L univers banjal
110 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'univers banjal , livre ebook

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110 pages
Français

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Description

Cet ouvrage, qui se présente sous forme de récits, veut vous faire entrer dans l'univers banjal. Il aborde différentes problématiques : l'organisation sociale autour des rizières, le culte des morts, les superstitions... Les témoignages d'Antoine Manga et de Joseph Tendeng (tous deux prêtres de Ziguinchor) ont fourni à Prosper Tendeng en partie le matériau de ce livre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336880686
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Prosper Plongo T ENDENG
avec la collaboration d’Antoine Manga et de Joseph Tendeng



L’univers banjal
Histoire, traditions, évolution



Préface de Mgr Jean-Pierre Bassène
Copyright

Autre ouvrage de Prosper Plongo Tendeng chez le même éditeur :
Enfance en Casamance, missions en Guyane et dans le Vexin, Le cheminement d’une vocation 2017.












© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88068-6
Dédicace







À mon neveu Yves, prêtre de la joie de l’Évangile depuis le 6 juillet 2019 à Brin, je dédie cet ouvrage.
Repose en paix maman
À la mémoire de Josette Tavera qui avait commencé à lire ce texte et qui maintenant est née au ciel. Maman vous m’avez donné le goût de l’écriture. Je n’oublierai jamais nos après-midi de « thé littéraire », au 45 rue Bonaparte, Paris 6 e . J’arrivais toujours chez vous avec mon carnet de bord pour prendre des notes. Vous êtes une femme de grande culture qui m’avez beaucoup apporté. Priez pour que j’écrive encore.
Remerciements
À Françoise et à Guy son époux : votre amitié m’est précieuse. Sans vous, je n’aurais jamais pu réaliser mes projets. Je vous exprime ma vive reconnaissance. Et, tenez-le pour dit de ma part : « Je ne vous lâcherai point. Je compte sur vous pour m’accompagner encore sur d’autres aventures littéraires. »
Préface
L’auteur de ce livre apparaît, toutes proportions gardées, comme Moïse conduisant son peuple vers la Terre promise (cf. Exode). Son amour viscéral pour sa terre natale n’a d’égal que son ambition de contribuer à la voir présente aux meilleurs rendez-vous du donner et du recevoir.
Le peuple dont il est question dans cet ouvrage, en l’occurrence le peuple joola banjal, n’est pas une génération spontanée. Il a eu à migrer jusqu’à s’établir dans cette portion de terre en cul-de-sac appelée Mof Ávvi. Tout laisse à penser, au regard de sa configuration géographique, que c’est une terre de refuge. Elle est ceinturée par un enchevêtrement de bolongs avec comme seule ouverture sur le reste de la terre ferme sa partie est.
Le peuple banjal vit essentiellement de l’agriculture et de la pêche, mais aussi de la récolte du vin de palme. Son cadre de vie, paisible et propice à la réflexion, lui a façonné un caractère doux et fier, un tempérament à la fois paisible et belliqueux comme celui de soldats en perpétuel camp d’entraînement. C’est un peuple de résistance et d’intégration, un peuple ouvert doté d’un dialecte propre à lui, le joola banjal, avec des concepts pour dire le monde et penser l’invention de techniques qui lui permettent de vivre.
Pendant longtemps, il a entretenu des relations d’osmose, via les multiples bolongs, avec ses voisins Bayot au sud, Kassa à l’ouest, Bluf au nord. Du côté du « pont de la citadelle » qu’est l’est, les relations étaient plutôt de méfiance, voire conflictuelles, car c’est de là que pouvait provenir la menace, à tout moment…
Terre de tranquillité, mais terre d’ouverture. Les apports extérieurs y sont intégrés, assimilés jusqu’à devenir culture. L’organisation sociale, soigneusement élaborée, trouve sa structure faîtière dans la royauté d’où l’appellation de Mof Ávvi, « terre du roi ».
L’une des caractéristiques les plus en vue de l’ouverture de ce peuple autarcique au monde extérieur, c’est jadis son contact avec le peuple mandingue de religion musulmane conquérante. Le « Mandingue » chez le peuple banjal désigne à la fois l’ethnie et la religion musulmane de celui qui en est adepte. Avec ce peuple pourtant, les rapports étaient, semble-t-il, des plus sereins et enrichissants. Sans embrasser la religion du mandingue, le Joola banjal a tiré le meilleur profit de sa culture qu’il s’est ingénieusement appropriée. L’autre contact est celui du peuple sérère, scellé par le lien du sang et nourri par le cousinage à plaisanterie.
