L éthique, une si belle utopie
174 pages
Français

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L'éthique, une si belle utopie , livre ebook

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Description

Ethique. Ce mot appelle à la consensualité. Ce terme est aujourd'hui employé dans tous les domaines de la société. Son contour assez flou permet une adaptabilité selon les circonstances. L'auteur s'emploie à dénoncer la multiplication des tentatives d'utilisation de cette notion dans le domaine de la santé, du sport, de l'économie. Qu'apporte l'éthique dans la réalité de tous les jours ? L'éthique n'est-elle pas uniquement une belle utopie destinée à adoucir les relations ? L'éthique est-elle une mystification ou un gage de sérieux ? Voici une réflexion sur son rôle dans notre monde d'aujourd'hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336387437
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland
et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Pascal MOUNIER, Plaidoyer pour une démocratie populaire , 2015.
Philippe JOURDAIN, Pour un humanisme durable , 2015.
Michel MENEAULT, Jean-Claude AUZOUX, Pour une aide au développement enfin efficace et durable , 2015.
Arno MUNSTER, Jean Jaurès : un combat pour la laïcité, la République, la justice sociale et la paix , 2015.
Alain DULOT, Impasse de l’école. Réflexions sur une institution en panne , 2015.
Cyril BOISNIER, Les sociétés foncières entre finance et ville durable , 2015.
Michel MANAVELLA, L’individu : raison d’être de l’humanité, Pour un anarchisme humaniste, 2015.
Steve GADET, Dieu et la race aux Etats-Unis : Le pouvoir politique de l’Eglise Noire , 2015.
Louise FINES, Le jeu de la collusion, Entre sphères légales et réseaux illégaux , 2015.
Jean PETIT, La bataille de Notre-Dame-des-Landes, éléments de langage , 2015.
Thierry CHARLES, Les nouvelles perspectives de la souveraineté ,
2015.
Jean-Christophe TORRES, L’école et les valeurs, Variations sur la difficulté éducative, 2015.
Titre

