L ergothérapie en action sociale
242 pages
Français

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L'ergothérapie en action sociale , livre ebook

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Français

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Description

Ce livre propose une approche novatrice de l'ergothérapie dans le contexte social. Il décrit une vision multidimensionnelle des déterminants sociaux qui conditionnent les situations de handicap vécues par les usagers. La réflexion débute du niveau le plus éloigné de l'individu pour aboutir dans la sphère de l'intime. L'ouvrage se veut didactique et est conçu pour être un support à la découverte ou à l'étude approfondie de l'action sociale par les étudiants et par les professionnels paramédicaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 93
EAN13 9782336373331
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jean-Claude Lievin









L’ergothérapie en action sociale

Une approche multidimensionnelle des situations de handicap
Copyright





















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72344-0
Préambule
Cet ouvrage d’opinion est le fruit de recherches personnelles, d’un long apprentissage et d’une pratique du métier à plusieurs niveaux d’intervention (individuel, communautaire et sociétal). Il reflète les débats et les échanges qui l’ont fait naître.
La vision de la santé et du handicap qui y est développée s’éloigne des déficiences organiques et des limitations d’activités largement décrites dans le secteur médical. C’est la dimension sociale qui est explorée. Le propos se décline en termes d’épanouissement personnel, de participation sociale et d’inclusion. Plutôt que de parler de « handicap », ce sont les expressions « situations de handicap », ou mieux encore, « situations difficiles » ou « situations particulières » qui sont employées. En effet, le substantif « handicap » est encore étroitement lié aux lésions organiques et aux limitations fonctionnelles qu’elles entraînent. Le vocabulaire utilisé se rapproche, ainsi, plus des situations de vie vécues par les usagers ou les clients et leur entourage.
Les données quantitatives (prévalences) proviennent de sources fiables. Elles sont volontairement centrées sur la Région wallonne de la Belgique, la France et la Suisse. Leurs limites sont temporelles. Elles ne sont présentées qu’à titre illustratif.
Les références sont, pour la plupart, francophones. Beaucoup proviennent des sciences sociales. Ces choix se sont fondés par souci de cohérence avec le contexte dans lequel les pratiques évoluent.
A Angélique et Julie
Introduction
L’ergothérapie est un métier à multiples facettes (Declercq, 2011). Elle a vu le jour dans le monde médical. Ses racines y sont ancrées. Son appellation francophone « ergothérapie » est attribuée à Duhamel (Bodin, 2014, p. 57 ; Botokoro, 2006, p. 8 ; Detraz, 1992, p. 10, Gable, 2000, p. 31). Cette manière d’ainsi la nommer a d’emblée mis l’accent sur son objectif, de soigner les malades, et sur la manière de l’atteindre, par le travail. Son baptême semble dater de l’après deuxième guerre mondiale. L’ergothérapie s’est, ensuite, développée dans le monde social (Meyer, 2007 ; Morel-Bracq, 2009). Sa pratique se situe à la charnière du monde médical et du monde social. Elle est, aussi, décrite comme une profession aux confins de la santé et du social (Meyer, 2007, p. 14). L’histoire et l’évolution de la profession, les paradigmes successifs et les modèles conceptuels confirment ce constat et en sont imprégnés. L’ergothérapie ne cesse d’évoluer avec les sociétés dans lesquelles elle est exercée. La pratique professionnelle est conditionnée par des pressions sociétales : celles des politiques menées par les Etats, mais aussi par des pressions individuelles : celles des usagers. Les interventions sont, donc, déterminées par ces facteurs contextuels.
Au départ développée pour rééduquer les blessés et soigner les malades, l’ergothérapie fut progressivement introduite dans les institutions accueillant les personnes handicapées pour améliorer leur vie quotidienne, pour arriver aujourd’hui à être aussi pratiquée en milieu ouvert, dans la rue ou à domicile. Pourtant, la reconnaissance du métier par les autres professionnels de la santé et du social, ainsi que la connaissance profane des bénéficiaires, se sont axées sur l’activité médicale (Wagner, 2005).
