La désobéissance : un moteur d évolution
136 pages
Français

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La désobéissance : un moteur d'évolution , livre ebook

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Description

Si on explore l'histoire des hommes, de leurs civilisations ou de leur culture, on y transgresse constamment l'ordre établi. Ceux qui désobéissent paient parfois leurs actes de leur vie ou de leur liberté. L'objet de cette étude est de s'interroger avec curiosité sur les actes de désobéissance et de questionner la légitimité du présent face aux juges du futur. De là à faire de la désobéissance un moteur incontournable de l'évolution...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 33
EAN13 9782296803725
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La désobéissance :
un moteur d’évolution
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
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Valérie Le Héno


La désobéissance :
un moteur d’évolution


L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54422-2
EAN : 9782296544222

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Introduction
Le monde évolue et sa nature même nous interdit de l’envisager figé dans un état statique. Les sociétés humaines se sont forgées à force de heurts entre le pouvoir – qu’il soit législatif ou exécutif - et les populations. Les hommes ont inventé des règles morales, juridiques et institutionnelles afin de codifier leurs organisations ; elles diffèrent dans l’espace et dans le temps, mais aucune n’a résisté à l’épreuve de l’évolution. Ces règles ont pour rôle d’assurer un équilibre entre un pouvoir et sa population. Les lois ont été créées pour réglementer les rapports humains, les organiser sans compromettre l’essence du vivant. Les moteurs de codification des sociétés humaines ont toujours été l’objet de réflexions et de débats politiques et/ou philosophiques. Le droit évolue lui aussi, en ce sens que des interdits d’hier sont aujourd’hui des droits.
Nous sommes passés d’une organisation de systèmes humains pouvant vivre en autarcie ou semi-autarcie à une spécialisation pointue des rôles de chaque individu et à une interdépendance totale de l’individu par rapport à tous les autres, ainsi que des nations entre elles. Chacun tente de trouver une place dans cette organisation et pour assurer sa survie, il devient un maillon de l’organisation d’ensemble. Depuis le dix-neuvième siècle, l’évolution des sociétés humaines a connu une accélération qui ne semble donner aucun signe de ralentissement. Cette évolution s’est emparée de tous les pôles d’organisation : le social, le politique, l’économique et le scientifique.
L’idée de la démocratie est issue de ces débats, elle est le résultat de combats et de résistances de peuples ou de groupes humains pour faire évoluer et provoquer les changements qui ont permis à certains Etats de sortir d’organisations politiques totalitaires. Les connaissances humaines, si elles ont évolué en tant que telles se sont aussi dispersées quantitativement. Ainsi, les populations sont de plus en plus instruites et éduquées alors que jusqu’à peu, l’instruction était réservée aux élites. Cette dispersion qualitative et quantitative des informations et des connaissances a conduit des individus, des groupes humains de plus en plus nombreux à accéder à une prise de conscience accrue sur leurs conditions d’existence. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui, cherchent à assurer bien plus que leur survie immédiate et personnelle. On assiste à l’émergence, qui dépasse de loin le seul cercle restreint de la poignée d’intellectuels d’antan, d’une société avertie, informée et curieuse, en proie aux incertitudes quant à son avenir et à la justice. Ces questions sont devenues un débat sur la place publique et se fédèrent en des organisations humaines qui constituent un contre-pouvoir à l’intérieur même des nations : la société civile qui s’organise autrement que par le recours aux partis politiques et qui alerte et informe, réfléchit et fait des propositions sur de nouvelles façons d’organiser les espaces humains. La morale s’est élevée elle aussi au-dessus des normes religieuses ou politiques. L’individu n’en est plus à considérer le pouvoir comme intouchable ou irrévocable : des voix s’élèvent et la contestation aussi. La conscience des populations les guide vers des prises de responsabilités qu’on peut associer à une éthique des droits de l’Homme. Les contestations à l’ordre établi ont toujours existé, elles revêtent des formes variées. Elles sont des moyens utilisés pour s’ériger contre le pouvoir et introduire des mutations, de nouvelles normes contre l’obsolescence de certaines règles d’organisations humaines. Les formes de contestations qui m’intéressent ici relèvent de la désobéissance à l’ordre établi par certaines formes de résistances. Le vingtième siècle a vu fleurir différents types de désobéissances qui ont eu pour conséquence d’introduire les changements nécessaires à l’évolution du monde. La désobéissance est toujours le fruit d’une prise de conscience. Certains se sont essayés à théoriser à partir de la désobéissance, d’autres la jugent comme l’instrument incontournable des changements indispensables et jusqu’à la considérer comme à introduire dans les systèmes juridiques en lui accordant une légalité.
J’ai organisé le propos autour de trois pôles : une tentative de définition qui prend en compte les différentes analyses qui vont des philosophes anciens et récents à des tentatives de définitions comme celles de Henry David Thoreau {1} et du Mahatma Gandhi {2} puis d’Hannah Arendt {3} à celle de José Bové et Gilles Luneau {4} pour aboutir à l’analyse de Jean-Marie Muller. J’ai tenté de retracer un historique des actes de désobéissance qui remontent à l’Antiquité et qui peuvent avoir revêtu des formes très distinctes, ainsi que la notion de désobéissance telle une dimension intrinsèque de l’homme dans sa perception de tout acte héroïque qui s’insurge contre l’injustice. Enfin je vais tenter d’entrevoir les perspectives de la désobéissance au service de l’éthique des droits de l’Homme comme un moyen efficace pour propulser les droits fondamentaux au-delà de leur idéalité.
I. Approches philosophiques et théoriques de la désobéissance à l’ordre établi
Confucius {5} disait « Si un Etat est gouverné par les principes de la raison, pauvreté et misère sont des sujets de honte ; si un Etat n’est pas gouverné par les principes de la raison, richesses et honneurs sont des sujets de honte. » C’est la parfaite illustration du principe hégélien {6} de « la raison examinant les lois » et de la responsabilité politique de chacun. La désobéissance est un acte gouverné par la raison.
La définition {7} du concept de désobéissance est en cours de réflexion. Désobéir à une loi ou une norme établie n’est pas acte anodin. Il existe néanmoins un consensus pour ne pas le confondre avec l’acte de délinquance, qui lui aussi, est un acte de désobéissance.

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