Initiation à la sociologie
229 pages
Français

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Initiation à la sociologie , livre ebook

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Description

Bien que son histoire soit récente, la sociologie occupe une place prééminente au sein des sciences sociales. Son succès dans le milieu intellectuel mais aussi médiatique témoigne de sa capacité à problématiser les questions de notre temps. Cet ouvrage destiné à un large public présente les idées des auteurs classiques puis celles des auteurs plus contemporains regroupées par courant de pensée dans un style clair et accessible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 338
EAN13 9782336277080
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour Comprendre
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquinot, Denis Rolland.
Dernières parutions
Jean BARDY, La philosophie dans les pas de Socrate , 2008.
Jean-Claude VAN DUYSEN et Stéphanie JUMEL, Le développement durable , 2008.
Olivier ABITEBOUL, Comprendre les textes philosophiques. Concepts en contexte , 2008.
André COLLET, France — Amérique ; Deux siècles d’histoire partagée  ; XVII e - XVIII e siècle, 2007.
Lorraine et Sébastien TOURNYOL du CLOS, La délinquance des jeunes , 2007.
Claude MEYER, Une histoire des représentations mentales , 2007.
Claire COURATIER, Christian MIQUEL, Les études qualitatives : théorie, applications, méthodologie, pratique , 2007.
Christian MIQUEL, La pensée du rien , 2006.
Martine QUINIO BENAMO, Probabilités et statistique aujourd’hui , 2005.
François-Nicolas AGEL, Le monde des marchés , 2005.
Madjid BENCHIKH, Algérie : un système politique militarisé, 2003.
Initiation à la sociologie

Aziz Jellab
Du même auteur
Le travail d’insertion en mission locale , Paris, L’Harmattan, 1997.
Scolarité et rapport aux savoirs en lycée professionnel , Paris, PUF, 2001.
L’école en France. La sociologie de l’éducation entre hier et aujourd’hui , Paris, L’Harmattan, 2004.
Débuter dans l’enseignement secondaire. Quel rapport aux savoirs chez les professeurs stagiaires  ? Paris, L’Harmattan, 2006.
© L’HARMATTAN, 2008 5-
7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296055438
EAN : 9782296055438
Sommaire
Pour Comprendre Page de titre Du même auteur Page de Copyright Introduction Partie I - Des réflexions philosophiques au projet d’une sociologie
Chapitre 1 - La constitution de la sociologie comme science de la société Chapitre 2 - Les précurseurs de la pensée sociologique : de la « philosophie sociale » à la sociologie
Partie II - Les auteurs classiques de la sociologie
Chapitre 3 - Emile Durkheim (1858-1917) et l’analyse des faits sociaux : la sociologie comme application du rationalisme scientifique Chapitre 4 - Max Weber (1864-1920) et le processus de rationalisation du monde moderne : la nécessité d’une approche compréhensive Chapitre 5 - Karl Marx (1818-1883) : l’analyse des rapports sociaux de production comme intention sociologique
Partie III - Les courants de pensée dans le champ de la sociologie contemporaine
Chapitre 6 - La sociologie et l’héritage des classiques : les prolongements au début du XX e siècle Chapitre 7 - La sociologie fonctionnaliste américaine Chapitre 8 - La sociologie des interactions et ses variantes : l’Ecole de Chicago, l’interactionnisme symbolique et l’ethnométhodologie Chapitre 9 - Structuralisme, historicité et théorie critique en sociologie Chapitre 10 - L’individu rationnel et les stratégies des acteurs : de l’individualisme méthodologique à la sociologie des organisations
Conclusion Notes
Introduction
Il est difficile de faire une synthèse de la théorie sociologique, et plus encore, de définir la sociologie et ses objets tant l’ampleur des domaines couverts et la diversité des « écoles » ou des courants de pensée sont monumentales. On devrait parler de théories sociologiques au pluriel. Pourtant, il s’agit d’une discipline récente ne datant que de la seconde moitié du XIX e siècle. La chronologie du développement et de l’institutionnalisation de la sociologie révèle sa forte inscription dans des débats intellectuels et idéologiques nationaux. Ainsi, on ne peut, par exemple, restituer pleinement la genèse de la sociologie durkheimienne sans penser ses rapports avec les débats entourant la laïcité, la contractualisation des rapports sociaux et la place devant être échue à la morale et à la République dans la formation politique des citoyens. De même, si l’école française de sociologie - associée à son père fondateur qu’est Emile Durkheim - est bien l’héritière de la philosophie positive, privilégiant l’explication par l’analyse causale des faits sociaux, l’approche compréhensive de Max Weber, en accordant plus d’importance à l’interprétation des faits et des comportements, exprime le poids de la tradition philosophique allemande, soucieuse de penser les rapports étroits entre l’éthique, la morale et les manières dont l’homme les incarne dans ses conduites.

