Et l Homme créa le Monde et les dieux
169 pages
Français

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Et l'Homme créa le Monde et les dieux , livre ebook

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Description

Les religions, mais aussi les idéologies fondées sur l'athéisme du ressentiment, relèvent de la croyance, au moins sur la question du divin et de ses attributs. Mais la croyance n'est pas la connaissance. Croire c'est faire crédit , c'est ajouter foi à un discours dont on n'a nullement vérifié le bien-fondé. Dire « je crois en Dieu » ou dire « je ne crois pas en Dieu », affirmer que « Dieu existe » ou affirmer que « Dieu n'existe pas » c'est parler pour ne rien dire, et se quereller à ce sujet n'a aucun sens, car dans les deux cas on est dans l'incapacité d'apporter la preuve de l'existence ou de l'inexistence de Dieu. L'intime conviction ne suffit pas pour poser une vérité.

Informations

Publié par
Date de parution 20 décembre 2013
Nombre de lectures 9
EAN13 9782312019482
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Et l’homme créa le monde et les dieux

Robert Soustre
Et l’homme créa le monde et les dieux
















LES ÉDITIONS DU NET
22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-01948-2
« L’état d’ignorance, à des degrés divers, est l’état de chacun d’entre nous. Le choix des plus communs est de s’y complaire et de refuser tout changement. Cela constitue l’assise de tous les conservatismes et de tous les fanatismes qui conduisent aux totalitarismes. »
G UY V IGEOIS
« Les nouvelles doctrines ne s’établissent pas sans l’opposition de la part de la vanité, de l’ignorance et de l’intérêt. »
D ENIS D IDEROT
Du même auteur
Poésie
La pierre et le sang , Éditions P. J. O.
L’errance , Éditions J. Millas-Martin.
Des ronces et des mains , Éditions J. Millas-Martin.
Mots et rivages , Éditions L’Amitié par le Livre
Centuries et autres massacres , Auto-Edition.
Florales , Auto-Edition.
Galatée , Éditions Barré et Dayez.
Roman
J’ai ordre de tout brûler, Éditions L’Amitié par le Livre.
Mémoires d’une deudeuch ou Deuch, la P… irrespectueuse,
Éditions Barré et Dayez. Réédtion Publications A.. E. Pro Memoria chez The Book Editions. com.
Les fils de Bélial, Publications A. E. Pro Memoria chez The Book
Editions. com.
Le rêve du Léviathan, Publications A. E. Pro Memoria
Un cancre au Lycée , Publications A. E. Pro Memoria chez The Book Editions. com.
Introduction
Les religions, toutes les religions, mais aussi les constructions idéologiques fondées sur l’idée d’un homme auto-promu à un statut divin, sur celle d’un sauveur qualifié de « providentiel », ou encore sur l’athéisme du ressentiment incarné dans un personnage nécessité par l’histoire, relèvent de la croyance, au moins sur la question du divin et de ses attributs ou sur la question d’une société-termitière à pérenniser. Mais la croyance n’est pas la connaissance au sens rationnel de ce terme. Croire, c’est faire crédit, c’est ajouter foi à un discours construit au cours du temps dont on n’a pas cherché à critiquer les fondements. Par contre, savoir, au sens rationnel et scientifique du terme, c’est établir une adéquation entre la réalité dont on parle et les mots qui prétendent en rendre compte. Il y a un objet délimité dont on parle et un sujet qui l’observe et l’étudie afin de formuler des propositions pour en dire les caractéristiques. Le dialogue ainsi institué entre le sujet et l’objet ne saurait impliquer l’intervention de facteurs explicatifs a priori émanant, c’est ce que prétend le croyant, de quelque Autre intervenant en tiers. C’est pourquoi, dire que le matérialisme méthodologique et l’exclusion de tout principe explicatif a priori sont les conditions premières de toute recherche scientifique est une évidence à laquelle nul ne saurait échapper… Encore faut-il dépasser l’acception ordinaire des termes et définir, à partir de l’instance unique de savoir qu’est la conscience verbale, ce que sont ou ne sont pas les termes de « matière » et d’« esprit », si tant est qu’ils puissent être distingués.
