L innovation, moteur de l économie
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Description

Le développement économique trouve sa source dans les ruptures et non dans les équilibres. La concurrence qui compte réellement est la concurrence par innovation, celle qui frappe les produits et les services existants, non pas à la marge mais dans leur existence même. Ce type de concurrence agit par destruction créatrice.

Il est nécessaire de remettre l’innovation au centre du débat. Comme science humaine, l’économie ne doit pas seulement s’occuper de la meilleure utilisation des ressources rares mais aussi mieux comprendre et expliquer la création du progrès matériel et ses conséquences sur la société.

Philippe de Woot est juriste et économiste, Professeur à l’Université catholique de Louvain, Membre de l’Académie royale de Belgique et correspondant de l’Institut de France. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages prônant une réflexion morale sur l’innovation technologique et une orientation plus responsable des stratégies d’entreprises.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 19
EAN13 9782803104277
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'INNOVATION, MOTEUR DE L'ÉCONOMIE
PHILIPPEDEWOOT
L’innovation, moteur de l’économie. Destruction créatrice
Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0426-0 © 2014, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant Volume 43
Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be
Crédits Conception et réalisation : Grégory Van Aelbrouck, Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Illustration de couverture : Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique) info@bebooks.be www.bebooks.be
Informations concernant la version numérique ISBN 978-2-87569-154-5 A propos Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Le problème généralement pris en considération est d’établir comment le capitalisme gère les structures existantes, alors que le problème important est celui de découvrir comment il crée, puis détruit, ces structures. Schumpeter Nous avons été plus loin que nous ne pensions car nous avons été innovants. Eric Domb Le nouveau, à peine né, est aussitôt une vieille lune. Jean d’Ormesson
Introduction
Le développement économique trouve sa source dans les ruptures et non dans les équilibres. La concurrence qui compte réellement est la concurrence par innovation, celle qui frappe les produits et les services existants, non pas à la marge mais dans leur existence même. Ce type de concurrence agit par destruction créatrice. L’agent de cette lutte concurrentielle est une personnalité hors du commun : l’entrepreneur. Celui-ci possède des qualités très spécifiques et rarement réunies en un seul individu : la visiond’un progrès possible, ungoût durisquesuffisant pour le mettre en œuvre, uneénergie et unpouvoirde convictioncapable de lui amener les concours et les ressources nécessaires. Aujourd’hui, les entreprises elles-mêmes jouent ce rôle d’innovateur. Elles sont devenues des « entrepreneurs collectifs ». Si l’on observe les entreprises performantes sur une période de cinq ou dix années, il n’en est pas une qui ne se soit adaptée, transformée, renouvelée. Toutes ont évolué, toutes ont innové, dans leurs produits, dans leurs marchés ou dans leurs procédés et leur organisation. Sous la pression de la concurrence, l’entreprise est obligée d’adopter cette logique d’innovation, de créativité et de changement. Sa survie à long terme en dépend. C’est parce qu’elle donne à l’entreprise une avance décisive et un avantage comparatif majeur que l’innovation est l’arme concurrentielle par excellence. Elle lui assure une sorte de monopole temporaire. Celui-ci permet à l’entreprise de fixer des prix élevés et d’engranger des profits souvent très importants. Ceux-ci financent alors la conquête des marchés, une croissance rapide, le développement d’innovations nouvelles ou le rachat d’innovateurs plus rapides. La stratégie gagnante est donc de s’engager dans cette course au progrès technique et d’y rester le plus longtemps possible. En devenant