Henri Lefebvre
314 pages
Français
314 pages
Français

Description

On a voulu revenir sur l'actualité du sociologue qui le premier s'est intéressé au quotidien et en a montré tout à la fois la richesse cachée et les implications profondes, la dimension aliénée et aliénante et les ressorts pour l'émancipation. Il s'agissait de renouer avec l'attention à la quotidienneté à partir des pratiques et des usages. Jamais époque n'a été aussi assujettie à la rationalité gestionnaire et technique que la nôtre. Alors, la pensée d'Henri Lefebvre nous est apparue monde.

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Date de parution 01 avril 2013
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296532717
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

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Extrait

L’homme et la société
Henri Lefebvre Une pensée devenue monde ?
On a voulu revenir sur l’actualité du sociologue qui le premier s’est intéressé au quotidien et en a mon tré tout à la fois la richesse cachée et les implications profondes, la dimension aliénée et aliénante et les ressorts pour l’émancipation. Il s’agissait de renouer avec l’attention à la quotidienneté à partir des pra tiques ou des usages. Jamais époque n’a été aussi assujettie à la ratio nalité gestionnaire et technique des temps, des lieux, des usages et des comportements. Si la « cage d’acier » bureaucratique a exercé jadis sa violence sur toute une fraction de l’humanité, jamais peutêtre la violence subtile et hégémonique de la « police du chiffre » n’a autant pesé sur nos comportements et nos consciences. Comme si la fluidification et la vola tilisation de l’ordre disciplinaire et bureaucratique avait provoqué une intériorisation des normes et des contraintes de la performance économique. Toutes les institutions, de l’entreprise à l’université, semblent soumises à la marotte quantophrénique aux effets délétères sur l’expérience dans sa dimension poly sémique et phatique. Comment, dès lors, comme se le demandait déjà laCritique de la vie quotidienne, naissent aujourd’hui ces brèches qui ouvrent sur les ambivalences, les contradictions, les conflits, les ren contres inchoatives. C’est dans les postérités et les disséminations internationales que la pensée d’Henri Lefebvre nous est apparue monde.
Couverture : Affiche du colloqueHenri Lefebvre : une pensée devenue monde ?qui s’est tenu à l’université Paris ouest Nanterre La Défense les 2728 septembre 2011.
ISBN: 978-2-343-00457-0 32
185-186
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
CoPoartdroicnknéCipnagrolani
Henri Lefebvre Une pensée devenue monde ?
Henri Lefebvre Une pensée devenue monde ?
L’homme et la société
C OO R D O N N ÉPARPatrick Cingolani
C.N.L. et du C.N.R.S. Publié avec le concours du
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
Henri Lefebvre Une pensée devenue monde ?
Coordonné par
Patrick Cingolani
Revue soutenue par l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS et le CNL
L’Harmattan
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
Fondateurs
Serge JONASet Jean PRONTEAU
Directeurs
Claude DIDRYet Michel KAIL
Comité scientifique
Michel ADAM, Pierre ANSART, Elsa ASSIDON, Solange BARBEROUSSE, Denis BERGER, Alain BIHR, Monique CHEMILLIER-GENDREAU, Catherine COLLIOT-THÉLÈNE, Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Christine DELPHY, René GALLISSOT, Michel GIRAUD, Gabriel GOSSELIN, Madeleine GRAWITZ, Colette GUILLAUMIN, Serge JONAS, Serge LATOUCHE, Jürgen LINK, Richard MARIENSTRAS, Sami NAÏR, Gérard RAULET, Robert SAYRE, Benjamin STORA, Nicolas TERTULIAN.
Comité de rédaction
Marc BESSIN, Pierre BRAS, Patrick CINGOLANI, Laurence COSTES, Christophe DAUM, Véronique DERUDDER, Claude DIDRY, Jean-Pierre DURAND, Jean-Pierre GARNIER, Gaëtan FLOCCO, Bernard HOURS, Aziz JELLAB, Michel KAIL, Pierre LANTZ, Margaret MANALE, Louis MOREAU DE BELLAING, Numa MURARD, Nia PERIVOLAROPOULOU, Thierry POUCH, Pierre ROLLE, Laurence ROULLEAU-BERGER,MoniqueSELIM,RichardSOBEL, Sophie WAHNICH, Claudie WEILL.
Secrétariat de rédaction
Jean-Jacques DELDYCK
© L’Harmattan, 20125-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00457- 0 EAN : 9782343004570
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
N° 185-186
2012/3-4
Serge Jonas (Irène Jonas)…………………………………………………5 Éditorial. La compétitivité contre la Sécurité sociale ?………………….. 7 * * *
HENRILEFEBVRE: UNE PENSEE DEVENUE MONDE?
Patrick Cingolani Henri Lefebvre : une pensée devenue monde ?………………………. 11
I - Temporalités, quotidienneté, appropriation, différence
Anne Raulin La vie quotidienne, entre colonisation et émancipation……………….21 Patrick Cingolani Aliénations ordinaires et résistances………………………………….. 33 Pierre Lantz L’espace et le temps quotidiens comme enjeu politique………………45Virginie Milliot La pensée des possibles au temps des « alternatives infernales »……….59 II - Biographie, disséminations, postérités
Ana Fani Alessandri Carlos Le droit à la ville comme projet de nouvelle société…………………. 67
Céline Vaz «Les Pyrénées séparent et relient la France et l’Espagne» : Henri Lefebvre et la question urbaine espagnole à la fin du franquisme……………………………………………….…83
Claire Revol Le succès de Lefebvre dans lesurban studiesanglo-saxonnes et les conditions de sa redécouverte en France……………………….105
Stephen A. Mrozowski Temps, rythme et espace. L’influence d’Henri Lefebvre dans le champ de l’archéologie historique…………………………... 119
Valérie Foucher-Dufoix et Stéphane Dufoix Henri Lefebvre et la biographie sociale des idées……………………133
III - Lefebvre : vie et persistance de la contradiction Henri Lefebvre Claude Lévi-Strauss et le nouvel éléatisme (1)………………………151 Henri/efebvre Claude Lévi-Strauss et le nouvel éléatisme (2)………………………167* * *
HORS DOSSIER
François-Xavier Devetter et François HornServices à la personne ou renouveau de l’emploi domestique ?……..197
Marame Ndour et Bruno Boidin « L’accès aux biens et services essentiels » : une notion centrale et ambigüe du développement………………….. 223
Pierre/antz Peuple et démocratie………………………………………………… 249
* * * REVUE DES REVUES(Thierry Pouch)………………………………….. 263 COMPTES RENDUS……………………………………………………... 273 Résumés/Abstracts……………………………………………………. 293
Tables…………………………………………………………………..301
* * *
Toute la correspondance — manuscrits (double interligne, 35 000 signes maximum pour les articles, 4 200 pour les comptes rendus), livres, périodiques — doit être adressée à laRédaction: L’homme et la société -Jean-Jacques Deldyck Université Paris 7 – Boîte courrier 7027 75205 Paris Cedex13-Téléphone 01 57 27 64 86 E-mail : deldyck@univ-paris-diderot.fr ABONNEMENTS ET VENTES AU NUMEROÉditions L’Harmattan 5-7 rue de l’École-Polytechnique 75005 PARISUn abonnement annuel couvre 3 numéros dont 1 double (joindre un chèque à la commande au nom de L’Harmattan). France : 60— Étranger par avion : 65
Serge Jonas
Serge Jonas et Jean Pronteau
Serge Jonas vient de mourir à l’âge de 99 ans. Pour les « nouveaux » venus au comité de rédaction, il n’est qu’un nom inscrit à côté de celui de Jean Pronteau, sur la lignefondateursla page 2 de de L’homme et la ciété.
Pour ce juif russe, qui a quitté l’école à 13 ans et dont la France a été le quatrième et dernier pays d’accueil à quarante ans, cette revue et les éditions Anthropos ont tout représenté. Pour créer cette maison d’édition, il a commencé par monter dans sa cave une petite entreprise de sérigra-phie et fait fortune chez les parfumeurs en inventant un système de flo-cage. Puis il a repris des études, passé une équivalence du baccalauréat et entrepris une licence de sociologie à la Sorbonne. Au fil des années, il a
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Serge JONAS
publié,encoreet encore, auteurs marxistes, rééditions d’œuvres classiques d’auteurs plus ou moins oubliés (Fourier, Saint-Simon, les Fondements de la critique de l’économie politique de Karl Marx, les voyages de René Caillé, etc.) et thésards en mal d’éditeurs, pour un rêve jamais abouti : la e création d’un institut marxiste du XX siècle. Des trois revues,Autoges-tion,Espaces et Sociétés, et celles qu’il a accueilli à leurs débuts :Utopie, Peuples méditerranéens, etc., L’homme et la sociétéa toujours été sa pré-férée.
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Irène JONAS
Éditorial
La compétitivité contre la Sécurité sociale ?
Puissance du salariat, grand ouvrage de Bernard Friot, prend aujour-d’hui une forme plus étoffée. On pourrait s’étonner que ce livre, mani-festement en décalage avec les débats actuels sur la sécurité sociale fasse l’objet d’une nouvelle édition. En effet, l’auteur y défend le principe de la « cotisation sociale », part indirecte du salaire et constitutive du « sala-riat », alors que le débat sur la compétitivité des entreprises françaises part du poids que représente ladite cotisation pour le « coût du travail » national et donc pour le prix des exportations de notre pays. Face à ce qui est vu comme un « handicap », la seule solution serait la suppression de la cotisation sociale et son remplacement par les ressources d’une impo-sition accrue, par exemple par le moyen d’une TVA « sociale ». On prend comme modèle tous ces pays qui, Allemagne en