La différence en plus
284 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La différence en plus , livre ebook

-

284 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les problèmes interculturels ressemblent aux problèmes familiaux du fait que, les remèdes trouvés par ceux qui en souffrent ne font qu'aggraver le mal. Chacun effectue des actes de communication et les réponses qu'il reçoit ne correspondent pas aux significations qu'il a contextualisées. La thérapie familiale, issue de l'approche systémique, intervient assez efficacement dans la plupart des douloureux problèmes pathologiques qui touchent la structure familiale. Cette approche peut aussi s'appliquer aux situations de tensions et de conflits interculturels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2005
Nombre de lectures 80
EAN13 9782336252643
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Psycho -logiques
Collection dirigée par Alain Brun et Philippe Brenot
Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho - logiques.
Marie-Pierre OLLIVIER, La violence des croyances. Point de vue d’une psychologue clinicienne, 2004.
P.-A. RAOULT, De la disparition des psychologues cliniciens. Luttes et conflits entre cliniciens et cognitivistes, entre universitaires et praticiens, entre médecins et psychologues, 2004.
Jacques WTTTWER, Mots croisés et psychologie du langage, 2004. Bernard MAROY, La dépression et son traitement. Aspects méconnus, 2004.
Guy Amédé KARL, La passion du vide, 2004.
Régis VIGUIER, Le paradoxe humain, 2004.
Sarah EBOA-LE CHANONY, La psychologie de l’Individuation . L’Individu , la Personne et la Crise des 28 Ans, 2004.
Monique ESSER (dir.), La programmation neuro - linguistique en débat , 2004.
Georges KLEFTARAS, La dépression : approche cognitive et comportementale , 2004.
De CHAUVELIN Christine, Devenir des processus. pubertaires , 2004,
BALKEN Joséphine, Mécanismes de l’hypnose clinique, 2004.
BALKEN Joséphine, Hypnose et psychothérapie, 2003.
MALAWIE Christian, La carte postale, une oeuvre. Ethnographie d’une collection, 2003.
WINTREBERT Henry, La relaxation de l’enfant, 2003.
ROBIIVEAU Christine, L’anorexie un entre deux corps, 2003.
TOUTENU Denis et SETTELEN, L’affaire Romand Le narcissisme criminel, 2003.
LEQUESNE Joël, Voix et psyché, 2003.
LESNIEWSKA Henryka Katia, Alzheimer, 2003.
ROSENBAUM Alexis, Regards imaginaires, 2003.
PIATION-HALLÉ Véronique, Père-Noël : destin de l’objet de croyance, 2003.
HUCHON Jean, L’ëtre vivant, 2003.
La différence en plus
Approche systémique de l'interculturel

Paul Castella
© L’HARMATTAN, 2005
9782747578202
EAN : 9782747578202
Sommaire
Psycho -logiques - Collection dirigée par Alain Brun et Philippe Brenot Page de titre Page de Copyright Dedicace 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 EPILOGUE Index des ouvrages cités
« A chaque être, plusieurs autres vies me semblaient dues »
(Arthur Rimbaud )
A la mémoire de Colette Coirault et Luis Vasquez
1
Nous et les autres. Humains et non-humains. Barbares et civilisés. Existence de la réalité. Colonialisme, racisme et réalisme. Choses et signes. Réalité de la réalité.

Un système, par définition, n’a pas d’extrémité par où l’attraper, ni d’instance première à présenter, au contraire d’un livre ou d’un exposé. De ce fait, une approche systémique aurait sans doute plus d’affinité avec la palabre à l’africaine qu’avec les règles de la dissertation. La forme livresque qui s’en rapprocherait le plus serait celle du roman d’aventure, où chaque nouvel épisode puise sa vérité dans les circonstances laissées par les épisodes précédents. Evidemment, s’agissant d’un sujet théorique, cette façon de procéder laisse une impression de « tourner autour du pot ». Mais n’est-ce pas ainsi qu’avec une caméra on en rendrait la meilleure image ?

Je commencerai donc par raconter une histoire, africaine justement, telle qu’elle m’a été rapportée par des étudiants de Guinée-Équatoriale. J’ignore s’il s’agit d’un conte, d’une légende, ou simplement de la transmission orale d’une mémoire collective. Elle relate l’arrivée des premiers blancs chez les Fangs 1 .

Un jour, au bord de la mer, dans un village de pêcheurs, un guetteur sonne l’alarme : « Un bateau arrive ! ». L’événement est plutôt banal, exception faite que ce navire est d’un type qu’on n’a jamais vu : il a des voiles carrées. Alors on rassemble le village. On ne sait jamais, ce sont peut-être des ennemis. On s’arme. On attend. On regarde le bateau qui approche. On observe descendre une embarcation. Des hommes à bord, qui se dirigent vers le rivage. Jusqu’à présent, rien que de très normal.

