L identité conceptionnelle
178 pages
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L'identité conceptionnelle , livre ebook

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Description

La conception et le déroulement de la grossesse marquent-ils le développement psychologique de l'enfant ? L'auteur propose une lecture inédite de la conception humaine et de la période prénatale. Il entend comprendre la place qu'occupent la conception et la période prénatale dans le développement mental de l'être humain et envisage ainsi la grossesse comme une période constitutive du développement psychique de l'enfant à naître. Au fil de sa recherche, il élabore notamment la notion d'"identité conceptionnelle" et pose un nouveau regard sur la gestation psychique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 75
EAN13 9782296404540
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection « Psychanalyse, médecine et société »
Dirigée par Abram COEN
La psychanalyse, familière du désir sous-jacent aux mouvements qui traversent le sujet dans la cité (médicalisation de la procréation, de la vie et de la mort, bouleversements éthiques, et générationnels) questionne les nouveaux confins entre corps, psychisme et société. Elle interpelle également le désir de l’analyste quand, quittant son fauteuil, il est aux prises avec le réel économique et social, autant de mutations qui affectent tout particulièrement le noyau de notre civilisation : le cadre familial. Ces interrogations d’actualité seront reprises dans notre collection qui tentera de les mettre en débat.
Éditions PENTA
“Il n’y a de psychanalyse que dans son questionnement de l’Autre-Scène. Les éditions PENTA se proposent d’interroger cette psychanalyse dite - à tort - ”appliquée“ (à tort car ”il n’y a de psychanalyse appliquée que sur le divan“, disait Lacan), en investissant ces cadres extérieurs qui lui insufflent (avec la clinique du cabinet) ses plus brillantes avancées : l’art, la littérature, la philosophie et les phénomènes de société. Loin de l’auto-engendrement stérilisant, la psychanalyse à venir se doit de se référer à ces autres discours qui expriment les ”malaises“ (”Unbehangen“ disait Freud) qui bouleversent les assises identitaires de l’homme moderne et de ses cultures”.
L'identité conceptionnelle
Tout se joue-t-il avant la naissance?