La sociologie occupe une place centrale dans le champ des sciences sociales. Mais comme toute discipline scientifique, elle est en constants débats, à la fois internes et externes, et ce, parce qu’elle est directement aux prises avec le quotidien (dans son acception empirique) et reste soumise à des controverses intellectuelles car elle ne « parle pas d’une seule voix. On pourrait reprendre l’idée de Neil Smelser affirmant que « la théorie sociologique est effectivement protéiforme, fragmentée et polémique » 1 a . Mais il existe aussi une difficulté et non des moindres, rencontrée par la sociologie, c’est de définir la notion de « société ». Puisqu’il s’agit de son objet premier - en dépit des courants de pensée et de leurs choix théoriques -, elle se doit donc de définir ce qui est entendu par le terme de société. Or il est devenu plus que hasardeux de préciser ce qui est entendu par “ société ”, d’autant plus que le monde actuel, marqué par la rupture de l’unité du social 2 et par des décalages 3 entre les expériences individuelles et les structures ou systèmes sociaux 4 , confère à l’unité supposée du collectif quelque chose d’improbable. Aussi, et de manière assez conventionnelle, on s’accorde à dire que la sociologie étudie les phénomènes sociaux dans ce qu’ils peuvent avoir de collectif 5 .
La constitution de la sociologie sera fortement marquée par le souci de penser, de construire et de caractériser son objet. La sociologie s’imposera comme discipline scientifique à partir du moment où elle identifiera son domaine et ses options théoriques. Pourtant, l’identification de son objet ne suffira pas pour lui donner une « reconnaissance » ou légitimité indiscutable, dans la mesure où l’objet en question ne fait pas l’unanimité parmi les sociologues. « Dès sa naissance, la sociologie va s’engager dans un incessant mouvement de construction et de déconstruction de son objet. A l’objectivisme durkheimien et à ses diverses variantes s’opposera un subjectivisme dont l’idée centrale est qu’il n’y a pas d’activité sociale sans intentionnalité ; un comportement ne se réfère pas seulement à des normes ou à des modèles culturels, mais renvoie d’abord au sens subjectif que lui donne l’acteur », (Berthelot, 1992. op. cit . p. 13).
Penser la société est d’emblée problématique dans la mesure où les faits sociaux ne sont pas indépendants de celui qui les pense. Autrement dit, les conditions d’une objectivation ne sont pas les mêmes entre les sciences de la nature et la sociologie, le sociologue étant un être social porteur de catégories de jugement et d’une vision du monde qui risquent de transfigurer les interprétations qu’il avance. C’est pour éviter cet écueil que Durkheim fera de l’objectivation des phénomènes sociaux une préoccupation majeure et bien des préceptes qu’il avancera incarneront largement le nouvel « esprit scientifique » 6 . Pourtant, la proximité existentielle et sociale entre le sociologue et la société qu’il étudie est aussi posée comme un atout et elle participe du travail de

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