement de la publication de ce travail sur les quartiers en difficulté d’Avignon, il a voulu aider à mieux faire connaître un mode d’approche et une méthodologie encore trop originale à plus d’un titre mais aussi les observations de terrain qui surprendront plus d’un lecteur… sauf sans doute parmi les habitants eux-mêmes.
CADRAGE MÉTHODOLOGIQUE
Les quartiers d’habitat social, situés à l’intérieur des agglomérations, dans leur proche ou lointaine périphérie, connaissent depuis plus d’une dizaine d’années une accumulation de difficultés socio-économiques.
Souvent, les débats concernant la gestion de leurs difficultés se sont heurtés aux réalités du terrain. Ainsi, l’exclusion économique notamment, est devenue une donnée structurelle de nombre de cités dans lesquelles le chômage des jeunes de moins de 25 ans voisine autour des 50 %. Des générations de jeunes ont grandi hors du monde du travail, à l’intérieur des frontières de leurs cités. Hors de la ville.
En conséquence, la régulation sociale dans ces quartiers en crise s’opère d’une manière de plus en plus aléatoire, quant elle peut résister aux dysfonctionnements. Les animateurs du champ social sont souvent désarmés devant l’ampleur des questions posées par l’exclusion et la limite des possibilités qui s’offrent pour y répondre.
Parallèlement, une réflexion en profondeur sur le rôle des services publics dans ces zones d’habitat s’active depuis quelques années, de colloques en colloques, impulsée par les autorités publiques. Eau, gaz, électricité, téléphone, magasins…, tous les gestionnaires de services publics installés dans les cités s’interrogent sur de nouveaux comportements d’adaptation, face aux difficultés de distribution : insécurité, vandalisme, fraude, vol, insolvabilité, agression… Les effets de la crise économique et sociale dans les quartiers populaires constituent un défi à tous les opérateurs de services publics. Car souvent, après des incidents graves par exemple, la tentation est grande de boycotter ces zones. Mais en définitive, c’est le thème de l’adaptation à cette nouvelle donne qui prévaut chez les responsables. Comment intégrer dans son mode de gestion les difficultés qui caractérisent l’offre de service public dans ces zones en crise ?
Parmi les prestataires de service concernés par ces dérèglements sociaux urbains, les transports collectifs occupent l’un des premiers rangs. Sur de nombreux plans, économique, psychologique, sociologique, symbolique, spatial, les quartiers pauvres soumettent des problèmes particuliers aux réseaux de transports collectifs urbains. Les tarifications sont-elles adaptées ? Les liaisons radio concentriques et orientées vers les centre-villes sont-elles judicieuses ? Comment recueillir des informations sur les déplacements des populations d’origine étrangère qui habitent majoritairement ces cités ? Comment mieux "coller" aux codes culturels de leurs mobilités ? Autrement dit, comment mieux communiquer avec ce monde méconnu des traditionnelles enquêtes ménages, pourvoyeuses de connaissance générale sur les déplacements des "Français moyens" ?
A l’occasion d’incidents entre les forces de police et les jeunes dans les quartiers, presque systématiquement les bus sont pris à parti. Lorsque le transport public apparaît comme le miroir qui renvoie l’image des institutions étatiques, le bus devient le "bouc émissaire de la société d’exclusion&quo