L intégration sociale du sujet déficient auditif
202 pages
Français

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L'intégration sociale du sujet déficient auditif , livre ebook

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Français

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Description

L'auteur prend comme point de départ l'Histoire des pratiques éducatives auprès des enfants déficients auditifs. Il met en tension la notion de handicap, les enjeux de la construction de la langue orale avec la militance et l'identification à une cause "sourde", rendant difficile la reconnaissance des besoins et des potentialités de tout enfant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2008
Nombre de lectures 103
EAN13 9782336274041
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Travail du Social - Collection dirigée par Alain Vilbrod Page de titre Page de Copyright Epigraphe Avant-propos Introduction 1. Eléments de l’Histoire de l’éducation des enfants sourds (profonds) en France . 2. Handicap, sourds, déficiences auditives, langue des signes ... : que peut-on intégrer ? 3. Les chausse-trappes de l’intégration 4. Des apories de l’opposition oralisme/gestualisme à une prise en compte des retentissements de la déficience auditive de l’enfant sur sa famille 5. L’intégration des sujets déficients auditifs : une opérationnalisation du vivre-ensemble Epilogue Bibliographie
Travail du Social
Collection dirigée par Alain Vilbrod
La collection s’adresse aux différents professionnels de l’action sociale mais aussi aux chercheurs, aux enseignants et aux étudiants souhaitant disposer d’analyses pluralistes approfondies à l’heure où les interventions se démultiplient, où les pratiques se diversifient en écho aux recompositions du travail social.
Qu’ils émanent de chercheurs ou de travailleurs sociaux relevant le défi de l’écriture, les ouvrages retenus sont rigoureux sans être abscons et bien informés sur les pratiques sans être jargonnants.
Tous prennent clairement appui sur les sciences sociales et, dépassant les clivages entre les disciplines, se veulent être de précieux outils de réflexion pour une approche renouvelée de la question sociale et, corrélativement, pour des pratiques mieux adaptées aux enjeux contemporains.
Dernières parutions
Hélène CHERONNET, Statut de cadre et culture de métier, 2006.
Hervé DROUARD, Former des professionnels par la recherche, 2006.
Teresa CARREIRA et Alice TOMÉ (dir.), Champs sociologiques et éducatifs, enjeux au-delà des frontières, 2006. Jean-Pierre AUBRET, Adolescence, parole et éducation. Penser de nouvelles frontières, 2006.
Yves COUTURIER, La collaboration entre travailleuses sociales et infirmières, 2005.
Laurent LAOT, L’univers de la protection sociale, 2005. Agathe HAUDIQUET, La culture juridique des travailleurs sociaux. États des lieux et besoins de formations, 2005.
Annie DUSSUET, Travaux de femmes. Enquêtes sur les services à domicile, 2005.
Mustafa POYRAZ, Les interventions sociales de proximité, 2005.
Armelle TABARY, L’enquête sociale dans le cadre judiciaire, 2005.
Gilles LAZUECH, Sortir du chômage, retrouver un emploi. Ethnosociologie d’une entreprise d’insertion par l’économie, 2005.
L'intégration sociale du sujet déficient auditif
Enjeux éducatifs et balises cliniques