Par ailleurs, dire « je crois en Dieu » ou dire « je ne crois pas en Dieu », affirmer que « Dieu existe » ou affirmer que « Dieu n’existe pas » c’est, implicitement, se référer, pour la nier ou non, à une singularité lexicale pourvu de sens, c’est à dire à une entité individualisée appelée « Dieu », de nature plus ou moins anthropomorphe, distincte de la conscience qui l’évoque et à laquelle, ne serait-ce que pour la nier, on donne du sens. A vrai dire, c’est, en ce cas, parler pour ne rien dire, et se quereller à ce sujet n’a aucun sens, car dans les deux affirmations on est dans l’incapacité d’apporter la preuve de l’existence ou de l’inexistence de Dieu. L’intime conviction ne suffit pas pour poser une vérité acceptable par tous. La profession de foi est un acte volontariste qui n’a de sens que pour celui ou celle qui parle et la seule présence attestée de Dieu est donc celle que lui donne le langage dans un mot du lexique de la langue considérée. Contrairement à ce qu’affirment la plupart des religions, notamment les religions monothéistes issues du Proche-Orient, il n’y a pas une parole de Dieu distincte de celle des hommes, seulement une parole des hommes parlant et inventant la parole de Dieu. Qu’il existe ou non, Dieu vient au monde dans la conscience du primate qui en crée le nom. Et c’est par le langage de l’homo sapiens (paléolithique moyen et supérieur) que les hommes entrent en quelque sorte dans l’histoire en inventant (de l’indo-européen GwEN-, venir) le monde, c’est-à-dire en donnant du sens à ses diverses composantes pour les faire exister dans sa conscience et dans sa mémoire, en créant les rites funéraires, puis les dieux que la nostalgie de leur histoire affective infantile réclame. Que la croyance en Dieu ait été un réconfort pour le plus grand nombre, que cela ait amené à produire beaucoup d’œuvres admirables tant en architecture que dans les autres domaines de l’art, que cela ait amené, au nom d’une conception universelle de l’homme et de l’éthique, à pallier souvent les carences des pouvoirs civils en matière de justice sociale, nul ne saurait le nier. Mais que les contes, les fables, les légendes, et ce qu’on appelle « mythes » afin de les distinguer culturellement de ce qu’on appelle « religions », aient pu faire réfléchir les hommes et inspirer nombre d’œuvres aussi admirables ne contraint nullement à considérer pour vrais les mondes qu’ils évoquent. Et que certains croient à leurs rêves nocturnes comme à une réalité jumelle de la réalité de l’éveil n’oblige personne à les suivre.
Il faut, en effet, se rendre à l’évidence suivante : toute affirmation à propos du monde, à propos de la nature, à propos de l’homme ou à propos du sens de la vie et du sens de la mort s’exprime au sein de la seule conscience de l’homme. Et la conscience ne se dit que par ce qu’elle contient ; elle passe d’une potentialité « involuée » à une réalité évolutive dans les mots qu’elle invente et autorise. Elle est principe et unique instance de vérité ou d’erreur. C’est au sein de la conscience – conscience de soi et d’autre chose que soi - que naît le langage, c’est en elle que le temps s’ébauche par l’intentionnalité posant un futur sur un fond mémoriel qui est un passé ; il n’y a, en effet, de passé et de futur que dans une conscience au présent. C’est dans la conscience que s’élaborent les vérités scientifiques et c’est aussi en elle que se construisent les mythes qui narrent la création du monde, celle de l’homme et de son destin. Il n’y a pas, ici, de tiers pensant pour servir de référence et d’étalon à tout ce qui est affirmé ou nié en dépit de ce qu’affirment les dogmes en parlant de prophètes divinement inspirés. L’homme seul fait surgir le monde et lui-même comme savoirs selon les deux instances logiques du langage, celle de l’identité qui ramène l’inconnu au connu, c’est-à-dire au contenu rationnel de la conscience de l’homme même, et celle de l’analogie qui cherche à restituer la totalité symphonique de tout ce qui est de manière métaphorique au moyen des mythes, des religions et de l’art. Mais, d’un point de vue rationnel, ces deux domaines de production du savoir n’ont pas le même statut. L’un se fonde sur la raison élaborant les faits et l’expérimentation en s’appuyant éventuellement sur l’inventivité comme fruit d’une imagination sous contrôle, l’autre, de manière prépondérante, sur l’affectivité sollicitant l’imagination ; l’un produit l’accord des esprits, l’autre, souvent, les divise quand il prétend, en matière religieuse ou idéologique, imposer comme vérité intangible ce qui ne relève que de la subjectivité individuelle et collective.
En tout état de cause, c’est l’homme qui fait naître le monde et lui-même comme faits de conscience, qui les fait passer de l’inexistence à l’existence, de l’involution 

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