Ethnographie des Fusils Jaunes
228 pages
Français

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Ethnographie des Fusils Jaunes , livre ebook

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Description

Ce journal est le récit du séjour de l'auteur, ethnographe en Afrique. Il restitue des échanges qui ne pouvaient se réaliser que dans la langue de la population étudiée, les Nyangatom d'Éthiopie. Étant resté en contact pendant près de trente ans avec ces derniers, il a partagé leur quotidien, leurs heurs et malheurs de leur existence. Il a tenté de percer quelques secrets de leur mode de vie et de leurs traditions tout en s'interrogeant sur l'originalité de leur organisation sociale : un système générationnel. Ces témoignages sont illustrés de photographies argentiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2017
Nombre de lectures 13
EAN13 9782140035739
Langue Français
Poids de l'ouvrage 61 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ethnographie des Fusils Jaunes Serge A.M. Tornay
Éthiopie
I. 1970-1971
Ce journal est le récit du séjour de l’auteur, ethnographe en Afrique. Il restitue
des échanges qui ne pouvaient se réaliser que dans la langue de la population
étudiée, les Nyangatom d’Éthiopie.
Étant resté en contact pendant près de trente ans avec ces derniers, il a Ethnographie
partagé leur quotidien, les heurs et malheurs de leur existence. Il a tenté
de percer quelques secrets de leur mode de vie et de leurs traditions tout
en s’interrogeant sur l’originalité de leur organisation sociale : un système des Fusils Jaunesgénérationnel.
Ces témoignages sont illustrés de photographies argentiques. Sans
craindre le mauvais œil, les Nyangatom étaient soucieux que des images Éthiopie
d’eux-mêmes et de leur culture soient sauvegardées !
I. 1970-1971
Serge Tornay, le 20 août 1971 à Shungura, sur l’Omo.
L’auteur, Serge A.M. Tornay, fut maître de conférences à l’Université de Nanterre,
puis devint professeur du Muséum national d’histoire naturelle et directeur du musée
de l’Homme.
En couverture : Les Fusils Jaunes (Photo S. Tornay)
20 e
ISBN : 979-10-334-0123-0
Éditions Sépia
25, rue des Écoles
75005 Paris Éwww.editions-sepia.comÉ
Serge A.M. Tornay
Ethnographie des Fusils Jaunes








Ethnographie des Fusils Jaunes



Serge A.M. Tornay






Ethnographie des Fusils Jaunes


Éthiopie
I. 1970-1971


















































Du même auteur

Voir et nommer les couleurs,
ouvrage collectif publié sous la direction de Serge Tornay,
Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative, Nanterre, 1978, LI, 685 p.

Un système générationnel : les Nyangatom du sud-ouest de l'Ethiopie et les peuples apparentés,
thèse d’État, 1989, Université de Paris X-Nanterre (6 volumes).

Les Fusils Jaunes. Générations et politique en pays nyangatom (Éthiopie),
Nanterre, Société d’ethnologie, 2001, 363 p.,
XVI planches photographiques, glossaire, index.

Serge Tornay & Estelle Sohier, Empreintes du Temps.
Les sceaux des dignitaires éthiopiens du règne de Téwodros à la régence de Täfäri Mäkonnen,
Centre Français des Études éthiopiennes, 2007, 263p. Ouvrage couronné du prix
Albert Bernard de l’Académie des sciences d’outre-mer le 14 décembre 2007.

Rencontres lumineuses au cœur de l’Afrique. Carnet de route Sud-Sudan (1980),
Editions Sépia, Saint-Maur-des-Fossés, 2009, 183 p.,
cent-cinq photographies hors texte.

Le Journal de Loceria, Chronique d’Éthiopie (1970-2000),
Éditions du Parc, Sépia, 2012, 282 p., XXXII planches photographiques hors texte.