Grégory Goasmat
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296052963
EAN : 9782296052963
Il m’importe de remercier ma compagne pour sa relecture exigeante et ses patients soutiens ; mes collègues qui, par le partage de leur expérience et de leur réflexion, fertilisent les miennes ; les enfants, les adolescents et leurs parents qui m’enseignent et me témoignent de leur confiance.
« Il n’est pas pire tyrannie que de vouloir faire le bien des autres ».
Emmanuel Kant
« Le discours de la tromperie et de l’erreur n’est pas sans témoigner de l’existence de la parole où se fonde la vérité ».
Jacques Lacan
Avant-propos
Cet écrit constitue une élaboration issue d’une pratique et d’une réflexion de psychologue clinicien en services de soins pour enfants et adolescents déficients auditifs, soit de praticien d’une discipline qui, d’avoir « vu son destin historiquement croisé avec la psychanalyse [...] la rejoint quant à l’exigence où se conforme sa rigueur de faire droit à une investigation de la singularité des situations d’implications des individus et des groupes » 1 . La psychologie clinique est en effet une discipline qui construit « des modèles théoriques multi-référencés qui doivent beaucoup à la psychanalyse, mais s’appuient aussi sur d’autres approches. Elle s’articule aux disciplines voisines pour dégager les fondements d’une démarche non-dogmatique ».
Si l’on réfère généralement la « naissance » de la psychologie clinique aux efforts de J. Favez-Boutonnier et D. Lagache dans les années 1950, on peut considérer que son épistémologie n’en demeure pas moins toujours en cours d’élaboration. Un certain nombre de travaux s’y attellent avec authenticité et rigueur 2 , beaucoup d’autres ne semblent que s’en réclamer. Dans les cas les plus favorables alors, une tendance forte conduit universitaires et praticiens à définir et investir la psychologie clinique par défaut et à l’aune de l’idéal de l’exercice du psychanalyste, ainsi qu’en référence à un courant psychanalytique en particulier. Dans les cas les plus dommageables, l’appellation « psychologie clinique » se trouve réduite à faire valoir la nécessité de la multiplicité des références théorico-pratiques afin d’évacuer les paradigmes psychanalytiques, au profit de modélisations neurobiologiques et comportementalistes 3 . C’est alors toute la dimension de la clinique de la subjectivité, c’est-à-dire la visée et la possibilité de prendre en compte chaque être humain dans sa complexité et sa singularité qui se trouve emportée.
Nous concevons pour notre part la psychologie clinique en filiation directe avec la découverte freudienne qui dispose que l’être humain ne peut s’appréhender dans la réduction à une maladie, à un symptôme, à une déficience, à un handicap... Son être ne saurait être rabattu sur ce qu’il donne à voir, à entendre, à manquer ou à souffrir. La psychologie clinique nous semble par conséquent devoir largement endosser la circonspection qu’entretenait déjà S. Freud en son temps relativement à la furor sanandi, fureur de guérir que l’on peut également traduire aujourd’hui en termes de rééducation ou de normalisation. Dans cette perspective, nous ne saurions outrepasser la disposition des conditions nécessaires à la réflexion, l’accueil et l’écoute des paroles et des manifestations d’un sujet à partir de son histoire, de son questionnement, de ses défenses psychiques afin qu’adviennent, à partir de la relation transférentielle, des effets psychothérapeutiques ou « la guérison de surcroît » selon la formule de J. Lacan relisant S. Freud. Il ne s’agit pas là de dédain pour celui qui souffre mais d’un principe méthodologique qui dispose que dans le soin psychique, faire de l’idée de guérison ou de normalisation la visée première conduit tout droit à l’échec. En outre, pas plus que pour la psychanalyse, la scientificité de la psychologie clinique ne saurait s’apprécier par importation de critères valant pour les autres sciences. Il ne peut y avoir de psychologie soit, étymologiquement, d’étude de l’âme, qu’à partir de la clinique comme méthode, au un par un, chaque cas devant permettre la ré-interrogation, la mise à l’épreuve de la théorie.
S. Freud écrivait en 1933 qu’il se fiait « à la conception selon laquelle la pathologie, à travers ses grossissements et ses exagérations peut nous rendre attentifs aux proportions normales qui autrement nous échapperaient ». Il poursuivait ainsi : « Là où la pathologie nous montre une fracture ou une fêlure peut de façon normale exister une articulation. Lorsque nous jetons par terre un cristal, il se brise, mais pas arbitrairement ; il se casse en effet en morceaux suivant ses lignes de clivages dont la délimitation, quoi qu’imperceptible, était au préalable déterminée par la structure du cristal 4 ». La psychologie clinique prend en héritage qu’un phénomène pathologique – au sens le plus large – éclaire, isole de manière privilégiée une dimension constitutive, potentielle de tout sujet.
Néanmoins, cette discipline, telle que nous nous l’approprions, s’écarte de la psychanalyse à plusieurs niveaux. Tout d’abord, une position nominaliste devrait nous autoriser à rappeler que S. Freud se fit psychanalyste par la mise en oeuvre d’une méthode, « psycho-analyse », qu’il développa pour l’appliquer à ses patientes adultes hystériques, et qu’il définit comme un «travail qui consiste à ramener jusqu’au conscient du malade les éléments psychiques refoulés ». Aussi, analyser « le malade », poursuit S. Freud, cela signifie « décompose[r] son activité psychique en ses parties constituantes, pour ensuite isoler chacun des éléments instinctuels 5 ». C’est le programme de cette méthode qui fut appliqué aux névroses et qui donna son nom à la psychanalyse. Mais dès lors que les psychanalystes développèrent d’autres modalités d’intervention pour traiter ce qui se repérait comme autres problé

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