L épopée des Espagnols à Paris de 1945 à nos jours
235 pages
Français

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L'épopée des Espagnols à Paris de 1945 à nos jours , livre ebook

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Description

Grâce aux dossiers d'assistantes sociales, aux archives de Police, du journal syndical Unidad, d'associations culturelles, cet ouvrage révèle le parcours d'intégration des Espagnols à Paris de 1945 aux années 80. Plusieurs générations s'entrecroisent et livrent leur vécu entre difficultés, rêves, espoirs, réussites et échecs. Comment ont-ils perçu la métamorphose de Paris dans la deuxième moitié du XXe siècle ? Où se sont-ils installés ? Quels étaient leurs engagements politiques, leurs relations avec les autres parisiens ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 284
EAN13 9782296716360
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Épopée des Espagnols à Paris
de 1945 à nos jours
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13885-8
EAN : 9782296138858

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Pascale Gauthier


L’Épopée des Espagnols à Paris
de 1945 à nos jours


Les Esparisiens
Histoire de Paris
Collection dirigée par Thierry Halay


L’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France est un vaste champ d’étude, quasiment illimité dans ses multiples aspects.
Cette collection a pour but de présenter différentes facettes de cette riche histoire, que ce soit à travers les lieux, les personnages ou les événements qui ont marqué les siècles.
Elle s’efforcera également de montrer la vie quotidienne, les métiers et les loisirs des Parisiens et des habitants de la région à des époques variées, qu’il s’agisse d’individus célèbres ou inconnus, de classes sociales privilégiées ou défavorisées.
Les études publiées dans le cadre de cette collection, tout en étant sélectionnées sur la base de leur sérieux et d’un travail de fond, s’adressent à un large public, qui y trouvera un ensemble documentaire passionnant et de qualité.
À côté de l’intérêt intellectuel qu’elle présente, l’histoire locale est fondamentalement utile car elle nous aide, à travers les gens, les événements et le patrimoine de différentes périodes, à mieux comprendre Paris et l’Ile-de-France.


