Et vint le virus Ebola
82 pages
Français

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Et vint le virus Ebola , livre ebook

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Description

Le dernier quart du 20e siècle a connu l'apparition de nouvelles épidémies d'une ampleur et d'une gravité sans précédent : c'est le cas du virus Ebola, apparu en 1976 dans l'ex-Zaïre et qui vient d'affecter profondément l'Afrique de l'Ouest en 2014. L'auteur, résidant en Guinée, donne un témoignage de la perception de la maladie par les communautés et citoyens de son pays et de la sous-région, entre rumeurs, stupeurs et réalités. L'ouvrage relate aussi la mobilisation pour la riposte contre Ebola, afin de rompre la chaîne de contamination, et présente les conséquences collatérales de la maladie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336375083
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Abdoul Goudoussi D IALLO







Et vint le virus Ebola

Rumeurs, stupeurs et réalités en Guinée
Copyright

























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-72519-2
Citation

CITATIONS (adaptées) de Jean de la Fontaine
Un mal qui répand la terreur !
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la Terre

Ebola puisqu’il faut bien l’appeler par son nom
Faisait aux hommes la guerre
Ils ne mouraient pas tous
Mais tous étaient frappés !
Dédicace

DÉDICACE
Je dédie cet ouvrage :
– Aux victimes directes et indirectes de la fièvre hémorragique à virus Ebola ;
– Aux personnes et pays ayant subi une stigmatisation indépendante de leur volonté ;
– Aux personnels soignants qui ont risqué leurs vies afin de juguler la maladie dans un contexte difficile et stressant ;
– Aux organisations internationales et ONG humanitaires qui déploient des efforts dignes d’éloges (OMS, UNICEF, CICR, PNUD, MSF, UE, Banque Mondiale, BAD, UA, etc.) ;
– Aux partenaires bilatéraux qui ont fourni un appui exceptionnel (USA, Cuba, Russie, Japon, France, Allemagne, Chine, etc.) ;
– Aux 8 Guinéens dramatiquement assassinés à Womey dans l’accomplissement de leur mission (3 médecins, 3 journalistes, le pasteur et le sous-préfet) ;
– Aux malades guéris d’Ebola qui ont retrouvé une raison de vivre malgré un entourage souvent hostile ;
– Au responsable de la mission médicale cubaine et au représentant de la Mission des Nations unies pour la réponse d’urgence à Ebola, tous deux décédés en Guinée au tout début de leur installation pour lutter contre l’épidémie.
Sommaire
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Copyright Citation Dédicace Sommaire AVANT-PROPOS INTRODUCTION CHAPITRE I Genèse de la maladie CHAPITRE II Propagation en Afrique de l’Ouest CHAPITRE III Mobilisation contre Ebola CHAPITRE IV Conséquences de l’épidémie CONCLUSION Santé et Médecine aux éditions L'Harmattan Adresse
AVANT-PROPOS
Cet ouvrage est le témoignage personnel de ce que j’ai vécu de l’intérieur en Guinée depuis l’apparition de cette terrible fièvre hémorragique à virus EBOLA en région forestière, sa soudaine propagation au fil du temps et à travers le pays puis les États voisins du Liberia et de la Sierra Leone, les mesures d’isolement des territoires de l’Union du Fleuve Mano qualifiés de « Triangle de la Mort » avec la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, leurs conséquences économiques, psychologiques, sociales et politiques.
Je cherche à rendre compte aussi du phénomène de stigmatisation des personnes et des pays concernés, le manque de communication sinon la maladresse de contact entre le personnel soignant et les populations cibles, les réactions tardives des États et de la Communauté internationale, et enfin les efforts vigoureux entrepris pour juguler l’épidémie sous l’égide des Nations unies avec l’intervention de l’OMS, MSF, UNICEF, CICR et les partenaires bilatéraux.
Je remercie les personnes m’ayant donné d’utiles informations pour la réalisation de cette publication, en particulier Mr Alpha Amadou Bah, membre de MSF Belgique qui a fait partie de la première équipe à s’impliquer dans la lutte contre Ebola à Gueckédou dès la confirmation en mars de l’existence de l’épidémie. Après plusieurs mois d’intense labeur dans un contexte difficile, stressant et hostile, il a été autorisé à venir se reposer auprès de sa famille à Conakry, avant d’aller suivre un stage de formation en Belgique, revenir en Guinée et repartir aussitôt en République Démocratique du Congo pour participer à éradiquer le virus Ebola dans la Province de l’Equateur.