tête, financeraient la protection sociale par l’impôt, délestant les entreprises de ces charges qui ruinent l’économie française sur les marchés internationaux. Mais le raisonnement suivi par cette critique du système de « sécurité sociale », inventée pas à pas, sans véritable intentionnalité institutionnelle e nous dit Friot, depuis le début du XX siècle et qui prend véritablement tournure à la Libération, répond-il aux principes d’une construction euro-péenne attachée à la lutte contre le « dumping » depuis la recherche d’une union douanière sur les ruines de la seconde guerre mondiale ? Cette lutte contre le dumping se justifiait alors par le rôle des aides d’État qui, avant guerre, avaient entretenu une concurrence destructrice dans des secteurs tels que la sidérurgie amenant l’initiative fondatrice de la Communauté du Charbon et de l’Acier en 1951. Depuis, elle a pris une tournure de plus en plus radicale dans l’action de la Commission euro-péenne,àtraversuncontrôledesaidespubliquesallantjusqu’àremettre
o L’homme et la société185-186, juillet-décembre 2012, n
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L’homme et la société
en cause l’indifférence initiale de la Communauté européenne entre pro-priété privée et propriété publique des entreprises, en assimilant les entre-prises publiques à des formes capitalistiques anticoncurrentielles parce que viciées par cette possibilité de recapitalisation indéfinie par les États. Le capital des entreprises est en ligne de mire, ce que renforce une po-litique systématique de libéralisation des marchés de la part de la Com-mission. Mais ce que l’on fait au capital ne s’applique-t-il pas au travail ? Le financement de la protection sociale par l’impôt représente manifeste-ment une forme d’aide publique alors que l’assurance maladie, les retrai-tes, concernent directement le travail et son coût. Dès lors, la cohérence imposerait à la Commission européenne de commencer l’enquête sur des pratiques qui faussent le jeu de la libre concurrence et pénalise un pays qui, comme la France, fait payer le travail selon son véritable coût en y incluant les cotisations finançant le salaire indirect. Il reste à tirer les con-séquences de cette étrange abstention de la Commission, quand le travail et son coût sont en cause. Alors que la protection sociale est un des pivots des différentes décla-rations de droits fondamentaux qui émaillent les différents traités adoptés ces dernières années, le financement de cette protection sociale qui s’adresse en premier lieu aux travailleurs, est considéré comme relevant de l’impôt et des États-membres. Dans le même temps, le contrôle de leur déficit public est au centre de la politique de rigueur budgétaire qui ané-antit aujourd’hui des pays comme la Grèce et l’Espagne. Il est donc légi-time de s’interroger sur les orientations prises aujourd’hui par la cons-truction européenne, après les tentatives d’intégration économiqueetso-ciale de la présidence Delors. La construction européenne adopte mainte-nant une tournure suicidaire par un encouragement hypocrite au dumping sur la sécurité sociale, à la fois par une compétition entre les États-mem-bres sur les prestations sociales servies à leurs citoyens et par une accep-tation de la concurrence de produits en provenance de pays dans lesquels la protection sociale est rien moins qu’un exotisme pathologique. Sans rejeter la possibilité de défendre la « cotisation sociale » devant les institutions européennes, au nom même de la « concurrence libre et non faussée », les analyses de Bernard Friot permettent d’ores et déjà, selon moi, d’imaginer un protectionnisme d’un genre nouveau à l’égard des importations : le protectionnisme social. Défendre un système de sé-curité sociale impliquerait de créer une taxe, par exemple, sur les voitures allemandes qui viennent concurrencer des voitures où le coût du travail est intégré à la fois dans sa dimension directe et dans sa dimension indirecte. Cela impliquerait,a fortiori, de créer une taxe aux frontières de
La compétitivité contre la Sécurité sociale ?
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cette Union à l’égard de produits en provenance de pays qui, comme la Chine ou les États-Unis, font de la protection contre la maladie ou de la garantie de la retraite une question privée. Logique claire et nette, entrant danslevéritable programme politique de cette Union fondée sur l’alliance entre économie de marché et progrès social.
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Claude DIDRY
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