collectives, les qualités entrepreneuriales se sont amplifiées de façon considérable. L’entreprise est devenue un entrepreneur à la puissance démultipliée. Son pouvoir ne cesse d’augmenter. Elle maîtrise et oriente les ressources-clés du développement : connaissances scientifiques et technologiques, compétences managériales et organisationnelles, partenariats innovants, réseaux d’information et d’influence… Sa capacité d’innover s’est haussée au niveau d’une économie mondialisée. Elle lui permet de mieux affronter les défis du e XXI siècle, mais elle accentue aussi son pouvoir de rupture et de déstructuration. Ce pouvoir devient de plus en plus autonome. Au niveau global, les entreprises agissent dans un vide politique presque total. La mondialisation économique avance beaucoup plus vite que la gouvernance et les régulations nécessaires. Elle échappe aux États-nations et impose 1 progressivement sa logique à l’ensemble de la planète . Ce retard du politique sur l’économique mène à une sorte d’impuissance publique à conduire de véritables stratégies de développement et à débattre démocratiquement des enjeux sociétaux des avancées technologiques. La créativité économique se déroule aussi dans un vide éthique. L’économie de marché fonctionne selon une logique de moyens et non de fins : il s’agit de maximiser la création et l’utilisation des ressources rares et des bénéfices qui en résultent. Elle repose sur une modernité technique, managériale et financière et non sur des valeurs. Ce système est amoral. Il ne comporteen lui-mêmeaucune indication autre que celle des marchés solvables. Un thème central de cet essai est que l’esprit d’entreprise, la créativité et l’innovation sont nécessaires pour affronter les défis planétaires de notre temps. Même si le modèle économique existant est à la source de dysfonctionnements majeurs, l’entreprise, au sens le plus large du terme, peut contribuer à corriger plusieurs d’entre eux. Deproblème, elle peut devenir solution. C’est là que se trouve la vraie responsabilité sociétale de l’entrepreneur. C’est par sa créativité qu’il peut servir le Bien commun. Il importe donc de repenser l’orientation de son pouvoir créateur ainsi que son aptitude à corriger les dérives du système qu’il anime. L’innovateur responsable peut contribuer, avec d’autres acteurs, à résoudre les problèmes
e planétaires du XXI siècle. Dans plusieurs secteurs, il a déjà commencé à le faire. Ne sous-estimons pas la puissance potentiellement bénéfique de l’innovation. À l’échelle d’un pays ou d’un groupe de pays, le développement d’un tissu entrepreneurial suffisant pour rester compétitif n’est possible que si l’environnement lui est favorable. C’est un problème complexe car il touche aux mentalités et à la culture même de la société. L’entreprenariat ne se décrète pas mais on peut l’encourager en créant les conditions favorables à son émergence. Celles-ci sont nombreuses et elles sont interdépendantes : densité et ouverture universitaire, grappes (clusters) de compétences dans les secteurs d’avenir, cohabitation d’entreprises globales, de PME innovantes et d’entrepreneurs individuels, facilités de financement, simplicité administrative et institutionnelle, attitude envers l’entreprise, le risque et le succès, tolérance à l’échec… Si l’un des éléments est faible, il affaiblit tout le tissu entrepreneurial du pays. Tout en sachant mieux aujourd’hui, que les fondements théoriques classiques de notre 2 modèle économique ne décrivent que très imparfaitement son fonctionnement concret , on peut admettre que la théorie entrepreneuriale en donne une description assez réaliste. La théorie économique devrait mieux prendre en compte la concurrence par innovation, la créativité de l’entreprise, son pouvoir et ses responsabilités. Elle devrait aussi en retrouver les dimensions éthiques et politiques. Tant qu’elle donnera plus d’importance aux équilibres qu’aux ruptures, ses analyses seront incomplètes et ses recommandations peu efficaces. Le graal de l’équité économique se trouvera moins dans un « équilibre général » toujours remis en question que dans une créativité mieux orientée et une innovation plus responsable. Si l’on veut que l’analyse économique soit plus réaliste, il est nécessaire de remettre l’innovation au centre du débat. Comme science humaine, l’économie ne devrait pas limiter l’analyse à la meilleure utilisation des ressources rares, mais se consacrer à mieux comprendre la création du progrès matériel et ses conséquences pour la société.
