L accueil
252 pages
Français

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Description

Au début de toute rencontre humaine, il y a toujours une procédure d'accueil. Du succès de cette procédure dépend souvent celui de la rencontre. Ce bref moment pendant lequel deux êtres prennent contact laisse des traces sur la façon dont chacun d'eux va se comporter pendant l'entretien qui va suivre. Il est apparu important d'étudier ce qui se passe durant ce court moment que l'on nomme accueil.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 150
EAN13 9782296476066
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ACCUEIL
Théorie, histoire et pratique
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55928-8
EAN : 9782296559288

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Pierre G OUIRAND


L’ACCUEIL
Théorie, histoire et pratique
À Gisèle, Romain, Marcia, Adrien et Louis
Du même auteur


Les réseaux commerciaux dans l’hôtellerie, BPI, Paris 1984

La commercialisation dynamique, BPI, Paris, 1987

L’accueil hôtelier, BPI, Paris 1994

Economie et Politique du Tourisme (avec H. Durand et J. Spindler) L.G.D.J., Paris 1994

Aristippe de Cyrène, le chien royal, Maisonneuve et Larose, Paris 2005

Tocqueville, une certaine vision de la démocratie, L’Harmattan, Paris 2005

Tocqueville. Son voyage en Amérique, Editions Ovadia, Nice 2011

Pour une Philosophie du Plaisir – Aristippe de Cyrène, Editions Ovadia, Nice 2011
Dédicace
Cet ouvrage est dédié à la mémoire de Paul Gonnet, Professeur d’histoire à l’Université de Nice – Sophia-Antipolis, qui a bien voulu diriger ma thèse d’Etat « Essai historique sur une théorie de l’accueil » soutenue en 1985.
Remerciements
Je tiens à remercier spécialement Jean Touscoz, Professeur de Droit International, ancien Président de l’Université de Nice – Sophia-Antipolis avec qui j’ai souvent travaillé et qui a eu la gentillesse de lire une première ébauche de cet essai et de me donner de très nombreux conseils grâce auxquels j’ai pu achever ce travail.

Ma gratitude va aussi à Messieurs François Jouvet, Professeur au Lycée Paul Augier à Nice, qui a relu et corrigé mon premier manuscrit et qui m’a aussi donné de très utiles conseils et Jean-Pierre Thiollet, qui lui aussi a lu ce manuscrit et m’a donné de judicieux conseils.

Enfin, je remercie particulièrement ma femme Gisèle qui pendant des années m’a entendu parler d’accueil et qui malgré ça a très gentiment accepté de lire et de corriger cet ouvrage.
INTRODUCTION
Toute rencontre implique une procédure d’accueil, accueil positif ou négatif (le rejet). L’accueil (positif) est nécessaire à la vie, car, sans rencontre suivie d’accueil, il n’y aurait ni procréation ni génération ni transmission d’idée ou de savoir.

Dans le monde animal ou humain, la rencontre peut être fortuite et, en territoire neutre. Si les individus s’accordent l’accueil est alors réciproque chacun accueille l’autre et commence alors un temps de coopération ou simplement de cohabitation. S’ils ne s’accordent pas, il y a séparation et même parfois conflit. Quand la rencontre est voulue, quand un individu veut entrer ou entre dans le territoire que contrôle ou possède un autre individu, il faut, soit qu’il en obtienne l’accord, soit qu’il s’impose par la force et prenne le contrôle de ce territoire. C’est toujours celui qui possède, règne, ou est présent sur le territoire qui accueille ou qui rejette celui qui arrive ou qui, vaincu par ce dernier lui abandonne ses prérogatives. La décision de ne pas accueillir et de rejeter l’arrivant peut être lourde de conséquences : provoquer la ruine de celui qui sollicitait l’accueil ou déclencher un conflit. Elle peut aussi résulter sur une séparation banale. Cette séparation peut également être le fait de l’arrivant, qui pour une raison quelconque ne souhaite plus être accueilli par celui qu’il avait originellement sollicité.