Dernières parutions

Hubert DEMORY, La Mémoire du XVI e Arrondissement. Inventaire des plaques commémoratives , 2010.
Pierrette BINET-LETAC, Les sœurs de l’Hôtel-Dieu dans le Paris des XIV e et XV e siècles. Philippe du Bois, Marguerite Pinelle… , 2010.
Sylvain BRIENS, Paris, laboratoire de la littérature scandinave moderne. 1880-1905, 2010.
Janice BEST, Les monuments de Paris sous la Troisième République : contestation et commémoration du passé , 2010.
Hubert DEMORY, Auteuil et Passy. De l’Annexion à la Grande Guerre, 2009. Françoise BUSSEREAU-PLUNIAN, Le temps des maraîchers franciliens. De François 1 er à nos jours, 2009.
Jean-Marie DURAND, Heurs et malheurs des prévôts de Paris, 2008.
Jérôme FEHRENBACH, Une famille de la petite bourgeoisie parisienne de Louis XIV à Louis XVIII, 2007.
Michel SURUN, Marchands de vin en gros à Paris au XVII e siècle. Recherches d’histoire institutionnelle et sociale , 2007.
Juliette FAURE, Le Marais, promenade dans le temps , 2007.
Ce livre est une synthèse publiée de la thèse intitulée « Les Espagnols à Paris et le Service Social d’Aide aux Émigrants de 1945 aux années 1980. Le parcours des Esparisiens dans la capitale ». Elle fut dirigée par Madame Nancy Green à l’EHESS et soutenue le 1 er juillet 2008.
Remerciements
À Abuelita, Consuelo et Mario, les trois piliers qui m’ont tant donné.
À Madame Evelyne Van Den Neste, chargée de Mission auprès du ministère du Travail en 1998, m’ayant proposé de travailler sur les dossiers rédigés par les assistantes sociales du SSAÉ {1} . Elle désirait que leur contenu soit utilisé afin que la vie de migrants anonymes soit mise en lumière dans le contexte d’une histoire sociale.
À Monsieur François Roche, directeur du SSAÉ en 1998, qui me donna l’autorisation de travailler sur ces dossiers.
Aux assistantes sociales du SSAÉ. Elles ont laissé un très riche témoignage rempli d’humanisme, ce qui a permis de reconstituer la vie des Espagnols à Paris.
À tous les témoins oraux qui ont été acteurs de cette histoire et ont participé à l’élaboration de cet ouvrage.
À ma Directrice de recherche Madame Nancy Green qui m’a suivie dans l’élaboration de ma thèse.
À Célia qui a collaboré à cet ouvrage par ses judicieux conseils et sa patience lors de ses nombreuses relectures.
À Régis qui m’a aidée à avoir confiance en mon projet et à tous mes amis m’ayant soutenue dont Pascale Dono qui m’aida pour les dernières « retouches » de ce livre.
Introduction
Les Espagnols ont été très nombreux en France dans les années 1960-1970. Dix pour cent d’entre eux ont choisi à un certain moment de leur vie de s’installer à Paris : 65 512 étaient recensés dans la capitale à cette époque. Ce livre expose l’histoire de cette migration. Mais toutes ces vies étudiées et exposées en pleine lumière ne se classent pas seulement dans une « histoire des migrants-immigrés » qui exclurait les Français et les Espagnols non migrants. Cette catégorisation pose un problème d’identification. Une Espagnole qui a vécu depuis longtemps à Paris s’est définie fièrement comme n’étant pas immigrée : « oui, je suis étrangère, espagnole. J’adore Paris, je me sens Parisienne, mais je ne suis pas une immigrée {2} ». La définition du mot « immigré » est pourtant neutre dans le langage administratif {3} . Cependant, l’image du pauvre immigré est entrée dans nos représentations dès les années 1880, période de l’essor industriel attirant des ouvriers peu qualifiés se trouvant dans une situation précaire {4} . En effet, l’étranger devenu immigré est déraciné du pays de sa naissance et n’est pas encore installé dans le pays qui le reçoit. Au début du XXI e siècle, cette étiquette renvoie aux « sans-papiers » : aux exclus de la société dans les pays riches qui deviennent de plus en plus des « territoires-forteresses ». Cet immigré s’éloigne de l’autre étranger classé « international » appartenant aux catégories socioprofessionnelles élevées, assimilées aux « hommes d’affaires » ou aux professions intellectuelles.
Dans cette perspective mouvante de la représentation de l’étranger, où se situent les Espagnols ayant vécu à Paris entre 1945 et la fin des années 1980 ? Le statut de migrant international ou de ressortissant de la communauté européenne s’applique à eux très tardivement puisque l’Espagne n’entre dans la CEE qu’en 1986. Ils sont donc classés en France dans les années 1945-1980 dans la catégorie « immigrés » et non comme « citoyens européens ».
Les Espagnols qui se sont enracinés à Paris ont côtoyé quotidiennement les autres habitants de la ville. Peut-on inventer pour les définir le mot Esparisiens ? Vincent Viet a employé l’expression de Francétrangers pour les Français des provinces venus s’installer dans une autre région qui leur offrait des emplois, notamment à Paris, tels les Bretons émigrant vers la capitale {5} . Mais l’expression Francétrangers désigne également des Français ayant une origine étrangère, qu’ils soient nés hors de France ou qu’ils aient des ascendants étrangers. Toutes ces personnes se sentent bien françaises, mais sont considérées – ou ont été considérées – comme étrangères et ressentent ce sentiment d’être différentes, d’avoir – ou d’avoir eu – une autre nationalité. Elles gardent le souvenir plus ou moins lointain d’une culture du « pays » des origines. Les Francétrangers peuvent être aussi des étrangers se sentant français lorsqu’ils sont en dehors de la France, influencés par les années vécues en France. Les populations qui voyagent et s’enracinent dans l’ailleurs ne peuvent être identifiées totalement dans un cadre administratif rigide, statutaire. Les Espagnols ont-ils gardé leur forte identité espagnole tout en devenant parisiens ? Sont-ils toujours catalogués par les Parisiens avant tout comme Espagnols ? Se sentent-ils parisiens lorsqu’ils sont en Espagne ?
C’est pourquoi les Espagnols ayant vécu à Paris ont été baptisés les Esparisiens, car les nombreux témoignages montrent leur double culture qui les constitue : les racines espagnoles s’entremêlent au vécu parisien. La culture française a été adoptée et cohabite très aisément avec la culture du pays d’origine. Cet ouvrage analyse cette adaptation. Comment les Espagnols sont-ils devenus des Esparisiens ? Il s’agit d’une histoire de l’intégration qui s’est opérée sur deux

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