Benoît Bayle
Sommaire
Collection « Psychanalyse, médecine et société » Page de titre Du même auteur : Page de Copyright Avant-Propos Pour introduire à l’étude de la scène conceptionnelle contemporaine Psychopathologie et conception humaine Une ascendance illustre : à propos d’un cas de délire de filiation Lorsque le secret de famille porte sur l’identité conceptionnelle : à propos d’un cas d’infertilité L’enceinte traumatique Procréations médicalement assistées et survivance Vers une sémiologie du dialogue corporel fœto-maternel : à propos d’une observation clinique Tout se joue-t-il avant la naissance ? Conclusion PSYCHOLOGIE / PSYCHANALYSE / PSYCHIATRIE / HISTOIRES DE VIE - à l’Harmattan
Du même auteur :
- L’embryon sur le divan . Psychopathologie de la conception humaine. Masson, Paris, 2003
- L’enfant à naître . Conception, grossesse et gestation psychique. Erès, Ramonville Saint-Agne, mai 2005
© L’Harmattan, 2005
9782747587372
EAN : 9782747587372
Avant-Propos
L’actualité nous le rappelle quotidiennement, l’application des techniques biomédicales au domaine de la procréation humaine n’a cessé de relever de nouveaux défis et amène la société contemporaine à réfléchir sur les limites qu’il faut ou non poser à la science et à ses usagers. L’annonce, souvent médiatique, de pratiques jusque-là inimaginables rend l’analyse psychologique et éthique à la fois plus nécessaire et complexe. Après la révolution contraceptive et la légalisation de l’interruption de grossesse, nous nous sommes habitués au traitement palliatif de la stérilité par les méthodes de procréation médicalement assistée. Celles-ci se sont répandues avec une célérité qui dépasse parfois leur efficacité véritable, sans qu’une évaluation toujours correcte des risques somatiques et psychologiques n’ait été entreprise à l’origine. Songeons par exemple à la pratique de l’ICSI 1 dont l’extension rapide peut paraître irrationnelle au seul regard de la science. Depuis, des études statistiques se sont montrées plutôt rassurantes, mais faut-il rappeler que nous devons attendre deux, voire trois générations pour mesurer véritablement les risques psychologiques d’une intervention sur la filiation. De même, à l’échelon biologique, certaines pathologies se révèlent parfois fort tardivement. L’affaire du « Distilbène » 2 nous le rappelle.
Chaque jour de nouvelles interrogations surgissent. Grâce à la fécondation externe de l’œuf humain, des enfants sont conçus puis sélectionnés afin de soigner un frère ou une sœur gravement malade. Faut-il y lire une aliénation psychologique de ces enfants, sachant que des adultes - parents, biologistes ou médecins - les ont assignés dès leur conception à une mission salvifique ? Que penser du diagnostic pré-implantatoire qui sélectionne les embryons en « bonne santé » après surproduction d’une « fratrie » embryonnaire multiple ? Quels sont ses risques psychologiques pour l’enfant à naître lorsqu’on sait les deuils parfois multiples qui affectent sa famille ?
Le clonage humain est également réclamé par les chercheurs afin de réaliser diverses greffes à caractère thérapeutique, via la culture de cellules souches embryonnaires. Quel sera l’impact psycho-social, à l’échelon individuel et collectif, de cette utilisation instrumentale des embryons humains ? Enfin, d’autres savants, certes marginaux, entendent utiliser cette technique à des fins reproductives, pour concevoir un être humain de génome identique à son unique « parent ». Comment se constituera alors l’identité de tels jumeaux asynchrones ?
Par-delà ces aspects sensationnels, nous sommes en présence d’une authentique révolution qui touche à la conception de chaque individu, et qui se trouve en marche depuis l’avènement de la contraception. La fécondation extra-corporelle en est seulement le révélateur.
La révolution sexuelle et conceptionnelle repose notamment sur le paradigme de l’« enfant désiré ». Cette notion s’impose comme une évidence, elle implique la programmation biomédicale de la conception. En réalité, cette vision de l’accueil des enfants n’est pas aussi simple qu’on le croit. En étant programmé au risque de son élimination, l’enfant désiré se trouve soumis à l’aléa du désir de ses parents qui jugent si sa venue est opportune ou non. Ce nouveau pouvoir parental paraît finalement exorbitant.
Des techniques biomédicales de plus en plus nombreuses ont pris place dans la biographie des êtres humains conçus. Les embryons devenus enfants ou adultes ont ainsi une dette importante à l’égard des cliniciens et des chercheurs parfois prestigieux qui se trouvent à l’origine de leur vie : la « dette de vie ».
Cependant, si la biomédecine procréatique donne la vie, elle est aussi pourvoyeuse de mort. Par delà les pratiques d’interruptions volontaires ou médicales de grossesse, la procréation contemporaine repose sur une logique de surproduction, de surconsommation et de sélection embryonnaire qui tend à l’instrumentalisation des embryons humains. Les conséquences de cette réification restent encore méconnus et méritent réflexion.
Comprendre la conception humaine apparaît alors indispensable, afin de cerner les enjeux psychologiques de la nouvelle scène conceptionnelle. Depuis l’Antiquité, l’être humain a eu soif de connaître l’origine de son corps. Pendant longtemps, il fut réduit à l’observation macroscopique de ses semences, puis il a pris conscience de l’organisation cellulaire de son corps et a découvert les mécanismes de la fécondation. La première forme de son être est un embryon, qui s’organise progressivement avant de naître. Cette quête a permis à l’humanité de découvrir la conception biologique de l’être humain. Mais le continent de la conception humaine reste presque vierge d’explorations psychologiques. La compréhension psychologique de la conception humaine fait défaut à une époque où psychiatres, psychologues et psychanalystes sont sollicités pour réfléchir aux enjeux d’une mutation si radicale.
Il nous faut alors envisager l’être humain conçu, dès la conception et la période prénatale, dans la perspective de son développement mental. Cette tâche n’est pas aussi inaccessible qu’il y paraît à condition de l’aborder à partir de la clinique psychopathologique et de définir avec précision l’embryon humain. Un nouveau domaine émerge alors, la psychopathologie de la conception humaine et du développement anténatal, qui entend repérer, dès la conception et la grossesse, l’émergence de problématiques psychopathologiques qui marquent le développement de l’être humain conçu. Ce champ se veut résolument clinique, fondé avant tout sur l’observation, afin d’éviter toute interprétation fantaisiste dans un domaine qui s’avère périlleux, car l’embryon humain est sans parole et sans visage.
La conception humaine peut être étudiée sous différents rapports psychologiques : conception et deuil, conception et traumatisme sexuel, conception et déni, conception et passage à l’acte, etc. Cependa

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