Chez les hommes et en particulier dans le monde intellectuel, les idées et le savoir se déplacent aussi et voyagent d’homme en homme. Ils doivent, pour exister, être accueillis par un esprit qui les fera siens et qui, s’il leur convient les transmettra à un autre esprit. Ainsi les idées et le savoir se propagent, enrichissant le monde et les hommes qui le peuplent. Sans accueil de ces idées et de ce savoir, cette transmission ne pourrait se faire, aucun progrès ne serait alors possible et le monde resterait éternellement primitif.

Dans le monde végétal, lorsqu’une graine poussée par le vent ou semée, ou encore un pollen arrivent dans un lieu nouveau, cette graine ou ce pollen pour se développer et donner naissance à une plante ou à un fruit, doit trouver un milieu « accueillant ». Un milieu qui l’accepte et qui correspond à ses besoins biologiques, tout comme la semence animale doit trouver un corps qui l’accueille pour donner naissance à un foetus puis à un être. Si la graine, la semence ou le pollen ne trouvent pas une personne ou un lieu d’accueil, ils meurent et disparaissent à tout jamais de la surface de la terre. Pour une semence végétale comme pour une semence animale, être accueillie, c’est trouver les conditions favorables à son développement à la poursuite de son existence et à l’accomplissement de son destin. En revanche, il ne semble pas y avoir chez les végétaux, comme chez les animaux et les humains de mécanismes d’attirance particuliers qui feraient qu’une graine volant au vent, va vers tel endroit ou vers tel individu plutôt que vers tel autre.

On peut aussi considérer que la matière, aussi, accueille la matière. Des pièces façonnées pour se correspondre s’emboîtent les unes dans les autres, comme un engrenage, alors que mal façonnées, l’une rejette l’autre. Y a-t-il un façonnage dans l’accueil naturel, dans l’accueil intellectuel, animal ou humain comme dans l’accueil de la matière ? C’est une question que l’on peut se poser. Il est possible que l’organisation de l’accueil, l’éducation, le milieu, l’hérédité et les circonstances, participent de cette idée de façonnage.

Les animaux ont entre eux des rapports très subtils qui font intervenir, à la fois, leur état psychique et leur état physiologique. Il y a chez eux un pouvoir d’accueil inné et instinctif qui comporte des mécanismes particuliers.

Sensibilisé aux autres, l’animal, comme être social, émet des signaux évocateurs de reconnaissance et d’action qui, enregistrés par un cerveau réceptif au niveau d’abord des automatismes inconscients, déclencheront l’attraction, la collaboration ou le rejet. Mais en dernier lieu c’est tout de même l’instinct ou la force qui, en général, décideront de l’attitude du sujet envers celui qui arrive.

Chez les végétaux, en revanche, il n’y a pas de décision d’accueil ou de rejet dans laquelle interviendrait une quelconque psychologie consciente ou inconsciente, il y a une situation de fait qui dépend de la nature et de la constitution chimique des individus en présence. La graine arrivée sur un nouveau sol prospère ou se dessèche, la plante ou le pollen meurent ou survivent selon que le milieu dans lequel ils ont été « accueillis » leur est favorable ou non.

Les relations entre les individus relèvent, chez les humains surtout de la conscience, bien qu’elles soient fortement influencées par la nature, la culture ou le contexte. Cela engendre une variété de comportements d’accueil inconnus dans tous les autres groupes d’êtres vivants. L’homme diffère des autres groupes car, s’il décide d’accueillir, il possède une gamme infinie de types d’accueil qui va du plus « mauvais » au « meilleur » et qui tous ont une signification. Seul, l’homme est capable de nuancer son accueil, d’accueillir tout en faisant sentir qu’il n’accueille que par obligation ou charité, autrement dit, de produire un accueil « matériel » qui peut être un non-accueil « intellectuel » « affectif » ou « sentimental » ou au contraire de produire un accueil extrêmement chaleureux si les circonstances l’exigent ou si son instinct l’y pousse.

L’étymologie peut aider à éclairer le concept d’accueil et ses formes humaines.

Le verbe accueillir est formé du verbe « cueillir » et du préfixe d’origine latine « ad » qui signifie : vers, ajouté à.

« Cueillir », lui-même, vient du latin « colligere » qui signifie à la fois « lier ensemble » et « cueillir, recueillir, ramasser, rassembler » en vertu d’une double étymologie. Il est en effet formé de la proposition « cum » : avec, et dans un premier sens du verbe « legere » : cueillir, recueilli

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