Essai de psychanalyse appliquée à soi-même

Martine Bucclini-Giamarchi

Description

L'auteur, psychanalyste, présente un Essai de psychanalyse appliquée à soi-même, tiré de son expérience personnelle de la deuxième analyse de l'analyste. La dynamique du transfert a permis dans cette cure l'émergence d'une écriture, prenant pour objet cette analyse et se déployant dans l'espace et la mise en oeuvre de ce livre. Porté par la passion renouvelée de l'analyse, il révélait à l'auteur une possibilité de l'écriture encore inconnue.

Sujets

• Psychiatrie
• Psychanalyse
• Psychologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2008
• Nombre de lectures: 38
• EAN13: 9782296202924
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Essai de psychanalyse
appliquée à soi-mêmePsychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal
L'histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que
démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru,
par étayage réciproque à élaborer le concept d'inconscient, à éclairer
les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre
le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations
tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil
la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la
théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l'enfermement dans
une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et
préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique
de ses racines les plus profondes.
Déjà parus
A. BARBIER et M. BOUBLI (dir.), Les enjeux de la psychanalyse
aujourd'hui,2008.
Pierre DELTElL, Justice, un extraordinaire gâchis, 2008.
Nuno Miguel PROENÇA, Qu'est-ce que l 'objectivation en
psychanalyse. Sept lectures de Freud, 2008.
Bruno FALlSSARD, Cerveau et psychanalyse. Tentative de
réconciliation, 2008.
Jean-Michel PORRET, Les narcissismes, 2008.
Florence PLON, Vivre la perte. L'accompagnement des deuils, 2007.
Franca MADIONI, La psychanalyse interroge la phénoménologie.
Recherches freudiennes à partir de Brentano, 2007.
Pascal HACHET, Promenades psychanalytiques, 2007.
Georges ZIMRA, Penser l'hétérogène. Figures juives de l'altérité,
2007.
Claude LORIN, Un nouveau regard sur l'anorexie. La danse comme
solution possible, 2007.
Jean-Paul DESCOMBEY, La psychiatrie sinistrée, 2007.
Claude BRODEUR, L'inconscient collectif; 2007.
Violaine DUCHEMIN, Le dénouement d'un secret defamille, 2007.
Kéramat MOVALLALI, Contribution à la clinique du rêve, 2007.
Riadh BEN REJEB (sous la direction de), La dette à l'origine du
symptôme, 2007.
Pierre BALLANS, L'écriture blanche. Un effet du démenti pervers,
2007.Martine Bucchini-Giamarchi
Essai de psychanalyse
appliquée à soi-même
Je voudrais écrire un erifant de vous
L'HarmattanDu rnêrne auteur
Dans la Revue Française de psychanalyse (Société Psychanalytique
de Paris)
- Freud et les Jeunes filles, 1982.
- Un Tabou en 1983: i>analyse de l'analyste, 1984.
- Variation sur le thème de l'homosexualité inconsciente dans la cure, 1984.
- Le Rifàulement ou la présence de l'analyse dans le quotidien, 1986.
- De la Croyance religieuse à l'Athéisme, 1997.
@
L'HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
harmattan [e-mail]
ISBN: 978-2-296-06069-2
EAN : 9782296060692«Le transfert est un phénomène général humain, il
domine toutes les relations d'une personne donnée avec son
entourage humain... L'analyse ne fait que découvrir et isoler le
transfert, elle ne le crée pas. »
Sigmund Freud, Ma vie et la Psychanalyse
«On attache aussi bien toute la philosophie morale à
une vie populaire qu'à une vie de plus riche étoffe; chaque
homme porte en soi l'image de l'humaine condition. »
Michel de Montaigne, les EssaisA propos du devenir d'une psychanalyse
appliquée à soi-même
Ce livre est le fruit d'une deuxième cure analytique.
Elle a été entreprise longtemps après la fin de la première
analyse, alors que j'étais déjà depuis longtemps aussi une
praticienne confirmée de l'analyse. Avant cette nouvelle
expérience, en dehors de textes conventionnels pour des
groupes de travail entre collègues, la possibilité d'une
écriture personnelle n'existait pas pour moi, sinon à titre