Par contre, les premiers contacts des Banjals avec le christianisme ont été plutôt heurtés, sans doute du fait que le missionnaire a été assimilé au colonisateur avec ses méthodes drastiques, ou bien parce que l’approche d’évangélisation avait manqué de tact, ou tout simplement par hostilité à l’égard d’une religion qui était perçue comme une menace pouvant atteindre les profondeurs de l’âme joola. L’école occidentale, quant à elle, était accueillie avec beaucoup de défiance.
Au regard des grandes étapes de la vie du Joola que sont les périodes d’initiation appelées buhut , des sortes d’aggiornamento, les anciens, en fins analystes et observateurs expérimentés, ont noté des mutations, en lames de fond, au sein de la société banjal. À partir de 1902, le buhut dénommé jambi wa ou jambia (pourquoi c’est interdit) faisait état, de la part des jeunes générations, d’une remise en cause de l’ordre établi. Vingt-cinq ans environ après, le buhut de la génération suivante appelé bagalang (jeunes filles et garçons sont bras dessus bras dessous) semblait passer outre les codes stricts établis pour régir les rapports garçons et filles. En 1948, le buhut bathiakual (port de shorts) décrivait la tenue vestimentaire, à l’occidental, des garçons. C’est la génération à qui l’on reproche de perdre la valeur du travail, au point d’être démunie de moyens pour organiser le buhut de leurs progénitures. En 1972, le buhut Apollo ou jitipe (mange tout) décrit une génération partisane de la philosophie du carpe diem , incapable de prévoir le lendemain. En 2004, le buhut tetebor ou bagan mign (faiseur de scandales) fait le constat d’une génération qui semble avoir fini de mettre à terre l’édifice moral construit depuis les ancêtres, une sorte d’aveu d’échec ou plutôt la confession d’une certaine impuissance de la tradition à résister aux assauts de contre-valeurs venues de l’extérieur.
En 1968, année de la mort du dernier roi traditionnel du terroir qu’un concours de circonstances avait lié à l’église, le christianisme et la tradition du Mof Ávvi s’étaient donné une poignée de main qu’on eût dite historique, voire providentielle.
L’ouvrage que voici est en quelque sorte une écriture de l’histoire du Salut du peuple banjal. Il se veut greffage de la foi chrétienne à la vieille souche traditionnelle et culturelle banjal, en vue de porter de magnifiques fruits. Tout y concourt : l’application du synode diocésain de Ziguinchor, au moyen d’une catéchèse adaptée, la sauvegarde de ce qui reste encore de valeurs après la disparition progressive des anciens, véritables bibliothèques parce que détenteurs du savoir traditionnel, et autres personnes ressources de tous bords.
Ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui à s’impliquer dans cette entreprise fort louable. L’objectif n’étant pas la recherche d’un repli identitaire sans avenir, mais plutôt un enracinement pour une insertion réussie du Banjal dans le monde moderne. Ce peuple trouverait ainsi dans l’Église un giron de renaissance et son évangélisation se ferait à nouveaux frais.
En somme, la pratique de la riziculture en pays banjal nous apprend que lorsque l’on a une digue mitoyenne au champ du voisin, on partage le même exutoire pour gérer le trop-plein ou la pénurie d’eau au bénéfice de tous. Ainsi, l’espace Mof Ávvi que partagent aujourd’hui adeptes de la religion traditionnelle, chrétiens et musulmans se doit d’être un espace de convivialité, d’enrichissement mutuel dans la différence et de promotion. C’est aussi cela vivre en Église.
Mgr Jean-Pierre Bassène, évêque de Kolda.
Introduction


Si écrire c’est informer, j’aimerais dans ce livre m’ouvrir à tous les publics pour parler des cultures joola en général et banjal en particulier. On dit que le sens de la littérature, c’est une façon d’apprendre, différente de tout le reste puisqu’elle fait travailler l’imaginaire. Je veux donc poser un œil neuf sur les réalités du Mof Ávvi en regardant mon environnement natur

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