En fait, il s’agissait de soldats portugais.
Ils ne sont pas très nombreux dans la barque. Peut-être quinze, vingt personnes. En face les attendent sur la plage quelques centaines d’hommes armés. Tout d’un coup les Portugais voient que la troupe adverse fait marche arrière. Cela leur donne un peu d’assurance. Mais pourquoi les autres reculent-ils ?

Selon le récit des Fangs, ils se sont repliés parce qu’ayant soudain aperçu les visages des nouveaux arrivants, ils ont réalisé avec terreur qu’en fait ceux-ci étaient des morts-vivants ! ... En effet tout le monde civilisé (c’est-à-dire fang) sait que les êtres humains ont la peau noire et que, lorsqu’ils sont morts, ils blanchissent. Or les êtres qui arrivent ont la peau blanche. Ce sont donc des fantômes. Les guerriers en ont peur et ils reculent.

Les Blancs, ragaillardis de voir la masse adverse reculer, mettent pied sur la plage et commencent à avancer. Se retrouvent ainsi face à face la quinzaine de Portugais et une centaine de Fangs fort effrayés. Parmi eux, comme toujours, il y aun jeune rebelle qui ne croit pas vraiment tout ce que racontent les Anciens. Dans le doute, il saisit sa lance et l’envoie sur un des arrivants, peut-être pour voir si cela va lui traverser le crâne. L’arme siffle et le fantôme tombe par terre. Les autres Portugais, à quinze contre cent, s’écrient : « Ils nous attaquent ! ». Aussitôt ils fuient, reprennent leur barque et gagnent leur navire.

Les guerriers fangs se trouvent alors confrontés à un problème difficile à résoudre : « Qu’est-ce que c’est que ça, qui reste sur la plage» ? Ils s’en approchent : ça saigne. Ils se disent entre eux : on ne peut pas tuer des morts, par conséquent ce n’est pas un mort-vivant. Ce n’est pas un homme non plus, puisqu’il a la peau blanche. Bref, comme ce n’est ni un fantôme et ni un homme, c’est donc un animal.
Et ils décident de le manger.
Cette histoire est sans doute symbolique, mais il est possible qu’il s’agisse d’un récit historique transmis de génération en génération.

Le petit dessin suivant se propose d’illustrer mon propos : il s’agit d’un schéma très simple, avec une bulle dans un rectangle. A l’intérieur de la bulle, est écrit « nous ». Si bien que, dans le rectangle, j’ai écrit « eux ». Puis dans la bulle, a été rajouté « les nôtres ». De sorte que, dans le rectangle, j’ai inscrit « les autres ».


Imaginons,quelque part dans l’espace et le temps, un peuple vivant sur un territoire très vaste, sans contact avec d’autres peuples. Des gens vivent là. Ils se parlent. Ils se disent des choses. Ils sont dans un monde où ils ont des mots pour dire les choses. Ils ont des mots pour expliquer le monde, des histoires pour le raconter et ces histoires disent parfaitement le monde où ils se trouvent. Toutes les choses du monde sont nommées. Elles ont toutes des noms. Toutes les choses ont une histoire et tout a une explication. Le monde des choses et le monde des mots sont ainsi parfaitement adaptés l’un à l’autre, comme les doigts de la main gauche avec ceux de la main droite. Tout va bien. Ils ont d’ailleurs des histoires dans lesquelles ils racontent qu’un dieu, à l’origine du monde, a nommé les choses, et les choses ont existé parce qu’elles ont été nommées. Les gens de ce peuple ont aussi un nom : ils s’appellent « les Zazas ».

Ils savent la différence entre un Zaza et un chat, entre un Zaza et un animal. Les non-Zazas vivants sont les plantes et les animaux, et ce qui est Zaza n’est ni une plante ni un animal.

Tout va bien.
Un jour, un Zaza sort du village. Il part se promener très loin, et revient en disant : « Je suis allé sur la montagne qui est là-bas. La montagne qui est derrière la montagne qu’il ne faut pas franchir.
- Ah ! s’exclament ses compagnons avec terreur. Et qu’est-ce que tu as vu ?
- Oh !... Ce que j’ai vu ... Alors, c’est la chose la plus bizarre que j’aie jamais vue ... Je me promenais et j’ai cru ... De loin, je me suis dit : tiens, un Zaza... J’ai cru que c’était un Zaza ... Je me suis approché ... Oh ... Quelle surprise, vraiment. On aurait pu le prendre pour un Zaza, mais pas de la façon dont il était habillé ! ... Tout le monde sait comment sont vêtus les Zazas . L’autre é

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents