Femmes handicapées citoyennes avant tout!
264 pages
Français

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Femmes handicapées citoyennes avant tout! , livre ebook

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Français

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Description

Le matin du 25 novembre 2003, des femmes et des hommes, handicapés ou non, se pressaient aux portes de l'Hôtel de Ville de Paris. La réunion s'ouvre avec l'intervention de Lucie Aubrac. La vieille dame raconte presque un siècle d'histoire du handicap. Elle commence avec les gueules cassées de la guerre de 14 et le facteur de son village qu'elle a vu revenir en 1918 avec une "manche de sa veste vide", et ira jusqu'au combat contre les mines anti-personnelles de l'association Handicap International. Le mot d'ordre : Femmes handicapées, citoyennes avant tout !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2013
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336664255
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Sous la direction de Maudy Piot





Femmes handicapées, citoyennes avant tout !

Association « Femmes pour le Dire,
Femmes pour Agir ! »

2003-2013
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66425-5
Préambule

Le livre des dix ans est un recueil de contributions amicales de femmes et d’hommes qui ont participé à notre aventure, les uns depuis le tout début, d’autres qui nous ont rejoints en cours de route.
Notre pensée va avec une émotion particulière à notre marraine des premiers jours, Lucie Aubrac, qui nous a quittés à 94 ans le 14 mars 2007.
A tous ceux dont les noms figurent en tête des chapitres, nous adressons nos vifs remerciements.
Et à tous ceux qui sont à nos côtés d’une manière ou d’une autre en ce joyeux anniversaire, nous renouvelons notre amitié solidaire.
M.P.
Françoise Héritier
Anthropologue, membre d’honneur de FDFA
« Où sont les chaînes qui font que le handicap est discriminant ? A mes yeux la réponse est claire, elles ne sont pas physiques, dans les corps eux-mêmes. Elles sont dans les représentations mentales que se font les membres d’une société, elles sont dans les mots qui servent à exprimer ces représentations, elles sont dans les comportements individuels, collectifs et politiques, qui résultent de ces représentations et de ces mots. Le mot handicap a pris une tournure négative, accompagné de mots qui soulignent cette négativité : désavantage, désadaptation, inadaptation, incapacité, invalidité, déchéance, décrépitude, altération, difformité, dépendance, vulnérabilité, mots à forte charge conceptuelle et émotionnelle qui escamotent tous la personne en la noyant dans une catégorie. Comment faire pour que l’Autre, qu’il soit dit handicapé, vulnérable, dépendant , reste toujours dans le regard d’autrui un objet de considération ? Comment changer ce regard d’autrui, implacable dans son indifférence où l’ignorance le dispute au désintérêt, ou parfois son hostilité ? Il faudrait, je le pense, générer extrêmement tôt, dans l’enfance, une culture de l’empathie, pour littéralement se mettre dans la peau de l’autre, percevoir les handicaps comme si nous les vivions nous-mêmes. » (24 mars 2012)
Avant-propos
Il est naturel de souhaiter un joyeux anniversaire à l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir à l’occasion de ses dix ans d’existence. Mais ce n’est pas suffisant ! Depuis 2003, les éditions L’Harmattan que je dirige éditent les publications de cette association, ouvrages coordonnés par sa présidente-fondatrice Maudy Piot. Je connais Maudy depuis les années 1970, autrement dit depuis notre jeunesse, depuis la création de L’Harmattan. J’admire son dévouement à une cause qu’elle porte avec passion, celle des femmes handicapées, des femmes – pour reprendre ses mots – invisibles dans notre société, discriminées doublement parce que femmes et parce que handicapées. J’ai plaisir à parler de ses combats et de ces textes lorsque je vais en Afrique (ce qui m’arrive très souvent), continent dans lequel les problématiques soulevées par FDFA sont également d’une brûlante actualité.
A Maudy, à son entourage militant, à son mari Alain, publié lui aussi à L’Harmattan et qui défend également la cause des femmes (« féministe au masculin » comme dirait Benoîte Groult), je souhaite un avenir radieux, me réjouissant de l’appui que notre maison d’édition peut leur apporter pour faire entendre leurs fortes paroles.

Denis Pryen,
directeur des éditions L’Harmattan
Mais aussi Femmes pour l’Ecrire !
Alain Piot 1

J’ai eu le privilège, il y a dix ans, de connaître le bébé avant même sa naissance. C’est en effet en 2003 que Maudy Piot, entourée d’un petit groupe de 12 femmes (quel symbole !) décide, encouragée par Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, d’organiser un grand forum national sur le thème : « Femmes handicapées citoyennes ».
Cet événement s’inscrit dans la lignée d’une série de rassemblements plus modestes centrés sur les problèmes quotidiens rencontrés par des femmes handicapées visuelles. L’innovation de l’année 2003 est d’étendre l’audience et la problématique à toutes les formes de handicap. L’accent est mis d’emblée, non pas sur les pathologies, mais sur la citoyenneté des femmes que la naissance ou les hasards de la vie ont rendues handicapées. Ce thème sera repris d’année en année, de forums en colloques, d’ateliers en rencontres conviviales.
Dix ans après, le slogan de l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir » proclame fièrement : Femmes handicapées, citoyennes avant tout !

Mais en 2003, parallèlement à la mise en place du projet de forum, se pose la question de… la fiche d’état-civil des géniteurs – ou plutôt des génitrices. Quelques essais de rattachement à des structures existantes ne paraissent pas satisfaisants. Il faut un nom qui dise d’emblée l’origine, le projet, l’ambition de ces femmes citoyennes appelées à se retrouver le 25 novembre 2003, de 9h à 18h, dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris.
Et c’est ainsi que naît un nom : d’abord Femmes pour le dire… puis Femmes pour agir ; deux majuscules en un premier temps (Femmes) et ensuite quatre, faciles à mémoriser sous le sigle FDFA aujourd’hui universellement connu ; naît aussi une structure, une association loi 1901, déclarée en préfecture le 26 avril 2003, avec dans le rôle du petit télégraphiste faisant le lien entre l’appartement de la famille Piot dans le 15 e arrondissement et les locaux de la préfecture de Police, votre serviteur.
Le petit groupe des organisatrices eut alors ce trait de génie (ne soyons pas modestes !) en invitant comme marraine du premier forum Lucie Aubrac, grande figure de la Résistance, âgée alors de 91 ans. Maudy Piot avait fait sa connaissance l’année précédente : pour faciliter aux aveugles le passage à la nouvelle monnaie, l’euro, Hamou Bouakkaz, conseiller du maire de Paris, avait créé une station radio FM baptisée « Euro-FM ». Maudy participe tout de suite à l’animation de la station (qui ne parle pas que de monnaie !). J’en fais également partie. Chaque soir, pendant deux heures, Maudy reçoit une personnalité qu’elle interviewe. C’est dans ce cadre qu’elle invite Lucie Aubrac, célèbre par son passé de résistante et militante active des droits humains. Lucie commence à perdre la vue, ce qui rapproche encore les deux femmes. De cette rencontre sur les ondes d’Euro-FM naît une amitié qui donnera naissance à la première « marraine » du premier forum de FDFA, et à la première « membre d’honneur » de l’association.
Personne, dans l’association, n’a oublié ses fortes paroles ce 25 novembre 2003 : « Nous sommes des citoyennes à part entière ! Je salue votre courage, votre dignité, et le souci que vous avez d’arriver à améliorer non pas votre sort, car vous l’avez entre les mains si vous êtes là, mais le sort de toutes celles qui sont restées chez elles aujourd’hui, qui ne savent pas comment se battre ».
Ainsi se termine le premier forum national de « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir ». Environ mille personnes sont venues sous les dorures Second Empire de l’Hôtel de Ville. Elles y ont entendu des conférences : « Femme et handicap » avec l’historienne Yvonne Knibiehler, d’autres interventions de Nicole Diedérich 2 , sociologue et militante des droits des femmes ; de Geneviève Lang, historienne et élue municipale, de Julia Kristeva, psychanalyste et écrivaine. Des tables rondes ont permis de présenter de nombreux témoignages et d’avoir un échange avec la foule des participants. Déjà se construisait ce qui deviendra la règle pour les futurs forums : des interventions de haut niveau avec des intellectuel(le)s reconnu(e)s et des échanges entre les orateurs, les témoins et les participants. Ni populisme, ni intellectualisme. La parole est aussi à ceux et celles qui vivent dans leur chair, dans leur histoire, le handicap.
Après quelques semaines de respiration, l’équipe organisatrice en vient à se poser la question : que faire de toute cette richesse d’interventions, d’échanges, de témoignages ? « Femmes pour le Dire… » : comment ne pas laisser perdre ces paroles précieuses, ces interpellations, ces cris de douleur parfois, ces éclaircies d’espoir dans un ciel souvent plombé ? Autrement dit : comment en garder la mémoire et sous quelle forme ? Comment diffuser ce qui ne devrait pas rester la propriété d’un

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