L après-pétrole dans le monde arabo-musulman
304 pages
Français

L'après-pétrole dans le monde arabo-musulman , livre ebook

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304 pages
Français

Description

Plus de 50 ans après leur indépendance, la majorité des pays de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient reste tributaire des revenus des hydrocarbures. Confrontés au chômage, à la corruption, à l'économie informelle, ainsi qu'à l'épuisement certain, dans les années à venir, du pétrole, ces pays doivent préparer l'après-pétrole, à travers la promotion des investissements nationaux et étrangers et le développement des autres secteurs d'activités. Par-delà les freins et les rivalités entre certains pays de la région, il est nécessaire pour le monde arabe de s'allier et de coopérer, en matière économique comme politique, afin de développer l'économie de l'ensemble de ces pays.

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Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782140074103
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nassima OuhabAlathamneh
L’aprèspétroledans le mondearabomusulman
De la dépendance aux stratégies alternatives
Préface d’Annie Gruber
dans le monde arabomusulman Développement & M o n dialis at io n
L’après-pétrole dans le monde arabo-musulman
Développement et Mondialisation Dirigée par Jean-Paul Chagnollaud Déjà parus : Fouad NOHRA,Politiques éducatives, émancipation humaine et inégalités dans les pays en développement, 2011. Jean-Pierre MACHELON, Pascal CHAIGNEAU, Fouad NOHRA,La déclaration universelle des droits de l’homme. Fondement d’une nouvelle justice mondiale, 2010.
Nassima OUHAB-ALATHAMNEH L’après-pétrole dans le monde arabo-musulman De la dépendance aux stratégies alternatives Préface d’Annie GRUBER
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12771-2 EAN : 9782343127712
Préface : L’après-pétrole dans le monde arabe et musulman  Ce livre est une nouvelle contribution très riche au problème de plus en plus pressant de « l’après-pétrole » pour l’avenir du monde. Il suffit d’observer combien l’économie mondiale est tributaire de ce produit primaire à la base de ses activités dans tous les secteurs, pour comprendre que tous les pays sont concernés ; qu’il s’agisse de pays producteurs et vendeurs de ce qu’on a appelé « la manne pétrolière » avant que certains ne la désignent comme une « malédiction », ou qu’il s’agisse de pays dépourvus d’hydrocarbures, consommateurs et acheteurs, dont l’économie repose principalement sur une énergie qu’ils n’ont pas. Tous ont en commun la conscience de la fin inéluctable à terme de ce pétrole fossile en voie d’épuisement parce que non renouvelable. Même si personne ne peut prétendre connaître l’échéance de ce terme annoncé, tous les pays ont l’obligation de s’y préparer pour s’affranchir de ce qui est devenu une dépendance lourde de conséquences et continuer à développer, ou au moins à maintenir, leur niveau actuel.  Nassima Ouhab-Alathamneh, s’intéresse pour sa part aux pays producteurs de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devenus par la grâce de la découverte de l’or noir pays rentiers d’un capital fabuleux qui les a fait basculer pour la plupart, d’un état de pauvreté parfois extrême, à celui de richesse non moins extrême pour certains d’entre eux (Cf l’histoire d’Abou Dhabi de Mohammed Al-Fahim), même si cette richesse n’est pas également partagée, mais trop souvent confisquée par les élites au pouvoir. Une région qui concentre une part importante des ressources mondiales d’hydrocarbures, 60% pour le pétrole et 45% pour le gaz, et dont la plupart des États producteurs n’ont pas réussi à développer leur économie qui reste vulnérable « malgré » ou « à cause » de la rente pétrolière et gazière. « Malgré », car par nature, une économie rentière bien gérée peut être un atout pour ouvrir d’autres activités dans d’autres secteurs ; et néanmoins « à cause » par la dépendance à la rente, crée faute de bonne gouvernance et pouvant atteindre jusqu’à 98% de l’économie.
I
 Pour comprendre le fonctionnement des économies rentières, l’auteure pose les questions essentielles du « pourquoi » les pays concernés sont devenus rentiers, et du « comment » sortir ces pays des illusions de la rente en construisant le changement économico-politique imposé à la fois par la disparition prochaine des hydrocarbures et par la baisse significative de leur prix depuis 2014, donc des revenus de la rente.  Dans un premier temps, Nassima Ouhab-Alathamneh explore le concept de rente et plus largement de l’État rentier notamment à travers les théories d’Adam Smith, Ricardo ou plus proches de nous de J.M Chevalier et J.P Angelier dont les analyses permettent de comprendre les mécanismes des économies rentières. Pour les pays pétroliers, le système repose à la fois sur l’abondance des ressources naturelles de faible coût d’exploitation, véritable « manne providentielle tombée du ciel » et sur l’appropriation par la classe dirigeante de revenus considérables et réguliers générés sans effort, la demande en étant toujours croissante et sans réelle redistribution au peuple, qui au regard des constitutions des pays concernés, est pourtant le véritable propriétaire légitime de ces biens qui lui échappent.  L’auteure parle ici de la sanctuarisation de la rente qui a permis cette situation de confiscation, tout en ralentissant le développement économique dépendant lui-même presque exclusivement des hydrocarbures. Elle en recherche les causes profondes et fait la part des traces du passé colonial, des stratégies de nationalisations post indépendance, de l’échec patent de la transposition d’une démocratie à l’occidentale dans les pays arabes, des effets de la guerre froide, du projet du Grand Moyen-Orient, voire de l’Union pour la Méditerranée. Tous éléments qui ont contribué à empêcher la construction régionale de la zone MENA et à consacrer l’omniprésence de l’État, avec une gouvernance autoritaire pérennisée par la neutralisation de l’opposition. L’exonération fiscale, la quasi gratuité des services publics et les avantages sociaux octroyés au détriment des libertés ont acheté la paix sociale en empêchant le peuple de demander aux gouvernements de rendre des comptes, figeant les mutations, au moins jusqu’aux « printemps-arabes ».  À ces défauts du système rentier s’ajoute le paramètredifficile à contrôler du prix des hydrocarbures qui échappe aux règles classiques
II
d’un marché de l’offre et de la demande. L’auteure rappelle en effet la mainmise des compagnies multinationales occidentales qui ont imposé un prix du brut suffisamment bas pour affaiblir leurs concurrents tout en consentant des royalties dérisoires aux pays producteurs. Ceux-ci ont su s’organiser par la suite en créant l’OPEP dès le 15 septembre 1960 qui s’est imposé comme acteur décisif de la politique pétrolière. Les rapports de forces des contrats léonins passés jusque-là au détriment des pays producteurs ont pu être renversés.  La conscience des enjeux géostratégiques du pétrole et la volonté politique de certains chefs d’États déterminés à faire profiter l’économie de leur pays de l’exploitation de leurs ressources en hydrocarbures, tel Mouammar Kadhafi en Libye ou le Shah d’Iran Mohammed Reza Pahlavi ont abouti à des augmentations importantes du prix du brut dont celle de 1973.  En même temps, le pétrole est devenu une arme politique au fil des conflits dont l’auteure examine l’influence tout en soulignant la fulgurante volatilité d’un prix très haut en 2008, 140$ le baril pour s’effondrer l’année suivante à 70$, puis après une relative stabilité de 2010 à 2014 de nouveau en chute à 60$ et à peine 28$ en début d’année 2016.  L’auteure examine le rôle des facteurs politiques et économiques mondiaux et des bouleversements géopolitiques observés dans la région pour expliquer cette volatilité du prix affecté par la tendance baissière encore accentuée par la nécessité de concurrencer les prix du schiste exploité aux États-Unis pour un prix lui-même modéré.  On comprend que l’avenir limité du pétrole et la baisse des revenus qu’il rapporte oblige les États producteurs à repenser leur économie pour la diversifier et à sortir de ce que l’auteure démontre comme les illusions du système rentier qui ont abouti paradoxalement à favoriser un développement sans croissance réelle. Une situation aggravée par la corruption, le chômage, la bureaucratie et l’économie informelle qui sont autant de maux collatéraux d’une gouvernance souvent défaillante et affaiblie dans de nombreux cas par défaut de légitimité. L’examen rigoureux et systématique des situations des différents pays concernés ouvre une perspective comparative indispensable pour saisir toute la complexité des problèmes qui se posent avec acuité pour l’avenir.
III
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