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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 2011 |
Nombre de lectures | 122 |
EAN13 | 9782296714885 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
JEUX ET ENJEU
DE LA PLANÉTISATION
Interfaces et Transdisciplinarités
Collection dirigée par Patrick Paul
Déjà parus
Isabelle Hannequart, Jeux et enjeu de la planétisation, Patrimoine – Culture – Monde , 2010.
Christian Gérard, Pour une œuvre de complexité en éducation, 2010.
Catherine Guillaumin, Sébastien Pesce, Noël Denoyel (sous la dir. de), Pratiques réflexives en formation. Ingéniosité et ingénieries émergentes , 2009.
Bernard Carmona, Le réveil du génie de l’apprenant.. Construction d’un projet transculturel à La Réunion , 2009.
Patrick Paul et Rémi Gagnayre (dir.), Le rôle de l’art dans les éducations en santé, 2008.
Gérard Gigand, Ingénierie du regard transdisciplinaire , 2007.
Isabelle Hannequart, Science et conscience de la mondialisation, 2006.
Patrick Paul et Gaston Pineau (coord.), Transdisciplinarité et formation, 2005 .
Isabelle HANNEQUART
JEUX ET ENJEU
DE LA PLANÉTISATION
Patrimoine – Culture – Monde
Nous sommes conscients que quelques scories peuvent subsister dans cet ouvrage. Étant donnée l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.
Du même auteur
Science et conscience de la mondialisation , L’Harmattan, 2006.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
Fabrication numérique : Socprest, 2011
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13706-6
EAN : 9782296137066
Avant-propos
Dans Science et conscience de la mondialisation (L’Harmattan, 2006), nous avons dégagé de la confusion conceptuelle la définition spécifique de la mondialisation, articulée sur la notion de Monde et respectueuse de ce concept (op. cit., p. 53). Issue de la confrontation des différentes acceptions, et éclairée par les approches philosophiques, cette définition oppose mondialisation et globalisation, mondialisation plurielle par essence et globalisation uniformisante. La mondialisation répond à un Monde fait des mondes cohérents de chacun, des réalités et des représentations diverses, qui, aujourd’hui, rencontrent le Monde unique.
Le propos de Science et conscience était de démontrer que la compréhension du changement d’échelle que représentent ce phénomène et sa perception appelle une science nouvelle, qui se nourrisse des différentes sciences, qui leur assure une fertilisation croisée, qui se glisse dans les entre-deux des sciences et qui regarde vers l’au-delà des sciences. Cette mondiologie saisit les différentes disciplines d’un regard transdisciplinaire permettant de concevoir la complexité humaine par « une approche existentielle qui donne sa part à l’angoisse, la jouissance, la douleur, l’extase » (Edgar Morin , L’identité humaine, La méthode, 5. L’humanité de l’humanité, Seuil, 2001, p. 10).
Cette science doit guider les voies de la conscience émergente de la mondialisation. Pas de conscience sans une recherche scientifique au service d’un débat démocratique. Pas de science sans une conscience en éveil. Mais comment relier science et conscience, comment passer du monde des experts en mondiologie, redoutés à juste titre par Alfredo Pena-Vega ( Science et conscience de la mondialisation, Avant-propos, Pour « une politique planétaire », op. cit., p. 9) à celui des êtres humains, citoyens potentiels d’un monde mondialisé, et réciproquement ?
La culture nous semble être le passeur entre science de la mondialisation et conscience d’être-au-Monde. Portée par l’éducation sous toutes ses formes, institutionnelles ou non, et tout au long de la vie, seule notre culture est en mesure de chasser le sentiment actuellement dominant, celui de la peur d’une mondialisation dont on devrait avant tout se protéger ou dont on prédit déjà la fin. La mondialisation est en nous et nous pouvons et devons la cultiver.
La mondialisation est porteuse, par définition, d’un équilibre entre la tendance à la globalisation et la résistance des diversités éclatées. Ni l’une ni l’autre ne sont en mesure de répondre humainement au changement d’échelle qui est à l’œuvre. La première oublie l’homme, la seconde oublie le Monde au profit des seuls mondes au pluriel.
Notre propos est maintenant que la culture, mieux que tous les autres éléments, politiques, économiques ou sociaux, concentre les données de cet enjeu crucial, représente le meilleur indicateur de mondialisation, constitue le laboratoire par excellence de cette mondialisation définie précédemment et le terrain sur lequel son point d’équilibre pourra être atteint. Peut-être, un jour, comme le concède Francis Fukuyama dans La fin de l’histoire et le dernier homme (Flammarion, 1992, p. 380), « pour peu qu’une majorité de chariots aient atteint la même ville », leurs occupants envisageront « de repartir pour un nouveau et plus long voyage », autrement dit un nouveau paradigme remplacera l’actuel… Mais le paradigme culturel nous semble actuellement le plus pertinent.
Plus spécialement que la culture, qui est une notion très large et aujourd’hui discutée, le patrimoine est le point de focalisation de la problématique, offrant un angle d’attaque plus pointu.
Nous voulons démontrer que c’est dans la combinaison des trois éléments – patrimoine, culture, Monde – que se joue à nos yeux la mise en scène d’une authentique mondialisation, qui ne soit ni internationalisation ni globalisation, car c’est là, mieux que sur les autres terrains, où peuvent être réunies les conditions de cette mondialisation. Patrimoine, culture et monde sont les trois constituants de l’enjeu.
Cet enjeu, c’est celui de la planétisation. Ce terme de planétisation a été utilisé par Pierre Teilhard de Chardin pour mettre en évidence, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, trois phénomènes, le rétrécissement géographique, le brassage ethnique et le « serrage » économique et psychique. Dans Eduquer pour l’ère planétaire (Edgar Morin, Raul Motta et Emilio-Roger Ciurana, Balland, 2003), les auteurs définissent la « planétarisation » comme un terme anthropologique, qui évoque le rapport complexe de l’être humain à la nature et à la planète, car « la Terre n’est pas seulement un terrain où se déploie la globalisation, mais une totalité complexe physique/biologique/ anthropologique » (op. cit., p. 84). Nous retiendrons la notion de planétisation comme un équivalent de la planétarisation, pour disposer d’une notion qui ne préjuge pas de l’orientation qui sera prise, dans le sens de la mondialisation plurielle ou dans celui de l’uniformisation globalisante. Selon l’équilibre dynamique qui sera trouvé entre les trois constituants, la planétisation basculera dans l’une ou l’autre. Les trois constituants représentent un pivot autour duquel se dessine le futur de notre société planétaire et portent donc l’enjeu cardinal de la planétisation.
La démonstration s’appuiera, après la définition des trois grands concepts, sur l’analyse des pratiques politiques. Celles-ci montrent une variété de combinaisons des trois constituants. Mais ces déclinaisons multiples s’articulent elles-mêmes sur trois grandes variations, selon l’agencement dynamique des trois constituants. Tantôt l’un des constituants est en retrait ou disparaît, tantôt les combinaisons se rapprochent d’un équilibre entre les trois constituants. Internationalisation, globalisation et mondialisation rythmeront ces trois grandes variations.
Un regard sur l’Union européenne permettra de resserrer l’étude sur un champ régional et de décrypter les choix des institutions européennes en termes d’internationalisation, de globalisation et de mondialisation. L’Union est soumise aux pressions de l’environnement international mais elle est capable, dans le jeu des interactions normatives, de p