La gouvernance locale en Afrique
69 pages
Français

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La gouvernance locale en Afrique , livre ebook

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Description

La décentralisation prônée en Guinée le 22 décembre 1985 a favorisé l'implication, la participation et la responsabilisation des populations dans le processus de développement qui les concerne. Elle est avant tout un moyen, une voie incontournable pour atteindre des objectifs de développement dont la finalité reste l'amélioration du niveau des services de proximité aux populations. Elle oblige l'État à redéfinir son rôle, appelle une réforme, une refondation, prenant en compte un élément central : l'existence de pouvoirs locaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2019
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336878799
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Dr Alhassane CONDÉ






La gouvernance locale en Afrique

Expérience de la République de Guinée
S OMMAIRE
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Introduction
Première partie Aperçu géographique et historique
Deuxième partie L’organisation de l’Administration territoriale de 1958-1984
Troisième partie La décentralisation en Guinée
Quatrième partie La décentralisation – démocratie
Cinquième partie La décentralisation, la participation et le développement local
Sixième partie Les principes fondamentaux de la gouvernance territoriale participative (GTP) : 1)
Septième partie Le financement de la décentralisation
Huitième partie Gouvernance-gouvernance locale
Neuvième partie Mise en place des régions en tant que collectivités locales
Dixième partie L’année 2010 est un moment symbolique de rétrospection mais aussi et surtout d’introspection
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
Guinée Conakry aux éditions L’Harmattan
Adresse
Copyright


























© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87879-9
I NTRODUCTION
Après soixante années de colonisation, la Guinée a pris son indépendance politique le 2 octobre 1958. En effet, par le vote du 28 septembre 1958, la Guinée a été l’unique territoire colonial à se prononcer pour l’Indépendance en votant non au référendum du général de Gaulle.
La loi-cadre Gaston Defferre permit aux colonies françaises d’Afrique de tester leurs capacités d’autogestion.
Elle est diversement appréciée, les uns craignaient l’éclatement (la balkanisation) de l’Afrique-Occidentale française composée de 12 pays (colonies), les autres y voyaient un tremplin pour accéder à l’indépendance. Le cas de la Guinée est symptomatique et Sékou Touré alors vice-président du conseil du gouvernement local institué par la loi-cadre, jouera un rôle déterminant pour l’indépendance.
Durant la période coloniale, la Guinée s’était illustrée par une agitation politique menée par le PDG-RDA sous la direction de Sékou Touré.
Profitant des textes de la loi-cadre, celui-ci supprima la chefferie traditionnelle, pour le PDG-RDA, c’était l’incarnation de la féodalité.
Et c’est en 1954-1955, au temps du gouverneur Georges Poiret, que ce pouvoir opta pour la création des subdivisions administratives dans les cantons considérés comme vastes et incontrôlables par les chefs de canton.
Cette nouvelle disposition était prévue dans la loi-cadre votée par l’Assemblée nationale française, le 23 juin 1956, et la loi-cadre devrait servir de moyen juridique pour mieux gérer les colonies françaises d’Afrique.
Le problème de la loi-cadre, c’est qu’elle anéantissait l’unité des colonies de l’Afrique-Occidentale française (AOF) qui était un bloc, une fédération de 8 colonies et d’un protectorat (Le Togo). C’est ce que Léopold Sédar Senghor avait appelé la balkanisation de l’AOF. Néanmoins, certains hommes politiques tels que Sékou Touré en tirent profit pour renforcer la mainmise de leur parti sur le territoire. C’est ainsi que le 31 décembre 1957, la chefferie traditionnelle fut supprimée et remplacée par une nouvelle organisation administrative.
La suppression de la chefferie traditionnelle ne fut pas de rigueur dans toutes les colonies surtout en Afrique de l’Ouest. La Guinée y fut la seule à la supprimer grâce à l’application judicieuse de la réforme dite « loi-cadre ». Rappelons qu’en zone peulhe et mandingue, la chefferie jouait un rôle moral et culturel important. Pour des raisons politiques, il n’y avait pas d’autre solution pour mettre fin au pouvoir des chefs traditionnels proches de la colonisation et farouches adversaires des partis progressistes comme le PDG-RDA de l’époque. D’ailleurs, les populations ne faisaient plus de différence entre les colons et les chefs traditionnels.
Les soixante années de colonisation directe furent marquées par une répression morale et physique des populations. Durant cette période, elles connurent des travaux forcés inhumains et dégradants, destinés particulièrement à ravitailler l’armée en période de guerre.
Après la Seconde Guerre mondiale, des partis politiques furent créés par des Africains inspirés par le modèle des partis politiques de la Métropole, particulièrement ceux de gauche (parti communiste et parti socialiste).
Pour éviter le risque des guerres de libération dans les colonies d’Afrique noire comme en Algérie et en Indochine, la France avait fait des réformes dont la plus importante fut la loi-cadre ou la loi Defferre.1) Celle-ci fut promulguée le 23 juin 1956. Elle permit au ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, de mettre en œuvre des réformes et convaincre les députés à l’Assemblée. Defferre déclara : « La gravité et l’urgence des questions d’Afrique… ne doivent pas nous faire commettre la faute d’attendre, pour définir une politique en Afrique noire, à Madagascar, ou en Océanie.
Ne laissons pas s’accréditer l’idée inexacte que notre parlement ne s’occupe des peuples d’outre-mer que quand le sang coule. Prouvons que nous savons agir autrement que sous la conduite des événements. »
Les colonies françaises avaient besoin de plus de liberté et de plus d’autonomie, de leur autonomisation ou de leur indépendance politique.
L’avantage de la loi-cadre, c’est sûrement la réforme administrative qui permit, la décentralisation et la déconcentration administrative, dont le transfert des compétences dévolues au ministre des Territoires d’outre-mer, aux gouvernements des Territoires ainsi constitués.
P REMIÈRE PARTIE A PERÇU GÉOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE
Le territoire dénommé les Rivières du sud a été négocié entre le Royaume-Uni et la France par les accords de 1882, 1889, 1891, et 1904 pour devenir la Guinée française.
Les comptoirs commerciaux français s’étaient installés sur la côte et au Fouta-Djalon par un traité de protectorat entre la France et les chefs du Fouta.
La pénétration fut rendue quelque peu difficile en Haute-Guinée et en zone forestière, à cause de la résistance de l’Almamy Samory Touré, qui régnait sur ce qu’on a appelé l’empire du Wassolon qui s’étend de la Haute-Guinée à une partie du Soudan français, de la Côte d’Ivoire et de la Haute-Volta. Cette résistance dura dix-huit ans.
La défaite de Samory Touré, le 28 septembre 1898, lors de la trahison de Dabakala dans (l’actuelle Côte d’Ivoire) permit à la France de conquérir l’ensemble du territoire de la Guinée dite française, cela fut sanctionné par le décret du 17 octobre 1899 qui établit les frontières actuelles de la Guinée.
Le territoire de la Guinée couvre une superficie de 245 857 km 2 et 300 km de côtes face à l’océan Atlantique. La population guinéenne est de 12 millions d’habitants selon le recensement national de 2013.
La République de Guinée est limitée au Nord-ouest par la Guinée-Bissau, au Nord par le Sénégal, au Nord-Est par le Mali, à l’Est par la Côte d’Ivoire, au Sud par le Liberia et la Sierra Leone.
Elle est divisée en quatre régions naturelles typologiquement très distinctes.
I. La Guinée maritime
Elle s’étend sur 300 km de long et 90 km de large. La région est traversée par d’innombrables rivières et marigots, le plus important étant le Konkouré et ses affluents. La Guinée maritime possède d’importants gisements de bauxite estimés à 45 millions de tonnes métriques soit les 2/3 des réserves mondiales. Le potentiel énergétique est également fabuleux.
La saison des pluies s’étend de mai à octobre, la pluviométrie est importante, en moyenne 4 000 mm/an avec plus de 5,10 mètres par endroits.
En Guinée maritime, la population est très variée, les Soussous y sont majoritaires, à Boké, on trouve des Bagas, des Nalous, des Landoumas, des Mikhiforés, des Diakankés, des Peulhs et même des Djollas certainement originaires

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