La diversité : une force commune
78 pages
Français

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La diversité : une force commune , livre ebook

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Description

Cette étude révèle que les progrès faits ces dernières décennies en matière de diversité sont importants, mais ils restent encore insuffisants pour revêtir l'unité du corps social. La difficulté aujourd'hui, pour parler de diversité, est de créer l'équilibre et de reconnaître une singularité à chaque culture. C'est un exercice de longue haleine qui consiste simultanément en la construction historique et en la coexistence de différentes cultures.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296476721
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La diversité : une force commune
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56512-8
EAN : 9782296565128
Banianga MUNONGO
La diversité : une force commune
L’Harmattan
Dédicace

Julien Tchicaya,
L’œuvre sur la quête de l’équilibre social vient à l’heure.
Introduction
La diversité est un bien partagé. Elle n’existe que là où les principes d’égalité, de justice et de tolérance sont présents. La diversité a pour caractéristique principale l’équilibre social. Comme force commune, elle est une puissance du bien et non du mal. En ce sens, elle crée la vitalité, elle est l’émanation d’une volonté de vivre ensemble. Elle n’est pas seulement un droit partagé mais aussi un soutien dans le cheminement de chaque individu.
Cette recherche s’articule sur quatre axes : le premier porte sur une analyse de la diversité comme une réalité vécue et constatée. Le second point parle de son aspect confessionnel comme reflet d’une unité voulue par Dieu lui-même. Le troisième aspect évoque la diversité socioculturelle. Il est consacré au dialogue entre différentes cultures. Le quatrième et dernier point aborde ce qu’apporte la diversité dans le monde du travail et ce qu’elle ajoute à l’économie d’une nation.
Chapitre I : La diversité comme une réalité « vécue » et « constatée »
1.1 Définition de la diversité
Gilles Ferréol et Guy Jucquois disent qu’ « avant d’être objet d’étude, la diversité est d’abord une réalité vécue et constatée 1 ». Selon eux, c’est dès l’Antiquité qu’est née la conscience de la multiplicité des êtres vivants en général et des variétés humaines.
Cette conscience avait marqué les esprits. La diversité de ces époques s’est intégrée dans des taxinomies qui, quoique propres à chaque civilisation, clarifiaient la différence en donnant à chaque taxon un statut (le plus souvent hiérarchique et des propriétés définitoires). Ils soulignent : « L’établissement de hiérarchisation suffisait à légitimer un ordre social correspondant à un ordre scientifique, la pérennité du dernier étant censée refléter la stabilité du premier. 2 » Peu à peu, poursuivent-ils, se développe une nouvelle mentalité visant à prendre davantage en compte les différentes composantes de la diversité donnant lieu au phénomène social qui s’explique, en partie, par une meilleure prise de conscience de l’altérité, par la multiplication des échanges et des rencontres interculturelles, par les nécessités d’améliorer les relations entre les communautés et d’éviter les dérives « nationalistes ». Ils signalent que « tous les ouvrages de politologie de l’après-guerre font valoir qu’il ne peut y avoir de démocratie sans pluralisme, lequel est l’expression politique de la diversité. 3 »
Comme nous l’avons toujours affirmé, la diversité devient alors une œuvre commune à tous les êtres humains. Elle ne peut revêtir son rôle collectif qu’en faisant participer, sans en oublier aucune, toutes les cultures qui la composent. Parce qu’elle est la principale vertu de toute démocratie moderne, la diversité n’existe que là où il y a égalité, justice et tolérance.
L’ancien chef d’Etat sénégalais, Abdou Diouf, précise : « Dès 1994, lors du sommet de Maurice, les Etats et gouvernements de la Francophonie ont affirmé que la diversité culturelle était une valeur non négociable, qu’aucune logique marchande ne devait mettre en péril la capacité des gouvernements d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques de développement culturel sauvegardant la diversité culturelle. »