Morgane COUAPEL






L’ÉTHIQUE, UNE SI BELLE UTOPIE
Copyright























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73754-6
L’ETHIQUE, CETTE BELLE UTOPIE
Ethique. Ce mot appelle à la consensualité. Qui oserait être en désaccord avec un concept aussi universel et aussi honorable. L’origine même du terme appelle à son respect. Issu du grec êthikos qui signifie moral, sa définition première dans le dictionnaire est « la partie de la philosophie qui étudie le fondement de la morale », l’« ensemble de règles de conduite » 1 .
Ce terme est aujourd’hui employé dans tous les domaines de la société : la science, la médecine, la politique, les relations internationales, le monde des entreprises, l’éducation et le sport. Quelle que soit la signification qu’on lui donne, il devient une référence et un gage de savoir-faire et de savoir-vivre ensemble. Son contour assez flou permet une adaptabilité selon les circonstances. C’est la raison pour laquelle il se retrouve fréquemment utilisé.
Pourtant, l’éthique est un concept relativement récent. Il ne s’est développé que depuis quelques années, quand il est apparu au plus grand nombre que la notion de morale avait une connotation trop religieuse. La morale était certainement moins facile à imposer au plus grand nombre. L’éthique n’a, quant à elle, pas cet aspect moralisateur qui a pendant longtemps rebuté une large partie de la population.
Mais, qu’apporte l’éthique dans la réalité de tous les jours ? Les comités d’éthique, ou quel que soit le nom qu’on leur donne, se multiplient en France et dans le monde entier. Ils deviennent une preuve de réflexion consensuelle. Le sont-ils vraiment ? Telle est la question que l’on devrait se poser, bien avant celle de leur existence. Se référer à de grands principes de vie ne peut être qu’un atout. Mais, est-il suffisant de s’appuyer sur de grandes règles immuables pour garantir des décisions justes et équitables ? Nul ne peut le jurer.
Dans ces conditions, l’éthique n’est-elle pas uniquement une belle utopie destinée à adoucir les relations et à promettre des gages de crédibilité afin de parvenir à convaincre les plus réticents. La question se pose : l’éthique est-elle une mystification ou un gage de sérieux ?
L’éthique n’est pas toujours réduite, fort heureusement, à cette réalité froide et logique. Elle a vocation à régir la manière dont les êtres vivants doivent se comporter et agir entre eux, dans le respect et dans l’acceptation de l’autre et de ses différences. Elle demeure, le plus souvent, le fruit d’une envie d’obtenir un fondement juste à un projet important. Il s’agit au départ de travailler sur des bases honnêtes et acceptées par tous. Mais, le monde est parfois pavé de bonnes intentions, qui ne se concrétisent pas, une fois mises en place sur le terrain.
Mais, même s’il n’est pas possible de toujours parvenir à des résultats probants, le simple fait d’essayer n’est-il pas déjà un gage de sérieux qui peut dans l’absolu constituer une justification suffisante à ses interventions ? Peut-être que le simple fait de baser ses réflexions sur l’éthique permet en fait de témoigner du sérieux du projet en construction. C’est une hypothèse crédible qu’il ne faut a priori pas négliger.
Quand elle est envisagée dans ces conditions, l’éthique apparaît souvent aujourd’hui comme un alibi efficace. Se prévaloir d’une réflexion éthique préalable est souvent le gage d’une acceptation plus facile des décisions adoptées. Cela permet de faciliter le consensus autour d’un projet. Mais, cette réalité, bien qu’elle s’apparente à un détournement de ses objectifs premiers, ne doit pas toujours nous amener à remettre en cause le fondement même du recours à l’éthique. La pratique et l’expérience démontrent son utilité réelle dans un certain nombre de domaines d’intervention. Il ne faut pas céder à la facilité d’une critique attendue et manichéenne.
Comme pour un grand nombre de sujets aussi importants, une analyse plus poussée de la situation nous révèle qu’il n’existe pas une réalité absolue, mais plutôt plusieurs réalités alternatives. Tout dépend souvent de la manière dont est fondée la base éthique d’une décision et des raisons qui ont conduit à devoir la justifier. L’essentiel est que le recours à l’éthique ne devienne pas qu’un passage obligé et une formalité nécessaire, comme la pratique semble le démontrer de plus en plus souvent. Il est indispensable qu’elle reste la preuve d’une réflexion pertinente et d’une probité convaincue. Les faits tendent malheureusement à démontrer que ce qui était au départ une volonté d’apporter un fondement sérieux et profond à un projet de société est aujourd’hui trop largement galvaudé.
L’éthique n’est-elle aujourd’hui qu’une douce utopie, c’est-à-dire un « projet dont la réalisation est impossible, une conception imaginaire » 2 ? Il est toujours estimable de vouloir placer sa réflexion sous des principes vertueux, mais cela ne constitue en aucun cas une garantie de moralité. Ce qui est éthique pour une personne ne l’est pas toujours pour une autre. La pratique le démontre au quotidien. L’utilisation du concept d’éthique n’est pas souhaitée par tous, n’est pas acceptée par tous et n’est pas comprise par tous. Tout dépend du domaine d’intervention dans lequel on se place.
Il faut accepter l’évidence, ce qui apparaît parfois nécessaire dans une situation donnée ne l’est pas dans une autre. Il faut savoir raison garder et ne pas utiliser à outrance l’éthique comme justification absolue. Une banalisation ne peut que conduire à vider ce concept important de sa force intrinsèque et à le transformer en alibi dénué de toute valeur réelle. Il est indispensable de poser des garde-fous efficaces, et, dans ce contexte, il n’est sûrement pas judicieux de développer une conception universelle de la notion de bien-pensant.
On ne peut donc pas envisager raisonnablement le recours à l’éthique de la même manière selon les circonstances de son utilisation. A force de multiplier ses zones de compétence, il est à craindre qu’il ne soit aujourd’hui devenu un concept fourre-tout, avant tout employé pour donner du crédit à toute sphère dans laquelle il sert de point d’appui a

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