INTRODUCTION
Guinée, mars 2014
Des rumeurs persistantes circulent en Guinée, faisant état en région forestière au sud-est du pays, notamment dans les Préfectures de Gueckedou et de Macenta, de l’existence d’une maladie mystérieuse foudroyante entraînant la mort des patients au bout de quelques jours.
Les médias des radios internationales BBC, RFI et VOA relayent l’information. Les rumeurs s’amplifient en Guinée reprises par certaines radios privées locales.
Puis soudain le 22 mars 2014 le verdict tombe, sans appel : les échantillons prélevés sur les malades et envoyés en France au laboratoire d’épidémiologie de Lyon confirment qu’il s’agit de la fièvre hémorragique à virus Ebola !
Sur les 86 cas enregistrés et confirmés, on a dénombré 59 décès !
La nouvelle est terrible et elle est reprise par les radios et télévisions du monde, se répandant ainsi comme une traînée de poudre ! L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les ONG MSF (Médecins Sans Frontières), l’UNICEF sonnent l’alarme et demandent l’assistance de la Communauté internationale, des bailleurs de fonds, des organisations régionales et sous-régionales afin d’aider à stopper l’épidémie et éviter sa propagation.
Malheureusement les réactions sont lentes, molles ou inefficaces. Les autorités guinéennes elles-mêmes semblent réticentes à déclarer l’urgence médicale de peur sans doute d’éloigner les investisseurs. Les conséquences sont immédiates : le virus EBOLA se répand à une vitesse foudroyante ; les cas confirmés se multiplient dans les préfectures de Gueckedou et de Macenta entraînant beaucoup de décès, y compris parmi le corps médical et autre personnel de santé. On apprend alors l’existence du premier patient à Conakry, suite à l’arrivée dans la capitale d’un malade venu de la Guinée forestière. Il contamine à son tour des membres du personnel soignant et les personnes avec lesquelles il a eu des contacts.
L’épidémie s’avère alors hors de contrôle et se répand de façon exponentielle non seulement en Guinée, mais aussi dans les pays limitrophes, au Liberia et en Sierra Leone. Un étudiant guinéen de l’université de Sonfonia participe à l’enterrement d’un parent revenu de Sierra Leone au cimetière de son village de Laya dans Forécariah ; puis il se rend en vacances à Dakar. Après son départ, les autres membres de sa famille tombent malades, ils sont diagnostiqués positifs au virus et isolés au centre de traitement du CHU de Donka, Conakry. Sa sœur signale sa présence au Sénégal à l’équipe de MSF qui alerte les autorités sénégalaises. Il est recherché dans sa famille d’accueil, testé positif et mis en isolement dans un hôpital de Fann.
Entre-temps, un malade en provenance du Liberia se rend à Lagos où son cas est confirmé positif ainsi que certaines personnes ayant été à son contact. De Lagos, la maladie affecte des gens à Port Harcourt, la zone pétrolifère.
Décidément la fièvre hémorragique à virus EBOLA sème la panique et devient incontrôlable !
Les statistiques explosent dans les pays touchés de l’Afrique de l’Ouest. D’un simple cas répertorié au départ, on passe au double, puis au triple, quadruple, quintuple, ensuite il décuple, centuple et atteint des milliers de cas confirmés positifs et entraîne des milliers de décès !
En définitive comment en est-on arrivé à cette situation exceptionnelle depuis la première apparition du virus Ebola dans l’ex-Zaïre ?
CHAPITRE I Genèse de la maladie
Historique
La maladie à virus Ebola est apparue pour la première fois en 1976, à Yamboukou dans l’ex-Zaïre (République Démocratique du Congo, RDC), une localité située près de la rivière Ebola qui a donné son nom à la maladie. Le virus est apparu également au Soudan la même année à Nzara.
De 1976 à 2014, la RDC a connu 7 épidémies d’Ebola ayant enregistré 2201 cas testés positifs. Par la suite la maladie s’est répandue dans d’autres pays d’Afrique orientale, centrale et australe selon la répartition suivante :
– RDC : 7 épidémies
– Soudan : 2
– Ouganda : 5
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