L individu et la société
76 pages
Français

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L'individu et la société , livre ebook

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Description

A qui donner raison : à Max Weber ou à Emile Durkheim? Faut-il aborder les problèmes sociaux à partir d'individus supposés rationnels, dont le comportement est a priori compréhensible, ou à partir de phénomènes spécifiques qui surgissent au niveau global ? De prime abord les deux approches sont inconciliables et les efforts tentés pour les synthétiser se sont avérés vains. Ne pourrait-on pas néanmoins dire que ces deux approches se complètent plus qu'elles ne se contredisent ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296716810
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’individu et la société
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13924-4
EAN : 9782296139244

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Jacques Blanchet


L’individu et la société
Pour Comprendre
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland.

Dernières parutions

Marie-Hélène PORRI, Le suicide, il faut en parler , 2010.
Michel PARAHY, L’inconscient de Descartes à Freud : redécouverte d’un parcours , 2010.
Jean-François DUVERNOY, La fabrique politique Machiavel , 2010.
Gérard LAROSE, La stratégie de la vie associative , 2010.
Xavier HAUBRY, Le contrôle de l’inspection du travail et ses suites , 2010.
Franck BACHELET, Politiques et institutions sociales , 2010.
Jean-François DUPEYRON, Nos idées sur l’enfance , 2010.
Georges CHEVALLIER, Systèmes de santé : Clés et comparaisons internationales , 2010.
Yves THELEN, Éveil à l’esprit philosophique , 2009.
Frédéric ALLOUCHE, Comment la philosophie peut nous aider à vivre , 2009.
Fernando BELO, Pour comprendre la philosophie avec les sciences , 2009.
Xavier BOLOT, La lumière neutre. Une nouvelle approche du dessin et de la peinture apportée par les sciences du XXI e siècle , 2009.
INTRODUCTION
La querelle individualisme-holisme est ancienne et pour cette raison certainement dépassée. Aucun des deux camps ne rendra les armes car aucun n’a été vaincu. En contrepartie aucun n’a gagné et le phénomène de la socialisation, contrairement à ce qu’on avait pensé, renvoie les adversaires dos à dos avec un raisonnement ressemblant à celui de l’œuf de Christophe Colomb.
En fait nous pouvons présenter les choses autrement et dire que pour accéder au domaine de la sociologie il existe deux portes d’entrée : l’individu et la société.
I. COMMENT ACCEDER A LA REALITE SOCIALE ?
Du sujet à l’individu
Le sujet médiéval : Sa lente constitution

« L’existence peut-elle être posée par le locuteur, ou est-elle le fait de Dieu qui seul peut faire accéder quelque chose à l’existence ? » se demande Jean Wirth {1} .
Il ne fait pas de doute qu’au Moyen-Age, Dieu était à la source de toute vie, ce qui entraîne par rapport aux croyances d’aujourd’hui une curieuse inversion des conceptions en matière de création.
Au Moyen-Age le travail productif matériel se présente non pas comme action créatrice ou transformante mais comme un état passif. La méditation par contre est considérée comme une activité laborieuse, car c’est elle qui fait advenir. Le verbe, le logos est fécond et productif. C’est l’acte de bénir qui fait exister les choses devant Dieu ; il les fait reconnaître par Lui et donc en assure la venue au monde. La fécondité vient de Dieu et de ses intercesseurs sur terre, les supérieurs de la hiérarchie ecclésiastique. La production et l’enfantement sont l’œuvre de Dieu.
Le sujet médiéval se constitue en tant que sujet méditant et spéculant ; c’est cela la raison de son être. Il ne produit rien, ne transforme rien. Le pouvoir de l’Église ne consiste pas à transformer les Autres, mais à les absorber dans l’Unité. Le sujet se constitue par sa spiritualisation ou autrement dit par le passage de l’homme charnel, à l’homme spirituel, fils de Dieu. Le Clergé dévalorise la production et les richesses mais il prélève ce qui est nécessaire à sa subsistance. Le travail est donc considéré non pas comme une nécessité mais comme une malédiction, une aliénation, conséquence de la chute.
De même la reproduction charnelle est totalement dévalorisée. La chair est moins réelle que l’esprit, le corps que l’âme. Production et reproduction n’ont pas de rapports avec la vraie vie.
Mais à partir du XIIème siècle les choses changent : Alors qu’au haut Moyen-Age le chrétien s’évadait de sa condition charnelle pour se contempler dans sa nature proprement spirituelle à travers la méditation des écritures, par la suite il s’identifie au Dieu de chair qui lui rend en miroir l’image de son existence charnelle. Le sujet (de Dieu) et l’individu charnel coïncident. La désincarnation n’est plus nécessaire. Tout cela justifie l’apparition d’institutions profanes qui se glissent dans le monde à l’occasion de la réincarnation de l’homme.
La réhabilitation de la chair périssable se poursuit sous Louis XIV avec le passage de l’adoration du cœur spirituel à celle du cœur de chair. Un nouveau sujet se constitue qui n’est pas seulement spirituel car il a pouvoir sur les objets et les autres (esclavage, servage…).
Ainsi dès le XIIème siècle l’Église ne recherche plus le monopole du pouvoir. La société civile n’est pas niée mais subordonnée et l’Église s’élève contre le manichéisme qui confond la chair et le mal, la société avec le royaume de Satan, car l’Église, société de célibataires improductifs ne peut se reproduire qu’en prélevant des individus et des ressources sur la société civile. Elle accepte donc et même souhaite la présence auprès d’elle d’un pouvoir profane qui organise les formes inférieures de la vie sociale. Elle confère même à ce pouvoir un caractère semi-religieux. Aucun fossé finalement ne sépare l’âme du corps réhabilité.
Au Vème siècle athénien pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’homme s’affranchit de la pensée mythique pour entrer dans le rationalisme. « Patience mon cœur » dit Ulysse. C’est le début de la psychologie et du monologue intérieur. Auparavant le comportement des hommes était dicté par les dieux (Athéna calme Ulysse). Thucydide cherche les lois du comportement humain. Quant aux rhéteurs et aux sophistes prétendant que l’homme est la mesure de toutes choses, ils contribuent à l’apparition d’un individualisme de plus en plus indifférent aux dieux et même à la cité. La psychologie naissante ruine la foi dans les oracles et la croyance dans la justice divine. De nos jours la subjectivité a éclaté en trois fractions :
Dieu, l’homme et l’individu.
L’individu et le sujet : Le sujet de l’histoire
Qu’est-ce que le sujet ? Le produit d’un rapport de forces.
Il peut d’abord se définir d’une façon négative, par ce qu’il n’est pas. Il n’est donc pas seulement une forme ou une figure de rhétorique. Il n’est pas l’ailleurs d’un sujet naturel authentique, déjà constitué, auquel il proposerait une image déformée de ce qu’il est.
Le sujet c’est ce qui s’énonce, ce qui se constitue dans l’acte même d’énoncer. Il n’y a pas de rupture ontologique entre la réalité du sujet et son discours sur lui-même, ou sa capacité de représentation. Les rapports de force sont un jeu de représentations concurrentes, les forces ne se réalisant qu’en réalisant qu’elles sont des forces, dans le travail de la représentation.
Comme le note Elisabeth Guibert-Sledziewski, « le sujet de l’histoire énoncé comme étant la France, Alexandre Le Grand ou Vercingétorix… est une expression du rapport de force social dans lequel des forces se connaissent comme forces et œuvrent à se produire comme sujets » {2} .

Le sujet et l’histoire : Sujet de l’histoire ou histoire du sujet

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