CHAPITRE 1 L’innovation au cœur de l’économie
L’ ARME CONCURRENTIELLE DÉCISIVE À , LA BASE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE IL Y A DES INNOVATIONS DES RUPTURES ET DES IONS. LATHÉORIEÉCONOMIQUECLASSIQUESESTEFFORCÉEDERECHERCHERLEXI CE ’UN DESTRUCT STEN D  M I . P ÉQUILIBRE GÉNÉRAL QUE LA CONCURRENCE ÉTABLIRAIT PAR LE JEU DE LA FAMEUSE AIN NVISIBLE OUR , . ELLE LA CONCURRENCE PORTE ESSENTIELLEMENT SUR LE NIVEAU DES PRIX ET LES VOLUMES DE PRODUCTION C’ ’ ’ , , EST PAR CES MÉCANISMES QUE L OFFRE ET LA DEMANDE S AJUSTENT SECTEUR PAR SECTEUR POUSSANT 3 LENSEMBLEVERSLÉQUILIBRE. CETTETHÉORIEPROCÈDE «DANSUNÉTATDONNÉDETECHNIQUEET 4 d’organisation »ETNETIENTPASCOMPTEDELINNOVATIONNIDESDÉSÉQUILIBRESQUELLEPROVOQUE. I S (1883-1950) ’ L A FALLU ATTENDRE CHUMPETER POUR MONTRER QUE L INNOVATION ÉTAIT PLUS IMPORTANTE  , , QUE LES PRIX ET QUE LE MOUVEMENT LES RUPTURES ET LES DESTRUCTIONS ÉTANT INHÉRENTS AU MODÈLE , ’ . S CONCURRENTIEL L ÉQUILIBRE CONSTAMMENT ROMPU NE POUVAIT JAMAIS ÊTRE QUE TENDANCIEL I L ON VEUTQUELANALYSEÉCONOMIQUEETLESPOLITIQUESQUIENRÉSULTENTSOIENTPLUSRÉALISTES,ILEST 5 nécessaire de remettre l’innovation au centre du débat . L , A CONCURRENCE QUI COMPTE RÉELLEMENT EST LA CONCURRENCE DES BIENS NOUVEAUX DES TECHNIQUES , ’ , ’ NOUVELLES DES NOUVELLES SOURCES D APPROVISIONNEMENT DES NOUVEAUX TYPES D ORGANISATION (LECONTRÔLEDEPLUSGRANDESUNITÉSPAREXEMPLE);LACONCURRENCEQUICOMMANDEUNAVANTAGE  , DÉCISIF ET QUI FRAPPE NON PAS LA MARGE DE PROFIT NI LES QUANTITÉS PRODUITES PAR LES ENTREPRISES TES,MAISLEURFONDATIONETLEUREXISTENCEMÊME. CTEFORMEDEEXISTAN ET CONCURRENCE EST BEAUCOUPPLUSEFFICACEQUELAUTRETOUTCOMMEUNBOMBARDEMENTLESTPLUSQUELEFORCEMENT ’ . E ’ D UNE PORTE LLE EST TELLEMENT PLUS IMPORTANTE QU IL DEVIENT RELATIVEMENT INDIFFÉRENT QUE LA  ; CONCURRENCE AU SENS ORDINAIRE DU TERME FONCTIONNE PLUS OU MOINS PROMPTEMENT LE LEVIER PUISSANTQUI,ENLONGUEPÉRIODE,ACCROÎTLAPRODUCTIONETABAISSELESPRIX,EST,DETOUTEFAÇON,  ’ . L FAIT D UNE AUTRE MATIÈRE E PROBLÈME GÉNÉRALEMENT PRIS EN CONSIDÉRATION EST D ÉTABLIR  , COMMENT LE CAPITALISME GÈRE LES STRUCTURES EXISTANTES ALORS QUE LE PROBLÈME IMPORTANT EST 6 celui de découvrir comment il crée, puis détruit, ces structures . Il ajoutait : […] . CE PROCESSUS DE DESTRUCTION CRÉATRICE CONSTITUE LA DONNÉE FONDAMENTALE DU CAPITALISME C’ , , , EST EN ELLE QUE CONSISTE EN DERNIÈRE ANALYSE LE CAPITALISME ET TOUTE ENTREPRISE CAPITALISTE 7 doit, bon gré mal gré, s’y adapter . D , ANS CETTE PERSPECTIVE LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE SE FAIT SURTOUT PAR L INNOVATION ET LAGENTDECELLE-CIESTUNEPERSONNALITÉHORSDUCOMMUN:LENTREPRENEUR.eLntrepreneur est UNE PERSONNALITÉ RARE QUI POSSÈDE DES QUALITÉS TRÈS SPÉCIFIQUES ET RAREMENT RÉUNIES EN UN SEUL individu : lavision ’ ,goût durisque , D UN PROGRÈS POSSIBLE UN SUFFISANT POUR LE METTRE EN ŒUVRE uneénergiepouvoirde convictionET UN CAPABLE DE LUI AMENER LES CONCOURS ET LES RESSOURCES . L’ - , , NÉCESSAIRES INNOVATEUR ENTREPRENEUR PAR SA CRÉATIVITÉ TRANSFORME LA NATURE MÊME DE LA . A , -CONCURRENCE U LIEU DE SE LIMITER À UNE SIMPLE LUTTE DE PRIX CELLE CI EST EN RÉALITÉ UNE COURSE À l’innovation et au progrès technique. L ’ ES AVANCÉES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES ET LES BOULEVERSEMENTS QU ELLES ENTRAÎNENT NE SONT  . I ’ . D PAS NOUVEAUX LS FONT PARTIE DE L HISTOIRE HUMAINE DEPUIS SES ORIGINES ÈS LA PRÉHISTOIRE CE  : SONT LES INNOVATIONS TECHNIQUES QUI DÉSIGNENT LES GRANDES ÉTAPES DE NOTRE DEVENIR PALÉOLITHIQUE,NÉOLITHIQUE,ÂGEDUBRONZE,ÂGEDUFER… L’ÉVOLUTIONDENOSSAVOIR-FAIREEST  : ’ , ’ , PERÇUE COMME UNE SUITE DE TRANSFORMATIONS MAJEURES POUR LA SOCIÉTÉ L ÉLEVAGE L AGRICULTURE
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