A notre sens, la diversité est une force, une dynamique commune et recherchée. Elle ne peut s’affirmer que dans la mesure où ceux et celles qui la composent forment un même projet vital pour la société. Elle est une force parce que nul ne peut se suffire à lui-même. Elle est une puissance du bien et non du mal.
Nous comprenons pourquoi Ngo Tu Lap souligne très fermement qu’« aujourd’hui, une communauté se fondant sur des valeurs particulières et isolées se prive de vitalité. 4 » L’idée de cet écrivain, membre de l’Union des écrivains vietnamiens, est de montrer que pour se développer, toutes les communautés doivent s’adapter aux valeurs des communautés qui les englobent. Selon lui, ces communautés, à leur tour, pour exister et se développer, doivent s’appuyer sur les valeurs de communautés plus grandes, jusqu’aux valeurs universelles de l’humanité. Ngo Tu Lap de souligner : « L’homme est né non pour protéger la diversité culturelle ou pour s’intégrer, mais pour vivre. 5 » Il soutient avec tenacité que la diversité ne servirait à rien si elle n’aidait pas à améliorer la vie de l’homme. Nous déduisons de l’analyse de cet écrivain que nos structures ne serviront à rien si l’homme n’est pas au centre de toutes les sociétés. Le respect de la vie humaine est plus important que nos entreprises. Ngo Tu Lap dit : « L’identité et la diversité culturelles ne sont pas des choses que l’on peut acheter ou construire intentionnellement. L’identité se dégage de tous les aspects de la vie des nations. Elle coule continuellement comme un fleuve, reliant passé, présent et futur. Elle porte en elle les messages de la communauté, messages qui se manifestent également dans chaque individu. 6 » Ngo Tu Lap donne raison aux Chinois quand ils disent que chaque personne est considérée comme une image du monde, c’est-à-dire qu’une seule personne ne fait pas le monde.
1.2 Quel lien avec l’intégration ?
Peut-on parler de diversité sans intégration ?
Jean Fleury soutient : « L’intégration sociale dans les sociétés modernes s’est donc réalisée à travers la construction d’une unité qui élimine les distinctions culturelles pour créer un espace homogène. 7 » Fleury parle des deux modèles d’intégration : l’un est fondé sur l’association d’individus et l’autre sur l’association de groupes. Prenons l’exemple du second modèle d’intégration. Il est inverse au premier style et est construit à partir de la diversité culturelle. Ce modèle prévaut aux Etats-Unis d’Amérique, qui se sont constitués au XVIII ème siècle en admettant l’universalité de la raison, à l’instar de la révolution française, à la multiplicité des groupes d’origines nationales et religieuses différentes à travers le principe de tolérance. L’auteur déclare : « Ce principe fondamental trouve son origine dans les pays de l’Europe du Nord qui l’ont développé à la suite des guerres de Religion. 8 » Ce modèle d’intégration à partir d’associations de groupes crée la possibilité d’entente entre des groupes sociaux culturellement différents. Fleury poursuit : « Ainsi, le premier article du « Bill of rights », en 1791, interdit-il au Congrès de voter une loi qui imposerait une religion officielle ou qui porterait atteinte à la liberté de conscience. 9 » Selon l’auteur, ce qui réunit ces consciences différentes, c’est la construction d’un destin commun à travers l’idée de Nation et à travers la conquête économique. « E pluribus unum », comme le dit la devise des Etats-Unis : « Faire de plusieurs un seul 10 ». Pour Jean Fleury, les différents groupes culturels peuvent s’organiser tout en s’intégrant dans l’ensemble commun. Aussi, poursuit-il, la diversité culturelle a été fortement réduite dans les sociétés occidentales. A partir des années 1960, nous dit Fleury, « le mouvement anti-nucléaire, le féminisme, l’affirmation régionaliste constituent autant de ruptures radicales qui affectent en profondeur la « conscience collective » 11 . » Selon lui, à partir de ces années-là, l’unité culturelle devient problématique et la contestation change de sens. Désormais, on ne conteste plus à certains la direction de la société mais on affirme, à la face de tous, le droit de penser, de sentir et d

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