de souhait impossible à réaliser.
Ce souhait sera à l'origine de la demande manifeste de
cette deuxième analyse. Pour l'entreprendre, je choisirai
un collègue intéressé par les liens de la psychanalyse avec
l'activité créatrice, mais aussi et surtout (comme pour ma
précédente analyste) pour la fidélité de sa pensée aux
découvertes de Freud et à la rationalité qui les fonde.
L'œuvre de Freud sera constamment présente dans ma
démarche, à titre de références explicites, et plus souvent
encore implicites avec un intérêt particulier pour ses écrits
auto-analytiques, depuis L'Oubli du nom Signorelli de
1898 jusqu'à Un trouble de Mémoire sur L'Acropole de
719361. Ils se lisent comme des nouvelles analytiques
ouvrant la capacité associative du lecteur analyste (ou non)
sur son expérience professionnelle et sur sa vie intime.
Avec ces écrits, Freud se montrait soucieux de convaincre
un public profane de la vérité de la psychanalyse, en
apportant des preuves recueillies sur lui-même une
préoccupation que je partagerai avec l'écriture de ce livre.
Il en était de même avec ses oeuvres auto-analytiques
majeures qui sont La Science des Rêves (1900)2 et La
Psychopathologie de la Vie Quotidienne (1901)3.
Ces ouvrages, des années après leur parution,
procuraient toujours à Freud la même satisfaction: celle d'avoir
démontré l'existence d'une continuité entre le normal et le
pathologique, et le droit de la psychanalyse à prétendre à
l'universalité.
Au cours de cette deuxième cure, il y a eu davantage
pour moi qu'une relation intellectuelle classique avec
Freud. J'étais portée vers lui par une relation de transfert,
de même nature que celle qui me liait à mon analyste et en
continuité avec elle. Elle s'appuyait sur la reviviscence
1
-Freud, Résultats, idées, problèmes, Paris, PUF, 1984
2 Freud, La Science des Rêves, Paris, PUF ,1950
3 La Psychopathologie de la Vie Quotidienne, Paris, Payot,
1948
8d'un lien de filiation transgénérationnelle particulier, dont
la fin de l'analyse me livrera le secret.
En ce qui concerne les préoccupations scientifiques de
Freud, on peut se demander ce qu'il en est aujourd'hui
lorsque, soucieux de théoriser sur la pathologie de leurs
patients ou sur celle des créateurs et de leurs œuvres, les
analystes ont tendance à faire comme si la vérité de la
psychanalyse ne les concernait qu'à titre de praticien, en
se mettant en quelque sorte à l'abri de sa portée
scandaleuse. Ne courons-nous pas le risque d'affaiblir notre force
de conviction auprès d'un public, très tenté de nos jours
par les VOles rapides et multiples offertes pour
la « guérison» et cela d'autant plus qu'aujourd'hui, la
psychanalyse et Freud lui-même sont l'objet de critiques
très virulentes, et même haineuses, avec des ouvrages
comme celui du Livre Noir de la Psychanalyse?
Ce débat public touche l'objet même d'une paSSIOn,
dont le plus intime s'est dévoilé dans la trajectoire d'une
deuxième analyse. Sa dynamique transférentielle a permis
la reconduction de cette passion dans l'activité d'une
écriture prenant pour objet cette analyse, et se déployant dans
l'espace et la mise en œuvre du livre lui-même.
J'ajouterai aussi que cette expérience, bien que
renouvelée, s'est révélée pour moi une fois encore unique, et je
9ne pouvais pas, une fois encore, laisser l'oubli l'ensevelir,
d'autant plus qu'avec elle la douleur a été désenfouie du
passé, ravivée, mise à nue, une douleur sans voix, muette,
autrefois jamais dite, subie dans le silence et la solitude
sans voix de l'enfance.
Nos souvemrs meurent avec nous-mêmes et
particulièrement ceux qui touchent à notre intimité. La
crainte de l'oubli, celle de perdre le souvenir de ce que
nous avons été, de ceux que nous avons aimés, laisse se
profiler la crainte de l'abandon, c'est-à-dire la perte de
l'amour notre mort ne figurant jamais que notre abandon
définitif et l'infini de notre solitude.
Et c'est a l'écriture que, dans le temps même de la cure,
j'ai souhaité donner à celle-ci, une survie moins éphémère
que celle du souvenir témoignant ainsi de la possibilité
donnée par cette analyse de transformer en écrit le cri
autrefois retenu, réprimé, étouffé.
Et pour r