Itinéraire nilotique, Afrique orientale,
recueil de vingt essais publiés entre 1975 et 2009,
Paris, Éditions Karthala, 2013, 350 p., XVI planches photographiques hors-texte.






































































© Sépia, 2017
ISBN : 979-10-334-0123-0
EAN : 9791033401230
4 AVANT-PROPOS
Je souhaite livrer au lecteur quelques réflexions sur les rapports entre
un journal ethnographique et une œuvre d’anthropologie, dont la forme
edominante au XX siècle a été l’anthropologie structurale. Les chercheurs
de ma génération ont été formés par la pensée de nombreux maîtres
français et étrangers, pour n’en citer que quelques-uns, Herbert Spencer,
Emile Durkheim, Bronislaw Malinowski, Edward Sapir, Clifford Geertz,
Marcel Mauss, Claude Lévi-Strauss, André Leroi-Gourhan, Marshall
Sahlins, Roger Bastide, Maurice Godelier et de bien d’autres, qu’ils aient
appartenu aux écoles évolutionnistes, fonctionnalistes, structuralistes,
marxistes, post-modernistes. La remise en cause des schémas dominants
se manifeste surtout dans ce qu’on a nommé le post-modernisme.
Car depuis trois ou quatre décennies, les doctrines dominantes, qui
considéraient que l’esprit humain produit des invariants, des schèmes
universels, ont été remises en cause par de nombreux chercheurs qui
prônent le retour de l’action individuelle et de l’historicité dans l’étude de
la vie sociale. Ce changement de paradigmes a été mis en évidence par
plusieurs auteurs contemporains.
Pour ma part, après avoir exploité les données recueillies sur le terrain
dans mes publications tout au long de ma carrière
d’enseignantchercheur, j’ai entrepris de revenir à mon journal de terrain que j’ai
décidé de publier tel quel, comme une œuvre à part entière et non
comme un sous-genre de l’ethnologie. Je souhaite m’en expliquer à partir
de ma réflexion et d’œuvres contemporaines qui posent le problème sans
détour : qu’est-ce qu’un Journal ethnographique ?
Mis à part quelques carnets manuscrits, mon journal ethnographique
n’est que le récit de mon vécu au fil des heures, des jours, des semaines
et des mois de mes séjours sur le terrain, récit le plus souvent oral car
j’utilisais systématiquement mon bon vieil Uher 4000 pour me soulager,
sous un climat équatorial, d’avoir à écrire continuellement le sacro-saint
carnet de notes préconisé par nos maîtres. Ce Journal ethnographique
n’est donc qu’un rendu, en direct et aussi transparent que possible, des

instants vécus dès mon premier séjour sur le terrain, en 1970, avec mes
amis nyangatom. Ce récit contient mes commentaires, en français quand
ils ne faisaient que résumer ce que j’avais observé, deviné ou compris.
Mais, plus souvent que ces soliloques, il restitue des échanges in vivo, des
moments partagés avec mes voisins, amis et informateurs.
Conformément à la directive censée légitimer la pratique ethnographique, ces
échanges ne pouvaient se réaliser que dans la langue de la population
étudiée, dans mon cas en langue nyangatom, du groupe karimojong de la
famille nilotique. Evidemment, au cours des premiers séjours sur le
1terrain, ma compréhension de la langue était très limitée , mais le fait de
tout enregistrer et de traduire chaque témoignage avec des « j’ai
l’impression qu’il veut dire que… » m’a permis, au cours du temps long
que j’ai consacré à cette aventure, de tester moi-même mes erreurs et
mes progrès.
2De ce journal, tenu de 1970 à l’an 2000 , il ne ressort, je crois, aucun a
priori systématique, même si mon œuvre a mis en évidence,
méthodologiquement, quelques sujets comme « La construction

1 Il n’existait ni grammaire, ni dictionnaire, ni aucun ouvrage – même pas, aux débuts
des contacts avec le monde extérieur, une traduction de la Bible ou du Nouveau
Testament - en langue nyangatom. Dans ces conditions, l’ethnographe ne peut être
qu’un autodidacte. La première ONG, pentecôtiste, s’est installée en 1972 et les
Nyangatom sont toujours demeurés étrangers au monde musulman. Quarante-six ans
après mes débuts dans la basse vallée de l’Omo, la situation est inchangée : je ne
connais aucune traduction de texte, religieux, littéraire ou scientifique, en langue
nyangatom. Il existe un Nouveau Testament en langue turkana, très proche de la langue
nyangatom. D’inspiration pentecôtiste, la Philadelphia Church Mission, qui a œuvré chez
les Nyangatom de 1972 à 2001, a dû juger que le texte turkana devait suffire aux
« services » dominicaux. Dans l’orbite du groupe karimojong (Éthiopie, Ouganda,
Kénya, Soudan), les Nyangatom sont demeurés une minorité : environ 5000 au début
des années 1970, ils sont censés être 13 à 15 000 aujourd’hui (2016), selon des données
démographiques qui demeurent très incertaines. Par comparaison les Turkana du Kénya
seraient plus de 200 000. Une scolar

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