Ce livre propose une approche multidimensionnelle des déterminants sociaux qui conditionnent les situations de handicaps vécues par les usagers.
Ces déterminants sont abordés dans les contextes dans lesquels ils s’expriment. C’est la raison pour laquelle l’ouvrage se décline en cinq chapitres successifs, qui décrivent la théorie sous-jacente, l’environnement « macro », « méso » et « micro » et les facteurs personnels « intra ». La réflexion débute au niveau le plus éloigné de l’individu pour aboutir dans la sphère de l’intime.
Cette manière d’appréhender ces facteurs exogènes et endogènes, nécessite, en pratique, la collaboration avec d’autres intervenants œuvrant dans différentes disciplines. Cela implique une approche transdisciplinaire. La démarche et l’apport de la transdisciplinarité sont intégrés dans chacun des chapitres.
Chapitre 1
Ce premier chapitre retrace l’évolution de l’ergothérapie, dans l’environnement qui l’a façonnée, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Il la place dans son contexte.
Y sont développés les concepts-clés, le raisonnement et les modèles conceptuels qui ont servi de guide à la démarche réflexive.
L’attention du lecteur est attirée sur l’évolution du monde de la santé en explorant sa dimension sociale et ses déterminants. L’impact des inégalités sociales sur la santé et les situations de handicap est évoqué.
Le support de ce chapitre est l’article « Le processus d’intervention en ergothérapie. Relation entre facteurs contextuels environnementaux et personnels » paru dans la revue « ergOThérapies » en janvier 2015 1 .
I. L’ergothérapie
I.1. L’état des lieux de la profession en Europe
L’ergothérapie est actuellement, dans les pays francophones d’Europe occidentale, dans une période de mutation importante, s’inscrivant dans le paradigme émergeant de l’occupation humaine. Les ergothérapeutes voient leur pratique professionnelle et leurs interactions avec l’usager fortement influencées et modifiées. Parallèlement, les attentes et les demandes des bénéficiaires se modifient. Les personnes en situation de handicap sont prises en compte dans des politiques sociales novatrices. Pour autant, elles ne constatent pas de modifications importantes dans leur qualité de vie. Elles aspirent à un épanouissement personnel. L’ergothérapeute concourt, avec d’autres intervenants sociaux, à leur accompagnement individualisé dans cette voie qu’elles se choisissent. La situation dans laquelle l’usager et son thérapeute évoluent, sert de toile de fond à la relation et aux interventions : elle influence fortement les résultats obtenus. L’ergothérapie se développe et se modifie dans un contexte global « macro », tandis que la pratique professionnelle est confrontée à la réalité de l’usager dans son contexte particulier « micro ». Il y a, souvent, un décalage entre ces deux pôles. Les professionnels promotionnent des modèles généraux et appliqués développés dans un paradigme issu du premier contexte, alors qu’ils doivent, au quotidien, évoluer dans une réalité plus proche de l’usager : sa réalité. Les moyens à leur disposition ne permettent pas d’atteindre les objectifs négociés. Les politiques sociales, les attentes des usagers et les modèles conceptuels dans lesquels s’inscrit la profession, ne suivent pas le même rythme que leurs possibilités réelles d’action. Dès lors, comment s’assurer en pratique, que les interventions sont réalisées correctement et complètement ? Pour y parvenir, il semble qu’il faille tendre à une cohésion entre les facteurs contextuels environnementaux et personnels (« macro » et « micro »), entre ces deux pôles qui influencent autant la pratique que l’usager lui-même.
I.2. L’évolution de l’ergothérapie et de ses paradigmes
Le premier paradigme pris en compte est le paradigme de l’occupation. Il est apparu, porté par les pionnières de la profession, dans les années 1920 et 1930. Il s’agissait à l’époque de proposer des occupations valorisantes et socialement valorisées pour permettre la réinsertion des blessés, des malades et des infirmes. Les premières thérapeutes occupationnelles étaient des infirmières et des auxiliaires médicales. En effet, les premières écoles d’ergothérapie ne furent fondées qu’au milieu des années 1950 (le diplôme ne fut reconnu que 20 ans p

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